Au cours de ces dernières décennies, le poids des pathologies bucco-dentaires et les besoins des populations ont rapidement évolué. Or, les systèmes de soins bucco-dentaires doivent s’adapter à ce processus de transition. Afin de relever efficacement ce défi, les administrateurs et décideurs en matière de santé publique ont besoin d’outils, de ressources et d’informations pour évaluer et surveiller les besoins de santé, choisir des stratégies d’intervention, concevoir des politiques adaptées aux circonstances, améliorer la performance des systèmes de soins bucco-dentaires.
Une approche interdisciplinaire et intersectorielle de la promotion de la santé bucco-dentaire, permet de réorienter ces services vers les soins primaires et de les aider à réduire plus efficacement le poids des pathologies buccodentaires.
Les objectifs fixés par l’OMS / FDI (Fédération dentaire internationale) pour l’année 2000, recommandaient vivement aux Etats membres de mettre en place des systèmes d’information de santé bucco-dentaire, cette mission restant un défi pour la plupart des pays du monde. Ces derniers doivent développer des systèmes d’information complets sur la santé bucco-dentaire incluant des informations complémentaires aux indicateurs épidémiologiques. Les membres du programme de santé bucco-dentaire du siège de l’OMS et de ses bureaux régionaux ont récemment évalués les réalisations accomplies par rapport aux objectifs fixés par l’OMS / FDI en matière de santé bucco-dentaire pour l’an 2000. L’élaboration de nouveaux objectifs a été initiée et élargie pour couvrir des indicateurs fondamentaux liés à la santé bucco-dentaire et des soins aux populations.
Dans ce contexte, à l’image des pays européens, à travers EGOHID, les pays Africains avaient tenu un atelier sur la standardisation de l’information bucco-dentaire dans la région Africaine où des indicateurs ont été proposés pour le continent [55].
L’insuffisance des services dentaires ou leur éloignement, le manque de chirurgiens dentistes, le manque de matériel, les soins curatifs tardifs, rares et couteux, tous ces facteurs conjugués, font que les soins de santé bucco-dentaires restent encore inaccessibles aux populations. La Mauritanie, à l’image des autres pays Africains, a élaboré des indicateurs essentiels afin d’atteindre les objectifs fixés à savoir, des systèmes de santé plus performants et des services de santé bucco-dentaire en réel adéquation avec les besoins de tous les groupes de la population. Une sélection d’indicateurs a été proposée et orientée sur la mesure de la connaissance et de l’attitude de la population face à la santé bucco-dentaire.
GENERALITES SUR LA MAURITANIE
Données géographiques
La République Islamique de Mauritanie est située en Afrique de l’ouest entre le 15è et le 27è degrés de latitude nord et les 5è et 17è degrés de longitude ouest, avec une superficie de 1 030 000 km2. La Mauritanie est limitée au nordouest par le Sahara Occidental, au nord-est par l’Algérie, au Sud-est par le Mali, et par le Sénégal au sud-ouest. À l’ouest, le pays est limité par l’Océan Atlantique et ses côtes s’étendent sur près de 600 km. Au centre et au nord du pays, le relief est constitué par les massifs montagneux de l’Assaba, du Tagant et de l’Adrar qui culminent à 400 et 500 mètres. Les parties les plus hautes sont, en général, constituées de roches dures qui forment des falaises abruptes.
À l’exception de la plaine alluviale du Sénégal, appelée Chemama, large de 10 à 25 kilomètres, le reste du pays est constitué en grande partie d’alignements dunaires tels ceux de la grande région de sable qui s’étend à l’Est du Tagant et de l’Adrar. Par ailleurs, la Mauritanie ne possède qu’un seul cours d’eau permanent, le fleuve Sénégal, qui constitue une limite naturelle avec le Sénégal. Du point de vue climatique, la Mauritanie est caractérisée par un climat généralement chaud et sec, saharien au nord et sahélien au sud. Il est doux en bordure de l’Océan Atlantique et connaît quatre mois de saison de pluies (de juin à septembre) [68].
