SOCRATE COMME PHILOS. DE L’INDIVIDUALITE ET DE LA SUBJECTIVITE

DES PHILOSOPHIES CENTREES SUR LE PROBLEME DE LA NATURE

                  L’histoire de la philosophie occidentale indique que ces dans les grandes villes ioniennes, dans l’école de Milet que l’aurore de l’explication philosophique s’est manifestée. Cette école était la première qui tentait de répondre à la question : D’où vient le monde ? Comment se manifeste-t-il ? L’école de Milet était donc la première à faire la réflexion sur l’origine et le fondement de l’univers. Les philosophes de cette école avaient pour objectif principal la détermination d’un élément dans le monde visible, restant immuable, pouvant être considéré comme source de tous les êtres. Et c’est à partir de cet élément qu’ils constituaient leurs explications sur la genèse du monde. Les premiers philosophes grecs se sont étonnés du changement qui emporte les choses, les faisant naître et périr. Ils ont cherché la substance fondamentale qui reste permanente à travers tout le devenir. Cette substance, l’école de Milet pensait la trouver dans la matière même dont les choses sont faites. C’est donc à Milet, par l’intermédiaire et la curiosité de trois philosophes, à savoir Thalès, Anaximandre et Anaximène, que les premières théories philosophiques ont été émises. Thalès pensait que l’eau était à l’origine de toute chose. Tout vient de la condensation et de la raréfaction de l’eau ; comme les vapeurs chaudes naissent de l’humidité et la glace naît de la coagulation de l’eau. Ensuite il constate que par l’humidité, la glace peut redevenir eau. Ainsi, Thalès, en réfléchissant sur ce changement, annonce l’idée de l’éternel retour dans le cycle de la métamorphose. Ce premier philosophe remarque également que l’eau passe sous terre et dans le ciel. A cela, il ajoute que les astres flottent sur l’eau d’en-haut, tandis que la terre sur celle d’en-bas. Pour prouver la permanence de l’eau d’en-haut et celle d’en-dessous de la terre, il explique que l’eau qui habite sur le ciel produit la rosée et la pluie diluvienne, tandis que celle souterraine provoque la source. A la suite de Thalès, arrivait un autre physicien, Anaximandre. Il naquit vers 610 av. JC et mourut en 547 av. JC. Voici ce qu’en pense Jean Brun : « Il aurait été le premier à écrire un ouvrage, De la nature, en 547 av. JC, peu de temps avant sa mort. Ce livre était à la bibliothèque du Lycée. Aristote et Théophraste l’avaient donc lu.» Dans sa théorie de la nature, Anaximandre constate que le principe originel des choses n’existe vraiment pas, mais il y a une chose particulière. Sa théorie aboutit à ce qu’on appelle l’« apeiron » ou l’illimité. C’est sur cet apeiron que ce philosophe rattache la source de l’univers. Pour lui, l’apeiron est quelque chose d’indéterminée, il est infini en grandeur et en durée ; il n’a pas de limites, n’ayant ni commencement ni fin. De l’apeiron, tout vient et tout y retourne. Anaximandre, en observant plus loin sur l’apeiron, admet l’existence simultanée de plusieurs êtres qui naissent et périssent au sein de l’infini éternel et sans vieillesse. On accorde également à Anaximandre le titre de pionnier de la théorie évolutionniste. C’est lui qui, dans l’Antiquité, était le premier à trouver que par la transformation issue de l’indéfini, l’homme est né de l’évolution du poisson. Pour ce physicien, le poisson aurait quitté le milieu marin pour échouer sur une côte. Sous l’influence du soleil, la carapace se serait éclatée. Le poisson évolue peu à peu pour devenir homme. Il indique encore que le cas des animaux équivaut à cette situation de l’homme. Ayant cité ces deux philosophes ioniens, nous allons présenter le troisième qui n’est autre qu’Anaximène, né vers 550 av. JC et mort vers 480 av. JC. Disciple et compagnon d’Anaximandre, plus jeune que lui, on le considère comme son successeur à la tête de l’école de Milet. Son acmé serait située en 546 av. JC. Il aurait écrit