Socialisation différentielle ou socialisation différenciée (en fonction du genre)

➤ Généralité

Madagascar n’était pas au rendez-vous en 2015 sur la réussite de l’OMD. L’OMD n°1 qui est de réduire l’extrême pauvreté et la faim est très loin d’être atteint. Selon l’Enquête Nationale sur le suivi des indicateurs des Objectifs du Millénaire pour le Développement (ENSOMD) , à moins de 2 ans de la date butoir de ces derniers, on compte encore plus de ¾ de la population vivant dans la pauvreté. Cette dernière concerne à la fin de l’OMD près de 95% de la population et aucun des 8 objectifs à atteindre n’a été atteint alors que le travail social avait été introduit à Madagascar en 1960 par la fondation de l’école de service social par la congrégation des Filles du Cœur de Marie, mutée en Institut Supérieur de Travail Sociale (ISTS) depuis l’année universitaire 2009-2010, après l’inondation de 1959 à Antananarivo, en plus de ces ONG et Associations qui œuvrent dans la Grande île. Pendant cette recherche, nous avons étudié le système organisationnel d’une association et nous avons choisi l’Akany Fialofana Tangaina situé à Ampitatafika pour cette étude. Nous considérons l’acte de l’orphelinat de Tangaina comme un œuvre social donc nous allons voir dans la suite de ce mémoire les actions de ce centre pour orphelin.

CADRAGE THEORIQUE

La socialisation

D’une manière générale, la socialisation est le processus par lequel un individu apprend à vivre en société par l’acquisition des normes et valeurs nécessaire qu’il a besoin pour s’intégrer dans sa communauté. C’est par cela qu’il intériorise des modèles culturels, qu’il construise son identité psychologique et sociale pour l’insertion sociale. En d’autre sens, la socialisation, en partant d’un individu est la transformation d’un être biologique, notamment un enfant, en un être social propre à une société déterminée. Et c’est la société qui a le rôle de façonner les individus vivant en son sein. Ces valeurs acquises dépendent donc des caractéristiques de la société et de la façon qu’elle agisse sur l’individu. Pour Durkheim, c’est la famille et les écoles qui ont pour rôles en partant des éducations de définir la socialisation méthodique de la jeune génération. « L’éducation est le moyen pour lequel elle prépare dans le cœur des enfants les conditions essentielles de sa propre existence». Pour ce grand sociologue, chaque société à son idéal-type de milieux sociaux donc c’est cet idéal qui doit alors être le pôle de l’éducation soit la socialisation. « Chaque type de peuple a son éducation qui lui est propre et qui peut servi à le définir au même titre que son organisation morale politique et religieuse. » Il a donc définit l’éducation comme suit : « L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné » soit « l’éducation est une socialisation de la jeune génération. ».

Pour que la socialisation soit complète et que l’individu devienne un être social, il faut que le soi individuel soit ce qui caractérise les états mentaux qui ne se rapportent qu’à nous-même et aux évènements de notre vie personnelle (personnalité) et l’autre qui est un système d’idées, de sentiments et d’habitudes qui expriment en nous par les relations avec les autres ou les groupes dont nous faisons parties telles que les groupes de croyances religieuses, les pratiques morales ou les groupes professionnels forment un ensemble compatible. C’est cet être social qui est la fin de l’éducation. Pour certain philosophes, l’éducation a pour rôle primordiale de façonner avant tout la personnalité pour qu’elle atteigne la perfection possible pour bien vivre en société.

Socialisation primaire et socialisation secondaire

Ces deux (2) grandes phases de socialisation sont expliquées comme ce que nous allons voir ci-dessous :
●La socialisation primaire ou socialisation de l’enfant se fait dès la naissance jusqu’à la fin de l’adolescence, elle façonne durablement la personnalité des individus et où ils acquièrent des normes, des valeurs et les croyances de la société ; elle est assurée par le groupe primaire de l’individu notamment la famille ou éventuellement ceux qui la remplacent, l’école pendant sa prime enfance. Les normes désignent les règles et usages socialement prescrits caractérisant les pratiques d’une collectivité ou d’un groupe particulier : langage, règles de politesse, comportements corporels Les valeurs sont des choses ou manières d’être considérées comme estimables et désirables, des idéaux plus ou moins formalisés orientant les actions et les comportements d’une société ou d’un groupe social ; le sens de l’honneur, de la justice, le patriotisme, l’amour d’autrui en sont quelques exemples.
●La socialisation secondaire, processus d’apprentissage et d’adaptation des individus tout au long de leur vie est celle qui déroule à la fin de l’adolescence et durant la vie adulte, dans les différents milieux sociaux que fréquente l’individu (l’école, études, sports, vie professionnelle…) S’appuyant sur la socialisation primaire, elle la complète, la prolonge ou la transforme. L’entrée de l’adulte dans chacun de ces lieux et l’occasion d’acquérir de nouvelles règles de conduites (ponctualité, travail en équipe, responsabilité, vie en couple…) d’enrichir sa personnalité et de s’intégrer dans des sous-ensembles particuliers de la société.

