STRATEGIES D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

STRATEGIES D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Logique entre perceptions et savoirs locaux

Le monde paysan a un lien étroit avec son milieu et sa dépendance vis-à-vis du climat est le résultat de la connaissance parfaite de l’évolution des paramètres climatiques. Il est à l’école permanente de la nature et acquiert des savoirs qui lui sont endogènes. L’analyse des perceptions des changements climatiques vécus se fera sous deux axes principaux conformément au cadre analytique présenté dans les chapitres précédents. Il s’agit des perceptions collectives et individuelles.Pour l’ensemble de la communauté paysanne des villages de Alfakoara et de Kandèrou, les changements climatiques, ces quinze (15) dernières années se manifestent surtout par le retard dans le démarrage de la saison pluvieuse, le raccourcissement de la saison pluvieuse, les poches de sécheresse au cours de la saison pluvieuse, l’arrêt précoce des pluies, l’occurrence de la violence des vents et la chaleur excessive. Ces perceptions des changements climatiques épousent une certaine une certaine unanimité au sein du monde paysan. Elles sont donc communes à l’ensemble de la communauté paysanne des deux villages car les effets étant ressentis par toute la communauté. Ces perceptions communes ou collectives sont spécifiques à chaque région. Ainsi donc, à chaque région correspond des perceptions qui leur sont communes.
Toutefois, s’il est vrai que les manifestations physiques des changements climatiques sont vécues par toute la population, il n’en demeure pas moins vrai que le degré auquel chaque producteur ou groupe de producteurs (compte tenu de leurs réalités socio-économique et écologique) varie. De ce fait, certaines perceptions sont subjectives et répondent aux contraintes auxquelles est exposé chaque producteur d’une même communauté villageoise. La diversité des perceptions s’identifie aux catégories de producteurs qui appartiennent soit au même tissu social ou soit partagent les mêmes réalités socio-économiques ou encore exploitent la même unité de paysage du terroir du village. A titre d’exemple, les producteurs qui ont leurs exploitations en bas de pente évoquent beaucoup plus comme changements climatique, la concentration des pluies en une courte durée, ce qui induit les inondations des champs dans cette unité de paysage. Par contre, les producteurs dont les exploitations sont en haut de pente et milieu de pente accentuent leurs perceptions des changements climatiques vécus sur la baisse pluviométrique et l’existence de poches de sécheresse plus nombreuses au cours de la saison agricole. Cependant, au cours de la même saison, c’est la même hauteur d’eau qui tombe pour tout le village et donc quelle que soit l’unité de paysage exploitée. La disponibilité de l’eau après les pluies dans chacune des unités de paysage est le facteur qui influe sur les perceptions des producteurs des changements observés sur les précipitations.
Les perceptions des changements climatiques vécus par les producteurs ne sont que leur expression de la comparaison des récoltes tirées des campagnes agricoles à celles actuelles ou de la comparaison du déroulement du climat passé à celui actuel. Les producteurs ne disposent pas d’instrument de mesure des paramètres climatiques, mais leur contact permanent avec le milieu leur fournit des indicateurs qualitatifs de l’évolution du climat. Par exemple l’inadéquation du calendrier agricole empirique au contexte climatique actuel, l’insuffisance de pluies pour la croissance à terme des variétés traditionnelles de maïs, l’augmentation des dégâts matériels causés par les vents, la chaleur sous l’ombrage des arbres, sont entre autres des indicateurs qualitatifs qui, aux dires des producteurs témoignent de l’évolution du climat. Une telle comparaison implique une connaissance parfaite du climat dont les producteurs agricoles dépendent dans l’exercice de leurs activités agricoles. Les perceptions des changements climatiques vécus par les producteurs ont pour source les savoirs endogènes emmagasinés sur la base des expériences vécues dans le domaine du climat. Ces savoirs locaux ou endogènes ne sont pas figés, ils évoluent ou sont modifiés sur la base des perceptions des changements climatiques que vivent les producteurs. De nouvelles connaissances viennent renforcer celles existantes ou les modifient complètement. En d’autres termes les savoirs endogènes sont évolutifs au regard des mutations qui interviennent dans le milieu.

