STRATEGIE LOCALE DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL

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Situation รฉconomique et sociale de la zone de Linkรฉring.

Caractรฉristique socio-dรฉmographiques

La communautรฉ rurale de Linkรฉring abrite une population jeune, peu nombreuse et rรฉpartie en plusieurs groupes ethniques mais largement dominรฉs par les Peuls.
La population de la communautรฉ rurale de Linkรฉring, comme le montre ce graphique, est trรจs diversifiรฉe. Cependant, elle est fortement marquรฉe par la prรฉpondรฉrance des Peuls qui reprรฉsentent prรจs de 90 % de lโ€™effectif total. Aprรจs les peuls, ce sont les Mandingues qui arrivent en deuxiรจme position avec un pourcentage qui tourne autour de 5% suivis par les Bajarankรฉs 3% et enfin les minoritรฉs, (2%), regroupant ร  faible proportion les Diolas, les wolofsโ€ฆ .Cette diversitรฉ ethnique ne gรชne en aucun cas la vie de la communautรฉ en parfaite cohรฉsion sociale. Les populations sont rรฉparties de faรงon homogรจne dans lโ€™espace communautaire sans distinction dโ€™appartenance ethnique.
Concernant lโ€™รฉvolution dรฉmographique, on peut dire que la population de Linkรฉring croit ร  un rythme assez rapide. En 1988, lors du recensement gรฉnรฉral, la population de la zone รฉtait estimรฉe ร  8527 hts. Depuis cette date, elle nโ€™a cessรฉ de croitre jusquโ€™ร  atteindre en 2002, 12798hts. Dans lโ€™espace de quatorze ans 4271 personnes se sont ajoutรฉes ร  la population initiale de 1988, soit un gain annuel moyen de 305 hts. Aujourdโ€™hui selon les derniรจres estimations, la communautรฉ rurale compte 18948 รขmes.
Cette รฉvolution rapide de la population est le fait dโ€™une fรฉconditรฉ รฉlevรฉe et dโ€™une forte natalitรฉ alors que la mortalitรฉ infantile connait une rรฉgression progressive mรชme sโ€™il reste encore beaucoup ร  faire ร  ce niveau-lร . La premiรจre consรฉquence directe dโ€™un tel fait, cโ€™est bien sรปr la jeunesse dรฉmographique. Cette jeunesse de plus en plus plรฉthorique demande un lourd investissement sur le plan sanitaire et scolaire. Il est donc nรฉcessaire de prendre en compte cette rรฉalitรฉ dans les projets de dรฉveloppement local et surtout mettre en place des infrastructures et รฉquipements de base capables de rรฉpondre aux besoins des populations.

ACTIVITES ECONOMIQUES ET REVENUS

Pour survivre, lโ€™homme a besoin de vaquer ร  une occupation lui procurant des ressources et biens ร  partir desquels il tire sa subsistance. Ainsi ร  Linkรฉring, comme cela est dโ€™ailleurs le cas dans toutes les zones rurales du Sรฉnรฉgal, lโ€™agriculture et lโ€™รฉlevage constituent les principales activitรฉs des populations. Ils fournissent lโ€™essentiel des revenus des mรฉnages. Devey M. dit ร  propos du Sรฉnรฉgal que : ยซ Le secteur agricole occupe 60% de la population, il connait de grandes difficultรฉs depuis deux dรฉcennies ยป.19
La prรฉdominance de lโ€™agriculture et de lโ€™รฉlevage sur les autres activitรฉs est le rรฉsultat de facteurs favorables au dรฉveloppement de ces deux activitรฉs. A savoir, lโ€™existence dโ€™une pluviomรฉtrie abondante et des sols fertiles et la disponibilitรฉ dโ€™une biomasse importante.

