Les facteurs généraux du climat
La Commune de Makacoulibantang, du fait de sa continentalité est essentiellement caractérisée par deux flux : l’alizé de composante Est (l’harmattan) et la mousson. Le premier souffle quasiment durant toute la saison sèche. Sa régularité se trouve localement perturbée par un renforcement des alizés issus de l’agglutination anticycloniques des Açores. La mousson est le second flux. Issue de l’anticyclone de Sainte Hélène, elle est un flux chaud et humide qui arrive sur la Commune durant la saison des pluies dont elle annonce d’ailleurs l’installation progressive. La pluviométrie est relativement bonne avec une moyenne de 850,3 mm au cours de cette dernière décennie. Elle fait partie de la région du Sénégal oriental qui est la première à bénéficier de la mousson dans la mesure où cette dernière envahit le pays selon une orientation sud-ouest / nord-est
Les Organisations Communautaires de Base (OCB)
Le domaine d’intervention des Organisations Communautaires de Base est essentiellement tourné autour des activités de production et de commerce tels que l’agriculture, l’embouche bovine et ovine, l’élevage mais aussi des activités sportives et culturelles, ces organisations milite aussi pour la sauvegarde de l’environnement. Ainsi se distingue plusieurs associations tels que : les Associations sportives et Culturelle (ASC), les Groupement d’intérêt économique (GIE), les GPF, les Comité de lutte contre les feux de brousse. Les GPF sont très présents à Maka, leur nombre tourne autour de 17 dans l’arrondissement. Ces groupements s’illustrent généralement à travers l’agriculture notamment les activités horticoles et maraîchères. Parmi les organisations deux se distinguent particulièrement l’EIVC et l’EGAM. La première citée (l’EIVC), concerne une vingtaine de villages et s’active à favoriser l’autodéveloppement des populations locales, les relations de solidarité locale et le renforcement des capacités des populations à s’organiser et à gérer leurs activités. L’EGAM oriente beaucoup plus ses activités autour des paysans. En effet, cette organisation vise à favoriser et soutenir l’organisation des groupements d’union et des fédérations de groupements paysans ; aider techniquement à la réalisation des projets de ses membres ou de tous autres groupements ou organisations ayant les mêmes objectifs ; organiser des voyages et des visites entre ses membres et soutenir et créer toute action susceptible de contribuer à la réalisation des objectifs de l’association. L’analyse des Organisations Communautaires de Base permet d’apprécier le degré de préoccupation de la population de Makacoulibantang sur l’agriculture qui occupe la plus grande importance des populations (70 %).
L’élevage
L’estimation du cheptel en 2006 par l’ANSD fait état de 32 000 bovins, 13 000 asins, 18 000 caprins et 4 000 équins. Au regard de cette estimation la pratique de l’élevage est répandue dans la Commune L’élevage de type sédentaire et extensif elle est pratiquée sous la forme de l’agropastoralisme grâce à sa cohabitation avec l’agriculture. Son épanouissement est illustré d’une part par la présence d’essences forestières essentielles à l’économie pastorale tels que l’acacia albida ou encore le combretum glutinosum qui fournissent d’importantes ressources fourragères ; d’autre part par le recul de la limite nord de la trypanosomiase bovine et équidé Armand (2002). Les opportunités sur le plan pastoral sont entre autres :
– La présence importante de populations agropastorales peules
– L’existence d’un important cheptel
– La présence et la proximité de cabinets vétérinaires à Tamba
– L’existence de filières de vente d’animaux à Dakar et Tamba
– Le potentiel important pour développer l’embouche bovine et l’importance de la production de miel.
