STAPHYLOCOCCUS AUREUS ET RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES

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Leucocidine de Panton Valentine (LPV)

Cโ€™est une protรฉine ร  deux composants non associรฉs mais agissant en synergie sur les membranes cellulaires. Ces toxines ont des cellules cibles telles que les polynuclรฉaires, les monocytes, et les macrophages, et sur lesquelles elles se fixent et provoquent la formation des canaux membranaires laissant passer les cations divalents (Avril et al., 2003). Ces substances ne sont prรฉsentes que dans les granulocytes de l’homme et du lapin (Grojec et Jeljaze, 1985).
La LPV constituรฉe dโ€™un composant de classe S et dโ€™un composant de classe F est dermonรฉcrotique et leucotoxique (Le Minor et Veron, 1990 ; Avril et al., 2003 ).

Exfoliatines ou รฉpidermolysines

Ce sont des toxines รฉpidermolytiques A et B. Elles sont responsables dโ€™รฉrythรจme et de clivage de lโ€™รฉpiderme, causant lโ€™รฉpidermolyse bulleuse staphylococcique (A et B responsables dโ€™infections nรฉonatales syndrome de Ritter, impรฉtigo bulleux) (Avril et al., 2003).

Super antigรจnes

Ce sont des toxines pyrogรจnes qui se lient au complexe majeur dโ€™histocompatibilitรฉ de type II et causent une prolifรฉration majeure des lymphocytes T avec production de cytokines. Ce sont:
๏ƒ˜ Entรฉrotoxines
Il en existe huit (08) A, B, C 1, C 2, C 3, D, E et H. Elles sont responsables du choc toxique staphylococcique, de toxi-infection alimentaire et dโ€™entรฉrocolite aiguรซ pseudomembraneuse (Le Minor et Veron, 1990 ; Avril et al., 2003 ). Elles rรฉsistent aux protรฉases du tube digestif et partiellement ร  la chaleur ; leur origine est chromosomique.
๏ƒ˜ Toxine du Syndrome du Choc Toxique Staphylococcique (SCTS)
Dโ€™origine chromosomique, elle induit la synthรจse dโ€™anticorps dont la frรฉquence augmente avec lโ€™รขge. On la trouve dans 20 % des souches S.aureus (Avril et al., 2003).

Pouvoir pathogรจne

Pouvoir pathogรจne expรฉrimental

Il est nรฉcessaire dโ€™injecter 5.106 UFC de S. aureus sous la peau pour induire une infection dans une peau saine chez lโ€™homme. Par contre, 100 bactรฉries suffisent pour infecter une zone de suture ou une peau comportant des lรฉsions prรฉexistantes (Avril et al., 2003).
Aucun animal de laboratoire nโ€™est capable de reproduire les diffรฉrents aspects de lโ€™infection staphylococcique humaine. Cependant, le lapin est lโ€™animal le plus sensible (Le Minor et Veron, 1990).
Par voie intradermique, lโ€™injection dโ€™une culture de staphylocoque provoque une nรฉcrose locale. Par voie sous-cutanรฉe ou voie pรฉritonรฉale, elle entraรฎne, respectivement, la formation dโ€™un abcรจs qui guรฉrit spontanรฉment et une pรฉritonite suivie le plus souvent dโ€™une septicรฉmie. Par voie intraveineuse, mรชme ร  faible concentration dans la culture bactรฉrienne, elle entraรฎne la mort du lapin en 4 ร  10 jours dans un tableau septicรฉmique voisin ร  celui rencontrรฉ chez lโ€™homme. Il se forme de nombreux abcรจs viscรฉraux notamment rรฉnaux (Le Minor et Veron, 1990).
Enfin, les staphylocoques de virulence trรจs faible provoquent la mort du lapin chez qui des arthrites et des myรฉlites sont observรฉes mais seulement au bout dโ€™une vingtaine de jours. Chez le lapin, nโ€™apparaรฎt jamais une immunitรฉ ร  lโ€™รฉgard du staphylocoque. Rappelons que Fernand Bezanรงon a rรฉussi ร  produire chez le jeune lapin lโ€™ostรฉomyรฉlite, un traumatisme รฉpiphysaire favorisant lโ€™apparition de la localisation osseuse (Fasquelle , 1974).