Les activitรฉs agricoles dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring

Lโ€™agriculture est lโ€™activitรฉ รฉconomique la plus rรฉpandue dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring. Elle occupe une place importante dans la vie รฉconomique des populations. Cโ€™est pour cette raison dโ€™ailleurs que ce secteur reรงoit un appui considรฉrable de la part des acteurs au dรฉveloppement dans le but dโ€™assurer la sรฉcuritรฉ alimentaire et de rehausser le niveau des revenus des mรฉnages. Dans la zone il yโ€™a en effet deux grands types dโ€™agriculture. Lโ€™une est destinรฉe ร  la consommation et lโ€™autre ร  la commercialisation.

Les cultures vivriรจres

Il sโ€™agit principalement de cรฉrรฉales destinรฉes pour lโ€™essentiel ร  lโ€™alimentation des populations locales. La vente de ces produits nโ€™intervient que lorsque la rรฉcolte est abondante. Parmi les produits cultivรฉs nous avons le mil, le maรฏs, le sorgho, le riz. Tous cultivรฉs de faรงon traditionnelle. Lโ€™outillage utilisรฉ est composรฉ de matรฉriels agricoles trรจs archaรฏques. La faiblesse des rendements est une particularitรฉ de ce type de culture. De vastes รฉtendues de terres sont cultivรฉes pour obtenir de maigres rรฉcoltes. Depuis quelques annรฉes maintenant cette agriculture nโ€™arrive plus ร  assurer lโ€™autosuffisance alimentaire des paysans. Et cela malgrรฉ le coรปt รฉlevรฉ des investissements humains en matiรจre dโ€™effort physique et de temps de travail. Cโ€™est ce que Hugon Philipe explique en ces termes: ยซ Lโ€™agriculture africaine vivriรจre demeure traditionnelle, rarement fondรฉe sur la maitrise de lโ€™eau. Elle consomme peu dโ€™intrants et beaucoup dโ€™espaces ยป.20
La mรฉdiocritรฉ des rendements des cultures vivriรจres explique aujourdโ€™hui la dรฉpendance alimentaire du monde rural sรฉnรฉgalais et des populations de Linkรฉring en particulier. Ce tableau ci-dessous en est une illustration parfaite de la faible rentabilitรฉ de lโ€™agriculture vivriรจre dans le dรฉpartement de Vรฉlingara.
Dans lโ€™ensemble, les rendements sont faibles mais ร  des degrรฉs diffรฉrents selon les variรฉtรฉs culturales. Ainsi, le riz donne la plus faible satisfaction suivi de prรจs par le mil ensuite le sorgho avec ses 1100 kg ร  lโ€™hectare. Le maรฏs est la variรฉtรฉ qui donne le meilleur rendement
Ce tableau nous montre bien la nรฉcessitรฉ dโ€™accentuer la lutte contre lโ€™insรฉcuritรฉ alimentaire dans la zone. Le maรฏs รฉtant la culture la plus rentable, malgrรฉ la faible efficacitรฉ des techniques culturales, doit รชtre privilรฉgiรฉ dans le combat contre les disettes rรฉcurrentes. Le riz pour sa part peut donner de bons rendements ร  condition que les techniques de production soient amรฉliorรฉes. A titre dโ€™exemple nous pouvons nous rรฉfรฉrer ร  la vallรฉe de lโ€™ANAMBE oรน la SODAGRI produit 4000 kg ร  lโ€™hectare selon lโ€™ANSD.

Les cultures commerciales

Elles sont constituรฉes essentiellement de deux spรฉculations ร  savoir le coton et lโ€™arachide. Cependant dโ€™autres cultures commencent ร  faire leur apparition. Il sโ€™agit par exemple du sรฉsame et du jatropha mais dont la production ne dรฉpasse pas la phase expรฉrimentale pour le moment. Ces cultures sont destinรฉes pour la plupart ร  la vente pour procurer aux paysans de revenus monรฉtaires, leur permettant de faire des achats de biens de consommation courante mais aussi, dโ€™assurer les frais de soins de santรฉ et de scolaritรฉ de leurs enfants.

