Solidité de l’expertise, prudence de l’innovation

Une définition de la « communauté »

     Les récits mettent à jour la naissance puis la structuration progressive d’une communauté d’experts, scientifiques et techniques, sur la gestion de l’eau en ville. Le vocable de « communauté » nous parait le mieux à même de caractériser ce groupe social. Il existe, en sociologie, une multitude d’acceptions du terme « communauté », qui est un terme central dans l’outillage conceptuel de la discipline (au même titre que « groupe », « pratique », « fait social », etc.). Les représentations véhiculées derrière le mot communauté ont beaucoup évolué au fil du temps, et dépendent étroitement des objets étudiés. Les communities américaines, souvent analysées par les sociologues qui étudient la ségrégation urbaine (elles sont alors fortement définies par leur ancrage territorial, leur appartenance à un espace), se distinguent fortement des communautés d’immigrants appréhendées par d’autres chercheurs, et de la conceptualisation, par extension, du communautarisme. La communauté est souvent caractérisée dans ces travaux par l’existence entre ses membres d’un lien de type « organique » et d’une solidarité de type « traditionnelle », familiale ou religieuse. De même, les communautés virtuelles analysées aujourd’hui par les sciences de l’information et de la communication renvoient plutôt à une sociabilité élective et construite (et non héritée) fondée sur de liens qui transcendent les espaces géographiques. Nous avons pour notre part retenu une approche apte à saisir aussi bien la nature des relations sociales qui unissent le groupe d’acteurs que nous étudions que les dynamiques qui soudent cette entité. Pour qualifier ce réseau, qui inclut certains individus et en exclut d’autres, nous nous sommes inspirée des analyses qui qualifient les communautés de politiques publiques. D’une part, le groupe d’acteurs que nous observons participe de près, pour les ingénieurs et techniciens des collectivités, ou de (plus) loin, pour les scientifiques, à l’action publique. D’autre part, cette approche a l’intérêt d’étudier la structuration des groupes d’experts (à profils variés) et d’insister autant sur la mise en relation des individus que des connaissances. La science politique a beaucoup étudié les réseaux d’acteurs, et la notion de « communauté » désigne les plus intégrés d’entre eux. D. Marsh et R. Rhodes (1995) ont travaillé sur ces différentes formes de structuration. D’une façon générale, selon eux, le réseau désigne un groupe plus hétérogène, aux participants nombreux et plus ou moins intégrés, connaissant des conflits forts et des consensus fragiles. La fréquence et l’intensité des interactions entre acteurs sont variables et souvent limités dans le temps, la répartition des ressources est elle aussi variable et souvent inégalitaire, ce qui conduit à des jeux à somme nulle (avec, au sein du réseau, des gagnants et des perdants). La « communauté de politique publique » désigne un réseau restreint, qui concerne quelques catégories d’acteurs seulement (et non pas l’ensemble des personnes liées de près ou de loin à une politique publique) comme l’administration, les professionnels du secteur, etc. Il existe une forte cohésion interne au sein du groupe (il n’y a pas de hiérarchie entre acteurs), les interactions sont fortes et fréquentes, relativement pérennes dans le temps. Il existe un consensus général sur les orientations de la politique publique et les modes d’actions, la répartition des ressources est égalitaire, ce qui permet des jeux à sommes positives (c’est-à-dire des accords win-win). Lorsque l’interdépendance dans ces réseaux d’experts est très développée, on parle de « communauté épistémique », à laquelle le politiste P. Haas attribue quatre caractéristiques :
– « une série de croyances normatives partagées, entraînant la même logique d’action basée sur des valeurs communes à chacun des membres du réseau ;
– des croyances causales partagées, découlant de leur analyse des pratiques au centre des problèmes de leur domaine d’activité (…) ;
– des notions validantes partagées – c’est-à-dire des critères définis entre eux pour évaluer et soupeser le savoir expert dans leur domaine ;
– un mode opératoire commun, c’est-à-dire des pratiques communes. » (Haas, 1992).
P. Hassenteufel reformule l’interdépendance et la force des liens qui s’exprime dans ces communautés épistémiques : « dans ce cas, les acteurs du réseau parlent le même langage, se comprennent mutuellement et connaissent la logique d’action de chacun parce qu’ils partagent un même système de représentation. La stabilité de l’interaction est mieux assurée et les stratégies coopératives dominent, ce qui permet un jeu à somme positive. L’intensité de l’interaction favorise une socialisation partagée qui renforce la communauté de valeurs. » (Hassenteufel, 2008). Le raisonnement qui suit tend à montrer qu’à travers les collaborations entre chercheurs et praticiens en hydrologie urbaine, ce type de communauté se construit dans le temps. Il retrace la montée en puissance d’un groupe d’experts qui partagent un certain nombre de valeurs communes et ont créé des interdépendances fortes.

