Une position géographique relativement stratégique
La géographie met Amoron’i Mania très proche des deux grands pôles économiques : Antananarivo et Antsirabe. Ce positionnement renforce la fluidité de ses échanges entre les régions au nord à savoir le Vakinankaratra ; fluidité qui est d’ailleurs accentuée par le rôle de la Route Nationale 7. Cette dernière est parmi les axes les plus stratégiques constituant l’ossature du Territoire National. Le passage obligé de tout déplacement vers le Sud (Haute Matsiatra, Ihorombe, VatovavyFitovinany et Atsimo Atsinanana, Menabe, Anosy, Atsimo Andrefana et Androy) entretient la dynamique que connaissent les villes ainsi que les localités implantées le long de cet axe. En d’autres termes, la région constitue une « zone relais » grâce à l’axe grand Sud. L’Amoron’i Mania est en quelque sorte un espace d’interface du Nord au Sud entre les Hauts Terres Centrales des Merina et le Sud des Betsileo, de même, entre les pays de l’Est traditionnellement forestier et le No man’s Land du Moyen Ouest à l’Ouest, cette zone étant une zone de parcours pastoral durant la royauté. D’emblée, le positionnement géographique de la Région Amoron’i Mania, entourée de Vakinankaratra, Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Haute Matsiatra, Menabe et Atsimo Andrefana, la condamne à entrer en symbiose avec ses voisins, mais surtout à assurer une synergie positive afin d’optimiser les interactions naturelles et anthropiques avec les Régions limitrophes Toutes ces spécificités lui confèrent des rôles qu’elle devra jouer et mettre en valeur dans le cadre de l’aménagement de son territoire.
Capitalisation des données secondaires
Pour avoir plus de cohérence entre la présente étude et la planification socio-économique déjà entreprise par la Région, nous avons travaillé avec les mêmes données que cette dernière utilise. Mais, cette fois-ci, elles sont abordées selon la dimension spatiale. Plusieurs enquêtes ont été déjà menées et des bases de données ont été mises en place dans la région. On note particulièrement l’ « enquête communale FID » réalisée en 2007 qui constituent un panel d’informations riches et récemment celles du Programme SAHA. Les sources de données se trouvent au niveau central (institutions basées à Antananarivo) et au niveau local (STDs, CTDs, organismes régionales, etc.). Ces données sont vérifiées sur terrain, éventuellement scannées et spatialisées en vue de former notre propre base de données.
Un sous-sol à très haute potentialité, mais des retombées économiques non ressenties
L’analyse des caractéristiques géologiques de la région contribue à renseigner sur la nature du sous sol. La région est essentiellement caractérisée par des systèmes formés de roches cristallines. D’une manière générale, l’identification des réserves minières relève des initiatives des promoteurs miniers. Néanmoins, les travaux exceptionnels d’exploration diligentés par la Direction des Mines et le Programme de Réforme du Secteur Mine de Madagascar (PGRM) ayant pris fin en 2005 – 2006 ont donné les premières estimations consignées dans le Tableau 3. Seul le marbre d’Ambatofinandrahana fait l’objet d’exploitation industrielle. Les pierres industrielles et les pierres fines (quartz, béryl, tourmaline, etc.) sont soumises à des extractions plus ou moins illicites à en juger aux types de permis minier. Globalement, les droits miniers sur les opérations minières autorisées dans la région sont essentiellementpour la recherche et non l’exploitation. Cela relève de l’exploitation non durable mais que peut-on dire des ressources renouvelables présentes dans cette zone ?
De nouvelles cultures à l’origine d’un germe de changement dans la gestion du territoire agraire
La Région d’Amoron’i Mania est souvent inscrite dans les projets de développement pour l’introduction des nouvelles cultures. Dans les années de la croissance de la société KOBAMA (années 1980), la population agricole a pratiqué la culture de blé initiée par cette société. Ceci est dû à l’élargissement ainsi qu’à l’extension des sites de culture et l’accroissement de la production en blé. Actuellement, cette pratique est toujours visibledans la région avec l’introduction de nouvelles cultures par d’autres projets. La société MALTO32 a vulgarisé la culture de l’orge dans la région. Plusieurs communes pratiquent cette culture, particulièrement dans le District d’Ambositra et de Manandriana. Cette nouvelle culture industrielle dans la Région Amoron’i Mania correspond au développement de la société par l’extension des surfaces cultivées en orges, ainsi que par l’augmentation de la production. L’introduction de cette nouvelle culture répond surtout aux besoins industriels de la Région Vakinankaratra. Les paysans les pratiquent dans les rizières durant la période de contresaison. Ces nouvelles cultures rapportent plus économiquement que les cultures de contresaison traditionnelle. Dans l’objectif d’une bonne production, les sociétés effectuent le suivi technique, lesentretiens et fournissent les moyens matériels et techniques à la population. De plus, ces sociétés effectuent eux-mêmes les collectes auprès des paysans. Dès lors, la pratique de ces cultures assure des revenus fixes pour les familles.