Lโ€™arachide

Cette culture introduite au Sรฉnรฉgal pendant la pรฉriode coloniale, a gagnรฉ progressivement le pays jusquโ€™a atteindre les zones les plus reculรฉes du territoire national. Dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring, les paysans ont adoptรฉ trรจs tรดt la pratique de la culture arachidiรจre pour se procurer des moyens financiers leur permettant de sโ€™affirmer dans un monde de plus en plus monรฉtarisรฉ. Dans lโ€™ouvrage lโ€™Atlas du continent Africain, pour expliquer comment lโ€™agriculture vivriรจre a รฉtรฉ nรฉgligรฉe au profit des cultures dโ€™exportations, il est dit ceci : ยซ La colonisation et la mondialisation sont venues bouleverser ces systรจmes de productions agricoles, jusquโ€™alors centrรฉs sur la satisfaction des besoins locaux. Les produits pour la vente ont pris une place croissante ร  cรดtรฉ de lโ€™agriculture vivriรจre ยป.21
La culture de lโ€™arachide est devenue ainsi lโ€™une des principales sources de revenus des familles paysannes locales. Elle a trouvรฉ sur place des conditions favorables ร  son dรฉveloppement : une pluviomรฉtrie abondante et des terres fertiles. Elle reste toujours une spรฉculation qui peut donner de bons rendements, sans la moindre utilisation dโ€™engrais chimique ร  condition de veiller simplement ร  lโ€™enlรจvement systรฉmatique des mauvaises herbes. Cependant nous avons constatรฉ que cette culture devient de plus en plus dรฉlaissรฉe ร  cause de la baisse considรฉrable de son prix de vente. Ainsi, beaucoup de paysans ne la cultivent que pour la consommation familiale surtout ร  cause du dรฉsordre existant autour de la campagne de commercialisation de cette filiรจre. Cette situation contribue ร  accentuer la pauvretรฉ des paysans. La mauvaise commercialisation des rรฉcoltes dans le circuit normal, et les retards de paiement qui en dรฉcoulent les obligent ร  sโ€™endetter ou ร  รฉcouler les rรฉcoltes dans les marchรฉs hebdomadaires de Diaobรฉ ou de Manda Douane. Or dans ces lieux de vente, le prix au kilogramme nโ€™est pas stable et dรฉpend de la loi du marchรฉ sur la demande et lโ€™offre. Lorsque la campagne de commercialisation ne suit pas son circuit normal, ces marchรฉs sont inondรฉs de produits. Et la premiรจre consรฉquence directe, cโ€™est la baisse drastique du prix de vente au kilogramme dโ€™arachide qui peut descendre jusquโ€™ร  100 F CFA sans compter les frais de transport que doit supporter lโ€™agriculteur. Cela se traduit par un manque รฉnorme ร  gagner pour les paysans. Ce bilan quelque peu dรฉtaillรฉ, retrace la situation actuelle de la culture arachidiรจre dans la zone de Linkรฉring.