un livre sur le traité de la nature en dialecte ionien. Dans sa philosophie de la nature, Anaximène prend l’air comme source du réel. Pour lui, tout vient de la dilatation et de la condensation de l’air. En se dilatant, l’air donne le chaud, le feu ; en se condensant, il donne le vent, le froid, l’eau, la glace, pour se transformer en pierre, en terre … Ensuite, concernant l’installation des êtres dans l’univers, il signale que l’air enveloppe le monde tout entier. Ainsi, indique-t-il, les astres flottent et s’installent sur l’air en haut, tandis que la terre y flotte en bas. Après ces trois premiers philosophes de l’école de Milet, toute trace de la physique ionienne semble disparaître avec la destruction de Milet et la soumission de l’Ionie aux Perses. Avec l’invasion perse des côtes de l’Asie Mineure, la pensée scientifique et philosophique vont se développer ailleurs : dans l’Italie du sud et en Sicile, où s’était fondée la nouvelle école philosophique. C’est à Crotone que Pythagore de Samos, émigré de Milet, va fonder une nouvelle école. Pythagore est un philosophe grec, né à Samos vers 570 av. JC. Jean Brun relate ainsi en ce qui le concerne :« Il serait allé écouter Anaximandre à Milet et Thalès aurait vu en lui un génie supérieur au sien.» De plus, Pythagore est réellement un génie et un savant : il  était à la fois philosophe, mathématicien et musicien. Jacques Chevalier lui accorde ce portrait : « Il était mathématicien, créateur de l’arithmétique et de l’acoustique, auteur d’importantes découvertes en astronomie, fondateur d’une communauté religieuse, théologien, thaumaturge et réformateur moral.» Pythagore dans son enseignement philosophique lui-même s’appelait philosophe. D’où la naissance du terme philosophie. Il est le premier à découvrir le sens de ce mot, en affirmant : « nul homme n’est sage, mais Dieu seul ». En cela, il veut exprimer que la vraie sagesse appartient à Dieu seul, l’homme n’est que l’ami de la sagesse, c’est-à-dire en quête de la sagesse, sans pour autant posséder la plénitude de la sagesse. De plus, Pythagore, en qualité de musicien, a trouvé que la hauteur du son dépend de la longueur d’une corde vibrante. Dans sa théorie de la nature, il pensait que les nombres sont les principes, la source et la racine de toutes choses. Il ajoute que les éléments des nombres sont les éléments de tout ce qui existe. On peut donc dire que ce sont les nombres qui permettent aux hommes de connaître le grand et le petit, le long et le court, l’épais et le fin… Ils permettent aussi aux hommes de diviser facilement les choses comme les objets pairs, impairs ; les choses en petit nombre partageant celles en grand nombre. Les pythagoriciens remarquent que les nombres possèdent une forme spéciale, une importance extraordinaire, car ils nous révèlent le secret de l’univers. C’est à travers les dix premiers nombres qu’ils ont trouvé l’affinité entre les choses de l’univers : Le nombre 1 marque le point, le Dieu, le principe premier. En tant que principe premier, il renferme en lui tous les nombres et s’élève au-dessus de tous les contraires ; il est le nombre des nombres, puisqu’on débute de l’addition de l’UN avec un autre nombre pour obtenir un nouveau, par exemple : 1 + 1 = 2, etc. Le nombre 2 indique le couple, la ligne, puisqu’une ligne est une suite de points. Ce nombre indique aussi l’opinion vacillante et mobile. Le nombre 3 signifie le triangle.4 indique le carré et c’est sur ce carré qu’il ajoute le sens de la justice, car les quatre côtés et les quatre angles d’un carré ont les mêmes mesures qui signifient la juste mesure sur l’application de la loi dans la société. 5 indique le mariage, car c’est dans ce nombre que se manifeste l’union du premier pair 2 avec le premier impair 3 issu de 1. 6 a pour sens l’hexagone. 7 portes le sens du temps critique qui marque la fin d’une période ; il marque le nombre des jours d’une semaine ; il signifie encore l’occasion puisque l’homme rentre dans une nouvelle semaine, etc. En un mot, Pythagore ne trouve pas la nature de changement et de transformation des nombres en quelque chose matérielle, mais c’est par le rôle du nombre dans la vie humaine qu’il considère le nombre comme principe de l’univers. Telle est l’explication de son disciple à travers l’importance des nombres et des mathématiques dans la vie humaine :« Rien n’est pensable ni connaissable sans le nombre.» De plus, Pythagore, mathématicien, a découvert dans l’étude géométrique le théorème qui porte son nom : « dans tout triangle rectangle, le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrées des deux autres côtés ». A la suite de l’école fondée par Pythagore à Crotone succéda aussi l’apparition de la théorie philosophique à Ephèse, une école philosophique créée par le nommé Héraclite, originaire d’Ephèse en Asie Mineure. Héraclite naquit vers 550 av. JC et mourut en 480 av. JC. Il avait écrit, vers 478 av. JC, son grand ouvrage, intitulé De l’Univers, sur l’univers ou la nature essentielle des choses. Dans sa philosophie de la nature, il était le premier, parmi les philosophes grecs de l’Antiquité, à affirmer que le feu est la source primordiale de l’Univers. Il considérait le feu comme une divinité possédant une nature éternelle. Il pensait au cas du soleil pour fortifier son argument :« Le soleil se renouvelle chaque jour. Il ne cesse d’être éternellement nouveau.» [Fgt 6] Le feu, en tant que premier être dans le monde, commande la formation, l’existence, le cycle métamorphose de tous les autres êtres. C’est pourquoi il insiste que :« Le feu pilote tout à travers tout, sans jamais laisser l’univers immobile. » [Fgt 103] Il renforce encore : « Le soleil, maître et gardien des révolutions périodiques, détermine et dirige, suscite et découvre les métamorphoses. » [Fgt 114] Mais Héraclite, à travers la transmutation d’un objet à un autre, trouve un autre symbole du feu comme guide. Il a remarqué l’influence de la foudre dans notre monde. Aussi, n’hésite-t-il pas d’affirmer que :« La foudre pilote l’univers. » [Fgt 75] Ce physiologue remarque sur l’action de la foudre comme un acte qui peut modifier les choses dans sa nature originelle à une autre nature. En constatant cette idée, il mentionne :« J’appelle foudre satiété et disette : satiété, c’est le monde créé selon sa loi ; disette, le feu qui le détruit. » [Fgt 75] Par conséquent, si la foudre prend comme synonyme le feu, on peut croire que :« Le feu progressant jugera et emportera tout. » [Fgt 76] Partant du feu, Héraclite formule sa théorie sur le fondement du cosmos, il indique au primat de cet argument que : « La mer est la première métamorphose du feu. Et de la mer, une moitié devient terre, l’autre nuée ardente. » [Fgt 34a] Mais pour lui, cela ne suffit pas. Le développement de l’être va plus loin. C’est pourquoi il y ajoute une autre preuve : « Par sa puissance, le feu obéissant à la loi cosmique et divine, transforme toutes choses, à travers l’air, en une substance humide qui est le germe de l’univers, et qu’il appelle la mer. D’elles, à nouveau, naissent la terre, le ciel et ce qu’ils contiennent. » [Fgt 34b] Héraclite sent l’existence de l’éternel retour sur le changement et la formation de chaque être géré par le feu. Sur ce, il explique : « Le tout est transmuté en feu, et le feu en toutes choses, comme les marchandises sont échangées contre de l’or, et l’or contre les marchandises. » [Fgt 104] De ce fait, ce physiologue remarque que le monde entier, dans son existence, subit le dressage du mouvement. Ou bien il marche en avant, ou bien il se déplace en arrière. Voici sa conviction : « Le feu vient à la vie par la mort de la terre, et l’air par celle du feu. L’eau vit par la mort de l’air, et la terre par celle de l’eau. Mort du feu : naissance de l’air : naissance de l’eau. La mort de la terre provoque la naissance de l’eau ; la mort de l’eau fait vivre