Depuis toujours le monde est devenu le théâtre d’un conflit interminable sur le plan idéologique, social, culturel et économique. C’est un monde en perpétuel changement et diamétralement opposé à travers l’instauration d’un nouvel ordre mondial qui est la mondialisation. Etant un phénomène planétaire, la mondialisation se repose sous différents aspects dont la guerre économique à laquelle se livre les grands pays industrialisés. Ce phénomène dont aucun pays ne peut se défaire, accélère le processus d’homogénéisation de la culture, de l’économie et des politiques mondiales ; d’autant plus qu’elle connaît une extension de plus en plus accentuée, un dynamique de changement façonnant en profondeur la vie de la planète et avec une disparition progressive des frontières. Ce phénomène s’est généralisé et atteint des proportions telles que l’écart entre pays riches et pays pauvres prend de l’envergure avec l’hégémonie des pays industrialisés sur les autres nations. D’un côté, ces pays riches exercent leur mainmise et leur domination sur tous les aspects de la vie internationale et de l’autre, les pays pauvres tentent de s’y intégrer à travers leur manière de se développer.
L’écart entre les pays du nord et ceux du sud commence à avoir de l’ampleur. Les différentes formes d’inégalités surgissent et débouchent ainsi au phénomène de pauvreté dont les effets sont souvent cumulatifs ; à savoir les différences de revenus, de niveaux de vie, de valeurs qui se traduisent par des différences sociales multiples: inégalités culturelles, inégalités de réussite scolaire ; et des inégalités devant la santé. En d’autre terme le caractère cumulatif de la pauvreté génère souvent des tas de handicaps : chômage, manque de formation, niveau culturel délabré , échec scolaire, faible revenu, problèmes de santé mais surtout de faible accès aux soins affectant particulièrement les pays pauvres.
Cependant, en se référant à l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, ou dans d’autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ». Ce droit demeure des utopies et vu le contexte mondial actuel, il n’est respecté qu’au niveau de certaines communautés.
Alors que le droit aux soins est une exigence collective, les coûts relatifs aux soins médicaux ne cessent de s’accroître. A un certain degré même, ces coûts entrent en contradiction avec l’article sus-cité. Il est devenu très difficile pour certains individus d’accéder aux services de soins de qualité qui puissent répondre convenablement à leurs besoins. Alors que nul ne peut nier qu’être en bonne santé est important pour chaque individu, pour son travail, pour la communauté ainsi que pour son pays. Un être malade ne peut réaliser convenablement une activité productive. Et un taux de morbidité important constitue à la fois une dysfonction et une charge pour la communauté ; et par conséquent entrave au processus de dynamique de développement.
Etant des agents de développement, les être humains, grâce à leur intellect, leur idée, talents, capacité et visions sont des facteurs importants pour une base de développement. Ce sont ces caractéristiques, ou ces qualités de l’être humain qui constituent le capital humain. Des capacités améliorées sont essentielles pour une production efficace. Les défaillances dans ce domaine constituent un frein majeur pour le développement. L’essor du capital humain est essentiellement fonction de l’éducation, de la formation, de l’alimentation et plus particulièrement de leur état de santé.
Or, à travers cette pauvreté accentuée, nous pouvons noter une dégradation progressive en terme de qualité du capital humain dans les pays du tiers monde, à savoir une stagnation des problèmes de santé engendrant à la fois des dépenses nationales accrues et des charges importantes. Aussi la stabilisation des problèmes afférents à la santé notamment au niveau des pays pauvres, constitue un handicap et reste encore une étape à résoudre pour son développement. Accentué par les problèmes économiques, le secteur santé reste toujours un point important à améliorer dans toute politique de développement pour ces pays. En effet, ce secteur constitue un obstacle permanent affectant plus particulièrement leurs sociétés rurales.
