Stratégies de lutte contre l’érosion côtière

Dès 1971 la communauté internationale s’est mobilisée pour la préservation des zones humides : la convention de Ramsar (Iran) a défini des objectifs de protection et une liste de sites majeurs à travers le monde. Le Sénégal traversé par cinq systèmes fluviaux, déterminant cinq bassins d’importance inégale, ceux des fleuves Sénégal, Gambie, Casamance, Kayanga, Saloum auxquels s’ajoutent les cours d’eau côtiers, n’est pas exclu à la règle.

L’élaboration de la nouvelle politique nationale des zones humides au Sénégal, entre dans le cadre de la convention relative aux zones humides d’importance internationale ou convention de Ramsar entrée en vigueur le 21 décembre 1975 et à laquelle le Sénégal a adhéré en 1971. Le long du littoral Nord se situe la zone des Niayes, une partie intégrante des écosystèmes côtiers des zones humides, de Dakar au Sud du Delta du fleuve Sénégal sur une bande côtière de 10 à 15 km de large à la latitude Sahélienne. Elle est caractérisée par une succession de dunes et de dépressions inter – dunaires au fond desquelles apparaissent généralement des mares liées aux fluctuations de la nappe phréatique et accueille une faune aviaire, terrestre et aquatique. Elle se particularise du reste du pays par un climat maritime doux et humide et des vents forts et relativement constants.

La zone des Niayes présente d’énormes potentialités au point de vue climatique, économique et environnemental. Elle est également vulnérable aux influences climatiques et marines. La grande sécheresse des années 1970 qui, a frappé l’ensemble des pays du Sahel, s’est répercutée sur les Niayes. Elles ont fait l’objet dans les années 1970 et 1980 d’un grand Programme de protection et de reboisement. C’est sur cet espace bien définie que se trouve Leona, elle fait partie des écosystèmes qu’il faut préserver du fait de sa grande rentabilité. Ainsi elle constitue le poumon maraîcher de la région de Louga et à ce titre contribue grandement à l’économie locale et nationale. L’étude de ce milieu part d’un fait ; l’invasion marine et ses conséquences. Ainsi, cette recherche s’oriente d’abord aux différents éléments naturels et anthropiques qui directement ou indirectement modifient le littoral et réduisent la qualité originelle de l’environnement. Nous mettons l’accent ensuite sur les conséquences et les modifications observées sur ce milieu. Nous avançons en fin, les solutions pour la sauvegarde des structures potentiellement naturelles, assurant la survie des populations.

Synthèse et Bibliographie 

Les problèmes environnementaux font couler beaucoup d’encre. Dans le souci de bloquer une montée sensible et progressive de l’érosion côtière, maintes œuvres, et revues travaillent sur les conséquences que celle –ci pourrait engendrer sur l’écosystème. Ainsi cette partie de la synthèse bibliographique révise l’ensemble des ouvrages des différentes disciplines de la géographie qui étudient ce phénomène complexe de l’érosion côtière. L’étude de l’érosion côtière est souvent corollaire à la détérioration de l’environnement dans la plupart des œuvres. Du fait de cette causalité, l’écosystème semble être le plus grand perdant. D’une manière générale, le Professeur BA en 1958 fait une analyse pertinente des conséquences, économiques, agricoles et touristiques que les changements de statut de l’espace littoral peuvent être engendrés dans le champ de son environnement. En effet, l’étude de l’érosion côtière est souvent à la détérioration de l’environnement dans la plupart des œuvres. Du fait de cette causalité, l’écologie semble être la plus grande perdante. Enherfeld en 1971 parle d’assaut mondial contre la biodiversité, il rappelle qu’une conservation des ressources naturelles devient une tâche urgente et essentielle contre les dérives de la mer.

De façon précise, Jacques Vernier en 1992 va droit au but en soutenant que, l’invasion de la mer est la cause principale d’extinction ou de dégradation des espèces, du fait de l’assaut des vagues à leur habitat. Celle-ci réduit drastiquement l’effectif d’une niche écologique. C’est sur ce que, Jacqueline Morand Deville à la même date presse un droit de l’environnement qui ne saurait être dissocié des études menées en biophysique, chimique, biologique, et économique. Par conséquent, en 1994 Vigneaux M et Prud’Homme considèrent la frange littorale comme des zones très fragiles dont l’évolution est rapide en fonctions des modifications de l’environnement. A la suite d’une prise de conscience des sérieux dommages sur l’environnement et des cogestions humaines croissantes, Andre Gamblin en 1998 y voit une un littoral en voie d’asphyxie.