l’air ; la mort de l’air fait vivre le feu et inversement. » [Fgt 88]. En outre, Héraclite introduit le terme logos, dans sa théorie philosophique. Littéralement, logos signifie discours, verbe, parole. Mais pour Héraclite, ce mot signifie pensée :« Pensée qui pilote toutes choses à travers tout. » [Fgt 16] Cela veut dire que le rôle appartenant au feu ne se diffère pas de celle du logos. D’où l’affirmation de Dumont :« L’essence du destin est le logos qui pénètre la substance du tout à la fois divisible et indivisible, engendré et inengendré, mortel et immortel.» D’autre part, Héraclite remarque à travers les objets en général comme porteur de nature toujours changeante. Il est persuadé que toutes choses sont gérées par l’écoulement perpétuel. Tout passe, dit-il, comme le courant d’eau d’un fleuve :« Ceux qui descendent dans les mêmes fleuves se baignent dans le courant d’une eau toujours nouvelle. » [Fgr 15] C’est ainsi qu’il affirme : « On ne peut pas toucher deux fois une substance périssable dans le même état, car elle se disperse et se réunit de nouveau par la promptitude et la rapidité de sa métamorphose : la matière sans commencer ni finir, en même temps naît et meurt, survient et disparaît. » [Fgt 105] C’est à travers ce mobilisme universel qu’Héraclite pense le mélange du contraire à chaque objet toujours en devenir :« C’est même chose que vie et mort, veille et sommeil, jeunesse et vieillesse : ce sont de mutuelles métamorphoses. » [Fgt 100] En tant que deux objets opposés existent simultanément dans un objet, ce physicien explique que les deux contraires qui composent un objet sont en querelle et ce combat détermine la nature de chaque objet :« Le combat est père et roi suprême de toutes choses. » [Fgt 60]. Et il ajoute encore :« Il faut savoir que l’univers est une lutte, la justice en conflit, et que tout le devenir est déterminé par la discorde. » [Fgt 92]. Toutefois, la lutte et la discorde n’empêche pas l’identité des contraires. Car, Héraclite affirme que les contraires ne font qu’un. Autrement dit, ce sont ces contraires qui font l’apparente unité des choses. Comme :« La route qui monte et descend est une et même. » [Fgt 64] En ce sens, Héraclite vise à ériger dans cette identité de contraire, ce qu’on nomme harmonie de contraire dans chaque être. Il précise que la véritable harmonie naît de l’identité ou de lutte de contraire coexistant dans un objet. Puisque tout est à la fois un et différent. Ce qui est fait de deux contraires est un, c’est l’identité. Et si l’un est divisé, c’est parce que les deux contraires sont en luttes. A côté de l’éclosion de la philosophie à Ephèse, grâce à Héraclite, il existe aussi l’apparition de la philosophie à Elée. C’est dans cette école que nous trouvons le fondateur Xénophane de Colophon (570 – 478 av. JC). Cette école d’Eléate est célèbre par la théorie de la philosophie de l’un. Mais la véritable application de cette théorie n’est exactement pas due à Xénophane mais à son disciple Parménide. Nous allons donc voir comment Parménide traite cette théorie philosophique. Parménide est né vers 515 av. JC et mort en 450 av. JC. Il était citoyen et législateur de la ville d’Elée, colonie ionienne, fondé en Italie méridionale, sur la mer Tyrrhénienne. Il connaissait la doctrine d’Héraclite dont il se moquait. Comme  certains physiologues, il avait écrit un poème concernant le traité de la nature. Jean Brun souligne : « Parménide était classé le premier, parmi tous les philosophes, à écrire une œuvre philosophique en vers. Sur ce livre, il ne nous reste que 155 vers.10 » Parménide débute son poème par une allégorie de la marche vers la connaissance : « Le poète se voit conduit sur un char par les filles du soleil, jusqu’au lieu où se séparent les routes de la nuit et du jour. La porte, dans cet endroit, est gardée par la justice. La justice est suppliée par ses guides d’ouvrir la porte en faisant entrer ce poète. Par conséquent, la