Des collectivités pionnières qui font face à la crise

    Toujours à la même époque (années 1970), certaines collectivités se lancent dans un mouvement d’innovations « tous azimuts » pour répondre aux crises que nous avons déjà évoquées (les inondations et la recherche d’un système d’assainissement compatible avec le rythme et les formes de l’urbanisation). Les départements parisiens de la petite couronne et les « villes nouvelles» sont emblématiques de ces collectivités. Elles vont participer, elles aussi, à la structuration d’une expertise dans le domaine de l’hydrologie urbaine, en nouant des collaborations avec des chercheurs, en travaillant étroitement avec des bureaux d’études et en recrutant dans leurs services des professionnels avec des compétences nouvelles. Le cas de la Seine-Saint-Denis, qui fait partie des terrains d’étude, sera détaillé dans la seconde partie de cette thèse. Cependant, il est nécessaire de dire dès à présent quelques mots de ce département pionnier de l’innovation, qui a joué un rôle important dans l’histoire du changement en hydrologie urbaine. Pour des raisons historiques, et bien que l’assainissement soit en France une compétence des communes, les départements d’Île-de-France ont, par exception, compétence en matière d’assainissement : « Historiquement, les services d’assainissement départementaux ont développé une action publique relative à la gestion des inondations, et ils ont fait de la gestion du risque d’inondation une de leur priorité d’action (schéma d’assainissement du 93, 2003 ; schéma d’assainissement du 94, 2008). En outre, en décidant du dimensionnement des réseaux, les ingénieurs de l’assainissement proposent, et décident de fait, du niveau de protection mis en place sur les territoires.» (Rioust, 2012). La Seine-Saint-Denis a connu dès la fin des années 1960 d’importants problèmes d’inondations. En outre, la situation particulière du département (une combinaison de facteurs tant géographiques, hydrographiques que politiques) a incité les services, là-bas plus qu’ailleurs, à se saisir du problème de la gestion des eaux pluviales. « Pourquoi (…) a-t-on été obligé d’innover… ? C’est qu’on a urbanisé ce département très plat, marécageux au départ, le système hydrographique au premier siècle était maillé, il y avait de grosses difficultés d’écoulement, et on a urbanisé ce département dans les années 50 et 60 en faisant complètement l’impasse sur l’assainissement ou avec un optimisme : on pourra toujours construire des tuyaux et des tuyaux… Ça fait partie des ratés de l’aménagement en région parisienne. Donc il fallait trouver des solutions alternatives à l’écoulement par les tuyaux. » (Ancien ingénieur à la DEA – CG 93) « Les élus ont voté des choses particulières, ils ont dit : on veut un programme pour supprimer les inondations. Ils ont demandé au préfet de faire des propositions. (…) Ils ont demandé : proposez- nous des idées nouvelles, ils n’ont peut-être pas employé le mot innovation, mais plutôt : même si ce sont des idées nouvelles, proposez-nous des choses, quoi… Pour nous sortir de là. » (Ancienne directrice-adjointe de la DEA – CG 93) Nous reviendrons sur les dimensions techniques et organisationnelles de l’innovation en Seine-Saint-Denis dans la partie qui y est consacrée. L’aspect qui nous intéresse ici est la dynamique de changement qui anime le service eau et assainissement dans les années 1980. Elle conduit à la mise en réseaux de professionnels et à l’émergence d’un savoir-faire partagé. « Il s’est structuré un service un peu moderne sur les questions d’eau et assainissement, avec une équipe très motrice d’innovation à la tête. (…) Ils ont embauché deux ingénieurs contractuels : Jean-Claude Deutsch [chimiste] et Francis Calvez [hydraulicien]. A charge pour eux d’apporter dans un monde très équipement, routier, avec de gros tuyaux, une « culture plus moderne » et orientée vers la gestion des eaux. (…) Dans ces années-là il y avait ces références aux Etats-Unis (…) et sans doute des liens avec les universités ou écoles d’ingénieurs sur ces choses là, balbutiantes. Notamment à Montpellier où Desbordes écrivait sa thèse, en 73-74, (…) mais aussi avec de grands bureaux d’études branchés sur ces questions : SOGREAH et Coyne et Bellier. » (Ancien ingénieur à la DEA – CG 93) La Seine-Saint-Denis fédère un ensemble d’acteurs amenés à travailler ensemble sur les problèmes hydrologiques et à favoriser un changement tant « culturel » (dans la façon d’envisager l’assainissement des eaux pluviales) que technologique. Le département peut être considéré comme une sorte de territoire expérimental qui concentre à l’époque l’ensemble des essais et des initiatives.

