LE CAPITAL INVESTISSEMENT
Par définition le capital investissement regroupe l’ensemble des opérations consistant à participer au capital des sociétés non cotées en bourse. Les capitaux collectés proviennent essentiellement des investisseurs accrédités, individuels (souvent connus sous le nom de « business angels » ) ou institutionnels, ceux-ci ont comme principal objectif la réalisation de gains significatifs dans un délai relativement court, généralement de quatre à sept ans , suite à la vente de la compagnie ou par une offre publique d’ achat.
Les fonds du capital investissement permettent par exemple de financer des nouvelles compagnies, de développer l’activité d’une entreprise, de procéder à une acquisition ou de renforcer son bilan. D’ autres sont spécialisés dans des secteurs bien précis comme les bios technologies ou les technologies de l’information. Notons que le capital investissement intervient à tous les stades du cycle de vie d’une entreprise à savoir durant sa création, son développement et de cession.
Le capital investissement islamique
Selon le Mufti Taqi Usmani (2007), le tenne fonds d’ investissement islamique désigne « un groupe d’ intérêt commun où des investisseurs réunissent leur surplus d’ argent dans le but de l’ investir et d’ en tirer un profit halai strictement conforme aux préceptes de la Législation Islamique » . Le terme faisant référence au financement est connu sous le nom de « Mourabaha ».
En effet, aucun intérêt n’ est permis et chaque investisseur en capital est considéré comme un associé qui partage les profils et les pertes au même niveau que les fondateurs de l’ entreprise et dans les mêmes proportions. Il est toutefois à signaler que si une perte était la conséquence d’ une mauvaise gestion, d’une fraude ou d’ une négligence, seuls les gestionnaires devront subir la perte et non les investisseurs en capital investissement.
Le type d’ entreprise éligible aux fonds d’ investissement islamique est assujetti aux règles et normes de la Charia, et par conséquent son activité ne doit pas être relative à un domaine prohibé par la loi islamique tel que, la fabrication, la distribution ou la vente d’ alcool, l’ élevage de porcs, l’industrie des jeux de hasard et de la pornographie par exemple.
Comment fonctionne le capital investissement
Sur le plan pratique, le fonctionnement du capital investissement est simple: des compagnies du capital-risque participent à une levée de fonds en faisant appel à des investisseurs au cours de l’année. Cette période fait référence à la «Grande année ». Ces investisseurs font référence aux Sociétés de Commandites (SC). Les firmes en capital investissement sont connues sous le nom de Partenaires Généraux (PG). Les partenaires généraux investissent dans les entreprises au nom des investisseurs, ils achètent des entreprises qu’ ils croient être bénéficiaires et rentables au cours d’ une période donnée en exploitant les capitaux et les compétences mises en place. Il s’agit ici de mettre en place toutes les stratégies permettant d’ améliorer la performance de l’entreprise acquise.
Les partenaires généraux du capital investissement détiennent ces entreprises pour une période de trois à cinq ans et peuvent attendre jusqu’ à sept ans avant de les vendre, en espérant réaliser un gain suite à l’ augmentation de sa valeur entre la date d’ acquisition et la date de vente. De ce fait, le gain est fonction de la valeur de vente de l’ entreprise. Plus sa valeur augmente sur le marché plus le gain est important. Ce concept équivaut à acheter une propriété nécessitant des réparations, puis à la remettre à neuf afin de faire augmenter sa valeur et enfin de la revendre pour réaliser un gain. Ceci n’ empêche pas que des risques soient encourus comme par exemple des coûts de réparation non prévus ou la baisse du marché immobilier.
Étapes du capital-risque
Selon la législation tunisienne : Les sociétés d’investissement à capital-risque ont pour objet la participation, pour leur propre compte ou pour le compte des tiers et en vue de sa rétrocession, au renforcement des fonds propres des entreprises et notamment des entreprises promues par les nouveaux promoteurs tels que définis par le code d’incitation aux investissements, des entreprises implantées dans les zones de développement régional, telles que fixées par ledit code, des entreprises objet d’opérations de mise à niveau ou rencontrant des difficultés économiques et bénéficiant de mesures de redressement conformément à la législation en vigueur, ainsi que des entreprises qui réalisent des investissements permettant de promouvoir la technologie ou sa maîtrise ainsi que l’innovation dans tous les secteurs économiques. Selon cette définition, les sociétés d’ investissement en capital-risque (SCR) investissent les fonds qu’ elles ont collectés auparavant, dans des jeunes entreprises à fort potentiel, actives dans le secteur technologique ou toute autre activité innovante sur le marché.