porte s’ouvre ; il entre vers une large route et reçoit de la déesse les paroles de vérités.11 » La vérité que cette divinité lui offre présente deux voies : l’une est la voie de l’être ; l’autre, celle du non-être. Dans la première voie, Parménide accompagne la voie de la vérité symbolisée par la route traversée durant le jour ; et dans la seconde voie, il identifie avec la voie de la nuit, la voie du néant ainsi que la voie de l’opinion. C’est ainsi que la divinité qui parle au poète, récité par Parménide dans son poème, explique que : « Viens maintenant, je vais te dire − et toi, prête l’oreille à mes paroles et garde-les en toi-même − les deux seules voies de recherche que l’on puisse concevoir. La première, à savoir qu’il est, et qu’il est impossible pour lui de ne pas être, et la voie à laquelle il faut se fier car elle suit la vérité. La seconde, à savoir qu’il n’est pas et que le non-être est nécessaire, cette voie-là, je te le dis, est où ne se trouve rien à quoi l’on puisse de fier.12 » C’est à partir de ces doubles voies que Parménide formule sa célèbre citation :« L’être est et le non-être n’est pas.» Parménide désigne la nature de l’être comme inengendré, immobile, impérissable. Il n’a ni commencement ni fin ; il n’est sujet ni au changement, ni au devenir. Il est indivisible. Il ignore la dispersion et le rassemblement. Il est éternel. Cette éternité est déterminée par la nature de l’être qui ne nait ni ne meurt. Par contre, à travers le non-être, ce philosophe désigne sa nature comme l’équivalence du vide, du néant, de quelque chose qui n’existe pas vraiment, puisqu’il est au-delà de la conception de l’être qui est. A travers cette coupure entre la nature de l’être et du non-être, Parménide s’est persuadé que :« Hors de l’être, le non-être n’est pas. Une seule chose est, à savoir l’être, et qu’il n’existe rien d’autre que cet être.» Ce principe inventé par Parménide conduit à produire un autre chemin. C’est la correspondance entre la pensée et l’être. Pour ce physiologue, si l’être est, c’est parce qu’il est susceptible d’être pensé et exprimé en parole. Cela veut dire que ce à quoi l’homme peut réfléchir et dialoguer, c’est l’être seul. Ce qui est hors de cet être est impensable et non communicable. Jean Brun l’explique ainsi :« Comment connaître, voir, nommer ce qui n’est pas.15 » A travers cette limite à laquelle Parménide insiste, Jacques Chevalier précise :« La pensée a pour objet l’être, qu’on ne peut pas penser ce qui n’est pas.» Bref, les présocratiques sont des philosophes qui ont enseigné avant Socrate en Grèce. Leur théorie ne se soucie pas de l’homme mais tout simplement de l’univers. En plus, ils n’enseignaient pas la création exnihilo car, selon eux, le monde naît de la chose existante qui reste éternelle et immuable. Autrement dit, le monde est tiré d’une réalité immanente à l’univers. D’autre part, les théories philosophiques d’avant Socrate n’exprimaient pas la création du monde mais sa transformation. La plupart d’entre elles prenaient l’idée de l’éternel retour pour illustrer leurs explications. Cela veut dire qu’avec ces théories, le monde n’a ni commencement, ni fin ; les choses étaient, elles sont et seront toujours.

DEFINITION DE L’INDIVIDUALITE

                L’individu renvoie d’abord à un concept numérique, c’est l’homme opposé à la masse. L’individu socratique est donc l’homme numérique conçu dans son identité. La philosophie de Socrate est une philosophie contre la généralité qui étouffe l’individu. Quand Socrate dit : « Connais-toi, toi-même », il s’adresse à une personne unique, à un individu particulier qui n’est pas assimilable à une totalité sociale. C’est sa différence avec les sophistes qui pensent l’individu dans le cadre de la polis ou de la cité. Chez Socrate, appel a été fait à un individu concret, à une personne concrète de se connaître, c’est-à-dire, de prendre conscience de sa richesse, mais aussi de ses failles.