L’impulsion du Service Technique de l’Urbanisme (STU)

   La structuration d’une communauté d’experts autour des problématiques de l’hydrologie urbaine doit beaucoup à une initiative lancée par le STU et pilotée par Jean-Claude Deutsch (chimiste de formation, qui rejoindra ensuite la Seine-Saint-Denis avant de faire une carrière de chercheur en hydrologie urbaine au CERGRENE, le laboratoire de l’École des Ponts et Chaussées). Le STU, un organe du Ministère de l’Équipement qui comprenait dans ses missions le lancement de projets de recherche, a bâti à compter de 1981 un programme intitulé « Eau dans la Ville », dirigé par le Plan Urbain. « Moi, avec le secrétaire général au Plan Urbain, j’ai dit on a des choses à faire sur l’eau dans la ville. Au départ ils étaient un peu réservés, etc., j’ai poussé à la roue en faisant l’appel à projet, et comme il n’y avait rien d’autre qui venait de la part des autres thématiques, je suis passé en premier, quoi ! « J’ai des thèmes à vous proposer, j’ai un comité scientifique que je peux vous monter… Il y a des collectivités locales qui sont prêtes à répondre… » Il fallait qu’ils fassent quelque chose ! » (J-C Deutsch) Le programme est pluridisciplinaire et les travaux des hydrologues urbains voisinent ceux des urbanistes et des architectes, créant d’ores et déjà une approche particulière de « l’eau dans la ville » incluant l’aménagement. « Il faut expliquer qu’en fait ça a été un peu un rapt cette affaire-là. Il fallait bien que dans l’appel à projet il y ait de l’urbanisme, parce que c’était quand même le plan urbain ! C’était « l’eau dans la ville », je pense que j’en avais discuté avec le secrétaire général du plan urbain de l’époque (…) et on a dû dire il faut mettre de l’urbanisme dedans. (…) Dans les comités scientifiques du projet on a essayé de faire le lien. (…) Ça a été une opportunité : on avait vu depuis le début que les nouvelles techniques dépendaient des aménagements qui devaient être fait, et les maîtres d’œuvre c’étaient les architectes et les paysagistes. » (J-C Deutsch) Le programme avait quatre ambitions :
– le développement d’un certain nombre de pistes de réflexion sur les rapports entre eau et centres urbains (la gestion quantitative et qualitative des eaux de ruissellement, la prévention des inondations et de la pollution du milieu, etc.) ;
– la mise en commun d’un (jeune) réseau de chercheurs sur ces questions scientifiques, travaillant jusque-là de façon ponctuelle et isolée sur ces problèmes nouveaux ;
– le développement d’une vision pluridisciplinaire capable d’approcher l’ensemble des enjeux afférents au couple « eau et ville » (aussi bien les problèmes de qualité des eaux saisis par les chimistes, que ceux d’aménagement de la ville appréhendés par les urbanistes, en passant par la question du coût des dispositifs de gestion investiguée par les économistes) ;
– le « recrutement » de plusieurs collectivités partenaires motivées pour s’associer à la réflexion scientifique et aux expérimentations en lien menées sur les territoires. Il faut noter, à ce sujet, que la décennie 1980 est le moment où l’État sera le plus volontariste en matière de gestion des eaux pluviales : par la suite, l’impulsion (qu’il s’agisse de réflexions scientifiques ou opérationnelles) sera essentiellement le fait des collectivités territoriales.