LA SPÉCIALISATION DES SOCIÉTÉS DE CAPITAL-RISQUE
Spécialisation selon le stade de développement de l’entreprise
Toutes les SCR n’investissent pas dans des start-up. Plusieurs d’ entre elles interviennent à différents stades du cycle de vie de l’entreprise, voir au tout début, c ‘est-à-dire au stade d’amorçage, ou encore à la fin, au moment du capital-transmission. Au stade initial d’investissement, les investisseurs fournissent à la compagnie les fonds nécessaires pour son bon fonctionnement pendant le premier ou le second stade de sa croissance. D’ autres SCR interviennent durant le dernier stade du développement de l’ entreprise afin de faciliter sa sortie et son introduction sur le marché public. Finalement, au niveau du capital-transmission, la SCR peut demander l’ assistance de gestionnaires ou de parties externes afin de contrôler la firme.
Spécialisation géographique
Souvent les SCR préfèrent investir dans des compagnies se situant dans le même secteur géographique. Derrière cette préférence il y a le désir de gérer, de suivre et de contrôler l’investissement (McNaugton, 1991). Le fait que les investisseurs et les entrepreneurs soient géographiquement proches permet d’économiser du temps, de mieux contrôler la gestion des fonds, d’être en contact direct avec l’ équipe de management et d’étudier avec elle les stratégies et les décisions à prendre. En outre, et selon la région concernée, ceci peut donner un accès rapide à un personnel hautement qualifié, à des firmes juridiques et à toutes les autres facilités aidant au développement de l’entreprise. Finalement, notons que selon MacIntosh (1997) plusieurs SCR cherchent à s’ installer à côté des milieux innovateurs.
LES INTERVENANTS DU CAPITAL INVESTISSEMENT ET DU CAPITAL-RISQUE
Les organismes du capital investissement
L’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (AFIC) définit les organismes de capital investissement comme étant « tout organisme effectuant des investissements en fonds propres dans des entreprises non cotées, se basant sur une équipe de professionnels, se consacrant à temps plein à cette activité et apportant une contribution constructive aux opérateurs dans lesquels il investit ». Il est à noter que ces organismes ne sont pas tous organisés de la même façon. La taille, la structure et la manière de gérer les fonds diffèrent d’un organisme à un autre.
L ‘État
L’objectif principal de l’ État est de relancer l’économie principalement dans les régions et les zones défavorisées, mais encore de réduire le chômage, de créer des emplois, de promouvoir la recherche et le développement tout en suivant le développement technologique mondial. L’ État intervient de plusieurs façons, soit indirectement par l’attribution d’ avantages fiscaux accordés aux investisseurs en capital investissement, soit directement par la création de fonds nationaux et régionaux du capital-risque.
Les institutions bancaires et les compagnies d ‘ assurance
La motivation principale des institutions bancaires et des compagnies d’ assurance est la plus-value réalisée en investissant initialement dans de jeunes entreprises prometteuses et en les revendant plus tard.
D’ ailleurs, la plupart des banques étaient les premières à créer des firmes en capital-risque sous la forme de filiales indépendantes. Il est toutefois à signaler que les SCR bancaires en Afrique sont ouvertement critiquées car elles exigent des entreprises des garanties comparables à celles exigées pour l’octroi des financements traditionnels.