Pouvoir pathogรจne naturel

Staphylococcies cutanรฉes, sous-cutanรฉes et muqueuses

Ces staphylococcies sont les plus frรฉquentes (Le Minor et Veron, 1990).
S.aureus peut รชtre ร  lโ€™origine dโ€™infections cutanรฉes superficielles ou profondes qui peuvent รฉvoluer de faรงon isolรฉe ou entraรฎner des septicรฉmies, aussi bien chez lโ€™homme que chez les animaux. On distingue: le furoncle, la folliculite, lโ€™abcรจs, le panaris, lโ€™anthrax, lโ€™impรฉtigo, la staphylococcie maligne de la face, lโ€™arthrite, la pleurรฉsie, la pรฉritonite, lโ€™ostรฉomyรฉlite, la spondylodiscite, lโ€™infection sur prothรจse et les infections viscรฉrales (Ferron , 1984 ; Breche et al., 1998 ; Fauchere et Avril , 2002 ; Avril et al., 2003 ; Nauciel ,2005 ) .
Des infections cutanรฉes ร  S. aureus associรฉes ร  la prรฉsence de cathรฉters sont observรฉes chez lโ€™homme, ainsi que des psoriasis ou des eczรฉmas surinfectรฉs, mais sans signes cliniques dโ€™infection.
Cependant chez les animaux, les infections sont variables en fonction des espรจces. Cโ€™est ainsi que lโ€™on peut observer chez le chien les infections suivantes : pyodermite (staphylodรฉmodรฉcie), mammite gangrรฉneuse, impรฉtigo, folliculite et furonculose. Chez la volaille, on note la prรฉsence de : pyodermite, ostรฉomyรฉlite, arthrite, synovite. Chez les ruminants on note la prรฉsence de : polyarthrite (agneau), mammite clinique et subclinique (vache, chรจvre), mammite gangrรฉneuse (brebis). Chez les lagomorphes (Lapin, liรจvre) on note des infections cutanรฉes purulentes, des surinfections purulentes (respiratoire), des mammites, des abcรจs des pattes et mortalitรฉ chez les jeunes. Chez les chevaux, on note la prรฉsence de la Botryomycose (infections granulomateuses des plaies), mais aussi des infections cutanรฉes purulentes et infections purulentes des plaies (OVF , 2011).

Septicรฉmies ร  S.aureus

En milieu hospitalier, les septicรฉmies ร  S.aureus reprรฉsentent une proportion importante des septicรฉmies dโ€™origine nosocomiale. La porte dโ€™entrรฉe est souvent un cathรฉter intra vasculaire. Toutefois, certaines septicรฉmies surviennent sans porte dโ€™entrรฉe apparente (Nauciel, 2005). Les septicรฉmies sont frรฉquentes et redoutables surtout chez les sujets ayant une rรฉsistance diminuรฉe et chez les nourrissons (Ferron, 1984).
Les septicรฉmies ร  S. aureus sont aussi observรฉes chez la volaille (OVF, 2001).