Le coton

Elle est la culture commerciale la plus dynamique dans la zone. Mais elle est aussi plus exigeante du point de vue investissement et entretien.
๏ƒ˜ Le systรจme de production
La filiรจre du coton est une culture commerciale encadrรฉe par la sociรฉtรฉ de dรฉveloppement et des fibres textiles (SODEFITEX). Cette sociรฉtรฉ fournit les intrants nรฉcessaires ร  la production et fixe le prix au producteur. Le matรฉriel agricole, les produits phytosanitaires, les engrais et autres intrants sont accordรฉs aux paysans sous forme de prรชt remboursable au moment de la vente du coton grain. Dans chaque village pour une meilleure organisation du systรจme depuis lโ€™octroi des semences jusquโ€™ร  la commercialisation, les cotonculteurs sont regroupรฉs dans des structures dรฉnommรฉes GPC(groupement de Producteur de coton) assistรฉs par un encadreur formรฉ et qui donne des conseils pratiques aux paysans. Si toutes les conditions sont rรฉunies, les rendements peuvent atteindre 1237kg ร  lโ€™hectare. Pour lโ€™annรฉe 2011, la superficie emblavรฉe รฉtait de 1356 ha ce qui a permis de produire1675,612T soit en moyenne 1,2 T/Ha lโ€™รฉquivalent de 418903000f injectรฉs dans la zone ร  hauteur 250f le kilogramme. Mais le coton exige un lourd investissement mรชme sโ€™il procure aux ruraux de bons revenus si les conditions sont rรฉunies ร  savoir une bonne pluviomรฉtrie et de bonnes terres. Il est important de noter รฉgalement que la production de coton connait une fluctuation en fonction des annรฉes selon que la pluviomรฉtrie est abondante ou non. Comme le montre ce graphique ci-dessous
๏ƒ˜ Les difficultรฉs liรฉes ร  la culture du coton
Comme nous lโ€™avons dit dรจs le dรฉpart, le coton est plus exigeant que les autres cultures. Pour que la plante puisse suivre une croissance normale, il faut au prรฉalable bien prรฉparer le terrain, utiliser de lโ€™engrais et traiter rรฉguliรจrement les cultures contre les parasites. La culture du coton provoque lโ€™endettement des cultivateurs et exige beaucoup plus de temps de travail et donc dโ€™รฉnergie humaine ร  fournir. Lorsque les rรฉcoltes sont mauvaises, seuls les paysans supportent les pertes. Il arrive souvent quโ€™un producteur aprรจs avoir travaillรฉ durant tout lโ€™hivernage, se retrouve ร  la vente de ses rรฉcoltes avec moins de 25000f de gain. Certains vont jusquโ€™ร  ne plus pouvoir rembourser entiรจrement leurs dettes.
Lโ€™une des contraintes les plus remarquables, cโ€™est lโ€™apparition cyclique de parasites rรฉsistants aux produits phytosanitaires. Ces derniers causent des dรฉgรขts importants sur les cultures. Ces parasites sont des insectes appelรฉs ยซ mouches blanches ยป qui attaquent la plante et dรฉtruisent les feuilles et les fleurs.
Il est important aussi de noter que la pratique de cette variรฉtรฉ culturale comporte des risques pour les paysans. En effet, nos enquรชtes ont rรฉvรฉlรฉ par exemple la mรฉfiance des paysans par rapport ร  la manipulation des produits chimiques trรจs dangereux. Ces derniers ne sont pas suffisamment รฉquipรฉs en tenues et masques adaptรฉs ร  lโ€™utilisation de ces substances toxiques. Ce qui crรฉe un รฉnorme risque sanitaire. Murrel Devey dans son ouvrage intitulรฉ le Sรฉnรฉgal fait รฉtat de la crise de la culture du coton en ces termes : ยซ La production du coton est entrain de baisser considรฉrablement [โ€ฆ] cette baisse est liรฉe au fait que les paysans dรฉlaissent le coton pour se retourner vers dโ€™autres cultures plus rentables. Elle est aussi liรฉe ร  des problรจmes de maladies ยป22.