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Table des matières
INTRODUCTION
1 CHAPITRE 1 – APERÇU DU CAPITAL INVESTISSEMENT ET DU CAPITAL-RISQUE
1.1 LE CAPITAL INVESTISSEMENT
1.1.1 Stratégies du capital investissement
1. 1.1.1 Capital Amorçage
1.1.1.2 Capital-création (Start-up capital)
1.1.1 .3 Capital-risque
1. 1.1.4 Capital développement
1. 1.1.5 Leveraged Buy-out (Capital transmission)
1. 1 .1.6 Capital-retoumement
1. 1.1 .7 Cheminée du financement des entreprises
1.1.2 Le capital investissement islamique
1.1.3 Comment fonctionne le capital investissement
1.2 CAPITAL-RISQUE
1.2.1 Historique du capital-risque
1.2. 1.1 Parution du capital-risque aux USA
1.2.2 Étapes du capital-risque
1.2.3 Fonctionnement du capital-risque
1.2.3.1 Collecte des fonds
1.2.3.2 Création de la valeur
1.2.3.3 Distribution des profits
1.2.3.4 Problématiques à surmonter lors des investissements
1.3 LA SPÉCIALISATION DES SOCIÉTÉS DE CAPITAL-RISQUE
1.3.1 Spécialisation selon le stade de développement de l’entreprise
1.3.2 Spécialisation géographique
1.3.3 Spécialisation selon la taille
1.3.4 Spécialisation selon le secteur d’activité
1.4 LES INTERVENANTS DU CAPITAL INVESTISSEMENT ET DU CAPITAL-RISQUE
1.4.1 Les organismes du capital investissement
1.4.2 L’État
1.4.3 Les institutions bancaires et les compagnies d’assurance
1.4.4 Les fonds de pensions
1.4.5 Les investisseurs industriels
1.4.6 Le corporate financing
1.4.7 Les particuliers et les investisseurs informels
1.4.7.1 Les anges d’affaires (Business angels)
1.4.7.2 Les petites structures indépendantes
1.4.7.3 Le capital de proximité
1.5 CONCLUSION
2 CHAPITRE 2 – LE CAPITAL-RISQUE EN AFRIQUE
2.1 LE CAPITAL-RISQUE EN TUNISIE
2.1.1 Chronologie de la législation régissant les SCR d’avant révolution en Tunisie
2.1.1.1 Loi 88-92 du 02 août 1988
2.1.1.2 Loi n-°93-120 du 27 Déc. 1993
2.1.1.3 Loi 95-87 du 30 octobre 1995
2.1.1.4 Loi 95-88 du 30 octobre 1995
2.1.1.5 Loi 99-101 du 3 1 décembre 1999
2.1.1.6 Loi 2008-78 du 22 décembre 2008
2.1.2 Les décrets lois n020 11-99 et n020 11-100 du 21 Octobre 2011
2.1.2.1 Cadre législatif
2.1.2.2 Cadre fiscal
2.1.3 Indice d’ attractivité capital investissement et capital-risque
2.1.3.1 Méthode de calcul de l’ indice
2.1.3.2 Positionnement de la Tunisie selon l’indice global d’attractivité
2.1 .3.3 Discussion
2.1.4 Les indicateurs statistiques clés du capital investissement et du capital-risque
2.1.5 Critiques envers les investissements du capital-risque tunisien
2.1.6 Conclusion
2.2 LE CAPlTAL-RISQUE EN ALGÉRIE
2.2.1 Le cadre réglementaire et juridique du capital investissement en Algérie
2.2.1.1 Statut et capital
2.2.1.2 L’ exercice de l’ activité de capital investissement
2.2.1.3 Les règles prudentielles relatives aux opérations de prises de participation
2.2.1.4 Le contrôle de la société de capital investissement
2.2.1.5 Le statut fiscal de la société de capital investissement
2.2.2 Les défis et l’avenir du capital investissement en Algérie
2.3 LE CAPITAL INVESTISSEMENT AU MAROC
2.3.1 Principaux acteurs de marché marocain
2.3.2 Les véhicules d’ investissement
2.3.3 Le régime OPCR
2.3.4 Les principales conditions à remplir par les OP CR et les sociétés de gestion d’ OPCR dans le cadre de la loi n° 41-05
2.3.4.1 Conditions pour les OPCR
2.3.4.2 Conditions pour les sociétés de gestion d’OPCR
2.3.5 Diversification des placements
2.4 LE CAPITAL INVESTISSEMENT EN AFRIQUE
2.4.1 Le positionnement de l’ Afrique selon l’ indice global d’ attractivité