Manifestations digestives

๏ƒผ Toxi-infections alimentaires
Les intoxications alimentaires ร  S. aureus ne sont pas des infections vraies avec multiplication bactรฉrienne in situ, mais sont dues aux entรฉrotoxines prรฉalablement dรฉveloppรฉes dans lโ€™aliment , rรฉsistantes aux sucs digestifs et pour certaines ร  la chaleur. Le tableau clinique chez lโ€™homme est impressionnant et survient deux (02) ร  six (06) heures aprรจs lโ€™ingestion dโ€™un aliment. La symptomatologie dรฉbute brutalement dans un contexte non fรฉbrile en associant des vomissements incoercibles, une diarrhรฉe aqueuse abondante, des douleurs abdominales et des cรฉphalรฉes. Ces signes apparemment graves sont en fait dโ€™รฉvolution rapide gรฉnรฉralement bรฉnigne, sauf chez les individus ยซfragilesยป (Ferron, 1984 ; Breche et Simonet, 1998 ; Archer et Bosilevae, 2001 ; Avril et al., 2003 ; Nauciel, 2005).
Par contre, contrairement aux humains, les animaux sont moins sensibles aux entรฉrotoxines (OVF, 2001).
๏ƒผ Entรฉrocolites aigues
Les entรฉrocolites aiguรซs sont dโ€™รฉvolution sรฉvรจre. Elles surviennent au cours dโ€™une antibiothรฉrapie intensive chez un malade ayant reรงu pendant une pรฉriode prolongรฉe un antibiotique ร  large spectre, mal absorbรฉ par la muqueuse intestinale. La maladie se manifeste par une diarrhรฉe intense avec dรฉshydratation rapide, dโ€™รฉvolution fatale. Ces entรฉrocolites aiguรซs sont dues, alors, ร  la prolifรฉration intense dans le tube digestif dโ€™une souche de S. aureus antibiorรฉsistante et productrice dโ€™entรฉrotoxines oรน la flore intestinale normale est dรฉtruite et remplacรฉe par cette souche de S. aureus. Ainsi, la muqueuse intestinale est recouverte de fausses membranes (pseudo-membrane) avec des ulcรฉrations hรฉmorragiques et nรฉcrotiques (Ferron, 1984 ; Breche et Simonet, 1998 ; Fauchere et Avril, 2002 ; Avril et al., 2003).

Syndrome du choc toxique

Chez lโ€™homme, lโ€™infection ร  S. aureus est parfois ร  lโ€™origine dโ€™un syndrome dit de choc toxique staphylococcique liรฉ ร  lโ€™action du TSST-1. Il associe fiรจvre, diarrhรฉe, hypotension et รฉruption scarlatiniforme, accompagnรฉes de signes de dรฉfaillance polyviscรฉrale : cรฉrรฉbrale, rรฉnale, hรฉpatique et musculaire (Fauchere et Avril , 2002 ; Avril et al., 2003).
Il entraรฎne une certaine mortalitรฉ et peut sโ€™observer dans deux circonstances. Dans la premiรจre, le syndrome survient pendant la pรฉriode menstruelle chez des femmes utilisant des tampons hyperabsorbants et dans la seconde, il sโ€™agit de sujets de lโ€™un ou lโ€™autre sexe prรฉsentant une suppuration localisรฉe ร  S. aureus. Dans certains cas, lโ€™infection staphylococcique peut sโ€™accompagner dโ€™un rash scarlatiniforme sans รฉtat de choc associรฉ (Naimi et al., 2001).