Données démographiques
En 2007, la population mauritanienne s’élevait à 3 270 065 habitant .aujourd’hui elle est estimée à 3 359 185 habitants (dont 1 678 324 hommes et 1 662 303 femmes) avec un taux de croissance de 2,4% et une densité de 3,2 habitants/Km2 avec des disparités, selon les régions. Sur cette population, plus de 61% ont moins de 25 ans et le groupe mère-enfant représente 66% en 2011[65]. Le pays est peuplé de Noirs (peulhs5%, soninkés3% et wolofs7%) et de Maures ou beïdanes 81% traditionnellement nomades mais en partie sédentarisés du fait de l’industrialisation et de la désertification qui ont accentué l’exode rural. Les rapports communautaires s’expriment surtout à travers les clivages culturels et sociaux car les métissages ont été constants à travers l’histoire.
Les descendants des anciens captifs noirs, intégrés aux systèmes culturels arabo-berbères, sont considérés comme des maures. Les agriculteurs et les pasteurs noirs africains (Toucouleurs, Wolofs peulhs et soninkés) sont pour la plupart sédentarisés et vivent dans la région du fleuve Sénégal. Les oasis sont cultivés par les anciens tributaires (harratines). L’islam, religion officielle est pratiqué par toute la population. L’arabe est la langue officielle. Le hassanya, le Pular, le Wolof, et le soninké sont reconnus comme langues nationales. La population sédentaire est estimée à 95,2% alors que celle des nomades ne représente plus que 4,8%. Moins de la moitié (46%) de cette population vie en milieu rural. La densité de population est de 2.4 habitants au Km². La capitale nationale Nouakchott abrite à elle seule une population estimé à 813200 habitants en 2007 soit 26,4% de la population totale et connaît un taux de croissance de 3,75% par an. La population est jeune, avec 44% de moins de 15 ans (dont 31,7% de 0-8 ans) et seulement 6% de plus de 60 ans. La sex-ratio est de 116 femmes pour 100 hommes .
Découpage administratif
Le pays est divisé, en 13 Wilayas, 54 Moughataas et 216 Communes respectivement dirigés par des Walis, des Hakems et des Maires [10].la capitale mauritanienne (Nouakchott) fut créée en 1957 en prévision de l’indépendance du pays à partir d’un simple poste militaire à la jonction du pays nord nomade et de la région sédentarisée du fleuve .Elle n’a cessée d’attirer les populations de l’intérieur.
Certaines villes sont apparues avec l’industrialisation, comme Zouerate (mine de fer),Akjoujt (cuivre) et surtout Nouadhibou centre de pêche et port exportateur du minerai de fer acheminé par le train depuis F’derick. Les autres grandes villes sont dans la région agricole longeant le Sénégal et Rosso terminus au bord du fleuve de la route menant au Sénégal. La moitié de la population mauritanienne vit aujourd’hui dans les villes mais a gardé le contact avec les villages et le nomadisme.
Données économiques
La Mauritanie a longtemps vécu de ses ressources en minerai de fer et en produits de la pêche. Le facteur pétrolier a permis le décollage économique du pays à partir du milieu des années 2000, mais la production s’est essoufflée depuis 2010. D’autres secteurs, en particulier la production d’or, devraient prendre le relais comme moteur de la croissance pour les dix prochaines années. Les permis d’exploration dans le secteur minier et celui des hydrocarbures continuent à se multiplier et à se diversifier.
