La nutrition
La nutrition désigne les processus par lesquels un être vivant transforme des aliments pour assurer son fonctionnement. La nutrition est également une science pluridisciplinaire, comportant deux grands axes. La physiologie de la nutrition traite de la façon dont l’organisme opère la transformation des aliments, c’est-à-dire des processus métaboliques. Ceci comporte l’étude du rôle des macronutriments et des micronutriments au niveau des mécanismes biochimiques cellulaires, et les conséquences sur les tissus d’un déséquilibre entre l’énergie absorbée et l’énergie dépensée par l’organisme. La psychologie de la nutrition analyse le comportement alimentaire de l’individu ou du groupe. Elle met l’accent sur des questions telles que pourquoi mangeons-nous ? ou comment choisissons-nous nos aliments ? Chez l’homme, ces questions sont en rapport avec des facteurs environnementaux tels que l’environnement construit, les marketings et politiques de santé, ainsi qu’avec ses particularités tels que ses revenus ou sa culture.
Etat nutritionnel global de la population d’étude
Dans le but d’évaluer l’état nutrionnel de la population d’adolescents et de jeunes adultes, nous avons procédé à leur regroupement par classe en fonction de la valeur de l’IMC mesurée d’après la classification de l’OMS [12]. Les differentes classes reflétent les etats de nutrition normale, d’insuffisance et d’excès pondéral. L’évaluation de l’état nutritionnel a révélé que globalement notre population d’étude présente un statut nutritionnel normal (Tableau II). En effet, l’IMC moyen de la population est de 19,88±3,09, légèrement supérieur à la limite inférieure des valeurs seuils de la normalité (18,5-25) selon la classification de l’OMS [12]. Cependant, après analyse des différents résultats de l’IMC obtenus chez les garons et les filles (Tableau II), nous avons observé les mêmes situations nutritionnelles chez les 2 groupes, avec des proportions différentes. Dans notre population d’étude, telle qu’indiquée au niveau de la figure 1, nous avons observé une variabilité de l’état nutritionnel avec des prévalences différentes (figure II A). Si dans environ 60% des cas, l’état nutritionnel est normal avec des taux signicativement plus élevés chez les garçons (66,04%) que chez les filles (61,97%), des états de pertubations nutritionnelles, en termes d’insuffisance et d’excès pondéral ont été toutefois observés. En effet, sur la base de la classification des états nutrionnels (figure II B) fournis par l’OMS [12], nous avons analysé les données recueillies chez les populations étudiées et avons obtenu les résultats suivants :
– malnutrition légère : 20,48% (garçons) vs 17,70% (filles) ;
– malnutrition moyenne : 6,65% (garçons) vs 6,16% (filles) ;
– malnutrition sévère : 4,09% (garçons) vs 4,42% (filles) ;
– surpoids : 2,05% (garçons) vs 8,45% (filles) ;
– obésité : 0,68% vs 1,40% (filles).
Ces résultats indiquent que les perturbations de l’état nutritionnel concernent plus particulièrement les états de malnutrion légère davantage observée chez les garçons et que les excès pondéraux sont le plus souvent obervés chez les filles avec une prévalence significativement moins importante.
