SOUTENABILITE ET CRISES D’ENDETTEMENT

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Le modèle de croissance de Solow.

L’entré de l’endettement public dans ce modèle se manifeste à travers le niveau du taux d’épargne. Le travail et le capital sont les deux facteurs source de revenu. Ainsi le stock de capital est financé par l’épargne des travailleurs laquelle est, à son tour investie 6. Plus le taux d’épargne est élevé et donc plus l’investissement évolue, plus le revenu par habitant augmente, le rendement marginal du capital, quant à lui, diminue. Sur le long terme, la population active et le progrès technique exogène stimule la croissance du PIB.
Dans ce modèle de Solow, le taux d’épargne des ménagés se modifie en fonction de l’utilité inter-temporelle. Moins ils consomment pour le présent et plus ils épargnent. En conséquence, l’économie possède un surinvestissement. Cependant le rendement marginal du capital diminue. Dans ce cas l’Etat est incité à s’endetter et effectue lui-même les dépenses de consommation. Comme résultat, les taux d’intérêts augmentent et l’intensité du capital économique diminue. Ce stade de surinvestissement ne provoque aucun dégât. On se rapproche de la « règle d’or de l’accumulation ».
Dans le cas contraire, pour faire face à la faible sse de l’épargne privée, l’Etat peut le stimuler en jouant sur le taux d’imposition ou bien en offrant des opportunités aux entreprises, permettant d’accroître le stock de capital et le re venu par habitant.
En développant ce modèle, les dépenses publiques sont conçues sous une forme de consommation. En effet, elle est stimulée beaucoup plus durant la période de l’endettement. La trajectoire optimale de consommation est déterminée en fonction des objectifs et des contraintes économiques. Par illustration on considère une hausse momentanée du taux d’intérêt domestique, provoquée par l’endettement xtérieur. En supposant que ce taux est plus élevé que le taux d’intérêt mondial, la consommation présente sera au profit de la consommation future car les prix relatif des biens domestiques actuel sont supérieurs à celui du futur. Ce choix permet d’optimaliser la consommation dans le futur au détriment de la consommation présente tout au long de la trajectoire temporelle. Ainsi, la trajectoire de la consommation se combine à celle de l’endettement af in de pouvoir lisser la consommation dans le temps7. Ce modèle accorde de l’importance de la consommation dans l’endettement public.
Toutefois, l’analyse qu’Adler 8 (2011) a développée vis-à-vis de cette approche est très critique. En effet, l’Etat ne mène pas une politique optimale avec ce modèle. A long terme, l’économie a une tendance à consommer et non à inve stir. En conséquence, le revenu par habitant diminue. D’où une baisse du taux d’épargne des travailleurs et donc de l’investissement. Il y a effet d’éviction comme dans le modèle cyclique keynésien.

Le dépassement de ces approches

Les approches théoriques traditionnelles ont généralement associé les dépenses de l’Etat à l’endettement. Or, l’endettement est plutô t une question de relation entre épargne interne et fond extérieur. Les approches suivantes orientent la discussion vers la dette extérieure. En tant que telle, les concours des ofres extérieures sont bienfaisants à court terme. Mais le problème apparaît à long terme. Le risque de non remboursement de la dette se manifeste. En effet, les capitaux empruntés sont destinés à financer des investissements productifs. Cependant certains maux économiques comme l’instabilité macroéconomique échappent à tous contrôles. D’où le retour dans le cycle d’endettement. Les causes et la persistance de la dette extérieure seront l’objet de ces analyses.

Le modèle à double déficit

Selon Chenery et Strout (1966)9, l’endettement a pour cause le déséquilibre structurel. En effet, deux cas peuvent se présenter : soit il s’agit de déséquilibre épargne-investissement, soit il s’agit du déficit budgétaire ou du déficitde la balance courante. Pour combler ce déséquilibre épargne-investissement et importationexportation,- l’économie se tourne vers l’épargne externe.
L’Etat possède deux modes d’action. Au niveau interne, il accumule l’épargne nécessaire pour financer l’investissement interne. Au niveau externe, il essai de trouver les ressources nécessaire pour financer le déficit deal balance de paiement.

La théorie du fardeau virtuel de la dette ou debt overhang

Sachs(1984), Krugman(1989) et Calvo(1989)10 ont développé cette théorie. Selon leur analyse, l’endettement excessif entraine un affaiblissement de la capacité de remboursement des emprunteurs. En effet, au-delà d’un certain seu il, les emprunts extérieurs risquent de décourager l’investissement. L’accumulation de la dette ainsi que les paiements du service de la dette seront taxés sur la production future. En anticipant cet accroissement de la pression fiscale, les agents privés réduisent leurs effortsen matière d’investissement. D’où la présence de l’effet d’éviction.

La théorie du surendettement

C’est le prolongement de la théorie précédente. lleE fait référence à la courbe de Laffer. En forme de « U » inversé, elle relie l’encours de la dette et la probabilité de remboursement. Sur la partie ascendante, la hausse de la valeur nominale de la dette va de paire avec l’augmentation des anticipations de remboursement. Sur la partie descendante, on constate que l’accroissement de la dette réduit les anticipations de remboursement.