Ainsi, Mr Gerben Jong en 2012 fait une approche plus précise de la question, qui traite notre milieu d’étude, à travers une interview, il montre que les Niayes constituent des écosystèmes uniques, fragiles et exposent, suivant les réelles menaces de la mer, la faune terrestre aviaire et aquatique, aux ressources alimentaires, à des risques de perturbations. Plus loin le magazine vivre autrement en 2012 se soucie de l’équilibre des parcs et des réserves du littoral sénégalais dangereusement menacé par la mer. Dans une large mesure la biodiversité risque le pire face à une érosion côtière. Ainsi, Edgard Morin en 2012 conclut en assimilant un milieu donné comme un système où les instances géologiques, géographiques, physiques et climatiques et les êtres vivants de toute sorte inter-rétroagissent pour gérer l’écosystème produit. Ces œuvres nous ont appris que l’érosion a un impact négatif très lourd sur le plan de l’écologie du fait que, les atteintes portées à l’environnement par effet cumulatif, causent des dommages graves dont la réparation équitable serait utopique. Sur le plan climatique les études sont plus accentuées et font l’objet de plusieurs publications, surtout celles menées en 1982 par l’Environmental Protection Agency qui prévoyait une élévation du niveau des océans de 56 à 345cm en 2100 à la suite du réchauffement provoqué par « l’effet de serre ». Du point de vue de Corbin. A, (1988) les changements climatiques sont à l’origine de l’élévation de la mer de l’ordre de 1,5mm par an depuis 1980. Par la suite, l’Intergouvernmental Panel on climate en 1971 change exhorte les Etats à une prise en compte dans les projets de développement du littoral face à une élévation future du niveau de la mer, afin de diminuer leur vulnérabilité dans un avenir proche.

Paolo Antonio Pirazzoli 1992 va au-delà d’une montée du niveau de la mer, en évoquant les conséquences qui en découlent, comme la modification imprévisible de la circulation profonde des océans, les changements dans la variabilité météorologique et les tempêtes qui se déroulent à la surface océanique. Ces phénomènes intervenus déclenchent l’érosion et un recul du trait de côte sur la plage qui était auparavant en état d’équilibre. Conjointement, Niang Diop, 1994 décrit les principaux problèmes environnementaux qui gangrènent les côtes sénégalaises émanent des paramètres climatiques tels que l’érosion côtière, la salinisation des eaux.

En outre, les publications de Messier et Svard 1996 sont plus poussés sur le changement du climat, ainsi ils soutiennent que la variabilité hydrologique qui résulte de la répartition saisonnière des pluies ou la variabilité inter annuelle des précipitations ont en effet, des conséquences importantes sur la dynamique des côtes. Christian Lévêque et Jean Claude Mounolou 2001 après avoir montré le rôle prépondérant que les changements climatiques ont joué dans la mise en place des écosystèmes, ils sollicitent également une réflexion sur les différents problèmes de la biodiversité et de l’écosystème que soulèvent l’évolution du climat afin d’assurer leurs conservations et leurs utilisations durables. Catherine Chabaud en 2008 maintient également le réchauffement de la température comme, la principale cause du phénomène d’érosion. Il est plus accentué sur les raisons de cette montée des eaux, ainsi, il reproche la fonte des glaciers continentaux et des glaces polaires. A ce moment, I. Niang Diop étudie le zèle de l’érosion côtière au Sénégal à cause de l’impact du changement climatique, mère de l’élévation du niveau de la mer. Par la même veine, la directive (PPR des littoraux) précise aussi que les zones situées à l’embouchure et dans l’estuaire ou l’érosion est très localisée, pourraient voir cependant ce risque s’accroitre avec le réchauffement climatique et un changement des régimes de houle Dans tous les cas, il est évidant que le changement climatique provoquerait de nombreuses conséquences sur les conditions hydrodynamiques. Sur lesquelles, les chercheurs n’ont pas passé sous silence. Le plan hydrodynamique fait l’objet de nombreuses publications. Les causes hydrodynamiques figurent parmi les éléments érosifs. En effet, l’intervention de l’homme peut changer complètement le circuit des vagues et courant. Ainsi, Rolant Paskoff 1970 met l’accent sur la force des vagues qui représente l’élément clé de la dynamique littoral. La précision de (Gerlotto et al 2012) revient fortement sur les conséquences de la forte houle qui domine le littoral, et provoque durant la saison froide « une barre importante » ; c’est à dire un rouleau de vagues proche du rivage dont la traversée cause beaucoup d’accidents et de dégâts pour la pêche. Parallèlement Paolo Antonio Pirazzoli (1992) consolide en citant : « l’énergie des vagues et des activités biologiques » exerce l’action érosive sur les côtes. Il affirme aussi, que la persistance de l’érosion des côtes fait suite aux exploitations inconsidérées et d’aménagements lourds conçus sans prise en compte de leurs effets induits sur l’environnement. Isabelle Niang 1995, souligne que les courants littoraux, le vent, mais, aussi la topographie des fonds et de l’action des organismes vivants sont responsables du mécanisme érosif des côtes. Sous un autre angle, Niang N. A en 2000, soutient après ses études sur la pêche que la houle forte et la tempête entrainent des changements d’espèces. Malgré une forte présence et une abondance de poisson, il est impossible de les capturer parce que l’eau est en trouble et la pêche surtout à la ligne est difficile. A cela, il ajoute que « les palangres posées en profondeur remontent souvent en surface à cause de l’agitation des eaux ».

