STRATÉGIE DE COMMUNICATION DANS LES SCANDALES RELIÉS AUX VEDETTES SPORTIVES
Le développement des instances psychiques
La notion de structure, plus précisément celle de structure mentale, est élaborée par Freud en 1923 avec sa seconde conception topique de l‘ appareil psychique*. Par structure mentale, ce dernier désigne la division de la psyché en trois instances : le Moi, le Ça ainsi que le Surmoi. Selon son point de vue, ces instances sont relativement stables. De plus, elles déterminent les processus mentaux ainsi que le seuil d‘ activation de ceux-ci (Kernberg, 2010). Avant l‘ élaboration de cette théorie, des classifications symptomatologiques des psychopathologies existent mais se basent essentiellement sur les symptômes manifestes. Freud s‘ intéresse plutôt au sens latent du symptôme, au développement libidinal, au développement du Moi et du Surmoi ainsi qu ‘aux mécanismes de défense afin d‘analyser et de différencier les structures de personnalité (Bergeret, 1996a). Il tente donc d‘ examiner le sens caché du symptôme et démontre également que celui-ci a un but, une finalité.La section suivante explique chacune des instances et leur développement afin d‘amener par la suite une meilleure compréhension des théories sur les structures de personnalité. Il sera tout d‘ abord question du Ça, puis le Moi, le Moi idéal, l‘ Idéal du Moi et le Surmoi seront décrits.
Le Ça
Le Ça est la plus ancienne et la plus inaccessible des instances psychiques. Il est inné, contrairement au Moi et au Surmoi qui apparaissent au cours du développement. Pour cette raison, le Ça est l‘ instance qui est directement en lien avec les besoins biologiques et la partie instinctive. Il communique avec le somatique et se nourrit des pulsions* y étant associées (Bergeret, 2008). Le Ça est en relation étroite et conflictuelle avec le Moi et le Surmoi, découlant de son besoin immédiat de satisfaction des pulsions.Il est donc considéré comme étant le pôle pulsionnel de la personnalité (Bergeret, 2008; Freud, 2010; Laplanche & Pontalis, 2009).Les processus opérant dans le Ça sont chaotiques et n‘obéissent pas aux lois normales de la pensée. Les jugements de valeur, la morale et les notions de bien et de mal y sont ignorés. Cette instance est régie par la passion et non par la raison (Freud,2010). Les seules lois auxquelles le Ça fait face sont celles du processus primaire et du principe de plaisir. Le processus primaire est caractérisé par l‘ état libre de l‘énergie, état ayant pour but de faciliter la décharge pulsionnelle et recherchant la satisfaction (Laplanche & Pontalis, 2009). Le principe de plaisir a pour but d‘ éviter le déplaisir et de rechercher le plaisir. Le déplaisir est ici associé à une tension au niveau de l’énergie psychique, tandis que le plaisir concorde avec un niveau minimal de tension (Bergeret,2008; Laplanche & Pontalis, 2009).
Le Moi
Le Moi est le siège de la conscience* et le pôle défensif. Il fait office de médiateur entre les pulsions du Ça, les exigences de la réalité extérieure et les interdits du Surmoi.Il constitue l‘ identité de la personne et en assure la stabilité (Laplanche & Pontalis,2009).Le Moi n‘ existe pas au début de la vie. Il va être constitué progressivement au cours du développement. Sa genèse peut être expliquée selon deux hypothèses. Tout d‘abord,le Moi peut être vu comme une différenciation progressive du Ça se faisant petit à petit au contact de la réalité extérieure. Une deuxième hypothèse est que le Moi est le produit d’identifications faites avec les objets* extérieurs. Ces identifications deviendraient un objet d’amour intériorisé au sein du Moi et investi de pulsions libidinales du ça. Or donc, au fur et à mesure que le Moi se construit, une portion plus grande de libido du Ça est sublimée aux fins des identifications, constituant finalement l‘ identité stable de la personne (Bergeret, 2008). Contrairement au Ça qui est régit par la passion, le Moi repose sur la raison. Il s‘ assure de maitriser les pulsions du Ça en faisant régner la réalité extérieure. De ce fait,il cherche à remplacer le principe de plaisir présent d‘ emblée dans le Ça par le principe de réalité (Laplanche & Pontalis, 2009). Ce principe est mis en place pour permettre la satisfaction des plaisirs, tout en prenant compte de la réalité extérieure et de ses contraintes (Bourdin, 2007).Comme il a été dit plus haut, le Moi est le pôle défensif et le siège de la conscience.Par contre, ses opérations ne se font pas uniquement dans le registre de la conscience. Effectivement, il se charge également du préconscient* et même d‘ une partie de l‘ inconscient*, puisque les mécanismes de défense*, dont il est chargé, sont inconscients (Bergeret, 2008; Laplanche & Pontalis, 2009). Ces mécanismes vont avoir pour fonction de défendre le Moi et les autres instances d‘ un conflit pouvant naitre entre elles (Bergeret, 2008). Parmi ces autres instances se trouvent le Moi idéal, une entité antérieure au Surmoi.
L’idéal du Moi
L‘ idéal du Moi constitue un modèle auquel la personne tend à se conformer. C‘ est une référence permanente pour le Moi qui se compare avec cet idéal. Cette instance est donc en lien direct avec l‘ estime de soi (Laplanche & Pontalis, 2009).L‘ idéal du Moi est le produit de la convergence entre l‘ idéalisation du Moi et l‘ identification aux parents. Cette convergence survient suite à l‘ éducation, alors que le Moi se détourne de sa toute-puissance narcissique et investit le monde extérieur. L’idéal du Moi a donc une origine narcissique en premier lieu (Moi idéal), mais sa fonction va s‘ actualiser avec l‘ apparition du Surmoi afin de servir de modèle permanent au Moi (Bergeret, 2008; Laplanche & Pontalis, 2009).
