Sources d’énergie en mécanisation agricole
• Energie humaine: c’est l’utilisation de la force musculaire humaine moyennant des outils très simples (FAO, 2008). Les outils de ce type rencontrés dans la production agricole sont les suivants: calebasse, houe, semoir, pieu, panier, bassine, coupe coupe, daba , pilon, mortier, scie, hache, couteau, faucille, rayonneur manuel, etc.
• Energie animale: elle correspond à l’emploi de l’énergie animale dans les travaux agricoles à la place de la force humaine (FAO, 2008). Les sources d’énergie en traction animale sont: asine, équine, bovine, dromadaire.
• Energie thermique: selon FAO (2008), elle représente le niveau de mécanisation le plus élevé et nécessite de fortes dépenses aussi bien au niveau de l’acquisition qu’au niveau du fonctionnement. Les sources d’énergie sont les carburants fossiles (essence, gasoil) et les carburants verts (huile végétale) pour entrainer des moteurs à poste fixe, des tracteurs, des motoculteurs.
Dans la zone cotonnière du Burkina, une exploitation motorisée cultive en moyenne 27,24 ha (Seone, 1999). Faure (1994) a montré que le niveau de mécanisation est largement fonction de la population de l’exploitation. Le passage à la mécanisation permet une augmentation forte des surfaces cultivées. Les niveaux des rendements des cultures sont souvent plus bas, et cela s’expliquerait par un usage moins important des engrais ou une baisse de la fertilité des sols. Les exploitations accèdent d’autant plus facilement à la culture attelée, voir à celle motorisée, qu’elles disposent au départ de terres suffisantes et d’une force de travail conséquente permettant de cultiver manuellement de grandes surfaces en coton, source de revenu (Faure, 1994). L’extension des superficies cultivées en culture manuelle est possible grâce à la location d’attelage pour réaliser les labours qui représentent le principal goulot d’étranglement dans le calendrier cultural.
Matériels de production en mécanisation
Les matériels généralement rencontrés en mécanisation agricole sont:
Outils de travail du sol
Les outils de travail du sol sont très variés. Ils se différencient les uns des autres par:
♦ la nature des pièces travaillantes comme les outils à disques, à dents, à pointes, nversoirs et le rouleau;
♦ l’animation ou non des pièces travaillantes par la prise de force du tracteur à savoir les outils animés.
♦ le type de travail réalisé tel que le travail profond ou superficiel.
Matériel de plantation et de semis: ce sont entre autres de la pioche, la calebasse, le semoir ct la repiqueuse, etc.
Matériel du travail du sol: charrue
Matériels de traitement et de fertilisation: L’application de produits phytosanitaires et d’engrais liquides s’effectue à l’aide de pulvérisateurs Les épandeurs de lisier et de fumier ont été conçus pour l’épandage des divers engrais de ferme et les formes solides sont appliquées à l’aide de distributeurs d’engrais.
Matériel de récolte: La récolte des grains à savoir les céréales et les oléo protéagincux est réalisée avec une moissonneuse-batteuse. Il existe également les batteuse ngrains.
Matériel de transport et de manutention: Les outils de transport et de manulention utilisés en agriculture sont très variés, on peut citer les chargeurs, les remorques ct les charrettes.
Contraintes liées ù la mécanisation
Malgré ses multiples avantages, la mécanisation crée parfois des effets négatifs sur l’environnement notamment la dégradation et l’érosion des sols, et la perte de la biodiversité. Aujourd’ hui, l’ agricul ture intensive est dépendante des combustibles fossi les à travers l’utilisation des engrais et le développement de la mécanisation. De toutes les technologies agricoles modernes introduites dans les pays en développement. la mécanisation a probablement été la plus controversée. critiquée pour avoir exacerbé le chômage rural (FAO, 2(12). Ainsi. Il’ [l’mail de l’homme est de plus en plus remplacé par les machines. Les formes de dégradation ph:- sique des sols liées à une mauvaise utilisation de la mécanisation dans l’agriculture sont diverses: l’érosion, la désertification. la saturation en eau et le tassement. A ces contraintes s’ajoutent les coûts souvent élevés des matériels. Lorsque la stratégie de mécanisation est mal raisonnée, la machine peut devenir un facteur de déséquilibre; sa faible rentabilité pouvant contribuer à l’endettement des agriculteurs. Par ailleurs, le vieillissement technique est un autre défi qu’il faut gérer. La durée de vie d’un matériel agricole est nécessairement limitée, son utilisation doit donc être optimisée et raisonnée afin d’assurer sa rentabilité et sa durabilité.
Agriculture de conservation
L’Agriculture de conservation (AC) est un concept générique désignant l’ensemble des pratiques agricoles qui, tout en visant la rentabilité et la durabilité de l’activité agricole, concourent également à la protection de l’environnement (FAO, 2007). L’AC est basée sur une amélioration des fonctions naturelles des écosystèmes, et donc une intensification de l’activité biologique sur et dans le sol. De façon opérationnelle, l’AC consiste à la mise en œuvre simultanée de trois principes à l’échelle de la parcelle. Il s’agit du travail minimal du sol ou zéro labour, de la couverture permanente du sol et des rotations et/ou associations culturales .
