STAPHYLOCOCCUS AUREUS RESISTANT A LA METICILLINE

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Phase stationnaire : action des protรฉines toxiniques

Certaines toxines sont responsables dโ€™une pathologie dont les symptรดmes sont dรฉfinis et reproductibles aprรจs administration de la toxine. Dโ€™autres toxines ont un rรดle encore incertain dans les infections.
Dans le premier groupe on retrouve les exotoxines comprenant les enterotoxines (SE) et la toxic shock synrome toxin (TSST), mais aussi les exfoliatines (ET) et la toxine Panton Valentin (PVL). Dans le deuxiรจme groupe on retrouve principalement lโ€™arginine catabolic mobile element (ACME) et lโ€™epidermal cell diffรฉrentiation inhibitor (EDIN).
๏ƒ˜ Les exotoxines
Les Exotoxines au nombre de 23, appartiennent ร  la famille des super antigรจnes thermostables. On peut distinguer :
– Les enterotoxines (SE) n=12 : SEA, SEB, SEC, SED, SEE, SEG, SEH, SEI, SER, SES, SET, SEP codรฉes respectivement par les gรจnes sea, seb, sec, sed, see, seg, seh, sei, ser, ses, set, sep.
– Les enterotoxines-like (SE/) n=10 : SE/J, SE/K, SE/L, SE/M, SE/N, SE/O, SE/Q, SE/U, SE/U2, SE/V codรฉes respectivement par les gรจnes selj, selk, sell, selm, seln, selo, selq, selu, selu2, selv.
– Une toxine TSST codรฉe par le gรจne tst.
Selon une รฉtude amรฉricaine, la majoritรฉ des S.aureus (99%) possรจde au moins un gรจne codant pour une enterotoxine. Certaines souches peuvent contenir jusqu’ร  12 gรจnes mais la mรฉdiane se situe ร  5 gรจnes [10].
Les enterotoxines partagent des propriรฉtรฉs communes : un pouvoir pyrogรจne, une action ร  trรจs faible concentration, et des propriรฉtรฉs รฉmรฉtiques. Le gรจne le plus prรฉvalent est ser, le plus rare est see. Il nโ€™y a pas de diffรฉrence significative dans la distribution des gรจnes entre les SARM et SAMS exceptรฉ pour sek et sen. Le gรจne sek est retrouvรฉ plus frรฉquemment sur les SARM alors que le gรจne sen est retrouvรฉ principalement sur les SAMS [10].
Elles sont constituรฉes de deux domaines globulaires qui ont une forte affinitรฉ pour la partie constante du complexe majeur dโ€™histocompatibilitรฉ II (CMH II) des cellules prรฉsentatrices dโ€™antigรจnes et la partie variable Vฮฒ des rรฉcepteurs des lymphocytes. La fixation ร  ces deux rรฉcepteurs induit une activation massive des lymphocytes T polyclonales provoquant une sรฉcrรฉtion importante de cytokines pro inflammatoire ร  lโ€™origine du choc toxique (Figure 2) [11].
A gauche activation lymphocytaire en prรฉsence dโ€™un antigรจne ยซ classique ยป, ร  droite, activation lymphocytaire en prรฉsence dโ€™un superantigรจne se fixant conjointement sur le CMH II et sur la partie Vฮฒ du rรฉcepteur TCR des lymphocytes T induisant une activation polyclonale Vฮฒ dรฉpendante des lymphocytes T dโ€™aprรจs http ://spiral.univ-lyon1.fr.
Le choc toxique est dรฉfini par la prรฉsence dโ€™au moins 4 des 5 critรจres suivants [12] :
– Fiรจvre >38.8ยฐC
– Eruption maculaire diffuse
– Desquamation cutanรฉe secondaire
– Hypotension
– Atteinte multi-systรฉmique (positif si 3/6) digestive, musculaire, hรฉpatique, neurologique, rรฉnale et hรฉmatologique.
Il est important de distinguer le choc toxique menstruel dont la mortalitรฉ est faible, et seule la toxine TSST-1 (associรฉe ร  SEA) est responsable, du choc toxique non menstruel. Dans ce dernier la mortalitรฉ est plus รฉlevรฉe, et les toxines impliquรฉes peuvent รชtre la TSST-1, SEA, SEC ou SEB [13].
La majoritรฉ des enterotoxines est associรฉe ร  lโ€™intoxication alimentaire (2รจme cause mondiale) (Tableau II) [14]. La symptomatologie apparaรฎt en moyenne au bout de 3h, elle est marquรฉe par des vomissements incoercibles, des douleurs abdominales, et des diarrhรฉes pendant 18-24h. Le pronostic est bon sโ€™il y a un traitement symptomatique.