CONTEXTE ET SOCIALISATION
Devenir marchand de la santé et globalisation
Définie comme étant un processus historique d’extension progressive d’un système capitaliste dans l’espace géographique mondial, la mondialisation connaît une extension de plus en plus accentué à l’heure actuelle. Les rôles stratégiques des innovations, la valorisation du capital et la libéralisation intensive des échanges à travers une libre circulation des informations et des marchandises tendent à la disparition progressive des frontières, qui contribuent ensuite à l’adaptation du système mondial en vue d’un processus d’homogénéisation de la culture, de l’économie et des politiques mondiales. Il s’est produit un mode de socialisation universelle ayant comme objectif l’intégration de chaque société dans un système de globalisation mondiale. Le développement du marché portant de nouvelles normes sociales et de modèles, a entraîné chaque pays dans une compétition mondiale. A ce niveau, des organisations internationales à vocation économique et monétaire telles que l’OMC (l’Organisation Mondiale du Commerce), le FMI (le Fond Monétaire International) et la Banque Mondiale disposent d’énorme pouvoir pour piloter la mondialisation. Ces derniers tendent à la diffusion des modèles culturels et économiques dans des normes libérales en exerçant leur mainmise sur tous les aspects vitaux de la vie internationale. Aussi, des conditions de productions et de normes de consommations présentent elles une homogénéité organisée par les diverses agents tels que les sociétés transnationales. Ce qui amène à la transformation radicale de l’ordre économique mondial au service des seuls intérêts des nations les plus puissantes. La triade : les Etats-Unis, l’Union Européenne et le Japon, monopolisent toutes les décisions relatives à l’économie internationale. Leurs rôles consistent à organiser une structure basée sur la mondialisation et la globalisation. Les rapports de forces industriels, commerciaux et financiers se transforment avec l’ouverture de l’économie. Dès lors, les pays développés, avec les 20% de la population mondiale, contrôlent 81% du PNB et de la consommation, 86% de la capitalisation boursière, 72% de l’industrie, 85% de la recherche et de l’enseignement dans le monde. La situation a développé des rapports mondiaux asymétriques entre les pays du Nord et les pays du Sud, favorisant un système de domination et de dépendances hiérarchiques dont sa principale dynamique repose sur une double logique d’intégration/ fragmentation et de marginalisation/ exclusion.
Pour maintenir leur système hégémonique , les pays industrialisés ont besoin des pays sous développés à travers diverses formes d’exploitation. Ces derniers se trouvent dominés et en position exploitée à travers une logique économique sous le contrôle des pays développés. Le but du système est de maintenir et de développer le système de la division internationale du travail entre les pays industrialisés et pays en voie de développement. Ces derniers doivent demeurer dans leur système économique agricole afin d’assurer et de perpétuer la production des matières premières et les différentes ressources pour les industries des pays du Nord.
Ceux-ci font jouer la loi du marché de telle sorte qu’ils puissent gérer le système mondial au détriment des pays pauvres qui ne font que subir et deviennent marginalisés. Pour les nations développées, leurs potentialités économiques et techniques leur permettent de faire face et d’adhérer à la mondialisation dans tous les domaines à la fois économique, social et culturel. En revanche, les pays pauvres démunis de toutes ressources, se trouvent dans des situations critiques. Le système libéraliste véhiculé par la mondialisation les entraîne progressivement dans une situation de dépendance et ne fait qu’accroître la pauvreté. Les communautés rurales sont les plus défavorisés car les problèmes cumulés à la fois dans le domaine économique et social, les entraînent dans un cycle infernal de sous développement. A ce titre, les problèmes afférents à la santé notamment sur l’accès aux soins constituent un des obstacles qui freinent le développement. Bref, le développement socio-économique est un déterminant majeur du paysage sanitaire mondial et que ses tendances déterminent l’évolution parallèle de la santé des populations.
Il est donc important de prendre en considération l’évolution des systèmes de santé dans l’ensemble des pays du monde afin de mettre en exergue cette disparité entre Nord-Sud, à l’heure où les échanges économiques et culturels se mondialisent et les dimensions de la planète se réduisent de plus en plus .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE CONTEXTE ET SOCIALISATION
Chapitre I : Devenir marchand de la santé et la globalisation
Chapitre II : Les divers contextes de socialisation dans le Sud
DEUXIEME PARTIE GENESE ET PRATIQUE D’HABITUS DE MENAGE A ANKAZOMIRIOTRA
Chapitre III : Place de la santé dans l’économie familiale
Chapitre IV : Position de la santé dans les priorités des ménages
Chapitre V : Psychosociologie des comportements de ménage en matière de santé
TROISIEME PARTIE PROSPECIVE SYNCRETIQUE DE SANTE COMMUNAUTAIRE
Chapitre VI : Condition d’une amélioration ponctuelle de la santé
Chapitre VII : Adéquation santé de ménage et médecine citoyenne
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES