Dans un pays pauvre comme Madagascar où n’existe pas de système d’allocation aux chômeurs très peu de gens peuvent de permettre de rester sans emploi pendant une période assez longue, raison pour laquelle le taux de chômage est relativement faible. La majorité de la population doit exercer à tout moment une activité économique sous une forme ou une autre, aussi inadaptée soit – elle.
Certaines personnes sont pourvues d’un emploi mais leur situation en terme de revenu, d’utilisation de compétence et de productivité, pourrait se rapprocher davantage du chômage que de l’emploi. Ces personnes actives sont dites en situation de sous emploi. Le véritable problème sur le marché du travail à Madagascar est le sous emploi. La situation de l’emploi est caractérisée par sa précarité. Cette précarité sont plus alarmante pour les groupes sociaux sensibles tels que les femmes, les actifs ruraux et les et les travailleurs du secteur informel. De plus, les problèmes des jeunes en vue de l’insertion sur le marché du travail constituent un obstacle majeur pour la réduction de la pauvreté par le travail. Ces différentes difficultés poussent les populations Malagasy à vivre dans la pauvreté. C’est justement cette idée qui nous amène à analyser les sous emplois, ses conséquences, ainsi que les solutions apporter pour les limiter. Nous allons voir dans la première partie le sous emploi et la précarité des emplois, entamons ensuite dans la deuxième partie le sous emploi et la pauvreté, afin de pouvoir tirer dans la dernière partie les mesures nécessaires à prendre pour réduire le sous emploi.
LA SITUATION DE SOUS EMPLOI
Le véritable problème sur le marché du travail à Madagascar est le sous emploi. Cette notion de sous emploi a été conçue pour apprécier la sous utilisation des capacités de production de la population employée. Ainsi ; le sous emploi existe lorsque la durée ou la productivité de l’emploi d’une personne sont inadéquates par rapport à un emploi possible que cette personne est disposée à occuper et capable de faire. Ceci se réfère à une défaillance du marché du travail.
On considère deux sortes de sous emploi : le sous emploi lié à la durée du travail appelé également sous emploi visible et le sous emploi dû à l’inadéquation avec la formation ou sous emploi invisible. Par la définition du BIT ; Les personnes en état de sous emploi visible comprennent toutes les personnes pourvues d ’un emploi salarié ou ayant un emploi non salarié qu ’elles soient au travail ou absente du travail, qui travaillent involontairement moins que la durée normale du travail dans leur activité et qui étaient à la recherche d ’un travail supplémentaire ou disponible pour un tel travail durant la période de référence.
Cette définition a peu changé au cours des années. Il est considéré comme personne en état de sous emploi visible ; les personnes qui pendant une période de référence de courte durée, étaient disposées à travailler davantage, étaient disponible pour le faire et avaient travaillé moins que la durée normale du travail dans leurs activités. Cette dernière définition recouvre les trois critères suivant :
• Disposition à travailler davantage
• Disponibilité pour travailler davantage
• Personne travaillant moins que la durée normale du travail .
Les caractéristiques du sous emploi
Sous emploi pendant des périodes de référence plus longue
Pour mesurer les sous emploi pendant des périodes de référence plus longue, deux types de mesure sont utiles à savoir :
– le sous emploi au cours d’une année et
– la durée du sous emploi.
Sous emploi au cours d’une année
Les personnes en étant de sous emploi au cours d’une année peuvent être définies comme les personnes occupant habituellement un emploi qui pendant l’année de référence, se sont trouvées en étant de sous emploi pendant un certain nombre de semaine ou de jours. (BIT, 1988b) A partir de cette définition, les personnes en étant de sous emploi pendant l’année de référence comprend toutes les personnes en état de sous emploi au moins une semaine ou un jour de l’année de référence . Lorsque la période de base qui sert à déterminer l’intervalle du sous emploi reste la période courte de référence exemple le jours ou la semaine, on ne peut pas identifier les personnes en situation de sous emploi. Ceci s’explique par le fait que pendant une année, les personnes soit employées à plein temps, soit chômage. C’est par exemple le cas des travailleurs saisonniers.