Rรฉgulation gรฉnรฉtique

Lโ€™expression des gรจnes codants pour les phases exponentielles et les phases toxiniques est รฉtroitement rรฉgulรฉe par deux rรฉgulateurs transcriptionnels : le gรจne Staphylococcal accessory regulator (SarA) et le gรจne accessory gene regulateur (Agr).
๏ƒ˜ Systรจme SarA
SarA est activรฉ ร  un stade prรฉcoce de la formation des biofilms pour exprimer les gรจnes codants pour des protรฉines de surface.
Directement ou indirectement le systรจme SarA influence la transcription dโ€™au moins 120 gรจnes de S.aureus. Il est capable aussi bien dโ€™exercer un contrรดle positif sur certains gรจnes quโ€™un contrรดle nรฉgatif [27].
๏ƒ˜ Le systรจme agr
Ce systรจme est liรฉ au systรจme quorum-sensing permettant la communication cellule ร  cellule. Il est induit par lโ€™intermรฉdiaire dโ€™un peptide nommรฉ AIP pour auto-inducing peptide. Lorsque la densitรฉ bactรฉrienne est faible le peptide est en faible quantitรฉ et ne dรฉclenche donc pas dโ€™action. Dรจs que la densitรฉ bactรฉrienne devient suffisante, lโ€™AIP sโ€™accumule et induit une cascade dโ€™activation rรฉgulant la transcription des gรจnes (Figure 6).
A la phase post-exponentielle, la densitรฉ bactรฉrienne est telle que le systรจme agr sโ€™active. Il dรฉclenche ainsi la phase toxinique permettant lโ€™expansion de lโ€™invasion [28].
Le systรจme Agr chez S. aureus. Le peptide auto-inductible (AIP) dรฉrive dโ€™un propeptide AgrD (trait bleu). Lโ€™enzyme AgrB (en jaune) modifie lโ€™AIP et permet son transport dans le milieu extra cellulaire. Une fois dans le milieu extra cellulaire, lโ€™AIP active le systรจme Agr en se fixant sur AgrC (en rouge) et forme avec AgrA (en rouge) un systรจme de transduction du signal ร  deux composantes. Ce systรจme induit la transcription de deux opรฉrons ARNII et ARNIII par fixation aux promoteurs P2 et P3. ARN-II induit un rรฉtrocontrรดle positif sur le systรจme Agr et ARN-III permet lโ€™activation de nombreux gรจnes cibles, dโ€™aprรจs Kong et al 2006 [29].
Le systรจme Agr est prรฉsent chez toutes les souches de S.aureus cependant les variations dans la rรฉgion B-D-C ont permis dโ€™identifier quatre groupes agr (agr-I, agr-II, agr-III et agr-IV). Lโ€™appartenance dโ€™une population ร  un groupe agr est corrรฉlรฉe avec le gรฉnotype de la souche. Cependant deux clones appartenant au mรชme groupe agr peuvent รชtre รฉloignรฉs gรฉnรฉtiquement sauf le groupe agr-IV qui semble homogรจne [30].

RESISTANCES

A lโ€™introduction de chaque nouvel antibiotique, le S.aureus a su dรฉvelopper des rรฉsistances soit par modification de la cible, soit par inactivation enzymatique, ou bien par un systรจme dโ€™efflux (Figure 7).

