Présentation générale de la chaine de valeur lait
La chaine de valeur lait local, représente le témoin de l‟implication ancienne des sociétés pastorales dans les échanges. Elle est caractérisée par une diversité des systèmes de production, une offre locale de lait stagnante et une forte autoconsommation. (2) Au centre et au sud du pays, elle est appuyée par plusieurs projets et ONG. La chaine de valeur lait local est marquée par de nombreuses tentatives d‟organisations de la collecte du lait dont les récentes sont portées par l‟agro-industrie, des prix aux producteurs très variables selon la saison et le lieu, l‟existence de nombreuses micro-entreprises artisanales, l‟essor des petites entreprises de pasteurisation (mini-laiteries) et l‟apparition de nouvelles petites fromageries. (38) Malgré l‟introduction de races étrangères à haut potentiel testées par l‟ISRA au début des années 80, la production nationale de lait est restée faible. Elle est estimée en 2004 à 114,2 millions de litres par an (68) et provient essentiellement de l‟élevage traditionnel. La production laitière des exploitations intensives localisées à la périphérie des grands centres urbains tels que (Dakar, Saint-Louis, Tambacounda, et Kolda) ne dépasse pas un (1) million de litres. (63) Dans le système extensif, la production laitière n‟est significative que pendant l’hivernage. Elle dépend exclusivement des conditions agro-climatiques, lesquelles sont variables d‟une année à l‟autre. Le niveau de production obtenu dans ce système est de 0,5 à 2 litres par vache allaitante et par jour. Avec un certain niveau d‟intensification, la production peut atteindre 2,5 à 3 litres/jour. Cependant, quel que soit le niveau de consommation d‟intrants, rares sont les vaches locales qui atteignent 4 litres par jour et la durée moyenne de lactation ne dépasse pas 180 jours. Aujourd‟hui, le consensus est acquis sur le faible potentiel génétique des races locales en matière de production laitière. (63) Des contraintes d‟ordre génétique, alimentaire, sanitaire et organisationnelles limitent la production nationale et renforcent la dépendance du pays vis-à-vis de l‟extérieur en matière de fourniture de lait et de produits dérivés. La facture laitière qui était environ de 3 milliards en 1984 est passée à 15 milliards de FCFA en 1993. Avec le changement de parité du CFA en 1994, cette facture a atteint 35 milliards de FCFA en 1995 et a atteint 58 milliards FCFA en 2007, et 60 milliards en 20112(63). Alors que la consommation annuelle per-capita en équivalent lait passait de 40 litres en 1993, à 29 litres en 1997, la moyenne des pays européens est voisine de 200 litres. Notons que la norme de consommation de produits laitiers admise par l‟institut scientifique d‟hygiène (France) est de 91 litres par habitant et par an soit un gap de 51litres. (32) Des opérations pilotes d‟amélioration génétique utilisant la biotechnologie (insémination artificielle) ont été testées avec succès à travers le PAPEL au niveau du bassin arachidier. D‟autres programmes d‟insémination ont suivi et concerné l‟ensemble des régions (PSIA /GOANA), avec toutefois de faibles taux de gestation (28%) par rapport à la norme de 60-70. (56) Cependant il convient de noter que l‟introduction de gènes à haut potentiel n‟est pas une fin en soi, l‟amélioration des conditions d‟élevage à savoir une alimentation correcte, des conditions sanitaires satisfaisantes, et un habitat adéquat, sera plus que nécessaire pour extérioriser le potentiel génétique. L‟option stratégique de l‟Etat du Sénégal en matière de production laitière repose sur le choix de zones agro-climatiques favorables à la production laitière (ressources fourragères disponibles) la possibilité de commercialisation, et le dynamisme de production tout en évitant de disperser les ressources humaines et financières déjà très limitées.