Les cultures complรฉmentaires

Il existe dans la communautรฉ rurale un troisiรจme type de culture qui regroupe les tubercules (manioc, patates), les lรฉgumes et dโ€™autres variรฉtรฉs tels que le niรฉbรฉ et les courges. Elles participent modestement dans lโ€™alimentation locale. Le manioc par exemple peut faire lโ€™objet dโ€™une vente assurant un revenu supplรฉmentaire aux mรฉnages. Les autres cultures servent tout simplement dโ€™appoint ร  la consommation locale.
Dโ€™une maniรจre gรฉnรฉrale nous pouvons dire que lโ€™agriculture est lโ€™activitรฉ la plus pratiquรฉe dans la zone et participe activement ร  lโ€™alimentation des populations et leur procure des revenus monรฉtaires nรฉcessaires ร  lโ€™achat des produits et services de la vie moderne. Cependant, cette agriculture est confrontรฉe aujourdโ€™hui ร  un ensemble de difficultรฉs qui lโ€™empรชchent dโ€™รชtre le levier du dรฉveloppement รฉconomique de la communautรฉ rurale de Linkรฉring. Parmi les difficultรฉs notรฉes nous pouvons citer les contraintes naturelles. Dโ€™abord nous savons que lโ€™agriculture est de type extensif et est dรฉpendante de la pluie. Ce qui la rend trรจs vulnรฉrable face aux alรฉas du climat. La prรฉsence dโ€™une dรฉmographie de plus en plus importante accentue la pression dรฉjร  forte sur un environnement assailli par le dรฉrรจglement climatique. Le temps de la jachรจre est rรฉduit et les sols sโ€™appauvrissent du jour au lendemain. La premiรจre consรฉquence de cet รฉtat de fait, cโ€™est la baisse des rendements agricoles.
Par ailleurs, la faible mรฉcanisation des techniques culturales et lโ€™utilisation insuffisante de fertilisants en constituent une autre contrainte. Concernant les cultures vivriรจres elles font lโ€™objet dโ€™une certaine nรฉgligence au profit des filiรจres commercialisables. Et pourtant, cโ€™est grรขce ร  elles que lโ€™on peut espรฉrer assurer la sรฉcuritรฉ alimentaire et rรฉduire la dรฉpendance ร  lโ€™รฉgard des produits importรฉs.
Quand aux cultures commerciales, cโ€™est la concurrence des produits des pays ayant les moyens de subventionner leur agriculture qui constitue lโ€™obstacle majeur. Cette situation rend nos produits peu compรฉtitifs. Hugon Philippe aborde la crise de lโ€™agriculture africaine en ces mots : ยซ Il existe, certes des problรจmes de productions, mais la crise agricole se joue largement hors de lโ€™agriculture, elle se situe en amont (engrais, semence et technique) et en aval (commercialisation, transport, stockage, sรฉcuritรฉ de dรฉbouchรฉs) ยป.23 Aujourdโ€™hui, pour rendre cette zone dynamique du point de vue รฉconomique il yโ€™a lieu de lever ces contraintes et de revitaliser lโ€™agriculture, quโ€™elle soit vivriรจre ou commerciale.