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Table des matières

Introduction
PREMIÈRE PARTIE : Une sociologie de l’expertise construite par les observatoires
Chapitre 1 – La constitution d’une communauté scientifique et technique de l’Hydrologie urbaine
1. Un contexte favorable au changement
1.1 A l’étranger, un foisonnement d’études sur un sujet nouveau
1.2 L’État poussé à réagir
1.3 Des collectivités pionnières qui font face à la crise
1.4 Les débuts de la recherche
2. En France : l’émergence d’une communauté d’opérationnels et de chercheurs qui connaît différentes formes d’institutionnalisation
2.1 L’impulsion du Service Technique de l’Urbanisme (STU)
2.2 L’association Eurydice 92
2.3 La dernière étape de l’institutionnalisation : les observatoires et le réseau HURRBIS
3. Différentes formes institutionnelles mais une même communauté
3.1 Militantisme et esprit collectif
3.2 Le refus d’une doctrine
3.3 Le principe de cooptation : l’esprit happy few
3.4 L’informalité, une règle formelle
3.5 Des acteurs multi-positionnés qui font cause commune
3.6 L’importance des marginaux-sécants
Chapitre 2 – Les observatoires d’hydrologie urbaine OTHU, OPUR et ONEVU : un horizon commun, des trajectoires différenciées
1. L’observatoire est une forme
1.1 Situer « l’Observatoire d’Hydrologie Urbaine » parmi les observatoires
1.2 De la variété des expériences à la définition d’un archétype
1.3 La forme observatoire en hydrologie urbaine : essai de définition
1.4 Des trajectoires qui font écho à des modes d’institutionnalisation
2. La trajectoire parisienne
2.1 Des collaborations préexistantes sur le territoire
2.2 OPUR, un programme de recherche transformé en observatoire
2.3 OPUR 1 et OPUR 2 : une forte continuité
2.4 OPUR 3 : formalisation et ouverture
2.5 OPUR 4 : un colosse aux pieds d’argile ?
3. La trajectoire lyonnaise
3.1 Un projet commun précoce
3.2 L’OTHU, ou le modèle de la formalisation
3.3 La formalisation n’empêche pas les évolutions
3.4 La fin de « l’âge d’or » ?
4. La trajectoire nantaise
4.1 Des logiques qui se croisent
4.2 Des collaborations multiformes et discontinues
4.3 Les débuts de la recherche-action
4.4 La naissance de l’ONEVU
5. Vers « une trajectoire » de l’observatoire ?
5.1 Une trajectoire faite de passages obligés
5.2 L’effet socialisateur du réseau inter-observatoires
Chapitre 3 – Caractériser l’expertise produite dans les observatoires
1. Une vision de la connaissance héritée d’une conception « positiviste »
1.1 La prédominance du modèle standard positiviste
1.2 Le « gain d’indiscutabilité » lié à la production de données chiffrées
2. L’hydrologie urbaine construite sur une double légitimité
2.1 Les usages sociaux de la science
2.2 L’argumentaire pasteurien revisité par Bruno Latour
3. Fonder la « nécessité » du partenariat
3.1 L’existence non de deux groupes mais d’un seul
3.2 Une fabrication a minima de la demande sociale
3.3 L’hydrologie urbaine scientifique a besoin des gestionnaires
3.4 Une stratégie « gagnant-gagnant » entérinée par les villes
Chapitre 4 – Une expertise qui se construit à distance du politique
1. Grandir à l’ombre du politique
1.1 Se refuser à transgresser les espaces d’activités
1.2 Elus et Société civile hors des observatoires
1.3 Des chercheurs moins politisés ?
1.4 Une construction « technique » du problème
2. Lyon : Politiser non le problème, mais la solution
2.1 Des élus loin des observatoires et de leurs questions
2.2 Valoriser le partenariat
3. L’exception nantaise : une construction « politique » à défaut d’une construction technique
3.1 L’impulsion politique
3.2 Le répertoire d’action des chercheurs : stratégies d’ouverture et recherche d’alliés
4. Paris : risquer la politisation ?
4.1 HURRBIS : chronique d’une mort annoncée ?
4.2 L’association ARCEAU-IdF : « ouvrir » le club
Conclusion de la première partie : de l’expertise aux processus de changement
DEUXIÈME PARTIE Modèles d’innovation et influence de l’expertise
Chapitre 5 – L’innovation, approche théorique et exemples de pratiques 
1. « L’innovation » pour saisir le changement