La baisse de la demande extérieure, couplée à une crise politique nationale, a eu un impact négatif sur l’économie du pays et l’a rendu plus vulnérable aux chocs économiques extérieurs. Ainsi, la crise économique mondiale a touché de plein fouet les exportations minières de la Mauritanie ainsi que son secteur touristique. Néanmoins, la croissance réelle du PIB aurait été de 4,8% en 2011 et de 5,3% en 2012. L’activité a été portée par les bonnes performances du secteur du BTP et de l’industrie manufacturière. Les activités minières (plus de 20% du PIB) ont profité de la bonne tenue des cours mondiaux et de la demande chinois soutenue. La modernisation du pays, le soutien à l’éducation et la diversification industrielle seront nécessaires si le gouvernement veut limiter la dépendance de l’économie mauritanienne vis-à-vis des fluctuations du prix du baril. L’aide internationale, dont le pays est largement tributaire, a repris depuis 2011 pour se monter à 2,3 milliards EURO et aura eu un effet positif sur la croissance en 2012. Les revenus agricoles, qui avaient baissé en 2012 suite à une importante sécheresse, devraient rebondir en 2013, grâce à l’amélioration des conditions climatiques dans ce pays qui reste l’un des plus pauvre du monde. La Mauritanie, qui a affichée des résultats encourageants sur l’année 2012, mise sur une croissance de plus de 5% en 2013, en comptant notamment sur un cour élevé des produits miniers (fer et cuivre) et sur la reprise économique de ses principaux clients et partenaires commerciaux. La Mauritanie est une économie de marché depuis une quinzaine d’années seulement. Elle connaît actuellement de profondes transformations.
Le secteur primaire représente 16,3% du PIB mais emploie plus de 35% de la population active (35,5% en 2012). Le pays est doté de mines de fer et ses côtes maritimes comptent parmi les plus poissonneuses du monde. La Mauritanie produit du mil, du sorgho, des dattes et du riz, mais sa production est dominée par le minerai de fer et la pêche industrielle. L’élevage, secteur traditionnel de l’économie mauritanienne pratiqué par les nomades, représente également un domaine d’activité important. Le pays dispose de ressources minières et pétrolières considérables, qui constituent un marché émergent en plein développement.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: CONSIDERATIONS GENERALES
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
I-GENERALITES SUR LA MAURITANIE
I-1-Données géographiques
I-2-Données démographiques
I.3 Découpage administratif
I.4-Données économiques
II : LE SYSTEME DE SANTE DE LA MAURITANIE
II.1. L’organisation du système de sante
II.2 Les ressources humaines
II.3 Situation actuelle de la santé bucco-dentaire en Mauritanie
III PRINCIPALES DONNÉES SUR LA WILLAYA DE TIRIS ZEMMOUR
III.1 : Données géographiques
III.2 Caractéristiques socio-économiques
III.3 Caractéristiques humaines
III.4 Situation sanitaire de la région de Tiris-Zemmour
III.5 Situation sanitaire odontologique
CHAPITRE II :LES MALADIES ET SOINS BUCCO-DENTAIRES
I: Les maladies bucco-dentaires
I.1La carie dentaire
I.2 Les maladies parodontales
I.3Autres types d’affections
II : Les soins bucco-dentaires : préventifs et curatifs
II.1 Les soins Préventifs
II.2 Soins curatifs
CHAPITRE III :QUALITE DES SOINS
III.1 Définitions
III.2. Comment mesurer la qualité ?
III.3 Dimensions principales de la qualité des soins
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE AUPRES DE PATIENTS FREQUENTANT LES STRUCTURES DENTAIRES DANS LE WILAYA DE TIRIS ZEMMOUR
I. JUSTIFICATION
II. OBJECTIFS DU TRAVAIL
II.1 Objectif général
II.2 Objectifs spécifiques
III. METHODOLOGIE
III.1 Type d’étude
III.2 Durée de l’étude
III.3 Echantillonnage
III.4 Critères de sélection
III.5 Procédure de collecte de variables
III-6 Plan d’analyse des données
IV. RESULTATS
IV.1 Résultats descriptifs
IV.2 Résultats analytiques
V. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
V.1 Discussions
V.2 Recommandations
Conclusion
Bibliographie
ANNEXES