Détermination des enjeux territoriaux
Les membres du Comité Régional d’Aménagement du Territoire (CRAT) et la Région étant les premiers acteurs concernés pour la réalisation du schéma régional, ont été formés sur la prospective stratégique. D’une part, cette démarche permet aux membres de la CRAT et la Région d’appréhender les étapes à suivre pour déterminer les enjeux territoriaux et les défis dans le cadre de l’aménagement du territoire. Il est question de collecter les points de vue, les appréhensions, les ambitions des représentants des Districts et des Communes dans le domaine de l’aménagement du territoire et notamment du développement régional. L’objectif de cette démarche est de déterminer les principaux enjeux territoriaux de la Région et les défis en termes d’aménagement du territoire. Les détails quant à la mise en œuvre de cet exercice sont reportés dans l’annexe du présent document (Annexe n°3)
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. LE CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I.1. Contexte
I.1.1. Contexte national et politique
I.1.2. Contexte juridique et institutionnel
I.1.3. Contexte régional
I.1.4. Contexte géographique et historique
I.2. Concepts clés
I.2.1. Aménagement du Territoire et Urbanisme : définitions
I.2.2. Schéma d’aménagement du territoire
I.2.3. Aménagement du territoire et développement territorial
I.3. Méthodologie
I.3.1. Démarche
a) Une démarche à trois niveaux
b) L’étape préparatoire
I.3.2. Approche
a) Collecte de données sur terrain
b) Capitalisation des données secondaires
I.3.3. Outils
a) Le ZADA (Zonage A Dire d’Acteur)
b) Un traitement moderne des données
c) Plan d’actions et contraintes
CHAPITRE II. DIAGNOSTIC TERRITORIAL
II.1. Une diversité des contrastes naturels
II.1.1. Cadre physique : le support de l’aménagement
a) Amoron’i Mania : Une région à deux niveaux
b) Chaleur et humidité relative comme ingrédients permanents
c) Hydrographie : le corridor forestier comme réservoir de la région et ses environs
II.1.2. Occupation du sol
a) Territoire constitué à plus de 90% de zones naturelles
b) Territoire contraignant mais finalement intensivement mis en valeur
II.1.3. Ressources naturelles diversifiées
a) Un sous-sol à très haute potentialité, mais des retombées économiques non ressenties
b) Des biodiversités riches : argument d’attractivité de la région
c) L’étendue de terre agricole non aménagée de l’Ouest constitue-t-elle une solution à la saturation de la partie centrale et orientale ?
II.2. Une dynamique sociale tributaire de la disposition naturelle
II.2.1. Démographie
II.2.2. Encadrement Social
II.3. Une économie dominée par le secteur primaire
II.3.1. Secteur primaire : Amoron’i Mania, un territoire rural
II.3.2. Secteur secondaire : Le Zafimaniry à l’origine de l’identité de la région
II.3.3. Secteur tertiaire : Lieu de transit des produits
II.4. Flux : l’effervescence d’un territoire
II.4.1. Plus d’émigration que d’immigration
II.4.2. La mobilité des biens (marchandises ou matières premières), force de l’échange commercial
CHAPITRE III : ANALYSE PROSPECTIVE
III.1. La démarche d’analyse prospective
III.1.1. Détermination des enjeux territoriaux
III.1.2. Analyse SWOT
III.1.3. Analyse axée sur des thématiques spécifiques
III.1.4. Élaboration des scénarios d’aménagement
III.2. Les facteurs déterminants
III.2.1 Les grands enjeux d’aménagement de la région selon les acteurs régionaux
III.2.2. Les facteurs déterminants de l’aménagement de l’Amoron’i Mania selon le SNAT
III.2.3. Les politiques sectorielles ayant des impacts sur l’aménagement de la région
a) Le secteur Transport
b) Le secteur Environnement
III.3. Les prospectives territoriales
III.3.1. Les Projections démographiques (Cf. Annexe 4)
III.3.2. Perspective économique
III.3.3. Prospective sur l’état de l’environnement
a) Variables clefs et déterminants
b) Possibilités de l’évolution de l’espace physique de l’Amoron’i Mania
CHAPITRE IV : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
IV.1. Les Scénarios d’aménagement du territoire
IV.1.1. Le scénario redouté
a) Situation redoutée concernant l’armature territoriale
b) Situation redoutée concernant l’économie régionale
c) Situation redoutée concernant l’environnement
IV.1.2. Le scénario désiré
a) Image désirée concernant la structuration de l’armature territoriale
b) Image désirée concernant l’économie régionale
c) Image désirée concernant l’environnement naturel de la Région
IV.2. Vision d’aménagement du territoire
IV.3. Validité des hypothèses
Hypothèse 1 : Le SRAT reflète les besoins locaux en termes de développement
Hypothèse 2 : Le SRAT est un outil permettant le pilotage du développement régional
C O N C L U S I O N G E N E R A L E
Bibliographie
Annexe
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