Bรชta-lactamine

๏ƒ˜ Pรฉnicillinase
La rรฉsistance par production de la pรฉnicillinase est induite par lโ€™acquisition du gรจne blaZ (transposon sur plasmide), dont lโ€™activitรฉ est rรฉgulรฉe par blaI et blaR. Elle confรจre une rรฉsistance aux pรฉnicillines G, A, carboxypenicillines et aux Ureidopenicillines mais reste sensible aux inhibiteurs de beta lactamase [31].
๏ƒ˜ Gรจne mec
Un an aprรจs lโ€™introduction de la mรฉticilline, les premiers cas de SARM sont dรฉcrits [32]. Elle est induite par une protรฉine liant la pรฉnicilline additionnelle (PLP2a). Cette protรฉine a une faible affinitรฉ vis ร  vis des bรชta-lactamines. Le gรจne mecA code cette protรฉine, il est inclus dans une cassette staphylococcique (SCCmec, staphylococcal cassette chromosome mec).
La SCCmec est composรฉe de plusieurs รฉlรฉments (Figure 8) :
– Complexe mec: mec A, mecR, mec I
– Complexe de gรจnes des recombinases: ccrA, ccrB et/ou ccrC
– Jonctions : sรฉquences dโ€™insertion, des transposons ou des copies de plasmide portant des gรจnes de rรฉsistances associรฉes.
Le complexe mec confรจre la rรฉsistance aux beta lactamines. Les recombinases sont responsables de la mobilitรฉ de la cassette, elles sont encadrรฉes par une sรฉquence ร  cadre de lecture ouverte (OrfX) dont les fonctions ne sont pas connues.
OrfX, gรจne oรน sโ€™intรจgre mecA ; SRI sรฉquences inversรฉes rรฉpรฉtรฉes ; IS431, sรฉquence dโ€™insertion 431, adaptรฉ de CLSI 2010.
Jusqu’ร  prรฉsent 11 diffรฉrents types SCCmec (I ร  XI) ont รฉtรฉ dรฉcrits selon leur complexe mec et leurs gรจnes ccr, dโ€™aprรจs la nomenclature du groupe international working group on the Staphylococcal Cassette Chromosome รฉlรฉments (IWG-SCC).

Rรฉsistance aux glycopeptides

La rรฉsistance aux glycopeptides peut รชtre classรฉe en trois catรฉgories :
– Staphylococcus aureus de sensibilitรฉ diminuรฉe pour les glycopeptides (GISA)/ Staphylococcus aureus de sensibilitรฉ diminuรฉe pour la vancomycine (VISA) : sensibilitรฉ diminuรฉe, la majoritรฉ de la population est de sensibilitรฉ diminuรฉe. Ces souches ont un รฉpaississement de leur paroi. Le support gรฉnรฉtique est inconnu et la rรฉsistance est non transfรฉrable [34].
– Hรฉtรฉro-VISA : lโ€™expression de cette rรฉsistance est hรฉtรฉrogรจne
– Staphylococcus rรฉsistant ร  la vancomycine (VRSA) : lโ€™acquisition du gรจne vanA confรจre une rรฉsistance de haut niveau, ces cas sont exceptionnels.

Aminosides

Les aminosides inhibent la synthรจse protรฉique par fixation sur lโ€™ARN. Les gรจnes aacA-aphD, aadD et adphA3 (transposons) codent pour des transfรฉrases. Elles modifient la structure chimique des aminosides diminuant lโ€™action des antibiotiques.
On diffรฉrencie 3 phรฉnotypes :
– Kanamycine et Amikacine rรฉsistants (adphA3).
– Kanamycine, Amikacine et Tobramycine rรฉsistants (aadD).
– Rรฉsistance ร  tous les aminosides sauf streptomycine (aacA-aphD).