Staphylococcus pseudintermedius

Principaux caractรจres des souches de S. pseudintermedius

Autrefois, toutes les souches de staphylocoques, capables de produire une coagulase, รฉtaient placรฉes dans la sous-espรจce Staphylococcus aureus subsp. aureus. Depuis 1985, les progrรจs taxonomiques ont permis d’identifier d’autres espรจces ou sous-espรจces produisant ou pouvant produire une coagulase (Stepan et al., 2004).
S. pseudintermedius est un staphylocoque ร  coagulase positive qui a รฉtรฉ dรฉcrite pour la premiรจre en 2005 (Devriese et al., 2005). Cette nomenclature a รฉtรฉ validement publiรฉe pour un groupe de quatre souches primitivement identifiรฉes sur la base du profil de restriction des espaces inter gรฉniques situรฉs entre les gรจnes codant pour les ARNt. Les sรฉquences des ARNr 16S des quatre souches sont identiques et une analyse phylogรฉnรฉtique montre que les souches sont apparentรฉes ร  Staphylococcus delphini, ร  Staphylococcus intermedius et ร  Staphylococcus schleiferi subsp. schleiferi (homologies superieures ร  99%). Les รฉtudes d’hybridations ADN-ADN, rรฉalisรฉes avec deux souches dont la souche LMG 22219 qui sera dรฉsignรฉe comme la souche type de Staphylococcus pseudintermedius, rรฉvรจlent que ces deux souches forment une unique genomospecies distincte de Staphylococcus delphini, de Staphylococcus intermedius et de Staphylococcus schleiferi subsp. Schleiferi (Devriese et al., 2005).
Les souches de Staphylococcus pseudintermedius sont constituรฉes de coques ร  Gram positif, groupรฉs principalement en amas, non pigmentรฉs, DNase positive, catalase positive, coagulase positive, mannitol (rรฉaction lente et faiblement positive), mais donnant un rรฉsultat nรฉgatif au test clumpingfactor (Devriese et al, 2005).
Aprรจs culture sur une gรฉlose Columbia au sang de mouton, les colonies sont entourรฉes d’une double zone d’hรฉmolyse. La zone d’hรฉmolyse externe est incomplรจte, mais devient complรจte ร  + 4 ยฐC (hรฉmolyse ยซย hot-coldย ยป). (Devriese et al., 2005).
ร€ l’exception de Staphylococcus intermedius, Staphylococcus pseudintermedius se diffรฉrencie facilement des autres espรจces du genre Staphylococcus capables de produire une coagulase (Tableau I). Contrairement ร  Staphylococcus pseudintermedius, Staphylococcus intermedius peut donner un rรฉsultat positif au test clumping factor et cette espรจce n’acidifie pas ou n’acidifie que faiblement le maltose. Toutefois, selon Devriese et al. (2005),
l’identification de Staphylococcus pseudintermedius devrait รชtre confirmรฉe par des techniques de biologie molรฉculaire.
Les quatre souches de S. pseudintermedius isolรฉes par Devrise et al. (2005) proviennent du poumon d’un chat, d’une lรฉsion cutanรฉe chez un cheval, d’un cas d’otite externe chez un chien et du foie d’un perroquet gris de Timneh (Psittacus erithacus timneh).
Chez les carnivores domestiques, les donnรฉes les plus rรฉcentes publiรฉes montrent que S. aureus reste trรจs peu impliquรฉ dans les infections en particulier canines, laissant la place ร  S. pseudintermedius (Perreten et al., 2010). En effet, plusieurs รฉtudes (Jones et al., 2007 ;
Morris et al., 2006 ; Sasaki et al., 2007a) ont dรฉcrit chez lโ€™animal des souches de Staphylococcus pseudintermedius mรฉticillino-Rรฉsistantes.
Bien qu’il existe un nombre limitรฉ de rapports dรฉcrivant l’infection S. pseudintermedius ou de la colonisation chez les chiens (Sasaki et al.,2007 ; Hanselman et al.,2008), il existe des preuves rรฉcentes que beaucoup, sinon la totalitรฉ, des isolats canins qui ont รฉtรฉ classรฉs biochimiquement comme S. intermedius sont en fait S. pseudintermedius et que S. pseudintermedius peut รชtre un agent pathogรจne important canin (Sasaki et al.,2007 ; Bannoehr al.,2007). Chez les chiens, S. intermedius provoque gรฉnรฉralement la pyodermite et les infections des tissus mous, mais peut รฉgalement provoquer des infections opportunistes ร  autres endroits du corps (Morris et al. ,2006).
Les risques de santรฉ publique avec S. pseudintermedius sont actuellement peu clairs. S. pseudintermedius a รฉgalement รฉtรฉ isolรฉ ร  partir des narines du personnel vรฉtรฉrinaire (Sasaki et al., 2007) et a รฉtรฉ la cause d’une infection des tissus mous chez l’homme (Van Hoovels et al., 2007). Alors qu’il est actuellement difficile de savoir si S. pseudintermedius pose un risque zoonotique, il a รฉtรฉ suggรฉrรฉ que S. pseudintermedius est probablement un agent pathogรจne zoonotique en raison de la similaritรฉ gรฉnรฉtique entre les isolats canin et humains (Bannoehr et al., 2007) et parce que la transmission zoonotique de S. intermedius a รฉtรฉ documentรฉe (Guardabassi et al.,2004). De plus, le transfert horizontal du gรจne mecA de staphylocoques non aureus ร  S. aureus est possible (Guardabassi et al., 2004).

