L’épargne et l’emprunt
La capacité d’épargne existe chez les ménages ruraux mais dans des proportions très variables selon les ménages et selon les régions. Les revenus ne sont importants que dans les zones avec des cultures d’exportations et les grandes zones rizicoles. Ce qui permettent aux ménages de dégager de l’épargne. Pourtant, la plupart des ménages ruraux sont des agriculteurs, en conséquence, la capacité d’épargne des ménages est souvent faible c’est-à-dire qu’ils ne peuvent épargner que peu d’argents. A Ambovombe, le potentiel d’épargne par ménages est de moins de 33000Fmg, et à Fianaratsoa, ceci est de 150 000 Fmg12. Dans le cas d’une épargne faible ou négative, comme à Ambovombe, ils doivent recourir à l’emprunt. Les emprunts13 sont destinés à l’avance de trésorerie pour le commerce, ou le financement des dépenses imprévues et de la consommation, achat de bétail, dépenses d’exploitation et des cérémonies sociales. Mais le recours à l’emprunt est une pratique limitée dans un grand nombre de régions rurales. La confiance limitée dans les structures formelles (banque, système financier décentralisé, …) et surtout leurs inexistences et/ou leur éloignement sont des facteurs de blocage au développement du système financier. De plus, les critères d’obtention des emprunts sont rigides : il s’agit de l’absence de garanties exigées par le prêteur sur le niveau élevé du taux d’intérêt. Certains ménages parlent même de l’absence totale de prêteurs. Il s’ensuit une nouvelle forme d’endettement qui se fait d’une façon absolue auprès de la famille élargie ou des amis. 97% des ménages ruraux sont des emprunteurs familles14.
Répartition inégale de la terre
En milieu rural, les ménages les plus riches disposent de parcelles trois fois plus grandes (0,57 hectares) que les ménages les plus pauvres (0,19 hectares)20. La petite taille des superficies exploitées rend la mécanisation difficile et coûteuse. Le contraste entre l’étroitesse des exploitations et l’existence de vastes étendues de terre non cultivées montre que des obstacles résident en matière d’accès à la terre. Ces obstacles trouvent leur origine dans l’imprécision du droit foncier et la structure de l’administration foncière :`
• Sur le plan social, l ‘occupation des terres est soumise à des règles coutumières complexe,
• Sur le plan administratif, l’acquisition légale des terres est assujettie à une démarche administrative longue et coûteuse,
• Sur le plan culturel, les Malgaches consacrent un attachement viscéral à la terre qui se traduit par une rétention foncière rigide.
Insuffisance des infrastructures scolaires
Au minimum 40% des ménages ruraux22 ont déclaré ne pas être concernés par cette question de scolarisation. Cela s’explique soit parce que le ménage n’envoie pas ses enfants à l’école, soit parce que le ménage n’a plus d’enfants d’âge scolaire. Cependant, dans la plupart des cas, c’est la première explication qui domine et on constate que beaucoup de ménages pauvres ne considèrent pas encore la scolarisation des enfants comme une nécessité. Par la suite, seule une faible proportion des enfants du monde rural profite de l’éducation. Les enfants ne peuvent donc pas exercer leur droit à l’éducation qui est l’un des principaux droits de l’Homme. Généralement, les femmes sont les principales victimes de cette indifférence pour la scolarisation. Pourtant, elles constituent un atout majeur pour la lutte contre la pauvreté. On constate que la majorité de la population sans instruction se trouve dans le milieu rural. De même, les femmes non instruites sont plus nombreuses que les hommes. En plus de ce faible effectif, une proportion d’entre eux abandonne prématurément les bancs de l’école.
Difficulté d’accès aux services sanitaires
Les services sanitaires du secteur public (les astres hospitaliers et les centres de santé de base) sont les plus fréquentés par les ménages ruraux (78% des ménages les plus pauvres). Le très faible niveau de revenu des populations constitue une des causes majeures de leur faible recours aux services de santé. De plus, les dépenses publiques de santé allouées aux services de santé de base sont très faibles. Seulement 4% de ces dépenses sont allouées aux pauvres équivalent à un montant annuel par tête de 10 010Fmg en 2000, très loin des 220000Fmg (34 usd) recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé pour couvrir les coûts des services de santé de base33. Mais la pauvreté rurale ne se manifeste pas uniquement par les phénomènes cités auparavant car les services d’éclairage et d’eau restent toujours un bien problème.
BLOCAGE INFORMATIONNEL DANS LE MONDE RURAL
La performance du système d’information est une condition nécessaire à l’accès au développement du monde rural. Pourtant, ce système connaît des faiblesses alors que son but est de permettre la prise de décisions et d’augmenter la capacité d’apprentissage. Par conséquent, l’apprentissage devient un processus long, difficile et coûteux. De plus, les zones rurales souffrent du manque de moyens de communication. Dans la plupart de ces zones, la radio est le seul moyen disponible. Certaines n’en disposent même aucun. Il est rare que les campagnes puissent jouir des télévisions ou d’autres moyens de communication faute d’électricité. Elles se trouvent donc marginalisées et non informées. Par conséquent, le monde rural ne peut se développer que par ses propres moyens. D’où l’usage de la culture en milieu rural est défavorable au développement. Ainsi, le manque d’information et la difficulté d’accès au système d’information intensifient la pauvreté en milieu rural étant données que ces derniers empêchent l’ouverture du milieu rural vers des tendances plus modernes. Outre les raisons socioculturelles et les raisons culturelles donc, d’autres aspects politiques sont aussi à considérer. Les lacunes au niveau des politiques adoptées sont aussi des grands obstacles dans la croissance économique du monde rural.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : SITUATION ACTUELLE DU MONDE RURAL
Chapitre I : Les facteurs déterminants de la pauvreté rurale
A- Les problèmes économiques
I- Revenu relativement insuffisant et inégalement réparti
II- Enclavement des zones productives
III- Difficulté d’accès à la terre
IV- Investissement faible et absence d’infrastructures rurales
B- Mauvaise condition de vie sociale
I- Les problèmes liés à l’éducation
II- La situation sanitaire du monde rural
III- La sécurité rurale
IV- Blocage informationnel dans le monde rural
Chapitre II : Les lacunes au niveau des projets de développement et aux politiques adoptées
A- Les obstacles au niveau de la politique agricole
I- Défaillance au niveau de la décision
B- les défiscience des projets de développement
I- Les problèmes conceptuels des projets de développement
II- Les éléments indispensables à la conception d’un projet de développement
III- Les problèmes liés aux phase de conception du projet
PARTIE II : ERADICATION DE LA PAUVRETE RURALE
Chapitre I : Les moteurs économiques pour la réduction de la pauvreté rurale
A- Développement et densification des infrastructures structurantes
I- Amélioration des infrastructures et transports routiers
II- Amélioration au niveau des autres transports
B- Renforcement des autres infrastructures économiques
I- La météorologie
II- L’énergie
III- Postes, télécommunication, communication
Chapitre II : Intensification du programme de développement rural
A- Développement de la production agricole
I- Amélioration des performances et compétence dans le secteur agricole
II-Rénovation du secteur Agricole
B- Faciliter l’accès aux services de bases dans le monde rural
I- Sur le plan financement
II- Programme d’amélioration de l’éducation rurale
III- Amélioration de la situation sanitaire des ménages ruraux
Chapitre III : Perspective de réforme
A- Sur le plan gouvernance et amélioration du cadre institutionnel
B- Réforme au niveau des politiques agricoles
I- Réforme au niveau du système d’information
II- Réforme au niveau du commerce
CONCLUSION
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