Lโ€™รฉlevage

Cโ€™est la deuxiรจme activitรฉ des populations locales aprรจs lโ€™agriculture. Lโ€™รฉlevage est devenu une activitรฉ รฉconomique majeure dans la zone. Il est pratiquรฉ presque par lโ€™ensemble des mรฉnages ร  des degrรฉs diffรฉrents. Il peut jouer un rรดle fondamental dans le processus de dรฉveloppement รฉconomique de la zone. Il est de type extensif et relรจve de connotations plus ou moins culturelles. Ce type dโ€™activitรฉ fait lโ€™objet de beaucoup de prรฉjugรฉs dรฉfavorables. Pourtant, nous avons constatรฉ ร  partir de nos propres remarques que les familles qui font de lโ€™รฉlevage une activitรฉ principale, ont des revenus beaucoup plus consรฉquents que celles qui en sont dรฉpourvues de bรฉtails. En plus, elles sont moins touchรฉes par lโ€™รฉpineuse question de lโ€™insรฉcuritรฉ alimentaire.
Ce systรจme dโ€™รฉlevage est fondรฉ sur le dรฉplacement des animaux sous le contrรดle dโ€™un berger ร  la recherche de pรขturage naturel. Pendant la saison sรจche, les animaux sont libres et divaguent partout. Dans la zone nous avons distinguรฉ un certain nombre dโ€™espรจces animales. Il sโ€™agit des bovins avec un effectif voisinant 15261 tรชtes ; des ovins 3326 ; des caprins 4556 ; des รฉquins 153 ; et assins1347. Lโ€™รฉlevage bovin concerne essentiellement la race ndama grรขce ร  son caractรจre trypanotolรฉrant.
โ€ข Les limites de lโ€™activitรฉ pastorale
Le systรจme dโ€™รฉlevage traditionnel est confrontรฉ ร  des difficultรฉs. Ces obstacles lโ€™empรชchent de jouer pleinement son rรดle dans le dรฉveloppement de la zone. Parmi ces difficultรฉs nous pouvons citer en premier lieu le manque dโ€™eau. Durant lโ€™hivernage le problรจme dโ€™eau ne se pose pas, grรขce ร  lโ€™existence des mares qui permettent ainsi dโ€™abreuver le bรฉtail. Par contre, dรจs le mois de janvier, la ressource se fait rare dans les zones de parcours des animaux. Les marigots tarissent progressivement et les รฉleveurs sont obligรฉs de se tourner vers les puits traditionnels ou vers les forages pour les villages qui en disposent. Nous comprenons ainsi la souffrance de ces populations qui doivent quotidiennement, ร  partir de leur force, abreuver des dizaines voire mรชme des centaines de tรชtes de bล“ufs. Pour les rares cas oรน les รฉleveurs bรฉnรฉficient de lโ€™existence dโ€™un forage, il faut reconnaitre que le fonctionnement de ce dernier est souvent interrompu par des pannes ร  nโ€™en plus finir. Le manque dโ€™eau rend le dรฉveloppement de cette activitรฉ extrรชmement difficile dans la zone. A cette difficultรฉ, il faut ajouter celle liรฉe au manque de nourriture pour le bรฉtail. En effet, les animaux dรฉpendent entiรจrement de fourrage naturel. Or, pendant la saison sรจche les herbes, base de nourriture, sรจchent rapidement ร  cause du manque dโ€™eau. La paille obtenue devient proie aux feux de brousse. La zone de parcours ainsi ravagรฉe nโ€™arrive plus ร  fournir assez de nourriture pour rรฉpondre aux besoins des animaux alors que les aliments de bรฉtail prรฉalablement fabriquรฉs ร  cet effet coรปtent trรจs chers. Ce qui provoque des pรฉnuries de nourriture plus ou moins pointues selon les saisons.
Toujours concernant les contraintes nous pouvons citer รฉgalement lโ€™absence dโ€™une prise en charge mรฉdicale rigoureuse. Cette situation favorise le dรฉveloppement des รฉpizooties tels que le charbon symptomatique, et la dermatose bovine, ce qui cause momentanรฉment des dรฉgรขts รฉnormes sur lโ€™รฉlevage. Lโ€™une des contraintes les plus rรฉcurrentes cโ€™est aussi le vol de bรฉtail. Il faut noter que ce flรฉau est entrain de prendre de lโ€™ampleur dans la zone. Cette pratique est surtout rendue possible grรขce ร  la position frontaliรจre de la communautรฉ rurale mais aussi ร  la prรฉsence du parc national Niokolokoba qui sert de refuge aux malfaiteurs une fois leurs forfaits accomplis. Par ailleurs les conflits entre agriculteurs et รฉleveurs ne manquent pas. Il y a รฉgalement le fait que les รฉleveurs ne soient pas suffisamment organisรฉs pour prendre en charge leurs prรฉoccupations.
Lโ€™ensemble de ces contraintes explique la faible rentabilitรฉ de lโ€™activitรฉ pastorale par rapport ร  toutes ses potentialitรฉs. Mayer I. et Deschamps L. dans leur ouvrage intitulรฉ lโ€™Agriculture Tropicale disent ceci : ยซ agriculture et รฉlevage bovin sont la plupart du temps deux activitรฉs totalement sรฉparรฉes. Les inconvรฉnients du systรจme actuel sont importants : production faible de viande de qualitรฉ mรฉdiocre, dispersion du fumier ยป 24

Les activitรฉs complรฉmentaires

Dans ce lot, nous regroupons lโ€™ensemble des mรฉtiers comme la menuiserie, la couture, la maรงonnerie. Ces activitรฉs concernent une faible partie de la population active de Linkรฉring. Elles occupent une place souvent secondaire et sont menรฉes ร  cรดtรฉ dโ€™une autre occupation. Il yโ€™a aussi lโ€™exploitation du bois comme activitรฉ dans la zone. A ce propos, il est important de souligner quโ€™une part non nรฉgligeable du charbon de bois utilisรฉ dans les diffรฉrentes villes du pays provient de la localitรฉ. Enfin, nous avons le commerce qui est prรฉsent dans la zone. Son dรฉveloppement pose encore problรจme ร  cause dโ€™un manque dโ€™infrastructures marchandes et dโ€™une bonne organisation des acteurs commerciaux.