STAPHYLOCOCCUS AUREUS ET RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES

Antibiotiques utilisรฉs en mรฉdecine vรฉtรฉrinaire canine

ฮฒ-lactamines

Les ฮฒ-lactamines sont trรจs couramment employรฉs chez le chien mais seules quelques molรฉcules sont disponibles sous la forme de spรฉcialitรฉs ร  usage vรฉtรฉrinaire.
๏ƒ˜ La pรฉnicilline G (ou benzylpรฉnicilline) est uniquement prรฉsentรฉe sous forme injectable en raison de sa rรฉsorption orale nulle. Sont commercialisรฉes de la pรฉnicilline sodique (associรฉe ร  dโ€™autres formes et ร  la dihydrostreptomycine) des formes ยซ retard ยป ร  base de pรฉnicilline procaรฏne et/ ou de benzathine pรฉnicilline.
Plusieurs prรฉparations injectables associent de la dihydrostreptomycine.
๏ƒ˜ Deux pรฉnicillines A :
Lโ€™ampicilline nโ€™existe que sous la forme de comprimรฉs.
Lโ€™amoxicilline, associรฉe ou non ร  lโ€™acide clavulanique (inhibiteur de ฮฒ-lactamases) est disponible dans des prรฉsentations ร  usage oral. Le rapport des concentrations amoxicilline / acide clavulanique est de quatre, et est identique ร  celui des spรฉcialitรฉs humaines. Il y a peu de donnรฉes sur la pharmacocinรฉtique de lโ€™acide clavulanique chez le chien et il nโ€™est pas รฉvident que ce rapport permette dโ€™atteindre un effet maximum in situ (Mealey, 2001 ; Vree et al., 2003). Seule lโ€™amoxicilline est prรฉsentรฉe sous forme injectable, dont deux spรฉcialitรฉs sont sous forme longue action.
๏ƒ˜ Parmi les cรฉphalosporines, deux composรฉs sont prรฉsents dans des spรฉcialitรฉs vรฉtรฉrinaires.
โ— La cรฉfalexine, une cรฉphalosporine ancienne, de premiรจre gรฉnรฉration, est disponible sous forme injectable ou orale.
โ— La cรฉfovรฉcine est une cรฉphalosporine injectable spรฉcifiquement vรฉtรฉrinaire pour les chiens et les chats.
La classification des cรฉphalosporines en gรฉnรฉrations correspond ร  leur date de mise sur le marchรฉ. En lโ€™absence de donnรฉes sur le comportement de souches bactรฉriennes rรฉsistantes ร  cette molรฉcule, qui ne seront acquises que lorsquโ€™elle aura รฉtรฉ utilisรฉe depuis un certain temps, il est difficile de la rattacher plus aux cรฉphalosporines de 3รจme gรฉnรฉration quโ€™ร  celles de 2รจme gรฉnรฉration (Stegemann et al., 2006a). Aucune information de terrain nโ€™est encore remontรฉe quant ร  lโ€™รฉmergence de rรฉsistances acquises face ร  cette molรฉcule, mais il est important de signaler que les cรฉphalosporines rรฉcentes ne doivent pas รชtre utilisรฉes chez lโ€™animal en premiรจre intention pour garder une efficacitรฉ consรฉquente dans leurs indications dโ€™origine, notamment contre des souches poly rรฉsistantes rencontrรฉes en milieu hospitalier.

Quinolones

Les quinolones sont classรฉes en trois gรฉnรฉrations.La premiรจre quinolone synthรฉtisรฉe a รฉtรฉ lโ€™acide nalidixique, puis ont รฉtรฉ obtenus lโ€™acide piromidique, lโ€™acide oxolinique, lโ€™acide pipรฉmidique. Lโ€™ensemble de ces molรฉcules est souvent dรฉsignรฉ par le terme de quinolones de premiรจre gรฉnรฉration (Q1G). La flumรฉquine a รฉtรฉ le premier reprรฉsentant des fluoroquinolones et a รฉtรฉ classรฉe en deuxiรจme gรฉnรฉration (Q2G). Les fluoroquinolones apparues ultรฉrieurement, qui ont un spectre รฉlargi, sont dรฉsignรฉes par les bactรฉriologistes sous le terme de ยซ fluoroquinolones rรฉcentesยป ou de ยซ quinolones de troisiรจme gรฉnรฉration ยป (Q3G) (Martinez et al., 2006). Seules deux gรฉnรฉrations sont disponibles pour le praticien Vรฉtรฉrinaire : la flumรฉquine et les fluoroquinolones rรฉcentes. Parmi ces fluoroquinolones rรฉcentes, dโ€™autres molรฉcules ร  usage humain pourraient รฉventuellement รชtre utilisรฉes chez le chien (ofloxacine, pรฉfloxacine, ciprofloxacine) par voie orale, mais des molรฉcules dโ€™activitรฉ antibactรฉrienne รฉquivalente sont commercialisรฉes pour lโ€™animal (la marbofloxacine et lโ€™enrofloxacine par exemple) (Martinez et al., 2006). Lโ€™enrofloxacine aurait une meilleure activitรฉ sur les staphylocoques chez des chiens par rapport aux autres molรฉcules (Morris, 2004).
Les deux derniรจres venues en mรฉdecine vรฉtรฉrinaire sont lโ€™ibafloxacine et lโ€™orbifloxacine. (Grobbel et al., 2007).