L’exploitation forestière
Calquée de manière générale sur le gradient pluviométrique, les formations forestières sont représentées dans la région par une végétation ouverte et des graminées annuelles formant un tapis plus ou moins continu. Makacoulibantang est ainsi, un milieu agropastoral disposant de précieuses ressources ligneuses. Cette région, d’ailleurs, contribue fortement à la fourniture en charbon de bois des grandes villes du pays. En effet, grâce à une forêt composée à la fois d’une forêt arborée et d’une forêt sèche soudanienne, elle permet la présence d’essences telles que le caïlcédrat, le prosopis africana, le ziziphus, le Combretum glutinosum, et le Sterculia setigera. Ainsi La foresterie s’élève à 21 870 quintaux de charbon de bois, 2 055 de stères pour le bois de chauffe, 3 995 kg de Adansonia digitata, 5 500 kg de Saba Senegalensis etc. cependant, cette activité est source de polémique dans, la région. En effet, selon Rabiot, 1999 « des alliances entre les commerçants de charbon de bois et le Département des forêts exploitent le manque de contrôle local sur les ressources en bois et achètent les chefs de village. Tentative infructueuse d’une alliance entre les villageois et les élus locaux, brièvement soutenue par l’administration gouvernementale, pour revendiquer le contrôle local sur les ressources ou, en tout cas, sur les revenus de la chaîne de production. » Par ailleurs, l’existence de ressources diverses et variées permet de développer des filières autour de la vente de fruits forestiers tels que les jujubes, le Adansonia digitata et des gommes (mbep et arabique). Ces produits font l’objet d’une demande importante dans la ville de Tambacounda. En outre, d’autres opportunités sont identifiées :
– le quota de bois d’artisanat à usage de menuiserie qui peut être satisfait par la forêt ;
– le bois mort et le charbon produits qui peuvent être achetés par les coopératives agréées de la ville de Tambacounda ;
– la forte demande en bois de service à Tambacounda ;
– l’existence de campement de chasse
Le sorgho
Le sorgho (Sorghum sativa Sorghum bocolor) est une plante résistante à la sécheresse. Ses besoins en eau sont compris entre 450 et 600 mm. Les informations recueillies à partir de notre enquête de terrain montrent que le sorgho est la spéculation la plus prisée par les paysans de la Commune. Cependant, l’analyse des rendements agricoles de ce produit laisse constater une baisse. En effet, l’observation des données divise la période 1986-2010 en trois séquences. La première va de 1986 à 1997. Cette séquence se singularise par des rendements déficitaires à l’instar de l’année 1989 qui est la moins bonne avec 66,2 %. La deuxième séquence part de 1998 à 2008. Celle-ci s’individualise par des rendements excédentaires. En effet la quasi-totalité de ces années est caractérisée par des rendements supérieurs à la moyenne. L’année 2008 est celle qui accuse le meilleur rendement avec 85,2 %. Cependant elle est suivie par un épisode avec des rendements déficitaires. En effet cette deuxième séquence qui part de 2009 jusqu’à la fin de notre série chronologique montre le retour d’années déficitaires avec un rendement de – 26,4 % observé en 2009. La production du sorgho a ainsi connu ses meilleurs jours au cours de l’épisode 1998-2008 avec les meilleurs rendements constatés en 2003 et 2008 avec respectivement 85,12 % et 85,2 %.
Le bois de service
L’utilisation du bois de service par les populations est relative à la construction et à la réfection des habitations. Selon PROGEDE, 2008, Il se retrouve sous trois (3) formes :
– Poteaux : Ils servent à soutenir les toitures des cases et à fortifier les clôtures et sont rarement vendus. Les espèces les plus utilisées sont Pterocarpus erinaceus et Cordila pinnata.
– Piquets : Utilisés essentiellement pour les clôtures, ils ont parfois un diamètre inférieur à cinq centimètres. Les espèces les plus utilisées sont Acacia macrostachia, Terminaliamacroptera, Combretum glutunosum, Combretum micrantum. La vente de ce produit est rare et son prix est de deux mille cinq cents (2 500) francs la charrette.
– Lattes : Les lattes sont utilisées pour faire les charpentes des habitations. En dehors des quelques lattes de rônier achetées le plus souvent à Tambacounda, seul Bombax costatum est utilisé. Il fait rarement l’objet de vente et son prix unitaire est de deux cent cinquante (250) francs. Son utilisation commence juste avant le début des travaux champêtres, à partir du mois de mai. Une estimation des lattes tirées de la forêt communautaire de Nétéboulou par an est de sept mille dix-huit (7 018) avec une valeur financière dans le marché local d’un million sept cent cinquante-quatre mille cinq cent (1 754 500) francs.