DEFINITION DE LA SUBJECTIVITE

             Le terme subjectivité vient de deux mots latins : sub qui veut dire « en dessous » et jecte qui signifie « sujet ». Est donc subjectif ce qui tient le sujet en dessous. Mais qu’est ce qui tient le sujet en-dessous : c’est sa substance qui n’est rien d’autre que son âme, ce principe qui est à la source de la moralité et de l’hominité chez Socrate. La subjectivité est donc l’homme pris au sens de valeur, l’homme responsable de lui-même, l’homme qui assume son existence. Bref, l’homme qui a la connaissance de ce qu’il est. On peut donc qualifier la philosophie de Socrate comme une philosophie de la subjectivité, de par son souci à valoriser la conscience morale dans le vécu de l’existence. La subjectivité socratique ne vise pas l’ingéniosité, elle vise le sens de la vie, la rigueur, la cohérence, la pertinence de propos tenu. La subjectivité, c’est le sens même de la sagesse et de la mesure :« Je ne sais pas, mais toi, tu sais : ce que je sais, c’est que je ne sais rien.64 » La subjectivité socratique est une modestie de l’esprit, une honnêteté intellectuelle qui se sait dans son ignorance. C’est pour cela que, dans sa pensée de l’individualité et de la subjectivité, Socrate invite les Athéniens à soigner leurs âmes : « Athéniens, je vous sais gré et je vous aime, mais j’obéirais aux dieux plutôt qu’à vous. Et tant que j’aurais un souffle de vie, soyez sûrs que je m’attacherai à vous comme un taon, pour vous exhorter à soigner vos âmes.65 » Dans sa pensée de la subjectivité, Socrate apparaît comme une voix intérieure qui est celle de la conscience mais aussi de dieu qu’il appelle son daïmon.Il ne faut donc pas s’étonner si un disciple de Socrate, Chéréphon, pense qu’il n’y ait pas d’homme plus juste et plus savant que Socrate. Son souci est de soigner l’âme et ce, au prix même de sa vie.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SOCRATE ET LA SPECIFICITEDE L’ACTE DE PHILOSOPHER
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE DES PHILOSOPHES PRESOCRATIQUES
I – DES PHILOSOPHIES CENTREES SUR LE PROBLEME DE LA NATURE
II – EXCES DE RHETORIQUES POLITIQUES CHEZ LES SOPHISTES
CHAPITRE II : LE RENOUVEAU PHILOSOPHIQUE DE LA SOCIETE
I – AU NIVEAU DE LA METHODE
II – AU NIVEAU DE L’ACTE DE PHILOSOPHER
III – AU NIVEAU DES THEMATIQUES ABORDEES
DEUXIEME PARTIE : A LA DECOUVERTE DE LA SUBJECTIVITE
CHAPITRE I : INDIVIDUALITE ET SUBJECTIVITE
I – A LA DECOUVERTE DE L’INDIVIDUALITE ET DE LA SUBJECTIVITE
I.1 – DEFINITION DE L’INDIVIDUALITE
I.2 – DEFINITION DE LA SUBJECTIVITE
I.3 – SOCRATE COMME PHILOS. DE L’INDIVIDUALITE ET DE LA SUBJECTIVITE
II – LES SIGNIFICATIONS DU « CONNAIS-TOI, TOI-MÊME » SOCRATIQUE
II.1 – LA SIGNIFICATION COGNITIVE
II.2 – LA SIGNIFICATION MORALE OU ETHIQUE
II.3 – LA SIGNIFICATION RELIGIEUSE
II.4 – LA SIGNIFICATION METAPHYSIQUE
CHAPITRE II : L’IDENTITE DE L’HOMME SOCRATIQUE
I – UN SUJET SOUCIEUX DE SON ÂME
II – UN SUJET MORAL
III – UN SUJET HUMBLE
CHAPITRE III :L’ACTUALITE DE SOCRATE
I – SOURCE DE LA DOCTRINE RATIONALISTE
II – SOURCE DE LA DOCTRINE EXISTENTIALISTE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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