Tรฉtracyclines

Une seule tรฉtracycline est disponible par voie injectable: lโ€™oxytรฉtracycline. Par voie orale, le praticien vรฉtรฉrinaire dispose de la doxycycline, de lโ€™oxytรฉtracycline et de la tรฉtracycline. Du fait de la rรฉsorption souvent incomplรจte par voie orale liรฉe aux propriรฉtรฉs chรฉlatrices de ces molรฉcules, les posologies par voie orale sont trรจs fortement augmentรฉes par rapport aux posologies par voie parentรฉrale. Lโ€™oxytรฉtracycline et la chlortรฉtracycline seule ou associรฉe ร  la sulfanilamide sont disponibles en topiques cutanรฉs (DMV, 2007).

Macrolides et apparentรฉs

La spiramycine, seul macrolide prรฉsent dans des spรฉcialitรฉs vรฉtรฉrinaires pour le chien, y est associรฉe ร  des 5-nitroimidazolรฉs (mรฉtronidazole ou dimรฉtridazole) avec une indication particuliรจre pour les infections bucco-dentaires ร  bactรฉries anaรฉrobies. Son administration se fait par voie orale.
En ce qui concerne les lincosamides, la mรฉdecine vรฉtรฉrinaire canine en compte deux : la lincomycine (LINCOSPECTINยฎ) (voie IM) et la clindamycine (voie orale). Le LINCOSPECTINยฎ associe la lincomycine et la spectinomycine, et nโ€™est pas employรฉ en pratique chez le chien, bien que lโ€™indication figure selon le fabricant (DMV, 2007). Dโ€™autres macrolides ร  usage humain, par exemple lโ€™รฉrythromycine, la josamycine, ou mรชme lโ€™azithromycine ou la clarithromycine peuvent รชtre utilisรฉs chez des chiens.

Aminocyclitols

La gentamicine et la dihydrostreptomycine sont les seuls reprรฉsentants de la famille utilisables par voie injectable. Dans le DMV 2007, la CORTEXILLINEยฎ, qui contient de la nรฉomycine et est injectable, inclut le chien dans ses indications. Ceci est ร  proscrire en raison de la toxicitรฉ de cette aminoside. Cinq prรฉsentations orales ร  base de nรฉomycine, de framycรฉtine et de gentamicine sont disponibles avec lโ€™indication particuliรจre des affections du tractus digestif (antibiotiques non absorbรฉs par voie digestive).
Ces antibiotiques sont aussi de premier choix lors dโ€™utilisations topiques car ils ne sont alors pas rรฉsorbรฉs par voie cutanรฉe ou รฉpithรฉliale, ce qui explique le grand nombre de prรฉsentations ร  usage auriculaire (gentamicine, nรฉomycine, framycรฉtine) ou oculaire (gentamicine, nรฉomycine, framycรฉtine) souvent en association avec dโ€™autres antibiotiques antibactรฉriens ou antifongiques. Selon Giguรจre et al. (2006), dโ€™autres aminosides ร  usage humain sont รฉgalement utilisรฉs chez les chiens. Cโ€™est le cas de la tobramycine (topique et injectable) .

