SOCIO-ECONOMIE DES CHAINES DE VALEUR DE LA FILIERE LAIT

Potentiel économique

        Deuxième activité des Nigériens après l’agriculture, l’élevage joue un rôle essentiel dans les systèmes de production agricole et représente une source de revenus non négligeable pour les populations. L’élevage représente le sous-secteur le plus dynamique du secteur tertiaire et le plus porteur de croissance pour l’économie nationale. En effet, l’élevage contribue pour près de 12% à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB) et 24% au PIB agricole et à plus de 25% du budget des ménages (MEIA, 2014). D’un point de vue de leur contribution à la balance commerciale, les ressources animales représentent la deuxième source de revenu d’exportation du pays juste après les ressources minières. L’économie rurale nigérienne est caractérisée par une grande diversité de spéculation, correspondant aux potentialités du milieu des différentes régions du pays. Elle repose essentiellement sur des structures de production de type familial et des techniques traditionnelles peu productives. Les performances économiques du pays sont très dépendantes des résultats enregistrés par le secteur agricole. La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) a été très irrégulière, faible en moyenne et freinée par un taux élevé de croissance démographique (3,3 %) (MEIA, 2014). L’agriculture de subsistance, l’élevage, l’exploitation de l’uranium et le commerce informel constituent les principales activités économiques du Niger. Le secteur primaire (contribuant pour environ 46,7 % au PIB) est dominé par l’agriculture pluviale, mais l’élevage représente environ le tiers de la valeur ajoutée dans ce secteur. La valeur des produits d’élevage exportés dans la sous-région est estimée en moyenne à quelques 23,910 milliards de FCFA soit l’équivalent de 12,000 Tonnes de viande au maximum selon le document présenté au Forum National sur l’élevage tenu en décembre 2008 à Tahoua (MEIA, 2008). Le Niger possède avec son élevage, un atout important pour son développement, notamment du fait que la demande à l’exportation, principalement en direction du Nigeria, ne cesse d’augmenter (MEIA, 2014).

Système de production pastoral

          Les systèmes d’élevages pastoraux sont rencontrés en zone pastorale, zone sahélo saharienne, localisée au nord où les quantités de pluies sont de 150 mm par an. Ce faible niveau de précipitations ainsi que les modes de conduite des troupeaux en font une zone exclusivement pastorale. Deux types d’éleveurs fréquentent cette région :
– les éleveurs autochtones, ils sont fixés autour des pâturages quasi-permanents des vallées fossiles. En fonction des années, les troupeaux effectuent de petites migrations en saison des pluies (d’août à octobre) vers le nord (Azawak) ou le nord-est (Vallée de l’Ighazer). Ces pasteurs sont en grande majorité propriétaires de leurs animaux.
– les éleveurs transhumants qui viennent exploiter les pâturages de la zone pastorale nord en saison des pluies.
L’élevage pastoral est caractérisé par un troupeau mixte de petits et grands ruminants, composé de races locales assez rustiques. La mobilité sous forme de transhumance ou de nomadisme constitue la principale forme de conduite du bétail. La transhumance est le système le plus important de par les effectifs des troupeaux concernés. Elle est pratiquée par les Peuls et les Touaregs qui effectuent des déplacements d’amplitudes variables du nord vers le sud. Au début de la saison des pluies, les troupeaux remontent en zone pastorale où ils disposent de fourrage, d’eau des mares, et profitent des terres salées pour une complémentation minérale. Les animaux restent dans cette zone jusqu’à la fin des récoltes des champs ou lorsque les mares tarissent. Une partie de ces troupeaux de la zone pastorale redescend sur les terroirs d’attache où elle transhume le reste de l’année. La descente plus au sud n’est envisagée qu’en année  fortement aride (MARICHATOU et al., 2005). Le nomadisme quant à lui consiste en une migration de toute la famille selon un schéma non prédéfini, en fonction des ressources disponibles, mais dans une aire caractéristique du groupe ethnique. Les éleveurs pratiquent le nomadisme en toute saison. Cette stratégie est caractéristique des populations Peuls. Par contre, le besoin d’avoir un terroir d’attache dans ce contexte de décentralisation contraint les Peuls, nomades par excellence, à se reconvertir à la transhumance (PACHOLEK et al., 2001). La production laitière du bétail dans les systèmes d’élevage pastoraux reste faible et se situe respectivement pour les vaches et les chamelles autour de 2 à 3 litres et 4 à 6 litres par animal et par jour. La production laitière est essentiellement destinée à l’autoconsommation. Les faibles quantités non consommées sont transformées en beurre, lait caillé et fromages. Les éleveurs autochtones alimentent très peu les filières laitières au Niger. Par ailleurs, l’éloignement de ces éleveurs rend très difficile l’accessibilité au lait par les populations rurales. En revanche, les éleveurs transhumants alimentent fortement les filières laitières rurales (MARICHATOU et al., 2005).