|
Table des matières
Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Les objectifs de la recherche
Les hypothèses de la recherche
Cadre conceptuel
Méthodologie
PREMIÈRE PARTIE: PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU MILIEU
Chapitre 1 : Présentation du milieu physique
1-1/ Les principales unités géomorphologiques
1-2/ Les facteurs généraux du climat
I-2-1/ Les éléments du climat
I-2-1-1/ Les vents
I-2-1-2/ La température
I-2-1-3/ La pluviométrie
I-2-1-4/ Évolution moyenne mensuelle des pluies de 1981 à 2010
I-3/ Pédologie
I-3-1/ Les sols hydromorphes
I-3-2/Les sols ferrugineux tropicaux lessivés
I-3-3/Lithosols
I-4/ La végétation
I-5/ Le réseau hydrographique
I-5-1/ Eaux souterraines
I-5-2/Eaux de surface
Chapitre 2 : Le cadre Humain
2 -1/Évolution de la population
2 -1-1/Évolution spatiale
2 -1-2/ Répartition de la population
2-2/ Les Organisations Communautaires de Base (OCB)
2 -3/ L’hydraulique
2-4/ Les activités économiques
2-4-1/ Agriculture
2-4-1-1/ L’agriculture pluviale
2-4-1-2/ La production maraîchère
2-4-2/ L’élevage
2-4-3/ L’exploitation forestière
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE: LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE ET SES IMPACTS DANS LA PRODUCTION AGRICOLE DANS LA COMMUNE DE MAKACOLIBANTANG
Chapitre 1 : Caractéristique des saisons pluvieuses
1.1 Les dates de début et de fin d’hivernage
1.1.1 Les dates de début d’hivernage
1.1.2 Les dates de fin d’hivernage
1.2 La durée de l’hivernage
1.3 Le nombre de jour de pluie
Chapitre 2 : Évolution de la pluviométrie
2-1/Évolution interannuelle de la pluviométrie de 1951 à 2014
2-2/ Analyse des écarts normalisés de la pluviométrie de 1951 à 2014
2-3 Evolution décennale de la pluviométrie de 1972 à 2010
2-4/ Évolution de la pluviométrie de 1981 à 2010
Chapitre 3 : Impacts de la variabilité pluviométrique dans la production agricole
3 -1/ Les impacts sur l’agriculture
3 – 1- 1/Le sorgho
3 – 1- 2/Le mil
3- 1- 3/ Le maïs
3-1- 4/ Arachide
3 – 2/ Impacts sur l’élevage
3- 2- 1 Evolution du cheptel par rapport à la pluviométrie
3 – 3/ Impacts sur l’exploitation forestière
3 – 3- 1/ Le bois
3 – 3- 1-1/ Le bois de feu
3 – 3-1- 2/ Le bois de service
3 – 3-2/ Les produits non ligneux
3-3-3/ La pharmacopée
Conclusion partielle
TROISIÈME PARTIE: LES STRATÉGIES D’AMÉLIORATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE
Chapitre 1 : Les stratégies d’adaptation
1 -/ Stratégies d’adaptation développées par les cultivateurs
1-1/ Choix des cultures
1.1.2/ Les variétés cultivées dans la Commune de Makacoulibantang
1.2/ Les techniques culturales
1.2.1/ Le farassou (semis sec)
1.2.2/ Utilisation d’engrais naturel
1.2.3/ Utilisation de l’engrais chimique
1.2.4/ Assolement des cultures
1.2.5/ La pratique de la jachère
1.3/ Les alternatives à la soudure
1.3.1/ La diversification des activités
1.3.2/ Les palliatifs face à l’épuisement des réserves alimentaires
1.3.3/ Les associations
2/ Dans le secteur de l’élevage
2.1/ Les alternatives à la soudure
2.2/ L’abreuvement du bétail
2.3/ Les mesures adoptées pour faire face aux pluies de « heug »
2.4/ Diversification des activités
3/ Au niveau de l’exploitation forestière
3.1/ Lutte contre les feux de brousses
3.2/ Réhabilitation de l’environnement
Chapitre 2 : Les limites des stratégies d’adaptation
2/ Les limites des stratégies au niveau de l’agriculture
2.1/ Les méfaits du semis précoce
2.2/ La vétusté du matériel agricole
2.3/ Le manque de semences
2.4/ Les insectes qui attaquent les stocks
2.5/ Les limites institutionnels
2.6/ Les limites des organisations non gouvernementales
3/ Les limites des stratégies au niveau de l’élevage
3.1/ Les périodes de soudure pour les animaux
3.2/ Les difficultés notées au cours de la transhumance
3. 3/ Les conflits entre agriculteurs et éleveurs
4/Les limites au niveau de l’exploitation forestière
4.1/ Le manque d’agents des eaux et forêts
4.2/ Les feux de brousse
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet