Strategies d’adaptation des agriculteurs dans le bassin arachidier

L’agriculture est l’un des leviers sur lequel veut s’appuyer le Sénégal pour se hisser au rang des pays émergents. Elle participe fortement à la formation du Produit National Brut (PNB) et emploie plus de la moitié de la population active. Ainsi, depuis les indépendances, le pays met en œuvre des politiques, des plans et des programmes visant à son développement (Sarr, 2013).

Cependant, ce secteur est confronté à des contre-performances liées aux déficits pluviométriques, aux difficultés rencontrées dans la distribution des semences et d’engrais, ainsi qu’aux problèmes de commercialisation de la principale culture de rente, l’arachide. L’agriculture constitue dans la commune de Dya le poumon de l’économie. En effet, Elle mobilise la quasi-totalité des habitants de la commune avec 75 % de la population active. Elle est de type extensif avec traction animale et très dépendante de la pluviométrie. Toutefois, cette activité est fortement tributaire des aléas climatiques marqués par une irrégularité pluviométrique dans le temps et une dégradation très avancée de son écosystème. Ce phénomène résulte de la péjoration climatique qui sévit depuis la grande sécheresse des années 1970 (Faye, 2012).

Notre milieu d’étude la Commune de Dya, partie intégrante du bassin arachidier se trouve dans l’arrondissement de Ngothie, dans le département et la région de Kaolack. Située au Nord- ouest du département, entre les parallèles 14°10’40 et 14°16’00’’ de latitude Nord et entre les méridiens 16°13’20’’ et 16°5’20’’ de longitude Ouest, la commune de Dya reste entourée par les communes d’Ourour, Khelcom Birane et de Mbadakhoune à l’Est, par celle de Thiomby à l’Ouest, par la commune de Ndiébel au Nord et celles de Ndiaffat et Latmingué. Elle compte 30 villages et 115 hameaux répartis en cinq zones sur une superficie de 200 km2 dont 14551 hectares de terres cultivables. Son relief relativement plat devient de plus en plus accidenté vers l’Ouest où sont situées les anciennes vallées mortes. L’ensemble du terroir est couvert par en dominance par les sols dior, dek et dek-dior et une partie par les sols halomorphes (tannes). La végétation reste caractérisée par une savane arborée composée d’une strate herbacée et d’une strate ligneuse.

Son appartenance au domaine climatique Nord-Soudanien lui confère un climat à caractère contrasté, marqué par deux (2) saisons (une saison des pluies de Juin à Octobre et une saison sèche de Novembre à Mai), d’une température élevée oscillant entre 30 et 45° et une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 400 et 600 mm. Les précipitations émanent des lignes de grains et de la mousson. Depuis les années 70, la zone enregistre une pluviométrie déficitaire par rapport à la moyenne due à l’installation tardive de la mousson et le glissement vers le sud des isohyètes. Cette variabilité s’accompagne généralement d’une forte variation dans la distribution spatio-temporelle des précipitations et un raccourcissement de la durée de la saison des pluies dans les 30 villages et 115 hameaux qui composent la commune. Cela se traduit par des stress hydriques survenant à différents stades de développement des plantes et dommageables pour leur productivité.