2.4.2 Afrique: Gouvernance, développement et naissance du Capital Investissement et du Capital-risque
2.4.2.1 Les problèmes structurels continuent de limiter la croissance du Cl
2.4.3 L’ Afrique détient un fort potentiel à moyen et long terme
2.4.3.1 Gouvernance et investissement
2.4.4 Investir en Afrique, les défis et opportunités
2.4.5 Attractivité de marché de Capital Investissement en Afrique
2.4.5.1 Plus que le PIB
2.4.5.2 Capital Investissement par secteur d’ activité
2.4.5.3 Capital Investissement par zone géographique
2.4.6 Capital-investissement multiple africain
2.4.7 Analyse du Capital Investissement multiple africain
2.4.7.1 Projets financés multiples
2.4.7.1 Accords multiples par taille d’ entreprise
2.4.7.2 Accords multiples par région
2.5 CONCLUSION
3 CHAPITRE 3 – CADRE CONCEPTUEL THÉORIQUE
3.1 TYEBJEE ET BRUNO (1984)
3.1. 1 Modèle
3.1.2 Méthode
3.1.3 Résultats et validation du modèle
3.2 MACMILLAN, SIEGEL ET NARASIMHA (1985)
3.2.1 Méthode
3.2.2 Analyse des résultats
3.3 MACMILLAN, ZEMANN ETNARASIMHA (1987)
3.3.1 Méthode
3.3.2 Analyses
3.4 KNIGHT (1994)
3.4.1 Méthode et critères
3.4.2 Résultats
3.5 FRIED ET HISRlCH (1994)
3.5.1 Méthodologie
3.5.2 Résultats et modèle
3.5 .2.1 Modèle de prise de décision
3.6 MUZYKA, BIRLEY ET LE LEUX (1996)
3.6.1 Méthodologie
3.6.2 Résultats
3.7 HATTON ET MOOREHEAD (1996)
3.7.1 Méthodologie
3.7.2 Résultats
3.8 ZACHARAKIS ET MEYER (1998)
3.8.1 Méthodologie
3.8.2 Résultats
3.9 SHEPHERD (1999)
3.9.1 Méthodologie
3.9.2 Résultats
3.10 KAPLAN ET STROMBERG (2000)
3.10.1 Méthodologie
3.10.2 Résultats
3.11 VING ET HAAN (2001)
3.11.1 Méthodologie
3.11.2 Résultats
3.12 KUMAR ET KAURA (2003)
3.12.1 Méthodologie
3.12.2 Résultats
3.13 MASON ET STARK (2004)
3.13.1 Méthodologie
3.13.2 Résultats
3.14 SILVA (2004)
3.14.1 Méthodologie
3.14.2 Résultats
3.15 FRANKE, GRUBER, HARHOFF ET HENKEL (2006)
3.15.1 Méthode
3.15.2 Résultats
3. 16 MASON, SMITH ET HARRISON (2010)
3.16.1 Méthodologie
3.16.2 Résultats
3.17 DISCUSSION
3.17.1 Tableaux récapitulatifs des études analysées
3.17.2 Évolution des méthodes d’analyses utilisées
3.1 7.3 Entrepreneur
3.17.4 Équipe des managers
3.17.5 Marché
3.17.6 Produit
3.17.7 Risque
3.17.8 Rendement
3.17.9 Sortie
3.17.10 Accord
3.17.11 Stratégie
3.17.12 Compétition
3.17.13 Considérations Financières
3.17.14 Critère dominant
3. 17. 14.1 Entrepreneur
3. 17. 14.2 Équipe des managers
3. 17. 14.3 Marché
3. 17. 14.4 Produit
3. 17. 14.5 Risque
4 CHAPITRE 4 – MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE ET PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
4.1 TYPE DE RECHERCHE ET OUTIL DE MESURE
4.2 ÉCHANTILLONNAGE
4.3 COLLECTE DES DONNÉES
4.4 ANALYSE DES DONNÉES
4.4.1 Analyse descriptive
4.4.1.1 La personnalité de l’entrepreneur
4.4.1.2 L’ expérience de l ‘entrepreneur
4.4.1.3 Le cas d’ une équipe d’entrepreneurs
4.4.1.4 Caractéristiques des produits et services
4.4.1.5 Caractéristiques du marché
4.4.1.6 Considérations financières
4.4.1.7 Menaces face à la compétition
4.4.1.8 Mieux connaître les SCR africaines
4.4.1.9 Le rôle joué par les SCR après l’ investissement
4.4.1.10 Importance de la contribution des SCR auprès des firmes financées
4.4.1.11 Réponses Multiples
4.4.1.12 Question ouverte
4.4.2 Analyse factorielle
5 CONCLUSION
5.1 APPORTS DE NOTRE RECHERCHE
5.2 LIMITES ET PROPOSITIONS DE RECHERCHES COMPLÉMENTAIRES
RÉFÉRENCES
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