Macrolides

Les macrolides et apparentรฉs inhibent la synthรจse protรฉique en favorisant la dissociation entre ribosome et ARN de transfert. La mรฉthylation ribosomale confรจre une diminution dโ€™affinitรฉ de la cible. La production de cette mรฉthylase est sous le contrรดle des gรจnes erythromycin ribosome methylation (erm). Les gรจnes ermA et ermC essentiellement plasmidiques sont retrouvรฉs chez les staphylocoques. Le phรฉnotype attendu peut รชtre soit constitutif soit inductible.
Il existe deux autres mรฉcanismes de rรฉsistance : lโ€™inactivation enzymatique par lโ€™intermรฉdiaire dโ€™une acรฉtylase et le systรจme dโ€™efflux par lโ€™intermรฉdiaire dโ€™une pompe (Tableau IV).

STAPHYLOCOCCUS AUREUS RESISTANT A LA METICILLINE

Les SARM sont endรฉmiques dans les hรดpitaux du monde entier et sont associรฉs ร  une morbiditรฉ et mortalitรฉ importante.
Les infections ร  SARM associรฉes aux soins apparaissent chez des personnes prรฉsentant des facteurs de risque (exemple : chirurgie, dispositif mรฉdical).
En revanche, de nombreuses infections ร  SARM-CO surviennent chez des personnes en bonne santรฉ sans de tels facteurs de risque. Ces diffรฉrences suggรจrent que les souches de SARM-CO sont plus virulentes et transmissibles que les souches SARM-N [36]. Les รฉchanges inter continentaux semblent beaucoup plus rapides pour les SARM-CO. Les SARM-N diffusent uniquement dโ€™un service ร  lโ€™autre contrairement aux SARM-CO dont la diffusion est plus rapide via les moyens de transports, et les flux migratoires.

SARM Nosocomial

Le premier cas de SARM a รฉtรฉ isolรฉ en 1961 aux Royaume unis, il arborait la cassette SCCmecI, Il รฉtait nommรฉ le clone archaรฏque. Puis rapidement dans les annรฉes 1970, lโ€™expansion des SARM est mondiale. Les SARM sont vite devenus une des premiรจres causes dโ€™infections nosocomiales dans les hรดpitaux du monde entier (Figure 9).
Sur une รฉtude de 359 SARM obtenues entre 1961 et 1999 dans 20 pays, il a รฉtรฉ retrouvรฉ 5 complexes clonaux (tableau V) dont les deux majeurs sont CC5 et CC8[38]. Plusieurs types de SCCmec sont retrouvรฉs, soutenant lโ€™hypothรจse dโ€™une รฉvolution multi-lignรฉes par acquisition de diffรฉrents types de SCCmec au cours du temps. Il a รฉtรฉ montrรฉ que lโ€™acquisition dโ€™une SCCmec par un SAMS รฉtait 4 fois plus importante que le remplacement dโ€™une SCCmec par une autre. Lโ€™รฉpidรฉmiologie des SARM-N est en perpรฉtuelle รฉvolution. Ils รฉmergent, diffusent puis disparaissent, remplacรฉs par dโ€™autres clones [39]. Les SCCmec retrouvรฉes de nos jours sont de type IV ou V, car elles sont plus petites facilitant les transferts entre bactรฉrie [40].