Discussion selon l’approche méthodologique
Au cours de cette enquête nous avions pour objectif de déterminer le statut nutritionnel des adolescents et jeunes adultes dakarois de 15 à 25 ans, pour cela nous avons utilisé les paramètres anthropométriques que sont le poids, la taille, et une mesure indirecte qu’est l’indice de masse corporelle (IMC), comme le préconise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Si la mesure d’un certain nombre de paramètres anthropométriques nous a permis de déterminer l’IMC, celle du rapport ‘tour de taille/tour de hanche’ n’a pu être obtenu de manière précise. En effet, les mesures biométriques à ce niveau n’étaient pas fiables puisque il nous était difficile de retirer les vêtements des sujets pour avoir des mesures précises. Les mesures étaient effectuées dans la rue ou dans des salles pré-aménagées. De plus, dans le but de vérifier l’impact de la scolarisation sur le statut nutritionnel, nous avons inclus dans notre échantillon d’étude aussi bien des sujets scolarisés que non scolarisés, ce qui nous a amené à multiplier les lieux d’enquête. Ceci nous avait amené à travailler dans la rue au niveau des quartiers de Dakar (principalement Médina, mais également Fass, Gueule Tapée et HLM). Ce terrain a permis de rencontrer de nombreux garçons, mais peu de filles ont accepté de participer à notre étude. Les jeunes femmes entre 16 et 25 ans non scolarisées se révèlent difficiles à approcher. Ceci explique leur nombre relativement faible dans notre échantillon. Nous avions également entrepris d’approcher des usines afin de trouver des jeunes femmes salariées. Nous avons ainsi pu travailler à l’usine Darling (Hann). Cependant si plus de 70% de la main d’œuvre est féminine, la grande majorité des femmes ont plus de 25 ans, et parmi les moins de 25 ans, très peu sont nées à Dakar (moins d’une trentaine). Nous avons donc approché d’autres sociétés mais le même problème s’est présenté, notamment à la SOBOA. Après enquête, seules 3 femmes pouvaient répondre à nos critères, mais deux avaient déjà 26 ans révolus…Toujours dans l’optique de trouver des jeunes femmes, nous avons également démarché des écoles de formation de coiffure. Nous avons ainsi eu l’occasion de rencontrer des jeunes femmes apprenties (Grand Yoff). Pour compléter notre échantillonnage, nous nous sommes orientés vers les centres socio-culturels, dépendants de la ville de Dakar, notamment celui de Liberté 6, qui propose une formation en « arts ménagers » pour des jeunes filles qui ont quitté le milieu scolaire tôt. D’autres centres comme celui du Point E, qui est apparemment une des plus importantes structures de la ville, nous a permis de compléter notre échantillon. Concernant les sujets scolarisés, l’enquête a débuté pour le supérieur au niveau du campus social de l’université Cheikh Anta Diop afin de trouver de jeunes dakarois suivant des formations supérieures. Ce terrain s’est lui aussi révélé difficile car peu d’étudiants sont nés à Dakar. Nous avons donc complété l’échantillonnage à l’IAM (une école privée de management à Mermoz). Pour le secondaire, des collèges et lycées, publics et privés, ont été visités (Institut Marc Perrot (Hann Mariste), Ecole Asselar (Grand Dakar), CEM Martin Luther King (Gibraltar), CEM HLM Grand Yoff (Grand Yoff)…). Si dans la plupart de ces structures nous avons pu obtenir l’autorisation de leur direction, les nombreuses grèves ont significativement ralenti la progression de notre étude. Ces difficultés ont été rares au niveau de l’élémentaire.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
Chapitre I- NUTRITION ET DEVELOPPEMENT CORPOREL
I.1- Eléments de définition
I.1.1- La nutrition
I.1.2- Les aliments
I.1.3- Les Nutriments
I.1.3.1- Macronutriments
I.1.3.2- Micronutriments
I.2- Besoins nutritionnels de l’adolescent
a- Glucides
b- Lipides
c- Protéines
d- Sels minéraux
e- Vitamines
Chapitre II- PARAMETRE DE MESURE DE L’ETAT NUTRITIONNEL
II.1-Les mesures globales de masse corporelle
II.1-Poids
II.1.2-La mesure de la taille
II.1.3-IMC
II.1.3.1-Intérêt de l’IMC
II.1.3.2-Interprétation de l’IMC
II.1.3.3-Exemples
II.1.3.4-Utilisation pratique de l’IMC
II.2-L’anthropométrie
II.2.1-La distance talon-genou
II.2.2-La circonférence du mollet
II.2.3-Le périmètre brachial
II.2.4-Le pli cutané tricipital
II.2.5-Le pli cutané sous-scapulaire
II.2.6-Le tour de taille
II.2.7-Le tour de hanche
II.3-La biologie
DEUXIEME PARTIE: TRAVAIL PERSONNEL
Chapitre I – Approche méthodologique
I.1-Cadre de l’étude
I.2- Sujets et méthode
I.2.1- Les sujets
I.2.1.1- Taille de l’échantillon
I.2.1.2- Critères d’inclusion
I.2.1.3- Critères d’exclusion
I.2.1.4- Distribution de la population d’étude
I.2.2- Méthodes
I.2.2.1- Recueil des données
I.2.2.2-Traitement et interprétation des données
Chapitre II- Résultats
Chapitre III- Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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