La production du lait local au Sénégal
Au Sénégal la production laitière est très difficile à évaluer d‟autant que le cheptel est lui même difficile à estimer. Néanmoins cette production laitière ne couvre que moins de 50% des besoins de consommations, les besoins en consommation additionnels sont satisfaits par les importations. La production laitière traditionnelle extensive est plus importante. Elle est estimée à 38% de la production annuelle nationale, et est essentiellement assurée par les races bovines locales. La production laitière des petits ruminants (caprins-ovins) reste très faible, elle est utilisée essentiellement pour les besoins de consommation familiale. Pour la production laitière intensive et semi-intensive, on utilise les races exotiques (Montbéliard, Holstein, jersiaise etc….) et les métisses. Elle est estimée à moins de 2% de la production annuelle nationale. (2). Cette production est loin de couvrir les besoins des centres urbains où sont principalement installées les fermes. (35) La production de la région de Dakar où se concentrent l‟essentiel des fermes laitières ne permet de couvrir que 2% des besoins de consommation (32) Les performances de la production laitière restent très limitées en raison du faible potentiel génétique de ces races (1à 3 l/vache/jour de lait, voir moins durant la période sèche, soit de l‟ordre de 450 litres/lactation, contre 40 à 50 litres/jour pour les vaches Holstein en Europe), d‟une concurrence entre la consommation humaine et l‟alimentation des veaux (prélèvement du veau estimé à 50%), un faible intérêt des éleveurs pour la production et la commercialisation du lait, une alimentation des animaux qui n‟intègre encore que faiblement les compléments et les fourrages,(36) ; (10) ; et (23) Ainsi la production laitière nationale reste faible, irrégulière et fortement marquée par une variation saisonnière. Elle ne peut répondre aux besoins nationaux et la satisfaction de la demande demeure tributaire des importations. La production laitière du Sénégal ne représente que 11% de la production laitière de l‟UEMOA en 2000. (25) La production du lait local est estimée en 2004 à 114,2 million de litres, dont 95,6 million pour le lait de vache (84%), et 18,3 million pour le lait de petits ruminants (16%). (65) La FAO donne des estimations plus élevées, d‟un total de 129,1 million de litres. De plus une part importante de la production de lait est autoconsommée (35 à 60% selon les zones, voir jusqu’à 80%)
Les contraintes de la collecte du lait
La collecte du lait connait des difficultés liées à l‟absence de contrôle de la qualité du lait par les collecteurs individuels et donc une difficulté d‟identifier le producteur en cas de contrôle positif, mais également par la faible capacité de collecte par les individuels du fait de leur moyen de transport inadéquat (vélo, charrette). L‟irrégularité de l‟offre en lait est liée aux systèmes de production en saison sèche qui ne sécurise pas l‟approvisionnement des minilaiteries, par contre en hivernage les problèmes de débouchés sont liés aux capacités limitées des mini-laiteries. La collecte est confrontée à l‟éloignement des zones de consommation par rapport aux centres de collectes, au cout d‟investissement élevé d‟un centre de collecte qui est évalué entre 15 à 20 millions FCFA, et aux difficultés d‟accès à certaines zones de production
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1.1.1 PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1 : LA CHAINE DE VALEUR