Principes de l’agriculture de conservation et leurs justifications
Travail minimal du sol ou absence de labour
Contrairement au labour conseillé dans l’agriculture conventionnelle pour la préparation du lit de semis et la lutte contre l’enherbement entre autres, le travail minimal du sol consiste en une perturbation minimale possible du soL voire un abandon total du labour . Le travail minimal du sol vise à préserver la structure, la faune et la matière organique du sol. Ainsi, il permet la réduction de la dégradation du soL de l’érosion et du ruissellement. Son application diminue le lessivage des éléments nutritifs et celui des produits chimiques
Couverture permanente du sol
Il s’agit des cultures de couverture, des résidus et le mulch végétal vivant ou mort (paille) pour contribuer à l’élimination des mauvaises herbes et à la protection du sol. Ce principe permet une meilleure rétention de l’eau et donne des meilleurs rendements des cultures à long terme, particulièrement au cours des années de sécheresse. En effet, la formation du mulch réduit l’évapotranspiration et augmente la densité de la couche arable, ce qui a pour conséquence d’améliorer la résistance du sol au tassement et de limiter la battance (Chevrier et Barbier, 2002). Par ailleurs, le paillage favorise l’installation des termites, la création de galeries, la réduction de l’érosion et l’amélioration de l’infiltration des eaux de pluie.
Associations et rotations culturales
Selon Bonté (2010), on parle de la rotation culturale lorsque différentes cultures se suivent dans un certain ordre sur la même parcelle, la même succession de cultures se reproduisant dans le temps en cycles réguliers. Elle est importante pour le maintien et l’amélioration de la fertilité des sols et donc est un atout pour l’augmentation des rendements. Respectivement en cultures pérennes et annuelles, l’association et la rotation culturale favorisent le développement des micro-organismes du sol et stoppent le développement des organismes nuisibles aux végétaux, des mauvaises herbes et des maladies. Selon Serpantié (2009), la combinaison d’espèces ou de variétés cultivées dans le temps ou dans l’espace vise à améliorer l’exploitation du profil du sol et à limiter la spécialisation et la diffusion parasitaire.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE
1.1 Mécanisation agricole
1.1.1 Définition
1.1.2 Sources d’énergie en mécanisation agricole
1.1.3 Matériels de production en mécanisation
I.IA Contraintes liées à la mécanisation
1.2 Agriculture de conservation
1.2.1 Principes de l’agriculture de conservation et leurs justifications
J .2.1.1 Tr3\’ailminimal du sol ou absence de labour
1.2.1.2 Couverture permanente du sol
1.2.1.3 Associations et rotations culturales
1.2.2 Avantages de l’agriculture de conservation
1.2.3 Contraintes ù l’application de I »agricu)ture de conservation
1.3 Exploitation Agricole
l.4 Typologie des exploitations agricoles
1.5 Structure d’une exploitation agricole
1.6 Fonctionnement d’une exploitation agricole
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
2.1 Présentation de la zone d’étude
2.1.1 Situation géographique
2.1.2 Milieu physique
2.1.2.1 Climat et pluviométrie
2.1.2.2 Hydrographie
2.1 .2.3 Sols
2.1.2.4 Végétation
2.1.3 Activités socio-économiques
2.1.4 Présentation de l’ UGCPA/BM
2.2 Matériel et nléthodes
2.2.1 Caractérisation des exploitations
2.2.2 Évaluation de l’existence des principes d’agriculture de conservation dans les
pratiques des producteurs
2.2.3. Elaboration des cheminements d’évolution vers l’agriculture de conservation
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET Discussion
3.1 Résultats
3.1.1 Typologies et caractéristiques des exploitations agricoles de la RBM
3.1.1.1 Niveaud·équipement
3.1.1.2 .’\ssolenlent
3.1 .1.3 Elevage
3.1.1.4 Activités extra-agricoles
3.1.1.5 Stratégies de mécanisation et d’acquisition des équipements
3.].2 Niveau de mécanisation des différentes opérations culturales
3.1.2.] Différentes opérations culturales
3.1.2.2 Niveau de mécanisation des opérations culturales en fonction des types
d’exploitations
3.1.3.1 Travail du sol: modalités et déterminants
3.1.3.2 Couverture du sol
3.1.3.3 Associations et rotations culturales
3.1.4 Cheminements d’évolution vers l’agriculture de conservation
3.1.4.1 Acquis des pratiques de l’Agriculture de Conservation
3.1.4.2 Moyens d’extension des principes de l’Agriculture de Conservation
3.1.4.3 Stratégies pour développer / consolider ou améliorer les diftërentes pratiques
de l’AC au sein des exploitations
3.2 Discussion
3.2.1 Rôle de la mécanisation au sein des exploitations
3.2.1. 1 Fxistence et importance des équipements agricoles
3.2.1.2 Niveau de mécanisation des opérations culturales
3.2.2 Pratiques de l’AC dans la boucle du Mouhoun et modalités d’implantation des
cultures
3.2.3 Déterminants de la mécanisation des opérations culturales
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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