Socioanthropologie de l’ethnicité

Socio-anthropologie de l’ethnicité

L’observation de la vie sociale conduit à faire ressortir que toutes les formations sociales contiennent une stratification. Les critères se différencient d’une formation sociale à une autre. Cette stratification sociale équivaut que les individus dans une organisation sociale tiennent des positions sociales différentielles. Dans le cas de l’évolution de la société malgache, l’organisation sociale traditionnelle se base sur des critères d’âge, de sexe. Cette hiérarchie sociale se trouve matérialiser à travers les pratiques rituelles. En d’autres termes, le statut social, la position dans le système social fonde l’identité sociale des groupes.

L’ethnie

La notion d’ethnie dans les sciences sociales

Dans la formation sociale capitaliste, la hiérarchie renvoie à la notion de classe sociale, c’est-à-dire basée sur la possession, ou non de capitaux. Outre la base économique, d’autres paramètres organisent la vie sociale entre autres le concept d’ethnie. Dans le cas de la formation sociale, ce dernier élément est important dans l’organisation sociale. En effet, depuis la colonisation l’ethnie constitue une identification des Malgaches. Le dénombrement d’ethnies à Madagascar avance que le pays se compose de 18 ethnies. En ce qui concerne, la quiddité de l’ethnie, nombreuses sont les études anthropologiques qui ont réfuté son existence dans la société malgache. Les critères objectifs de l’ethnie sont une matière à réflexion. Car, le phénomène d’ethnie est complexe ; la complexité tient au fait qu’il est «tabou » de reconnaitre explicitement sa réalité dans la société malgache sous prétexte de porter préjudice à l’unité sociale. Les litiges rencontrés dans les campus universitaires montrent toutefois une autre facette de la question d’ethnie dans les sociétés malgaches. Pour éviter toutes équivoques, il nous semble judicieux dans le cadre de cette recherche de présenter succinctement l’approche socio-anthropologique de la question de l’ethnicité et du statut. Par conséquent dans le cadre de cette recherche nous présenterons des études portant sur l’ethnie, l’identité ethnique et enfin le statut.

Le vocable ethnie est entré dans l’usage des sciences sociales pour identifier un aspect précis, jusque-là non identifié ou vaguement décrit par d’autres concepts. Bien que proche des autres concepts comme nation, peuple ou race, l’ethnie ne désigne par la même réalité que ces mots. Cependant, certains chercheurs recourent à l’un ou l’autre de ces concepts pour décrire la même réalité que celle décrite par d’autres chercheurs sous le vocable ethnie. Cette confusion a duré longtemps. Toutefois, lorsque le concept d’ethnie était utilisé, son sens était généralement précisé par rapport aux concepts voisins. Le recours au concept d’ethnie dépendait de l’école de pensée de l’auteur. À ce propos, Roland BRETON indique que le mot ethnie forgé par Vacher de LAPOUGE met la différence entre l’ethnie linguistique de la race anatomique. Ce terme, plus simple que les expressions telles que groupe ethnique ou unité ethnique, était alors en compétition, dans les milieux scientifiques, avec d’autres néologismes plus savants proposés çà et là : ethnos, ethne, ethnikon, ethnicum, ethnea, ethnisch, ethnic, etc. Ce n’est qu’après le second conflit mondial que son emploi passe dans l’usage courant. Il s’impose d’abord dans les régions francophones où le fait ethnolinguistique pouvait poser problème. Ch. BECQUET , et québécois eurent d’abord le plus recours à lui dans l’expression de leurs préoccupations sociales, culturelles et politiques. Outremer, ethnologues et administrations coloniales commencèrent à trouver ethnie plus commode à utiliser parce que plus neutre que tribu, peuple.

BRETON précise également que la généralisation rapide de l’usage du mot ethnie démontre qu’il répondait à un besoin et qu’il devait avoir sa place dans l’outillage lexical et conceptuel). Le néologisme ethnie gênait particulièrement parce qu’il sous-tendait un effort de précision supplémentaire, de constatation et de respect des différences, alors que les vocables vagues et usés comme peuple, péjoratifs comme peuplade ou tribu, sanctifiante comme nation, satisfaisaient, en effet, dans un usage chargé de connotations affectives.

Comme les phénomènes que les chercheurs étudiaient variaient en fonction de l’époque, l’usage du concept d’ethnie était aussi progressif. En effet, depuis que Vacher de LAPOUGE avait introduit le concept d’ethnie dans les sciences naturelles et qu’il était entré dans l’usage des sciences humaines, l’histoire poursuivait son cours. Les anthropologues entraient en contact avec les peuples des territoires nouvellement découverts. Les relations entre les groupes sociaux dans ces nouveaux espaces étaient loin d’être comparables à celles des nations d’Europe. Les chercheurs et/ou les autorités coloniales avaient donc un besoin de préciser ces particularités. Mais ce sont surtout les chercheurs qui ont été obligés de définir chaque fois le sens qu’ils donnaient au concept d’ethnie dès qu’ils l’empruntaient.