Interrelation entre perceptions, savoirs locaux et stratégies d’adaptation

Au regard des innombrables conséquences que ces changements climatiques ont sur le milieu et leur quotidien, les producteurs agricoles ont développé des stratégies d’adaptation qui ont consisté à limiter les dégâts ou à contourner les effets de ces perturbations climatiques. Ces stratégies d’adaptation dépendent des catégories de producteurs et du lieu d’implantation des exploitations agricoles sur le terroir du village. En effet, les moyens financiers et les équipements agricoles dont dispose le producteur déterminent le type de stratégie développé, en d’autres termes, aux vues de ses atouts en capital et du degré d’affectation de ses moyens d’existence, le producteur développe des mesures pour améliorer son bien-être et celui de sa famille. A titre illustratif, les producteurs dont les exploitations sont situées en haut de pente du terroir du village ressentent différemment les effets liés aux insuffisances des pluies sur les cultures par rapport aux producteurs dont les exploitations sont situées en bas de pente. Et aux vues des contraintes que leur pose les changements climatiques, les producteurs prennent des mesures. Les stratégies d’adaptation développées par les producteurs ne sont que l’exploitation des savoirs endogènes capitalisés avec le temps au contact de l’environnement, mais aussi l’utilisation des savoirs exogènes. C’est à ce juste titre que Agbo (1991) affirme que les travaux agricoles se fondent sur des expériences agricoles accumulées à partir des observations biologiques et des astraux de la nature.
L’analyse de la relation entre les savoirs endogènes ou locaux et les stratégies d’adaptation est abordée en partant des stratégies d’adaptation développées par les producteurs agricoles. Les « semis échelonnés et resemis » et les « semis précoces sans labour » comme stratégies d’adaptation aux péjorations pluviométriques sont les résultats de la capitalisation des échecs connus par les producteurs dans l’exercice de leurs activités agricoles, et la capitalisation de nouveaux savoirs au regard de l’évolution du climat. Pour les producteurs, échelonner les semis permettrait d’augmenter les chances d’obtenir une production acceptable en cas de perturbations climatiques. Cette mesure est développée par les producteurs  indépendamment des unités de paysage exploitées

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Table des matières

Certification
Dédicaces
Remerciements
Résumé
Abstract
Liste des sigles
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des graphiques
Liste des photos
Liste des encadrés
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE
1.1 – Introduction
1.2- Problématique et justification
1.3- Objectifs et hypothèses de la recherche
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET ANALYTIQUE
2.1- Cadre conceptuel de l’étude
2.2- Cadre analytique de l’étude
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
3.1- La phase de préparation
3.2- Phase exploratoire
3.3- Phase d’étude approfondie
3 .6 – Les limites de la recherche : problèmes rencontrés et fiabilité des données collectées
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
4.1- Cadre physique
4.2- Cadre humain
4.3- Présentation des deux villages d’étude et caractéristiques socio-
CHAPITRE 5 : ANALYSE DES TENDANCES CLIMATIQUES ET PERCEPTIONS PAYSANNES DE L’EVOLUTION DU CLIMAT DANS LES DEUX ZONES D’ETUDE
5.1- Perceptions socio-anthropologiques de l’évolution du climat dans les
5.2- Analyse des tendances climatiques dans les communes de Kandi et de Banikoara
5.3- Perception socio-anthropologiques des causes des changements climatiques
CHAPITRE 6 : CONSEQUENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LE MILIEU ET LE QUOTIDIEN DES PRODUCTEURS
6.1- Conséquences des changements climatiques sur le milieu
6.2- Conséquence des changements climatiques sur le quotidien
CHAPITRE 7 : STRATEGIES D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS
7.1- Stratégies d’adaptation aux changements climatiques
7.2-Les stratégies d’adaptation prévues
CHAPITRE 8: ANALYSE DE L’INTERRELATION ENTRE PERCEPTION, SAVOIRS LOCAUX ET STRATEGIES D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES
8.1- logique entre perceptions et savoirs locaux
8.2- Interrelation entre perceptions, savoirs locaux et stratégies d’adaptation
8.3- Influence des savoirs exogènes sur les savoirs locaux
CHAPITRE 9 : CONCLUSION ET SUGGESTIONS
9.1- Conclusion
9.2- SUGGESTION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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