Synthèse bibliographique

Pour mieux circonscrire notre thème de recherche, nous avons effectué des visites dans plusieurs centres de documentation et consulté beaucoup d’ouvrages, de mémoires et de rapports. Cela nous a permis de mieux cerner la question des problèmes de l’environnement en général, notamment de l’agriculture mondiale, particulièrement au Sénégal et plus précisément dans la commune de Dya. Phénomène commun à toute la bande soudano-sahélienne, la variabilité pluviométrique a été étudiée dans sa globalité depuis la grande sécheresse des années 70. En revanche, cette étude cache des réalités bien différentes qui sont à la fois régionales et locales. Toutefois, la détermination de plus en plus précise des conditions climatiques locales, participe à l’enrichissement des connaissances. Dorénavant, plusieurs études sont de plus en plus orientées au niveau local (Faye, 2012). Dans leurs différents travaux, les auteurs ont analysé l’évolution du climat et les liens étroits qui existent entre la variabilité pluviométrique qui en est résulté et les activités socio- économiques ou agricoles entre autres. Cependant, ils ne se sont pas limités à l’identification des obstacles. Mais, ils ont tenu à proposer un certain nombre de solutions. Sous cet angle, Djiby Ndong (2011) a étudié : « la variabilité pluviométrique de 1998 à 2008 et ses impacts sur la dégradation des sols et les activités agricoles dans la région de Fatick : cas de la CR de Tattaguine ». Cette étude examine d’abord la variabilité pluviométrique de 1998 à 2008 à Tattaguine puis détermine les impacts de cette variabilité sur la dégradation des sols et les activités agricoles. Elle se fonde d’abord sur l’analyse des totaux annuels par rapport à la moyenne 1988-2008 et aux normales 1931-1960, et 1971-2000. Ensuite, elle passe à l’analyse décennale et mensuelle avant de terminer par l’analyse décadaire. Ce qui lui a permis de cerner l’évolution spatio-temporelle de la pluviométrie à travers la zone d’étude. La répartition très variable de la pluviométrie de la CR influe beaucoup sur les principales activités de la population que sont l’agriculture et l’élevage, Ces activités connaissent dans la zone d’étude des bouleversements notoires liés à une mauvaise prestation de la pluviométrie. Ce mauvais état se caractérise par une variation annuelle et interannuelle des pluies offrant une faiblesse et un caractère erratique. Les travaux de SENE I M (2007) révèlent presque les mêmes résultats selon lesquels, les contraintes écologiques sont engendrées par la variabilité climatique des années 70. De ce fait, les perturbations (type de lignes de grains) créent une instabilité et une ascendance au sein de la mousson et déversent, lors de leur passage, des quantités importantes de pluies en un temps relativement court. Le déplacement rapide de ces perturbations et leur caractère passager explique en partie la variabilité des précipitations en Afrique occidentale. C’est pour cela que la manifestation de ce phénomène influe directement sur le calendrier cultural : incertitudes liées au démarrage des activités agricoles, débuts précoces ou tardifs des saisons, les arrêts précoces des pluies, l’assèchement précoce des mares et marigots, etc. En outre elle a contribué à la dégradation des sols et à la régression des couverts végétaux par la raréfaction voire la disparition de certaines espèces ligneuses et herbacées, modifiant les écosystèmes des territoires agricoles.

Sur cette même lancée, Diop M. (1999) étudie les effets de la variabilité pluviométrique sur l’arachide et le mil qui occupent l’essentiel des surfaces emblavées au Sénégal, particulièrement dans le bassin arachidier. D’après ses analyses, une baisse notoire de leurs productions est observée durant ces dernières années. En effet, les stress hydriques récurrents contraignent le développement voire même le rendement de ces deux (2) espèces. Leur besoin en eau dépasse 500 mm sur environ 100 jours de cycle, or cette quantité est assez rare dans presque l’étendue du territoire sénégalais à l’exception de la partie Sud qui voit son nombre de jours de pluie réduit (quinzaine de jours).

Par ailleurs, Dancette (1978) met en exergue dans ses études agroclimatologiques les problèmes de la végétation naturelle liés non seulement à la variabilité des précipitations mais aussi à d’autres paramètres interférents. En réalité, la végétation naturelle est affectée par la variabilité pluviométrique dans sa composition floristique et dans sa structure, dans l’adaptation morphologique et écophysiologique des espèces qui la composent. Il en est évidemment de même des cultures, s’agissant du choix des espèces et des cultivars en fonction de la variabilité probable du régime pluviométrique. Les plantes à cycle court permettent de mieux faire face à cette variabilité. Ainsi, il a montré que le raccourcissement de quinze (15) jours du cycle de développement du mil permettrait d’augmenter considérablement les superficies soumises de façon fiable à cette culture au Sénégal. S’agissant des cultures, la variabilité peut être atténuée par un choix adéquat des sols et par des techniques culturales appropriées. Cependant, les autres paramètres interférents peuvent masquer son effet. Les plus usuels sont liés au substrat : topographie, géomorphologie, exposition, sol, ainsi qu’à tous les facteurs qui influent sur l’équilibre et le bilan hydrique plante/sol/atmosphère, ainsi que l’impact des actions humaines, dont, bien entendu, les méthodes d’exploitation et de gestion. Pour sa part, Sidibe M. (2005) parle de la crise environnementale, surtout de l’arachide qui sévit au Sénégal, particulièrement au Saloum d’un fait résultant de l’irrégularité pluviométrique. L’étude de l’évolution pluviométrique, la comparaison des normales de 1931- 1960 et 1961 1990 effectuées par plusieurs auteurs ont montré la succession des déficits au fil des années. La translation des isohyètes vers le Sud du pays en est l’expression la plus marquante. Depuis le début des années 60, l’isohyète 400 mm s’est déplacé de plus de 10 km vers le Sud. Or, cet indice est symbolique, car c’est la quantité d’eau en dessous de laquelle les résultats de l’agriculture pluviale en général, de la culture arachidière en particulier, deviennent incertains. A travers l’analyse des hivernages sur une période de 40 ans (1961- 2000), on peut rendre compte des contraintes majeures que cette évolution pluviométrique a engendrées dans les territoires de l’arachide.