ANALYSES EMPIRIQUES

L’objet de ce travail consiste à étudier les impacts de la dette extérieure sur la croissance économique. Plusieurs analyses empiriques se sont concentrées sur l’existence, ou non, d’un effet linéaire de la dette sur l’investissement et la croissance économique.
Dire que la dette a un effet linéaire sur la croissance revient à conclure qu’elle exerce un effet négatif sur l’activité économique, et ce,quelque soit le niveau d’endettement. Cependant cette relation n’est pas systématique et ne se présente qu’au delà d’un certain seuil.

L’approche linéaire

Barry et R. Portes (1986)11 se sont intéressés à l’identification des déterminants du stock de la dette d’une trentaine de pays à un mome nt donné. A la conclusion, ils ont constaté que l’endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réel et la crédibilité de l’Etat.
En étudiant le rapport entre l’encours de la dette et le PIB d’une trentaine des pays africains durant la période 1976 à 1984, K. Ojo (1989)12 a trouvé que ce rapport est lié négativement à la variation des exportations et au taux de croissance du PIB. Il a repris le travail avec Oshikoya(1995)13 en effectuant une analyse économétrique de Panel urs soixante huit pays africains de 1970 à 1995. L’équation explique la relation entre le taux de croissance réel par habitant, le taux d’investissement et le taux d’endettement extérieur. D’après leur estimation, une réduction du taux d’endettement (dette extérieure/PIB) de 10% entrainera une hausse de 0.3% du taux de croissance des économies africaines et une hausse de 0.4% du taux d’investissement.
Warner et Savvides(1992)14 ont montré que, pour les pays à revenu intermédiaire, le surendettement, mesuré par le ratio « encours de ladette / PIB » n’exerce pas un effet négatif sur les investissements. En approfondissait cette thèse, Savvides (1995) 15 a trouvé que la croissance du ratio de dépense publique sur le PIBcontribue de façon négative à la croissance économique. Cohen (1995)16 a constaté que le ralentissement de l’investissement est expliqué par le service de la dette et non plus par son encours.
Etant les premiers à étudier l’influence de l’incertitude de paiement du service de la dette sur la croissance économique, Oks et Van Wijnbergen (1995)17 ont conclu, pour le cas de Mexique, que l’instabilité de paiement du service de la dette affecte négativement l’investissement privé et par conséquent la croissance économique.
En utilisant une procédure d’estimation simultanée,Dessus et H. (1996) 18ont trouvé un effet négatif de la dette publique sur l’investissement privé de faible niveau (élasticité de 0.03). En outre, ils n’ont pas repéré l’effet de l’endettement public sur l’investissement public. Elbadawi et al19ont mené une étude de l’effet de surendettement surla croissance économique au niveau de quatre vingt dix neuf PED. Ainsi les impacts de la dette sur la croissance se transmettent par trois canaux ;
de l’effet de la dette sur la croissance,
de l’effet de la dette sur la liquidité en raison de la ponction due au service de la dette,
de l’effet de la dette de manière indirecte sur les dépenses du secteur public et sur les déficits.
A la conclusion, c’est l’accumulation de la dette q ui a un impact négatif sur la croissance. Selon Dijkstra et Hermes (2001)20, l’incertitude concernant le montant du service de la dette réellement payé peut provoquer un signal négatif pour les investisseurs préférant ainsi le report de leur décision d’investir. Cette étudefait référence à la théorie de surendettement.
Pour un échantillon de cinquante quatre PED dont quatorze PPTE, Hansen (2001)21 a introduit de nouvelles variables explicatives : le déficit budgétaire, l’inflation et le degré d’ouverture d’un pays donné. Le résultat montre lenon significativité de l’effet négatif de la dette extérieure sur la croissance de ces pays.
L’analyse de Raffinot et Idlemouden en 2005 22 a démontré que le paiement du service de la dette tend à évincer les dépenses publiques menant à une baisse de l’investissement global et son encours influerait sur les incitations des agents économiques privés via l’accroissement de la pression fiscal.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE I : APPROCHES THEORIQUES
Section I 1. Approches fondamentales
Section I.2. Le dépassement de ces approches
CHAPITRE II. ANALYSES EMPIRIQUES
Section 2.1. L’approche linéaire
Section 2.2. L’approche non linéaire
CHAPITRE III. MODELE ECONOMIQUE
Section 3.1. Le modèle standard
Section 3.2. Analyse critique
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE SOUTENABILITE ET CRISES D’ENDETTEMENT
CHAPITRE IV : APPROCHES CONCEPTUELLES
Section 4.1. Délimitation de l’endettement public
Section 4.2. Traitement de la dette extérieure
CHAPITRE V. INTERACTION COMPLEXE ENTRE CRISES ET DETTE EXTERIEURE
Section 5.1. Analyse de la soutenabilité de la dette publique externe
Section 5.2. Insoutenabilité et implication macroéconomique
CHAPITRE VI : ETUDE DE CAS DE MADAGASCAR
Section 6.1. Analyse des interrelations entre la dette extérieure et la croissance économique
Section 6.2. Résultats et interprétations
CONCLUSION

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