SARM Communautaire

Depuis les annรฉes 1980, les infections ร  SARM ne sont plus limitรฉes au milieu hospitalier et sont diagnostiquรฉes dans le domaine communautaire. Ces nouveaux SARM sont dรฉfinis comme des SARM-CO.
Ils ont deux caractรฉristiques quasi-constantes. Dโ€™une part la prรฉsence dโ€™une cassette chromosomique de petite taille (SCCmec type IV ou V) et dโ€™autres part ils hรฉbergent trรจs souvent le gรจne codant pour la PVL. Par contre le fond gรฉnรฉtique et la distribution des autres gรจnes sont spรฉcifiques ร  chaque continent. On retrouve principalement 6 clones de SARM-CO : USA300, ST80, ST1, ST59, ST93 et SWP (Figure 10)
Pour lโ€™ensemble de ces clones, la propagation limitรฉe uniquement ร  certaines rรฉgions du monde nโ€™est pas comprise. Ceci en particulier pour les clones USA300 et ST80 dont les prรฉvalences sont les plus importantes. En effet la prรฉvalence du clone USA300 en Europe reste relativement faible par rapport au clone ST80 [41]. Le clone ST80 est, par ailleurs limitรฉ ร  lโ€™Europe et lโ€™Afrique du Nord.
Ce clone ST80 est prรฉdominant en France, il est habituellement rรฉsistant ร  lโ€™acide fusidique, lโ€™amikacine, la kanamycine et la tรฉtracycline [42]. Il est porteur des gรจnes PVL, etD et SCCmec IV [43]. Il a รฉtรฉ montrรฉ que ce clone est principalement associรฉ aux infections des tissus cutanรฉs et plus rarement aux bactรฉriรฉmies ou mรฉningites [41].
Le clone ST59 est frรฉquemment retrouvรฉ ร  Taiwan mais aussi, plus rarement, en Australie, Pays-Bas, Danemark, en Angleterre et aux USA. Lors dโ€™un dรฉpistage nasal chez 3000 employรฉs adultes dโ€™une usine Tawanaise, il a รฉtรฉ retrouvรฉ 119 souches de SARM.
Sur les 119 souches isolรฉes, 100 souches appartenaient aux clones ST59, dont 65% รฉtaient PVL+(4 Le clone ST93 est retrouvรฉ en Angleterre et en Australie, mais il est rarement dรฉtectรฉ dans les autres pays.
Le clone ST30 ou clone du Pacifique Sud-Ouest (SWP) reste principalement dรฉtectรฉ en Australie bien quโ€™il ait eu une expansion mondiale.
Enfin le clone ST1 connu aussi sous les noms de USA400 et MW2 est dรฉsormais plus rare. Il a รฉtรฉ supplantรฉ par le clone USA300[44].

OUTILS EPIDEMIOLOGIQUES

La forte prรฉvalence tant en communautaire quโ€™en nosocomiale des infections ร  Staphylococcus impose des investigations รฉpidรฉmiologiques. Depuis plusieurs dรฉcennies, de nombreux outils รฉpidรฉmiologiques ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉs. Plusieurs critรจres sont pris en compte dans leurs utilisations : la reproductibilitรฉ, le pouvoir discriminant, le coรปt, la facilitรฉ dโ€™interprรฉtation, et le temps dโ€™exรฉcution. Depuis lโ€™apparition du typage molรฉculaire, le typage phรฉnotypique est historique car il prรฉsente de nombreux inconvรฉnients.
Les techniques utilisรฉes sont dรฉpendantes du type dโ€™รฉtude. En cas dโ€™รฉtude dโ€™รฉpidรฉmiologie locale, les techniques utilisรฉes doivent avoir un fort pouvoir discriminant (permettant de dรฉtecter des variations gรฉnรฉtiques mineures). Alors que pour les รฉtudes dโ€™รฉpidรฉmiologie globale, les techniques doivent รชtre capables de sโ€™affranchir de variations gรฉnรฉtiques mineures et ne dรฉtecter que les variations qui se sont accumulรฉes lentement pendant lโ€™รฉvolution.

Electrophorรจse en champ pulsรฉ (ECP)

Cette technique mise au point par Schwartz et Cantor en 1984 est considรฉrรฉe comme un gold standard pour le gรฉnotype des SARM [46]. Son principe repose sur la fragmentation de lโ€™Acide DรฉsoxyriboNuclรฉique (ADN) par des endonuclรฉases ร  site de coupure rare (SmaI). Les fragments dโ€™ADN obtenus sont sรฉparรฉs par รฉlectrophorรจse soumise ร  des champs รฉlectriques alternรฉs. Ce champ รฉlectrique empรชche la formation dโ€™enroulements secondaires gรชnant la migration et permet lโ€™obtention dโ€™un profil de macrorestriction nommรฉ pulsotype. Lโ€™analyse des diffรฉrents profils peut รชtre rรฉalisรฉe par comparaison des profils ร  lโ€™aide du logiciel GelComparยฎ ou par la construction dโ€™un dendrogramme. Bien quโ€™ayant un pouvoir trรจs discriminant, la grande variabilitรฉ inter laboratoire limite son utilisation dans lโ€™investigation de la dissรฉmination dโ€™un clone de SARM [47]. Afin de rรฉduire cette variabilitรฉ, le groupement europรฉen HARMONY a mis au point un protocole standardisรฉ [48].