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Table des matières

Introduction générale
I- Synthèse bibliographique
II- Problématique
1- Contexte Général et justification
2- Questions de recherche
3- Objectifs de la recherche
3-1- Objectif principal
3-2- Objectifs spécifiques
4- Hypothèses
5- Cadre conceptuel
Variabilité pluviométrique
Stratégies d’adaptation
III- Méthodologie
1. Recherche documentaire
2. Collecte de données
2.1. Enquête de terrain
3. Le traitement de données
PREMIERE PARTIE : Présentation du milieu
Chapitre I : Milieu physique
1- Le relief
2- Géologie et hydrogéologie
2-1- L’Eocène
2-2- Le Maestrichtien
3- Les sols
3-1- Les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou sols dior
3-2- Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés ou sols dek
3-3- Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés ou sols dek-dior
3-4- Les sols salés ou tannes
4- L’hydrologie
4-1- Les eaux de surface
4-2- Les eaux souterraines
5- Le climat
6- La végétation
Chapitre II : Milieu humain et Activités socio-économiques
1- Historique du peuplement
1-1- L’évolution démographique
1-2- La structure démographique
1-3- Répartition ethnique et religieuse de la population
1-4- La migration
1-5- Répartition zonale de la commune
2- Les activités socio-économiques
2-1- Le secteur agricole
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : Evolution des paramètres climatiques et ses impacts sur l’agriculture
Chapitre I : Evolution des paramètres climatiques sur la période 1951-2010
1- Analyse de l’évolution interannuelle du vent de 1981 à 2010
2- Analyse de l’évolution interannuelle de l’insolation de 1961 à 2010
3- Analyse de l’évolution interannuelle des températures de 1951 à 2010
4- Analyse de l’évolution interannuelle de l’humidité relative de 1961 à 2010
5- Analyse de l’évolution interannuelle de l’évaporation de 1961 à 2010
6- Analyse de l’évolution interannuelle de la pluviométrie de 1951 à 2010
6-1- L’analyse de l’évolution interannuelle de la pluviométrie sur la période de 2000 à 2014
6-2- Evolution annuelle du nombre de jours de pluie sur la période 2000-2014
6-3- Evolution mensuelle du nombre de jours de pluie sur la période 2000-2014
6-4- Evolution de la répartition des pluies journalières par classes de hauteurs sur la période 2000-2014
Chapitre II : impacts de la variabilité pluviométrique sur l’agriculture dans la commune de Dya
1- La perception des populations de la variabilité pluviométrique
2- impacts du changement climatique sur le couvert végétal
3- Les impacts sur les sols
3-1- L’érosion éolienne
3-2- L’érosion hydrique
3-3- La salinisation
4- Rendements agricoles du département de Kaolack
5- Impacts sur les plantes cultivées
5-1- Le mil
5-2- Le sorgho
5-3- Le maïs
5-4- L’arachide
6- Impacts sur les productions agricoles
6-1- Evolution des productions sur la période de 2000 à 2014
7- Autres contraintes de l’agriculture
7-1- Le problème de main d’œuvre
7-2- La qualité des semences
7-3- L’utilisation de l’engrais chimique
7-4- L’utilisation de la fumure organique
7-5- L’utilisation des produits phytosanitaires
7-6- Les difficultés d’accès au crédit
Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : Stratégies d’adaptation des populations et l’apport des partenaires au développement
Chapitre I : stratégies d’adaptation des populations locales
1. Stratégies liées à l’irrégularité pluviométrique
2- Stratégies développées pour la fertilisation des sols
3- Stratégies de lutte contre l’extension de la salinisation
4- Les variétés abandonnées
5- La diversification des cultures
6- Le maraîchage (cultures de contre saison)
7- La pratique de l’élevage comme solution
8- Stratégies adoptées en période de soudure
9- L’émigration comme une réponse
10- les petits métiers
Chapitre II : l’apport des partenaires au développement
1- Les structures institutionnelles
1-1- Le conseil municipal
1-2- Le PAGERNA (Projet d’Auto Promotion et de Gestion des Ressources Naturelles au Sine Saloum)
1-3- La CARITAS
1-4- L’AFRICARE
1-5- L’APROFES
1-6- La DISC (Décentralisation et Initiatives de Santé Communautaire) et L’ASBEF (Association Sénégalaise pour le Bien-être Familial)
1-7- Le CMS (Crédit Mutuel du Sénégal)
1-8- L’autorité étatique
Conclusion partielle
Conclusion générale

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