1. LE CONCEPT DE CHAINE DE VALEUR
1.1 Définition
1.2 Objectifs
1.3 Composition
1.4 Mécanisme d‟intervention
1.5 Efficacité
1.6 Différence entre chaine traditionnelle et chaine de valeur
2. LA CHAINE DE VALEUR LAIT LOCAL AU SENEGAL
2.1 Présentation générale de la chaine de valeur lait local
2.2 Différents maillons de la chaine de valeur lait local
2.2.1 L‟élevage laitier au Sénégal
2.2.1.1 Composition du cheptel
2.2.1.2 Répartition du cheptel
2.2.1.3 Système de production laitière au Sénégal
2.2.1.3.1 Système de production traditionnel extensif
2.2.1.3.2 Système de production semi-intensif ou agropastoral
2.2.1.3.3 Système de production intensif
2.2.1.4 Contraintes et Potentialités de l‟élevage
2.2.2 La Production du lait local.
2.2.2.1 Evolution de la production
2.2.2.2 Contraintes et Potentialités de la production
2.2.3 La Collecte
2.2.3.1 Système de collecte du lait
2.2.3.2 Contraintes et Potentialités de la collecte
2.2.4 La Transformation
2.2.4.1 Microentreprises artisanales (femmes éleveurs et transformatrices)
2.2.4.2 Petites entreprises de pasteurisation ou mini-laiteries
2.2.4.2.1 Unités du centre : Dakar-Thiès-Fatick- Kaolack-Kaffrine
2.2.4.2.2 Unités du Nord : Louga-St-Louis-Matam
2.2.4.2.3 Unités du Sud : Ziguinchor- Kolda- Tambacounda
2.2.4.3 Fromageries
2.2.4.3.1 Fromageries de chèvres
2.2.4.3.2 Fromageries de vaches
2.2.4.4 Contraintes et Potentialités de la transformation
2.2.5 La Distribution et la commercialisation
2.2.5.1 Circuits de commercialisation
2.2.5.1.1 Circuit 1 : Producteur- revendeuse- consommateurs
2.2.5.1.2 Circuit 2 : Producteur- transformatrice-consommateurs
2.2.5.1.3 Circuit 3 : Mini-laiteries– libre-service- consommateurs
2.2.5.2 Contraintes et Potentialités de la commercialisation
2.2.6 La Consommation du lait et des produits dérivés locaux
CHAPITRE 2 : LA PLATEFORME D’INNOVATION MULTIACTEURS
1. LES ACTEURS DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT LOCAL AU SENEGAL
1.1 Les acteurs de la coordination verticale ou partenaires techniques et financiers
1.1.1.1 Le ministère de l’élevage et ses services décentralises
1.1.1.1 Les missions du ministère
1.1.1.2 Les politiques institutionnelles
1.1.1.3 Les programmes d‟insémination artificielle
1.1.1.4 Les CIMEL
1.1.1.5 Le Fonstab
1.1.1.2 L’ordre des vétérinaires
1.1.1.3 Les structures de contrôle
1.1.1.4 Les institutions financières
1.1.1.5 les structures de recherche
1.1.1.6 ISRA
1.1.1.7 ITA
1.1.1.8 EISMV
1.1.1.9 GRET/ENDA
1.1.1.6 Les programmes de développement
1.1.1.10 Projet PROGEBE
1.1.1.11 Projet PDESOC
1.1.1.12 Projet PAPEL Guide de bonnes pratiques d’hygiène laitière
1.1.1.13 Projets de la SODEFITEX
1.1.1.14 Pôle de services SODEFITEX-VSF-CRZ-ISRA
1.1.1.15 Projet VSF-CICDA/AFDI
1.2 Les acteurs de la coordination horizontale
1.1.1.7 DINFEL
1.1.1.8 FEITELS
1.1.1.9 FENAFILS
1.1.1.10 CINAFIL/CIFL
2. LA PLATEFORME D’INNOVATION DES ACTEURS
2.1 Concept de plateforme multi-acteurs
1.1.1.11 Historique de la plateforme multi-acteurs
1.1.1.12 Définition de plateforme multi-acteurs
1.1.1.13 Objectif de la plateforme des acteurs
1.1.1.14 Composition de la plateforme des acteurs
1.1.1.15 Missions de la plateforme
2.2 Concept du système de recherche intégrée pour le développement agricole
1.1.1.16 Historique de l’IAR4D
1.1.1.17 Définition de L’IAR4D
1.1.1.18 Principes de l’IAR4D
1.1.1.19 Capacités de l’IAR4D
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ORGANISATIONNELLE DE LA CHAINE DE VALEUR LAIT LOCAL A KAOLACK
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODES
1.1.1.1 MATERIEL
1.1 Zone d‟intervention
1.2 L‟étude proprement dite
1.3 Outils de diagnostic et de planification des organisations
2. METHODES
CHAPITRE 4 : RESULTATS et DISCUSSION
1. Résultats de la Typologie des organisations d‟acteurs de la chaine de valeur lait
1.2 Introduction
1.3 Résultats
1.3.1 Typologie descriptive des organisations
1.3.2 Typologie analytique des organisations
1.4 Discussion
1.5 Conclusion
2. Résultats de l‟analyse organisationnelle de la chaine de valeur lait local
2.1 Caractérisation géographique des acteurs de la chaine de valeur lait
2.1.1 Introduction
2.1.2 Résultats
2.1.2.1 Répartition géographique des acteurs
2.1.2.2 Répartition des acteurs selon le département et l‟âge
2.1.2.3 Répartition des acteurs selon le département et le sexe
2.1.2.4 Analyse à composante multiples des variables géographiques
2.1.3 Discussion
2.1.4 Conclusion
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