Revenu et niveau de vie

Sur le plan รฉconomique et social, nous avons constatรฉ un retard important. Le vรฉcu quotidien des mรฉnages est assailli par des difficultรฉs de toutes sortes. Les chiffres obtenus ร  partir des enquรชtes de terrain concernant les revenus des familles confirment bien cette situation presque catastrophique. Nous remarquons ainsi que, 36% des mรฉnages ont un revenu annuel compris entre 100 000 et 200000 F CFA et que 51% des personnes interrogรฉes gagnent annuellement une somme infรฉrieure ou รฉgale ร  200 000 F CFA.
On comprend ainsi, le malaise de ces mรฉnages qui doivent gรฉrer tous les besoins de leurs familles avec de moyens si modestes. La plupart des familles consultรฉes ont fait part de leur incapacitรฉ dโ€™assurer la couverture des besoins fondamentaux de leur mรฉnage. Cette rรฉalitรฉ peu reluisante est aujourdโ€™hui une situation que vit la plupart des populations rurales de la rรฉgion de Kolda. Dans le contexte actuel de crise รฉconomique gรฉnรฉralisรฉe, la misรจre et la prรฉcaritรฉ des conditions dโ€™existence des populations de Linkรฉring ne sont plus ร  dรฉmontrer. Un fait paradoxal lorsquโ€™on voit le nombre impressionnant de projets de dรฉveloppement et de programmes de lutte contre la pauvretรฉ en ล“uvre dans la communautรฉ rurale.
Il est urgent quโ€™aujourdโ€™hui les autoritรฉs รฉtatiques, les communautรฉs concernรฉes et les partenaires au dรฉveloppement trouvent une solution adรฉquate ร  la question. Ce qui permettra de rรฉduire la pauvretรฉ ร  un niveau acceptable.

La situation de lโ€™accรจs ร  lโ€™eau potable dans la communautรฉ rurale delinkรฉring

La qualitรฉ de vie dโ€™une communautรฉ est trรจs dรฉpendante de sa capacitรฉ dโ€™accรฉder aux services sociaux de base. A ce propos, michael kidron et sรฉgal ronal affirment que ยซ les gens vivent plus longtemps quand ils ont accรจs aux soins mรฉdicaux et ร  lโ€™eau potable. Qualitรฉ et durรฉe de vie vont souvent de pair ยป25. Veiller ร  la satisfaction de ces besoins fondamentaux des populations doit รชtre une prioritรฉ ร  tout projet de dรฉveloppement local. Cโ€™est pourquoi dโ€™ailleurs on dit que lโ€™accรจs aux services de base est une condition libรฉratoire de toute forme de production. Au sรฉnรฉgal, lโ€™accรจs ร  un point dโ€™eau potable ( robinet , borne fontaine) laisse apparaitre des disparitรฉs rรฉgionales importantes. Selon le rapport de lโ€™enquรชte villageois sur les disparitรฉs gรฉographiques de lโ€™accรจs aux services sociaux de base de 2009, lโ€™accรจs ร  un point dโ€™eau ร  moins de 1km est de 100% ร  Dakar. Selon toujours le mรชme rapport les rรฉgions de Thiรจs et de Diourbel ont un taux de couverture supรฉrieur ร  93% alors quโ€™ร  Kolda il est de 69.9%. Le problรจme se pose avec acuitรฉ donc dans cette rรฉgion surtout en milieu rural cโ€™est pourquoi il est important de faire la situation de lโ€™accรจs ร  lโ€™eau potable dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring.