Dans ce même livre plusieurs facteurs ont été évoqués pour justifier les causes de celle –ci ; la précision est de l‘institut français de l’environnement en 2006 pour celle-ci le phénomène est d’origine naturelle car il est dû au vent, aux courants, à la houle et à la pluie. Il est amplifié par l’exploitation du littoral et du milieu marin comme l’extraction du sable. Camara en 2003, à la suite de ses recherches sur l’érosion conclut, que celle-ci entraine la disparition des filaos et des dunes. Il poursuit en appuyant sur les courants de jusant et les courants littoraux de saison sèche orientés du nord vers le sud comme responsable de l’érosion de la partie sud de l’embouchure. Le guide méthodologique pour la protection des risques littoraux en 2007 épingle deux formes d’érosion, l’une induite par les forces marines. Et l’autre générée ou accélérée par l’homme particulièrement sur les côtes sableuses.

Problématique 

Les nombreux phénomènes naturels tels que l’érosion côtière, les inondations et les raz de marée constituent une réelle menace pour la planète terre. La dégradation actuellement en cours des zones littorales, risque même de s’aggraver sensiblement avec la destruction des ressources naturelles, la réduction du domaine d’implantations humaines et des activités économiques, du patrimoine varié et le pillage des sites non protégés d’intérêt biologique et biogéographique. Les effets négatifs induits par la généralisation de ces phénomènes d’érosion sur le plan écologique et économique, méritent une attention particulière. En effet, la convention signée en 1992 à Rio (sommet de la terre), lors de la conférence organisée par la commission des Nations Unies pour l’environnement et le développement, marque la reconnaissance institutionnelle du problème d’environnement global à la suite d’une dégradation massive et incontrôlée de cette richesse naturelle. C’est à juste titre que l’UNESCO à travers sa Commission Océanographique Intergouvernementale(COI) se fixe pour objectifs l’amélioration des connaissances sur les questions critiques des zones côtières (UNESCO, 1960).

Durant ces dernières décennies, la question sur la préservation de la côte devient préoccupante, elle est au centre de tous les débats. Cette dégradation qui s’élargit dans beaucoup de pays, épargne-t-elle le Sénégal avec une frange côtière de 700km? La zone côtière sénégalaise abrite, une forte concentration de la population grâce au développement de certaines activités économiques, des écosystèmes côtiers spécifiques et du rôle important qu’elle joue dans l’économie nationale. Cependant, cet environnement côtier est exposé à des menaces de dégradation. La partie la plus affectée et dont la dégradation préoccupe le plus le gouvernement du Sénégal est celle qui règne sur la grande côte nord dont, les causes varient et différent d’un secteur à un autre. Qu’en est-il pour notre milieu d’étude ?

La Commune de Leona, de la région administrative de Louga appartient à la grande côte, elle est d’une importance physique et humaine remarquable du fait de sa composition géographique, qui reste déterminée par un domaine marin, un cordon sableux étroit (la langue de barbarie) et un domaine fluviatile. Ce lieu privilégié d’activités humaines (pêche, agriculture, tourisme, etc.), a connu, sur sa frange ouest, une modification du littoral liée aux phénomènes d’érosion, qui est à l’origine de la dégradation environnementale et à l’appauvrissement des populations. Ainsi une question s’impose ; quelle est l’origine de la dynamique de l’érosion côtière dans la communauté rurale de Leona ?

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Table des matières

Introduction
Synthèse et Bibliographie
Problématique
Objectifs
Méthodologie
Première partie: Présentation du milieu
Chapitre I les aspects physiques
Chapitre II le cadre humain
Chapitre III les activités socioéconomiques
Deuxième partie les facteurs de l’érosion
Chapitre I érosifs dominants
Chapitre II les manifestations de l’érosion
Chapitre III les effets de l’érosion côtière
Troisième partie les stratégies de lutte contre l’érosion côtière
Chapitre I les mesures de lutte
Chapitre II les perspectives
Conclusion

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