MultiLocus Sequence Typing (MLST)

Elle consiste en lโ€™amplification par Polymรฉrase Chain Reaction (PCR) puis le sรฉquenรงage de 7 gรจnes de mรฉnage impliquรฉs dans le mรฉtabolisme cellulaire de lโ€™espรจre S.aureus (Figure11)[49]. arC : Carbamate kinase, aroE : shikimate dรฉshydrogรฉnase, glpF :glycรฉrol kinase, gmk : guanylate kinase, pta : phosphatase acรฉtyltransfรฉrase, tpi : triosephosphate isomรฉrase, yqiL : acรฉtyl coenzyme A acรฉtyltransfรฉrase dโ€™aprรจs Gomes et al [50].
Chaque sรฉquence diffรฉrente reprรฉsente un allรจle auquel un numรฉro arbitraire est attribuรฉ par la base de donnรฉes MLST (http://www.mlst.net) quelle que soit lโ€™origine de la diffรฉrence (mutation ponctuelle ou large recombinaison). La combinaison des sept numรฉros constitue le profil allรฉlique, dit sรฉquence type (ST) qui est dรฉsignรฉ aussi par un numรฉro arbitraire. Tous les ST ayant 5 des 7 gรจnes en commun sont regroupรฉs dans un mรชme complexe clonal (CC).

Direct repeat units typing (Dru typing)

Le Dru-typing a pour but dโ€™amplifier une sรฉrie de sรฉquences rรฉpรฉtรฉes de 40 paires de composition variable situรฉe ร  cรดtรฉ de la sรฉquence dโ€™insertion IS431 prรฉsente au sein de la cassette SCCmec. Le produit dโ€™amplification est ensuite sรฉquencรฉ. La nature (enchaรฎnement de bases) et le nombre des sรฉquences rรฉpรฉtรฉes permettent de dรฉfinir une combinaison particuliรจre dรฉnommรฉe dru-type et signalรฉe par le prรฉfixe dt. Un chiffre diffรฉrent est attribuรฉ pour chaque combinaison.
Le pouvoir discriminatoire est comparable au spa typing et MLST [60]. Mais il nโ€™est utilisable que pour les souches de SARM.

Cartographie optique (Whole genome mapping)

Technique de nouvelle gรฉnรฉration, elle consiste ร  รฉtablir une cartographie de la localisation de sites de restrictions sur le gรฉnome complet. Les brins dโ€™ADN extraits sont fixรฉs sur une lame spรฉcifique. Une enzyme de restriction (XbaI) permet la formation de fragments dโ€™ADN. Ces fragments sont rรฉvรฉlรฉs par un microscope ร  fluorescence couplรฉ ร  un logiciel dโ€™analyse. La compilation de plusieurs profils permet dโ€™รฉtablir une carte complรจte de restriction dโ€™un gรฉnome ou carte optique dโ€™un gรฉnome (Whole genome map).
Cette technique est plus discriminante que lโ€™ECP. Elle est capable entre autres de dรฉterminer la longueur du gรฉnome, dโ€™identifier des nouveaux gรจnes, de rรฉaliser le typage de SCCmec, de comparer des souches et de caractรฉriser les clones รฉpidรฉmiques [61]. Elle a aussi lโ€™avantage dโ€™รชtre reproductible et standardisรฉe. Mais elle ne permet pas dโ€™analyser les brins dโ€™ADN de taille infรฉrieure ร  150kb (exemple : plasmide) [62]. Son coรปt est รฉlevรฉ et son interprรฉtation est difficile.