Offre et importations laitières

         En 2017, la production laitière nationale a été estimée à 1 321 972 tonnes de lait (MAGEL, 2017). Ces estimations se basent sur les résultats du recensement du cheptel de 2006, auquel un taux de croissance annuel ainsi que des paramètres de production constant ont été appliquées. La figure 10 donne l’évolution de la production laitière qui connait un accroissement considérable sur la période de 2007 à 2017. Avec 63,8 litres par habitant et par an, le Niger a une culture de consommation de lait et de produits laitiers. La consommation globale augmente donc au rythme de la croissance démographique, d’où le besoin d’importation. La structure des importations laitières reste dominée par le lait en poudre qui occupe 81% des importations en quantité et 93% en valeur. En 2017, le Niger a importé 6 095 926 kg de produits laitiers. Ce chiffre équivaut à 41 269 419 litres de lait cru, soit la production de 45 855 vaches laitières pendant 300 jours de lactation à raison de 3 litres par jour (IRAM, 2019).

Existence des bonnes races laitières

         Quelques bonnes races laitières sont présentes sur le territoire nigérien. Au niveau des bovins, il y a l’Azawak qui produit 3 à 5 litres/jour pendant 270 à 300 jours et la Kouri (4 à 5 litres/jour). Chez les caprins, il y a la chèvre rousse de Maradi (140 kg de lait pendant 200 à 220 jours de lactation) ; chez les ovins, la brebis touareg ; et chez le camelin, le roux de Gouré et l’Azarghaf (MEIA, 2010)

Faiblesse du système de recherche et vulgarisation

          La recherche vétérinaire et zootechnique et le dispositif de vulgarisation se trouvent confrontés à des problèmes multiples (MEL, 2013). On peut citer entre autres :
➢ l’insuffisance de financement consacré à la recherche développement constitue un frein au développement du secteur de l’élevage. En raison de faiblesses des moyens humains et matériels, la principale institution de recherche (INRAN), n’arrive pas à jouer pleinement son rôle ;
➢ une vulgarisation léthargique ne reposant sur aucun dispositif réel d’appuiconseil aux producteurs. Elle se limite à des transferts techniques et pratiques anciennes découlant d’acquis vieillissants en décalage avec le contexte actuel ;
➢ une insuffisance d’agents d’encadrement des producteurs; de plus en plus réduits en nombre, les services chargés de cette vulgarisation se trouvent désorientés et ne peuvent plus fournir un appui conseil acceptable aux producteurs concernés ;
➢ une insuffisance des ressources humaines spécialisées et son vieillissement qui limitent l’atteinte des résultats et qui compromettent les perspectives d’améliorations de productions.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : APERÇU SUR L’ELEVAGE AU NIGER
I.1. Potentiels économique et socio-culturel
I.1.1. Potentiel économique
I.2. Taille du cheptel
I.3. Principales spéculations animales
I.4. Typologie de systèmes d’élevage au Niger
CHAPITRE II : GÉNÉRALITÉS SUR LA FILIÈRE LAIT AU NIGER ET OUTILS D’ANALYSE D’UNE CHAINE DE VALEUR
II.1. Généralités sur la filière lait au Niger
II.1.1. Définition de la filière
II.1.2. Historique et perceptions de l’approche filière
II.1.3. Concept de base et outils d’analyse d’une chaîne de valeur
II.1.3.1. Définition du concept chaîne de valeur
II.1.3.2. Diagnostic de la chaîne de valeur
II.1.3.3. Outil et modèle d’analyse de la chaîne de valeur
II.1.4. Offre et importations laitières
II.1.5. Demande de lait et produits laitiers
II.1.6. Prix du lait
II.1.7. Acteurs de la filière lait
II.1.7.1. Producteurs
II.1.8. Forces et faiblesses de la filière lait
II.1.8.1. Forces
DEUXIEME PARTIE : SOCIO-ECONOMIE DES CHAINES DE VALEUR DE LA FILIERE LAIT DANS LA REGION DE TAHOUA : CAS DES GROUPEMENTS D’ENTREPRISES INTEGREES ET COLLABORATIVES LAIT DE KONNI ET DE TAHOUA
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Contexte et justification de l’étude
I.2.Description de l’approche GEIC
I.3. Période et zone d’étude
I.4. Population d’étude
I.5. Matériel et méthodes
I.5.1. Matériel
I.5.2. Méthodes
I.5.2.1. Echantillonnage et taille de l’échantillon
CHAPITRE II : RESULTATS, DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
II.1. RESULTATS
II.1.1. Analyse des acteurs de la filière lait et des performances
II.1.2. Analyse globale des chaînes de valeur lait dans la région de Tahoua
II.1.3. Opportunités et défis pour le développement de la filière lait
II.2. DISCUSSION
II.2.1. Zone d’étude
II.2.2. Difficultés rencontrées
II.2.3. Caractéristiques de la chaîne de valeur dans la région de Tahoua
II.2.3.1. Principaux acteurs de la chaîne de valeur
II.2.4. Capacité de production
II.2.4.1. Maillon de production
II.2.5. Prix de vente du lait
II.2.6. Performance de la filière laitière dans la région de Tahoua
II.2.6.1. Coûts et rentabilité économique de production
II.3. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGPHIQUES
ANNEXES

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