Stratégie de lutte contre l’anémie de la femme enceinte
Les stratégies de lutte contre l’anémie chez la femme enceinte sont diverses et variées. Elles passent par la prévention primaire centrée sur le contrôle des carences en micronutriments et la prévention secondaire. Cette dernière concerne la prise en charge adéquate de l’anémie chez la femme enceinte.
Prévention
Les mesures préventives de l’anémie chez la femme reposent sur plusieurs volets qui sont [6] :
• Le contrôle des carences en micronutriments
• La lutte contre les infections parasitaires
• Les conseils nutritionnels
Contrôle des carences en micronutriments
Elle passe par la supplémentation en fer et en acide folique, la diversification alimentaire et l’enrichissement des aliments en micronutriments
La supplémentation en fer et en acide folique
Elle consiste à la prise de fer médicamenteux combiné à de l’acide folique à titre préventif pour les populations à risque, principalement les femmes enceintes dans notre contexte. La supplémentation martiale est systématique chez la femme enceinte. Elle se fait dès que le diagnostic de la grossesse est posé, idéalement, et au plus tard au troisième mois de grossesse, selon les dosages suivants : 60 mg de fer et 400ug d’acide folique par jour [6]. Cette supplémentation se poursuit jusqu’au 42ème jour après l’accouchement [6]. Sachant que 25 à 30% des femmes dans les pays développés n’ont pas de réserve en fer satisfaisante [6], la stratégie de supplémentation en fer et en acide folique pourrait également concerner les femmes en âge de procréer dans les zones où la prévalence de l’anémie dans cette population est supérieure à 40%.
Enrichissement des aliments en micronutriments
Il consiste à l’addition supplémentaire de micronutriments comme le fer, l’acide folique, la vitamine B6, dans les aliments de grande consommation tels que le sel, les huiles végétales, la farine etc. La fortification des aliments en micronutriments requiert une évaluation des teneurs dans les aliments des micronutriments spécifiques afin d’ajuster les apports. Elle implique aussi une recherche orientée sur les types d’aliments véhicules, selon leur accessibilité par la population cible et leurs propriétés physico-chimiques qui pourraient interagir avec les micronutriments d’apport. La fortification des aliments nécessite ainsi une participation pluridisciplinaire avec l’implication de l’Etat, des industries agro-alimentaires et des populations. Elle constitue une très bonne méthode préventive à long terme. Un complexe particulier, le fer-EDTA (ethylene diamine tetracetic acid), a montré des caractéristiques physico-chimiques acceptables pour la fortification par sa stabilité, sa bonne biodisponibilité et une conservation longue durée lorsqu’il est présent dans les aliments [24].
Diversification alimentaire
La diversification alimentaire joue un rôle important dans la stratégie de lutte contre l’anémie. Elle demande une diversité des cultures avec un accent particulier sur les légumineuses, sachant que les politiques agricoles actuelles priorisent les cultures d’exportation telles le coton. Les sources animales de fer qui ont la particularité d’avoir une bonne biodisponibilité sont difficilement accessibles du fait de leur coût élevé, pour la population des pays en développement comme le Burkina Faso, où en 2014, 40,1% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté [25].
Lutte contre les infections parasitaires
Paludisme
La prévention de l’infection palustre est basée sur le traitement préventif intermittent à la sulfadoxine-pyriméthamine (TPIp-SP) et la lutte anti-vectorielle.
➤ L’OMS recommande la prise de sulfadoxine-pyriméthamine (SP) à partir de la 16e semaine d’aménorrhée (SA) et à chaque consultation prénatale jusqu’à l’accouchement. Cependant les doses doivent être administrées à au moins un mois d’intervalle. Le TPIp-SP est fait de trois comprimés chacun dosé à 500/25 mg de SP et doit être administré sous supervision d’un personnel de santé [26].
➤ La lutte anti-vectorielle concerne essentiellement l’utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA). Les MILDA sont disponibles gratuitement dans les formations sanitaires dès la première CPN. En outre, les moyens individuels sont également utilisées (pulvérisation intra-domiciliaire, pommades répulsives, grillages anti-moustiques, hygiène dans les habitats) etc.
Helminthiases
Les helminthiases (ascaridiose, tricocéphalose, ankylostomiase, etc.) peuvent entrainer une anémie d’où l’intérêt du déparasitage systématique (à partir du deuxième trimestre de la grossesse) et de mesures hygiéno-diététiques adéquates. Le traitement prophylactique consiste en la prise d’un des antiparasitaires ci dessous, tous les trimestres [27] :
• Albendazole 400 mg en prise unique
• Mebendazole 500 mg en prise unique .
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Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1. Concepts et mesures
I.1.1. L’anémie
I.1.2. L’anémie de la grossesse
I.1.3. Les mesures et les classifications
I.2. Situation de l’anémie de la grossesse
I.2.1. Ampleur de l’anémie de la grossesse
I.2.2. Facteurs de risque
I.2.3. Causes
I.3. Stratégie de lutte contre l’anémie de la femme enceinte
I.3.1. Prévention
I.3.2. Pise en charge de l’anémie
II. REVUE DE LA LITTERATURE
II.1. Ampleur
II.2. Causes et facteurs de risque de l’anémie
II.3. Conséquences de l’anémie
III. QUESTION ET HYPOTHESE DE RECHERCHE
III.1. Question de recherche
III.2. Hypothèse de recherche
IV. OBJECTIFS DE L’ETUDE
IV.1. Objectif général
IV.2. Objectifs spécifiques
V. METHODOLOGIE
V.1. Cadre de l’étude : Région sanitaire des cascades
V.2. Champ de l’étude : le district sanitaire de Sindou
V.3. Type et période d’étude
V.4. Population d’étude
V.5. Echantillonnage
V.6. Description des variables étudiées et définitions opérationnelles
V.6.1. Profil des ménages et des femmes enceintes
V.6.2. Taux d’hémoglobine des femmes enceintes au cours du suivi
V.6.3. Suivi de la grossesse
V.6.4. Alimentation de la femme enceinte
V.7. Collecte des données
V.8. Analyses des données
VI. CONSIDERATIONS ETHIQUES
VII. RESULTATS
VII.1. Profils des ménages et des femmes enceintes
VII.1.1. Accessibilité au centre de santé et promotion sociale
VII.1.2. Caractéristiques des ménages
VII.1.3. Caractéristiques sociales et de démographiques des femmes
enceintes
VII.1.4. Antécédents médicaux
VII.1.5. Connaissances de la femme enceinte sur l’anémie
VII.1.6. Suivi de la grossesse
VII.1.7. Diversité alimentaire
VII.2. Statut en hémoglobine des femmes enceintes au premier trimestre
VII.3. Evolution du taux moyen d’hémoglobine au cours du suivi
VII.4. Facteurs associés à l’évolution du taux d’hémoglobine moyen
VII.4.1. Accessibilité géographique au centre de santé et de promotion
sociale
VII.4.2. Caractéristiques du ménage
VII.4.3. Caractéristiques sociodémographiques des femmes enceintes
VII.4.4. Connaissances des femmes enceintes sur l’anémie
VII.4.5. Suivi de la grossesse
VII.4.6. Diversité alimentaire
CONCLUSION
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