Pour mesurer le sous emploi au cours d’une année, il est nécessaire de recueillir des informations sur chaque période de travail et de non travail pendant la longue période de référence, sur les dates du début et fin, le secteur, la profession, les heures de travail, la disposition à changer de situation de travail, ses raisons pour le faire et sa disponibilité à cet effet. Mais il se peut que les informations ne soient pas fiable surtout dans les situations d’emploi irréguliers ou occasionnel.
La durée du sous emploi
Elle est une variable importante pour examiner les caractéristiques de la population active sous employée. La durée de sous emploi peut se définir comme étant la durée écoulée, c’est à dire le nombre de jours, de semaine, mois ou années que les personnes sous employées sont de manière continuelles, disposées à changer leur situation de travail pour des raisons similaires et sont disponible pour le faire.
Toutefois, il n’existe pas de directives internationales sur la durée de sous emploi.
Volume de sous emploi visible et la notion de suremploi
Volume du sous emploi visible
Le volume du sous emploi visible mesure la gravité de la situation de sous emploi. On applique deux critères pour le mesurer : la « disponibilité » pour un travail supplémentaire et la « recherche » d’un travail supplémentaire. Lorsque le 1er critère est utilisé, le volume de se visible peut être mesuré en faisant la somme du temps disponible pour un travail supplémentaire durant la période de référence par toute les personnes en étant de sous emploi visible, temps qui peut être exprimé en jours, demi-journées ou heures de travail.
Lorsque le second critère est utilisé, le volume du se visible est mesuré en prenant en compte la durée de la recherche d’un travail. La mesure du volume de sous emploi visible a été mentionné pour la première fois dans la résolution de la 9e CIST qui l’a définie comme étant le temps de travail perdu ou valeur du travail complémentaire que pourraient fournir les personnes considérées, BIT 1957. La 11e CIST a introduit que le volume du sous emploi visible compté en années personnels, jours personnels et en heures personnels pourrait être estimé selon la durée du travail ou « le temps supplémentaire disponible pour travailler ».
Par conséquent, le volume du sous emploi visible équivaut aux jours, demijournées ou heures complémentaire que les personnes en étant de sous emploi visible est disposées à fournir et sont disponibles à cet effet.
On peut obtenir directement ces informations en procédant à des enquêtes ou indirectement en calculant la différence entre le total des jours ou heurs que les personnes sont disposées à fournir et les heures réellement travaillés pendant la période de référence.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie préliminaire
1. La situation du sous emploi
2. Les indicateurs analytiques du sous emploi
Partie I : Sous emploi et précarité des emplois
Chap. 1 : Les différentes formes de sous emploi
Section 1 : Sous emploi lié à la durée du travail
Section 2 : Sous emploi dû à l’inadéquation
Chap. 2 : Les caractéristiques du sous emploi
Section 1 : Sous emploi pendant des périodes de référence plus longue
Section 2 : Volume du sous emploi visible et la notion de suremploi
Chap. 3 : Précarité des emplois
Section 1 : Précarité des emplois féminins
Sous emploi et précarité des emplois
Section 2 : Analyse du secteur informel
Partie II : La conséquence du sous emploi : la pauvreté
Chap. 1 : Les enjeux de la pauvreté
Section 1 : Les principales causes de la pauvreté
Section 2 : L’incidence de la pauvreté
Chap. 2 : Les disparités du revenu
Section 1 : Au niveau des genres
Section 2 : Au niveau des catégories socioprofessionnelle
Chap.3 corrélation entre le sous emploi et la pauvreté
Section 1 : Interprétation graphique des cercles de corrélation
Section 2 : Pauvreté au niveau des régions
Partie III : Les mesures à prendre pour réduire le sous emploi
Chap. 1 : Les stratégies adoptées
Section 1 : Le rôle de l’éduction et la formation professionnel
Sous emploi et précarité des emplois
Section 2 : L’amélioration de l’environnement de l’emploi
Section 3 : Les protections du secteur privé
Chap. 2 : Mise en œuvre des stratégies
Section 1 : L’Amélioration des conditions de scolarisation
Section 2 : Renforcement des couvertures sociales
Section 3 : Promotion de l’emploi
Chap.3 : Les mesures selon la déclaration de l’union Africaine sur l’emploi et la pauvreté
Section 1 : Renforcement des systèmes à l’intérieur du pays
Section 2 : Renforcement des coopérations avec les acteurs externes
CONCLUSION