Sulfamides antibactรฉriens associรฉs ou non au trimรฉthoprime

Quatre sulfamides, potentialisรฉs ou pas par le trimรฉthoprime, sont sous la forme de prรฉsentations injectables. Les concentrations de sulfamide sont cinq fois plus รฉlevรฉes que celles du trimรฉthoprime, tout comme dans les spรฉcialitรฉs ร  usage humain. Leur pharmacocinรฉtique รฉtant cependant diffรฉrente chez lโ€™homme et le chien (Pilloud, 1982), il nโ€™est pas certain que le rapport des concentrations sulfamides/trimรฉthoprime dans les foyers infectieux soit รฉgal ร  20, la valeur considรฉrรฉe comme optimale pour un effet synergique maximal. Les prรฉparations orales contiennent soit des sulfamides qui traversent la barriรจre intestinale, soit des molรฉcules non absorbรฉes au niveau digestif, la Sulfaguanidine et le Phtalylsulfathiazole. Pour ces derniรจres molรฉcules, le traitement est uniquement ร  visรฉe digestive. Ces composรฉs sont รฉgalement disponibles en topiques cutanรฉ, auriculaire et oculaire.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Synthรจse Bibliographique
CHAPITRE I : CARACTERES GENERAUX DES STAPHYLOCOQUES
I.1. Dรฉfinition – classification des staphylocoques
I.2. Gรฉnรฉralitรฉs sur staphylococcus aureus
I. 2.1. Historique
I. 2.2. Habitat
I. 2.3. Caractรจres bactรฉriologiques
I.2.3.1. Morphologie
I. 2.3.2. Caractรจres culturaux
I.2.3.3. Caractรจres biochimiques
I.2.4. Structure de la paroi bactรฉrienne
I.2.4.1. Acides teichoรฏques (polysaccharide A)
I.2.4.2. Peptidoglycane
I.2.4. 3 .Protรฉine A
I.2.5. Capsule
I.2.6. Gรฉnome
I.2.7. Substances รฉlaborรฉes
I.2.7.1.Enzymes
I.2.7.1.1.Coagulase libre
I.2.7.1.2.Coagulasse liรฉe ou clumping factor
I.2.7.1.3. Fibrinolysine ou staphylokinase
I.2.7.1. 4. Catalase
I.2.7.1.5. ฮฒ-lactamases
I.2.8. Toxines
I.2.8.1. Hรฉmolysines ou staphylolysines
I.2.8.2. leucocidine de Panton Valentine (LPV)
I.2.8.3. Exfoliatine ou รฉpidermolysine
I.2.8.4. Super antigรจnes
I.2.9. Pouvoir pathogรจne
I.2.9.1.Pouvoir pathogรจne expรฉrimental
I.2.9.2. Pouvoir pathogรจne naturel
I.2.9.2.1. Staphylococcies cutanรฉes, sous-cutanรฉes et muqueuses
I.2.9.2.2. Septicรฉmies ร  S.aureus
I.2.9.2.3.Manifestations digestives
I.2.9.2.4. Syndrome du choc toxique
I.3. Staphylococcus Pseudintermedius
I.3.1. Principaux caractรจres des souches de S.pseudintermedius
I.3.2. Sensibilitรฉ de Staphylococcus pseudintermedius aux antibiotiques
CHAPITRE II : STAPHYLOCOCCUS AUREUS ET RESISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES
II.1. Antibiotiques utilisรฉs les en mรฉdecine vรฉtรฉrinaire canine
II.1.1.ฮฒ-lactamines
II.1.2.Quinolones
II.1.3. Tรฉtracyclines
II.1.4. Macrolides et apparentรฉs
II.1.5. Aminocyclitols
II.1.6. Sulfamides antibactรฉriens associรฉs ou non au trimรฉthoprime
II.1.7. Phรฉnicolรฉs
II.1.8. Antibiotiques interdits
II.2. Rรฉsistance de Staphylococcus aureus ร  certains antibiotiques
II.2.1. Rรฉsistance aux aminosides
II.2.2. Rรฉsistance aux glycopeptides
II.2.3. Rรฉsistance aux Macrolides, Lincosamides et Streptogramine