Socialisation manifeste et socialisation latente

Ces deux (2) types de socialisation illustrent très bien ceux qui viennent d’être dit au dessus à propos de la socialisation. La socialisation « manifeste » est assimilée à un processus volontaire et explicite visant à structurer la personnalité d’autrui tandis que la socialisation « latente » correspond davantage à un processus où l’enfant intériorise les normes et les valeurs de la société dans laquelle il vit sans qu’il ait d’apprentissage spécifique ni réelle conscience de participer à un processus.

Socialisation différentielle ou socialisation différenciée (en fonction du genre)

Au sein d’un même groupe, c’est l’acquisition de façon de penser et d’agir différentes par les individus selon qu’ils appartiennent à un sous-groupe ou à un autre, garçon ou fille dans une même famille notamment, mais aussi enfants d’ouvriers ou enfants de cadre dans une même bourgade.

L’éducation

L’éducation recouvre de nombreuses actions éducative : celles spontanées et naturelles mais également celles intentionnelles menées par des institutions spécialisées dont le but essentiel est d’apprendre à l’enfant ou à l’adolescent à devenir « homme ». En continuant notre étude, nous allons aussi aborder quelques notions sur l’éducation.

Depuis l’Antiquité, trois types d’institution se partagent l’éducation des enfants et des jeunes : l’institution familiale, l’Etat et l’institution religieuse, nous allons donc voir ci-dessous quelques notions sur l’éducation sociale, l’éducation religieuse et l’éducation parentale.

L’éducation sociale

L’éducation sociale est la socialisation, mais nous allons consacrer dans cette partie tout ce qui doit être fait et les acteurs dans un apprentissage par la société. Depuis le milieu du XXème siècle, les sociétés contemporaines accordent une importance majeure à l’individualisation ; d’une part, « l’individu évolue sur le marché » et d’autre part, c’est une personne « unique et singulière » (Jeannière et De Singly, s.d.). Issu des travaux de Durkheim, le concept actuel de la famille (qui est l’acteur primaire de la socialisation) est réduit au couple et aux enfants, et sa fonction principale est de socialiser ces enfants selon une forme de socialisation primaire (avec les parents, les frères et les sœurs), soit leur « inculquer l’ensemble des dispositions que suppose le fonctionnement du système social » (Jeannière et De Singly, s.d.). Ainsi, la relation affective entre les parents et les enfants permet la construction d’une identité personnelle chez l’enfant, notamment par le fait que l’enfant se voit lui-même dans « le regard des personnes à qui il accorde de l’importance et de sens ». La confiance et l’amour que l’enfant trouve au sein de sa famille en constituent ainsi les conditions essentielles. Pour Loschke (2016), la relation entre des parents et leurs enfants est unique, ce qui permet de considérer la famille comme une institution sociale. Cette relation particulière confère des avantages tant aux enfants, dont le développement est lié aux bienfaits d’être élevé pendant une longue période par un nombre limité d’adultes attachant de la valeur à cette relation, qu’aux parents, dont les joies apportées par cette relation ne se retrouvent dans aucune autre. L’une des conditions du maintien de cette relation est la reconnaissance mutuelle entre les membres de la famille, nécessitant le partage de certaines valeurs (Loschke, 2016). La transmission de valeurs constitue ainsi un comportement spontané et naturel chez les parents.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: CADRAGE THEORIQUE ET PRESENTATION DE L’AKANY FIALOFANA TANGAINA AMPITATAFIKA
CHAPITRE I: CADRAGE THEORIQUE
CHAPITRE II: PRESENTATION DE L’AKANY FIALOFANA TANGAINA
CHAPITRE III: CADRAGE METHODOLOGIQUE
DEUXIEME PARTIE: LA PARTIE DES ACTIONS DU CENTRE POUR ORPHELIN TANGAINA
CHAPITRE IV: LES PERSONNELS EDUCATEURS ET LEURS COMPETENCES
CHAPITRE V: L’ORGANISATION DE L’ASSOCIATION PROTESTANTE DE BIENFAISANCE ET DE L’ORPHELINAT TANGAINA
CHAPITRE VI: LES DIFFICULTES CONCERNANT L’ASSOCIATION PROTESTANTE DE BIENFAISANCE ET DE L’ORPHELINAT TANGAINA
TROISIEME PARTIE: APPROCHE PROSPECTIVE ET SUGGESTION
CHAPITRE VII: REFLEXION A PROPOS DE L’ORGANISATION DE L’ASSOCIATION PROTESTANTE DE BIENFAISANCE ET DE L’ORPHELINAT TANGAINA
CHAPITRE VIII: RECOMMANDATION POUR L’AMELIORATION DE L’ORGANISATION DE L’ASSOCIATION PROTESTANTE DE BIENFAISANCE ET DE L’ORPHELINAT TANGAINA
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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