1.1 Un mot facilement manié par les acteurs
1.2 Derrière les discours, un énoncé à plusieurs facettes
1.3 Le rapport fondamental à la « norme »
1.4 Une notion au carrefour des mondes scientifiques et opérationnels, publics et privés
2. « L’innovation ordinaire » de Norbert Alter
2.1 Les approches économiques limitées pour appréhender l’innovation « de service public »
2.2 Le changement est permanent
2.3 L’innovation est un phénomène social et collectif
2.4 L’innovation est l’institutionnalisation d’une pratique déviante
3. Innover dans la gestion des eaux pluviales : nature et objets du changement
3.1 Des changements de normes culturelles
3.2 Des résultats de type technique
3.3 Des transformations de type organisationnel
Chapitre 6 – Les observatoires, une innovation institutionnelle qui encourage un modèle de changement précautionneux
1. Devenir « apprentis-chercheurs »
1.1 De nouvelles règles du jeu
1.2 La naissance d’un forum d’expertise : des valeurs partagées
1.3 Des changements dans les logiques de gestion : un déplacement cognitif
2. Un processus d’innovation précautionneux : maîtriser les incertitudes
2.1 Se réassurer en interne sur les choix faits
2.2 Chercher une caution scientifique pour se défendre à l’extérieur
2.3 Stabiliser un processus de changement complexe
2.4 Anticiper les nouvelles problématiques
3. Des politiques portées par une élite scientifico-technique
3.1 Les collaborations vues comme une pratique sociale
3.2 La promotion d’une politique d’excellence valorisée à l’international
Chapitre 7 – Les collectivités de Rennes Métropole et du Douaisis : un modèle d’innovation plus radical
1. Caractériser la radicalité des collectivités sans observatoires
1.1 Des politiques jusqu’au-boutistes ?
1.2 Une politique multi-échelles et multi-acteurs
1.3 Une prise de risque soutenue par le politique
2. La mise à distance d’une certaine forme de technicisme
2.1 Une relation à la recherche plus ponctuelle
2.2 Une approche « fonctionnelle et pragmatique »
2.3 Le bon sens et ce qu’il produit : capacités d’actions et identité des innovateurs
2.4 Une identité liée à la présence d’« innovateurs techniciens »
3. Une innovation de type politico-organisationnel qui fabrique de la référence locale
3.1 Un processus plus fortement territorialisé
3.2 Des solutions « maisons » bricolées
3.3 Un changement qui prend appui sur des leviers organisationnels
Chapitre 8 – Synthèse : modèles d’innovation et action publique
1. Science et action publique : deux attitudes à l’égard de la connaissance scientifique et ce qu’elle promet
1.1 La loyauté des pionniers
1.2 L’émancipation des outsiders
1.3 Faire face à la complexité
2. Risque et action publique : deux façons d’apprivoiser l’« agir dans un monde incertain »
2.1 Les observatoires comme « instruments d’action publique » pour gérer les controverses scientifiques et techniques
2.2 Accepter le risque : le credo des collectivités « sans observatoire »
2.3 Agir dans la « modernité réflexive »
3. Deux figures d’innovateur et leurs conceptions « préférées » du changement dans les politiques publiques
3.1 Transformer le cadre de la politique pluviale : les observatoires, viviers de « médiateurs »
3.2 La montée en puissance d’une figure concurrentielle de l’innovateur
Chapitre 9 – Solidité et influence du réseau scientifique et technique : les traces de l’expertise dans les pratiques territoriales
1. Construire en problème la pollution des eaux pluviales : puissance et limites d’un acteur-réseau
1.1 La sociologie de la traduction : un constructivisme radical
1.2 Problématiser, intéresser, mobiliser et enrôler
1.3 « L’eau pluviale est polluée » : un énoncé construit et popularisé
1.4 L’acteur-réseau fragilisé par des dissidents
2. La place de la qualité dans les politiques locales
2.1 Construire des « profils » de politiques publiques
2.2 Le profil « hydraulique »
2.3 Le profil « environnemental »
2.4 Le profil « aménageur »
2.5 Synthèse et ouverture : discuter de la territorialisation des politiques
Conclusion
ANNEXES

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