Précisons qu’à la fin du XIX è siècle, les frontières entre les disciplines des sciences humaines n’étaient pas très nettes. Les chercheurs s’affrontaient pour faire reconnaître leurs branches respectives. Ces querelles ne facilitaient pas non plus l’harmonisation des concepts. Ainsi, J. FREUND fait remarquer « la grande confusion qui règne dans le vocabulaire que l’on retrouve même dans les ouvrages à prétention scientifique. Tout en employant le même terme, on n’entend pas la même chose. La question était donc de définir ce qu’est l’ethnie, d’autant plus que ce vocable est très proche d’autres concepts voisins comme la nation, la population, le peuple, la tribu, la race, etc. » .

Distinguer l’ethnie des concepts voisins

Vacher de LAPOUGE, qui a introduit le concept d’ethnie dans les sciences le définissait lui-même en l’opposant aux autres concepts voisins comme la race ou la nation. À ce propos, il indique que « ces groupes sociaux, qu’il définit comme à la fois naturels et factices ne peuvent, selon lui, se confondre avec la race, et même ils en sont à peu près l’opposé, puisqu’il s’agit de groupements résultant de la réunion d’éléments de races distinctes qui se trouvent soumis, sous l’effet d’événements historiques, à des institutions, une organisation politique, des mœurs ou des idées communes. On ne peut pas non plus les confondre avec les nations, puisque la solidarité ainsi constituée subsiste au-delà du morcellement du groupe qui l’a produite ».

Avec Max WEBER , nous retrouvons une distinction nette entre ethnie, nation et race. Il indique que « ce qui distingue l’appartenance raciale de l’appartenance ethnique, c’est que la première est réellement fondée sur la communauté d’origine, alors que ce qui fonde le groupe ethnique, c’est la croyance subjective à la communauté d’origine. Quant à la nation, elle est, comme le groupe ethnique, basée sur la croyance en la vie en commun, mais se distingue de ce dernier par la passion (pathos) liée à la revendication d’une puissance politique. » .

De même d’après R. BRETON , l’ethnie se distingue aisément de la population (ensemble d’individus d’une même espèce vivante en un lieu donné) d’une région, d’un pays, qui inclut les éléments étrangers, immigrés, allogènes, en plus des autochtones et du peuplement, notion plus historique ou plus orientée vers la distribution spatiale.

Comment définir l’ethnie ?

Tout chercheur tâche à clarifier dans la mesure du possible les concepts qu’il emprunte. Par exemple, dans la première partie du livre « Economie et société », M. WEBER définit en détail le sens des concepts qu’il utilise par la suite. Cependant, comme le fait remarquer J. Freund, ce n’est pas toujours le cas. C’est dans ce souci de clarté que plusieurs chercheurs, notamment spécialisés dans le domaine des questions ethniques n’ont pas manqué à cet exercice. En ce qui concerne le concept d’ethnie, la tâche paraît plus délicate. C’est ainsi qu’avant de proposer une définition, chaque chercheur explique la démarche qui lui permet d’aboutir à la définition qu’il adopte. Fredrick BARTH suggère « d’explorer les différents processus qui semblent être impliqués dans la genèse et le maintien des groupes ethniques. Ce n’est qu’en procédant de cette manière que l’on parviendrait à cerner les différentes dimensions de ce concept mal défini. J-L. AMSELLE examine les concepts d’ethnie et de tribu. Il nous explique que sa démarche se justifie par le fait que ces concepts ont une signification voisine en langue française. Il signale qu’en littérature anglo-saxonne, le mot tribu a acquis un sens particulier. Il note que si le terme tribu, en français a à peu près le même usage que celui de l’ethnie, il désigne chez les anthropologues anglo-saxons un type d’organisation sociale propre, celui des sociétés segmentaires.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : CONCEPT D’ETHNIE ET CONTEXTE DE STATUT
CHAPITRE 1 : Socioanthropologie de l’ethnicité
CHAPITRE 2 : Terrain et identité
DEUXIEME PARTIE : INSTRUMENTALISATION DU CONCEPT D’ETHNIE DANS L’ACQUISITION DE STATUT
CHAPITRE 3 : Reproduction sociale et reproduction de statut
CHAPITRE 4 : Les différentes formes de domination ethnique au niveau du local et du global
CHAPITRE 5 : Structure et fonctionnement de la population à Sainte-Marie.
TROISIEME PARTIE : VERS UN NOUVEAU SYSTÈME POLITIQUE
CHAPITRE 6 : La méritocratie comme dynamique impérative au statut dans le système politique malgache
CHAPITRE 7 : La mise en place d’un système méritocratique effectif
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABBREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES
RESUME

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