Sรฉquenรงage du gรฉnome (WGS)

Le sรฉquenรงage et lโ€™analyse du gรฉnome entier permettent une รฉtude รฉpidรฉmiologique approfondie.
La technique dรฉcoule de la mรฉthode de Sanger. Elle est divisรฉe en 4 รฉtapes majeures. Tout dโ€™abord la constitution dโ€™une librairie de sรฉquenรงage puis la gรฉnรฉration des clusters ensuite le sรฉquenรงage et enfin lโ€™analyse des donnรฉes par bioinformatique.
Le WGS possรจde un pouvoir discriminant รฉlevรฉ, supรฉrieur ร  lโ€™ECP.
Cโ€™est une technique supรฉrieure aux biopuces ร  ADN car elle est capable de dรฉtecter des variants allรฉliques indispensables pour prรฉdire le phรฉnotype de virulence et de rรฉsistance des souches [63].
Son utilisation permet aussi de comprendre la dissรฉmination et la persistance des souches de S.aureus [64] et dโ€™analyser les รฉpidรฉmies locales mais aussi rรฉgionales [65] Mais le sรฉquenรงage reste relativement onรฉreux, lโ€™interprรฉtation et lโ€™analyse sont extrรชmement complexes et requiรจrent une formation spรฉcialisรฉe. La sensibilitรฉ nโ€™est pas suffisante pour sรฉquencer les brins dโ€™ADN trop courts tels que les plasmides.

EPIDEMIOLOGIE DU STAPHYLOCOCCUS AUREUS EN AFRIQUE.

La distribution des clones de S.aureus en Afrique est relativement mal connue. Dโ€™une part il y a un trรจs faible nombre dโ€™รฉtudes dont la comparaison est difficile (diffรฉrentes populations รฉtudiรฉes, techniques de gรฉnotypages diverses, nombre restreint de souches) et dโ€™autre part de nombreux pays Afrique nโ€™ont fait lโ€™objet dโ€™aucune รฉtude.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I.GENERALITES
II. INFECTION A STAPHYLOCOCCUS AUREUS
II.1. Phase exponentielle : action des protรฉines de surfaces
II.2. Phase stationnaire : action des protรฉines toxiniques
II.3. Rรฉgulation gรฉnรฉtique
III.RESISTANCES
III.1. Bรชta-lactamine
III.2. Rรฉsistance aux glycopeptides
III.3. Aminosides
III.4. Macrolides
III.5. Fluoroquinolones
III.6. Autres molรฉcules
IV.STAPHYLOCOCCUS AUREUS RESISTANT A LA METICILLINE
IV.1. SARM Nosocomial
IV.2. SARM Communautaire
V.OUTILS EPIDEMIOLOGIQUES
V.1. Electrophorรจse en champ pulsรฉ
V.2. MultiLocus Sequence Typing
V.3. Spa Typing
V.4. Biopuce ร  ADN
V.5. Direct repeat units typing
V.6. Cartographie optique
V.7. Sรฉquenรงage du gรฉnome
VI.EPIDEMIOLOGIE DU STAPHYLOCOCCUS AUREUS EN AFRIQUE
VI.2. SARM
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I.CADRE ET PERIODE DE Lโ€™ETUDE
I.1. Cadre de lโ€™รฉtude
I.2.Pรฉriode de lโ€™รฉtude
II.MATERIEL-METHODES DE Lโ€™ETUDE
II.1. Matรฉriel de lโ€™รฉtude
II.2. Mรฉthodes de lโ€™รฉtude
II.2.1. Type รฉtude-Critรจres
II.2.2. Identification des isolats de S. aureus
II.2.3 Tests de sensibilitรฉ aux antibiotiques
II.2.4. Gรฉnotypage
III.RESULTATS DE Lโ€™ETUDE
III.1. Rรฉsultats globaux
III.2. Donnรฉes concernant les souches
III.3. Donnรฉes concernant les souches gรฉnotypรฉes
III.3.1. Gรจnes de rรฉsistance
III.3. 2.Gรจnes de virulence
III.3.3. Gรจnes de rรฉgulation et MSCRAMMs
III.3. 4.Caractรฉrisation des principaux clones
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE

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