Stratégie de localisation des firmes et commerce international
Revue de littérature théorique
Dans cette section nous essayons d’étudier les apports théoriques de la stratégie de localisation:
Les approches partielles
Cette complexité des stratégies de localisation en fait un objet de recherche récurrent pour les économistes. Ainsi la question du pourquoi les firmes s’internationalisent est devenue centrale en analyse stratégique. Les économistes ont au fil du temps proposé différentes théories pour expliquer ce phénomène. Les contributions apportent des analyses utiles à la compréhension. Mais elles restent souvent parcellaires. Ces théories expliquent en fait un aspect ou un déterminant clef de l’internationalisation, mais n’offrent pas de vision d’ensemble. En outre, ces théories, si elles restent globalement pertinentes et aident à mieux comprendre les processus d’internationalisation. Les premières théories ont fondé leurs analyses sur les avantages technologiques et le cycle de vie de produit (Vernon) ainsi que sur les imperfections du marché et les structures de concurrence imparfaite (Hymer, Kindleberger et Caves). Chacune de ces approches est centrée sur un seul déterminant de l’internalisation des firmes, d’où la divergence et la partialité des explications.
La voie de recherche consistant à incorporer le facteur technologique dans la théorie de l’échange international et dans la théorie de la localisation, à laquelle on associe aujourd’hui les travaux de R.Vernon et de son équipe de la Harvard Business School, a été défrichée par de nombreux précurseurs. J. Schumpeter (1912) avait par exemple déjà décrit le développement économique comme un processus impulsé par la mise en application de nouvel – les techniques de production ou d’organisation et par la création de nouveaux produits. La théorie d’abord esquissée par S. Hirsch, puis systématisée par R. Vernon à partir de 1966, propose une analyse de l’internationalisation de la production en phases successives. Elle a l’avantage d’intégrer un nombre important de facteurs permettant d’expliquer « la dérive sectorielle » ou la délocalisation successive des activités industrielles des pays ayant une avance technologique, en premier lieu vers les pays « imitateurs précoces », puis vers les pays « imitateurs tardifs ».
Les deux idées de départ de la théorie sont simples. La première est que la vie d’un produit obéit à un cycle, de sa naissance à sa sénescence ; ce cycle est plus ou moins long selon les produits. La seconde idée provient du constat selon lequel les pays industrialisés disposent d’un monopole technologique lié d’une part à la concentration en leur sein des dépenses de Recherche- Développement et d’autre part à leur avantage dimensionnel.
Un produit par analogie au cycle biologique, connaît cinq phases successives, déterminées en fonction de l’évolution de la demande et de la technologie: l’innovation ou la conception, le lancement, la standardisation, la maturité et le déclin. A chaque étape, les firmes adoptent des stratégies différentes qui expliquent le passage de la production nationale à l’exportation d’un produit jusqu’à la localisation de la production à l’étranger.
partir du pays foyer technologique, l’internationalisation de la production obéit aux trois séquences suivantes
Séquence n° I
Le pays innovateur jouit d’un marché vaste, de revenus élevés, de capitaux abondants et enfin d’une main-d’oeuvre très qualifiée. Les opérations de conception, de production et de commercialisation du produit des phases 0, 1 et 2 sont concentrées dans ce pays. Au début, la différenciation du produit joue très favorablement sur la demande (faible élasticité-prix) ; puis l’avantage se trouve amenuisé par l’apparition de produits concurrents ou de substitution. Pour préserver son volume de vente, la firme du pays innovateur cherche alors à délocaliser sa production.
Séquence n°2
Dans le pays imitateur précoce — un pays européen pour R.Vernon — la demande du produit nouveau est en croissance, stimulée par l’effet d’imitation. Elle peut être satisfaite au début par l’importation. Puis, progressivement, la nécessité d’une implantation dans ce pays se fera sentir d’autant plus fortement que la main-d’oeuvre y est suffisamment qualifiée pour une technologie qui est devenue standardisée. La recherche d’un coût en travail moindre joue un rôle aussi décisif que le déplacement de la demande. Quand le coût moyen de la production envisagée dans le pays d’importation devient plus bas que le coût marginal de production additionné au coût de transport du bien exporté par le pays innovateur, la décision de délocaliser la production s’impose. Au terme de cette séquence, le pays initiateur du produit nouveau cesse de produire ce produit et devient importateur net pour satisfaire le reliquat de sa demande nationale.
Séquence n°3
Dans la dernière phase, les pays les moins développés peuvent offrir un avantage pour une nouvelle délocalisation. Une demande y est née par imitation et la main-d’oeuvre peu qualifiée est adaptée aux conditions de production en grandes séries. Les deux autres groupes de pays deviennent alors des importateurs du produit dont la demande est décroissante
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Table des matières
Résumé
Remerciement
Sommaire
Introduction générale
Partie I : L’impact du comportement stratégique des firmes sur la configuration du commerce international
Introduction de la première partie
Chapitre I: stratégie de différenciation des produits et commerce international
Introduction
I-Les théories fondamentales de la différenciation des produits
II-La différenciation des produits comme une nouvelle source de l’échange
III-Les tentatives de vérification empirique des modèles
Conclusion
Chapitre II: Contribution à l’étude de la mesure du commerce en différenciation verticale et horizontale
Introduction
I- Les démarches empiriques pour la répartition des échanges intra-branche en différenciation horizontale et verticale
II: Les méthodes pour la mesure du commerce intra-branche en différenciation horizontale et verticale
III-Nouvelle méthode analytique pour la mesure des échanges intra- branche, en différenciation horizontale et verticale
Conclusion
Chapitre III: Stratégie de localisation des firmes et commerce international
Introduction
I Revue de littérature théorique
II Revue de la modélisation empirique
III La localisation des firmes et les répercussions sur le commerce international
Conclusion
Chpitre IV: L’impact de l’IDE sur le commerce : cas des industries manufacturières algériennes
Introduction
I-Les investissements directs étrangers et le commerce : complémentarité ou substitution ? 109
II-La politique de l’Algérie en matière d’IDE
III-Etat des lieux de l’IDE par secteur d’activité en Algére
IV-L‘étude économétrique
Conclusion
Conclusion de la première partie
Partie II: Impact du commerce international sur les conditions concurrentielles des firmes
Introduction de la deuxième partie
Chapitre V: Le commerce international et le marché du travail
Introduction
I-L’analyse théorique
II- Vers un élargissement du cadre d’analyse
III-L’impact du commerce international sur la productivité et la qualification du travail au sein des secteurs
Conclusion
Chapitre VI: L’impact de l’IDE sur le commerce : cas des industries manufacturières algériennes
Introduction
I-Structure d’emploi et système productif en Algérie
II-Le contenu en emploi des échanges des secteurs d’activité industrielle nationale
III-Analyse économétrique
Conclusion
Chapitre VII: Ouverture international et technologie
Introduction
I-L’ouverture aux échanges renforcent-t-elle l’innovation ?
II-Les transferts internationaux de l’innovation
III- Le rôle des politiques économiques dans le transfert et la diffusion de la technologie extérieure
IV-La localisation géographique du transfert de la technologie
V-Les nouvelles stratégies technologiques des firmes
Conclusion
Chapitre VIII: Productivité totale des firmes locales, présence étrangère et spillover: une modélisation empirique
Introduction
I-L’analyse comparative des performances
II-Les spillovers technologiques et l’industrie manufacturière algériennes : vérification empirique
Conclusion
Conclusion de la deuxième partie
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Liste des Tableaux
Liste des Graphes
Table des matières
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