Le Surmoi
Le Surmoi est l‘héritier du complexe d‘Œdipe*, se formant définitivement suite au renoncement des désirs œdipiens et à l‘ intériorisation des interdits parentaux.L‘ investissement est d‘ abord porté sur les parents, par identification à ceux-ci. Cette identification ne se fait pas à partir du Moi des parents mais est basée sur leur Surmoi, transparaissant dans leur attitude éducative. Cette instance est également enrichie par les exigences sociales et culturelles (Laplanche & Pontalis, 2009).Le Surmoi exerce un rôle de censure et de juge à l‘ égard du Moi. Il est constitué de deux structures partielles, soient l‘ idéal du Moi et l‘ instance critique. Le but de l‘ instance critique est d‘ empêcher la satisfaction et la prise de conscience des désirs. Le Surmoi exerce donc trois fonctions distinctes: l‘auto-observation, la conscience morale et l‘ idéal. Le sentiment de culpabilité découle de la conscience morale tandis que le sentiment d‘ infériorité provient de l‘ idéal (Bergeret, 2008; Laplanche & Pontalis, 2009).Pour résumer, les instances psychiques présentes au sein de la structure mentale décrite par Freud exercent différentes fonction dans la psyché. Le Ça est inné et est en lien direct avec les besoins biologiques et l‘ instinct pulsionnel. Le Moi apparait au cours du développement et constitue la personnalité de l‘ individu. Il est un médiateur entre les besoins du Ça, la réalité et les interdits du Surmoi. Le Moi idéal est un précurseur du Surmoi présent lors du stade du narcissisme primaire alors que l‘ enfant investit toute sa libido sur lui-même. L‘ Idéal du Moi constitue un modèle permanant au Moi auquel Il celui-ci se réfère en permanence, influençant donc l’estime de soi. Il fait partie du Surmoi qui est constitué de l‘ idéal et de l‘ instance critique, amenant la conscience morale.Il existe un équilibre entre les instances psychiques au sein d‘ une personnalité ne présentant aucune pathologie. Les conflits entre ces dernières sont également d’intensité modérée. Par contre, lorsqu ‘ il existe une pathologie de la personnalité, il y a présence de déséquilibres entre les systèmes ou de conflits inter-instances particulièrement forts (Travis & Wade, 1999). La section suivante abordant les structures de personnalité illustre bien ces propos.
Les structures de personnalité: aperçu des théories de Kernberg et Bergeret
La structure mentale a été étudiée par différents auteurs postfreudiens, dont Jean Bergeret et Otto F. Kernberg qui ont apporté une contribution importante au niveau des connaissances cliniques sur les structures de la personnalité. Durant la décennie 70, l‘auteur américain Kernberg s’est penché plus précisément sur la structure moïque des personnalités états limites ou borderline. Il a ensuite généralisé ses théories afin d‘ élaborer ses connaissances sur l‘ organisation des personnalités qu ‘ il a classée hiérarchiquement de normale à névrotique puis de névrotique à psychotique, les personnalités états limites étant une organisation intermédiaire mais stable entre la personnalité psychotique et névrotique. Selon Kernberg (2010), l’organisation structurale sert de stabilisateur de l‘appareil psychique.Les manifestations observables de la maladie prennent naissance au sein de la structure psychique du sujet, structure se développant suite à une combinaison de différents facteurs étiologiques (génétiques, constitutionnels, biochimiques, familiaux,psychodynamiques et sociaux). Le diagnostic final dépend principalement du niveau de pathologie du Moi et non des symptômes. Afin de faire cette évaluation, il utilise trois critères: l‘ épreuve de la réalité, le degré d‘ intégration de l‘ identité et les mécanismes de défense prédominants.
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Table des matières
Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Le développement des instances psychiques
Le Ça
Le Moi
Le Moi idéal
L‘ idéal du Moi
Le Surmoi
Les structures de personnalité: aperçu des théories de Kernberg et Bergeret
La personnalité psychotique
La personnalité limite
La personnalité névrotique
Le narcissisme
Aspects historiques
Le développement normal du narcissisme
Le narcissisme primaire et le narcissisme secondaire
Le narci ssisme au sein des stades psychosexuels
Le narcissisme au sein du stade oral
Le narcissisme au sein du stade anal
Le narcissisme au sein du stade phallique
Le narcissisme au sein du stade génital
Le narcissisme: gardien de la vie
Les défenses narcissiques
Le narcissisme pathologique
Le trouble de la personnalité narcissique selon le DSM
Les principaux modèles théoriques analytiques expliquant la personnalité narcissique
La personnalité narcissique selon Bela Grunberger
La personnalité narcissique selon Heinz Kohut
La personnalité narcissique selon Otto F. Kernberg
La personnalité narcissique selon André Green
La personnalité narcissique selon Jean Bergeret
Pertinence et objectif de l‘essai
Discussion
Une origine remontant à la petite enfance
Une fixation au narcissisme infantile
Des instances psychiques archaïques
Une personnalité limite
Des relations d‘ objet dépendantes et utilitaires
Une tendance à la dépression
Une rage narcissique
Une grandiosité et une vulnérabilité: les différents types de pathologies narcissiques
Forces et limites de l‘essai
Conclusion
Références
Appendice A. Lexique
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