Les sources dโ€™approvisionnement en eau ร  Linkรฉring

Lโ€™eau est la substance primordiale sans laquelle, aucune vie nโ€™est possible. Aucun projet humain de dรฉveloppement รฉconomique ne peut aboutir sans la prรฉsence de cette ressource. Et pourtant dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring, malgrรฉ les potentialitรฉs hydriques, lโ€™accรจs ร  lโ€™eau devient de plus en plus problรฉmatique. Les รฉnormes quantitรฉs dโ€™eau reรงues pendant lโ€™hivernage sont perdues soit par lโ€™รฉvaporation ou par le ruissellement. Nous pouvons aussi affirmer que la disponibilitรฉ de la ressource nโ€™est pas une garantie en soi mais au-delร  de cette disponibilitรฉ de lโ€™eau il faut que celle-ci soit potable. Lโ€™eau potable est dรฉfinie par lโ€™OMS comme รฉtant celle dont la consommation est sans danger pour la santรฉ. Etant une denrรฉe de premiรจre nรฉcessitรฉ son accessibilitรฉ physique et financiรจre doit รชtre assurรฉe pour tous les citoyens. Globalement, dans la zone trois principales sources dโ€™eau sont utilisรฉes pour satisfaire les besoins en eau de la communautรฉ. Il sโ€™agit des puits traditionnels, des puits modernes รฉquipรฉs de pompes manuels et enfin les robinets (bornes fontaines ou branchements particuliers).

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Table des matiรจres

Hypothรจses
Analyse des concepts
METHODOLOGIE
1- La revue documentaire
2- Le travail de terrain
PREMIERE PARTIE Caractรฉristiques socio-รฉconomiques
Chapitre I : prรฉsentation de la zone
Chapitre II: situation รฉconomique et sociale de la zone
I- carastรฉristiques socio dรฉmographiques.
II Activitรฉs รฉconomiques, et revenus
Les activitรฉs agricoles
1.1- Les cultures vivriรจres
1.2- Les cultures commerciales
1.3- Les cultures complรฉmentaires
2- Lโ€™รฉlevage
DEUXIEME PARTIE : Lโ€™accรจs aux services sociaux de base :eau potable, รฉducation et santรฉ
I- la situation de lโ€™accรจs ร  lโ€™eau potable dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring
1 -Les sources dโ€™eau
2. la desserte en eau
3- Niveau dโ€™accรจs des populations ร  lโ€™eau potable
II lโ€™accรจs des populations aux soins
1 prรฉsentation du dispositif sanitaire local
1. le personnel de santรฉ
2. Le fonctionnement des structures de soins
3. accessibilitรฉ physique
4. Accessibilitรฉ financiรจre
Les contraintes du systรจme de santรฉ
6.implication des acteurs dans la promotion de la santรฉ
Chapitre III- situation scolaire dans la communautรฉ rurale de Linkรฉring
1. Equipements scolaires, effectifs et rรฉsultats
2- Les contraintes du systรจme รฉducatif
Conclusion partielle
TROISIEMEPARTIE : STRATEGIE LOCALE DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
CHAPITRE I Cadre institutionnel et dynamique organisationnelle
I – Le Conseil rural de Linkรฉring
1.1-Prรฉsentation du conseil rural selon le sexe et le lieu de rรฉsidence
1.2 Niveau dโ€™instruction et profession des conseillers
1.3 Appartenance politique
II Ressources et budget du conseil rural
III contribution de la collectivitรฉ ร  lโ€™ล“uvre du dรฉveloppement local
IV. Les organisations communautaires de base
1-Typologie des OCB
2-Les domaines dโ€™activitรฉ des OCB
Chapitre II les partenaires au dรฉveloppement
1. Identification des acteurs et leurs domaines dโ€™intervention
2. Exemple de partenariat dynamique entre World Vision et la collectivitรฉ locale
Chapitre III les contraintes au dรฉveloppement local
Conclusion partielle
Conclusion gรฉnรฉrale

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