II.2.4. Rรฉsistance aux fluoroquinolones
II.2.5. Rรฉsistance aux tรฉtracyclines
II.2.6. Rรฉsistance ร  la rifampicine
II.2.7. Rรฉsistance ร  la Cotrimoxazole
II.3.Mรฉcanismes de rรฉsistance aux bรฉtalactamines.
II.3.1. Mode dโ€™action des bรฉtalactamines
II.3.2.Rรฉsistance par production de pรฉnicillinase
II.3.3. Rรฉsistance ร  la mรฉticilline
II.3.3.1. Rรฉsistance intrinsรจque liรฉe ร  la PLP2a
II.3.3.1.1. Mรฉcanisme
II.3.3.1.2. Support gรฉnรฉtique
II.3.3. Autres modes de rรฉsistance que la PLP2a
II.3.4. Dรฉtection de la rรฉsistance ร  la mรฉticilline
II.3.5. Frรฉquence des souches de SARM dans la population humaine et animale au niveau mondial
II.4. Mรฉcanismes de diffusion des souches de SARM.
II.4.1. Source de contamination
II.4.2.Colonisation et infection
II.4.3. Transmission
II.5. Moyens de lutte
DEUXIEME PARTIE : Etude Expรฉrimentale
CHAPITRE I : Matรฉriel et mรฉthodes
I.1. Cadre de lโ€™รฉtude
I.1.1. Zone dโ€™รฉtude et Echantillonnage
I.1.1.1. Pรฉriode et zone dโ€™รฉtude
I.1.1.2. Echantillonnage
I.2. Matรฉriel
I.2.1. Matรฉriel biologique
I.2.2. Matรฉriel au laboratoire
I.3. Mรฉthodes
I.3.1.Mรฉthode sur le terrain .
I.3.1.1. Fiches de prรฉlรจvements
I.3.1.2.Choix des animaux
I.3.1.3.Technique de prรฉlรจvement et conservation
I.3.1.4. Mรฉthode de rรฉcolte de donnรฉes sur lโ€™utilisation des antibiotiques chez des chiens ร  Dakar
I.3.2.Mรฉthode au laboratoire
I.3.2.1. Prรฉparation des milieux.
I.3.2.2. Isolement
I.3.2.3. Identification
1.3.2.4. Recherche de la rรฉsistance ร  la mรฉticilline
1.3.2.5. Rรฉalisation de lโ€™antibiogramme.
I.3.3. Analyse des donnรฉes
CHAPITRE II : Rรฉsultats, discussions et recommandations
II.1. Rรฉsultats
II.1.1. Description gรฉnรฉrale de lโ€™รฉtude
II.1.1.1. Rรฉpartition de la population en fonction du sexe
II.1.1.2. Rรฉpartition de la population en fonction de la tranche dโ€™รขge
II.1.1.3. Diffรฉrents motifs de consultations
II.1.1.4. Statut sanitaire des animaux
II.1.2. Analyse au laboratoire.
II.1.2.2. Fermentation du mannitol
II.1.2.3. Synthรจse de la coagulase
II.1.2.4. Frรฉquence dโ€™isolement des souches de staphylocoques ร  coagulase positive
II.1.3. Portage des souches mรฉticillino-rรฉsistantes
II.1.4. Rรฉsultat de lโ€™antibiogramme
II.1.4.1. Sensibilitรฉ des souches de S. aureus aux antibiotiques
II.1.4.2. Sensibilitรฉ des souches de SARM aux antibiotiques
II.1.4.3. Sendibilitรฉ des souches de SASM aux antibiotiques
II.1.4.4.Sensibilitรฉ des souches de S. pseudintermedius aux antibiotiques
II.1.5. Etat de lieux sur lโ€™utilisation des antibiotiques chez les chiens ร  Dakar
II.2.Discussion
II.2.1. Materiel et Mรฉthode
II.2.2. Frรฉquence dโ€™isolement des souches de staphylocoques
II.2.3.Portage des souches mรฉticillino โ€“ rรฉsistantes
II.2.4.Antibiorรฉsistance
II.2.4.1. Rรฉsistance de S. aureus et S. pseudintermedius aux antibiotiques.
II.2.4.2. Rรฉsistance des souches de S. aureus aux antibiotiques.( SARM et SASM)
II.3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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