L’élevage des ovins occupe une place importante sur le marché international pour sa viande, son lait, son cuir et ses poils [1]. Le cheptel mondial des ovins est estimé à 1,07 milliard de têtes en 2009. Le marché mondial de la viande ovine, d’ovins vivants et de la laine est dominé par deux exportateurs, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Le reste se partage entre l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie. Le Moyen-Orient demeure le premier importateur de la viande ovine, suivi de l’Union Européen, puis l’Amérique du Nord et la Chine. La production de lait de brebis reste concentrée en Union Européenne (une brebis sur trois est à orientation laitière) ; suivi de l’Afrique, de la Chine et le reste de l’Asie [2]. L’élevage ovin se montrant de ce fait un enjeu économique important au niveau régional comme mondial, la réduction des coûts des maladies s’avère opportune afin d’optimiser les coûts de production. La connaissance des maladies touchant les ovins se révèle réellement alors indispensable afin de proposer des actions correctives [3]. Actuellement, malgré les mesures prises pour maitriser la répartition des maladies, plusieurs maladies touchant les ovins sont fréquemment enregistrées, un peu partout dans le monde. Parmi les maladies de la liste A de l’Office International de l’Epizootie (OIE), la fièvre aphteuse a été la plus notifiée. Elle existe en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique (Paraguay). La fièvre catarrhale ovine et la clavelée ont été très notifiées en Europe, en Asie (Chine et Inde) et en Afrique [4]. Dans les pays développés (Europe, Amérique, Océanie, les pays méditerranéennes,…) où les élevages des ovins sont presque tous conduite intensivement, les maladies des ovins n’entrant pas dans le cadre de l’OIE, les plus courantes se trouvent être les pathologies digestives d’origine nutritionnelle ou métabolique [5,6]. Dans ces pays, c’est l’entérotoxémie appartenant au groupe des maladies dues aux anaérobies qui prédominent suivis des maladies parasitaires. Ces dernières peuvent être responsables de pertes élevées malgré les facteurs défavorables à leur développement dans la majorité des pays développés [7]. Une première apparition de la fièvre aphteuse a été signalée en Égypte et à l’île Maurice en Août 2016 [8]. Cette apparition à l’île Maurice représente une grande menace pour Madagascar.
En Afrique, les maladies les plus répandues se trouvent être les helminthoses, les ectoparasitoses, les maladies vectorielles (cowdriose, babésiose, trypanosomose), l’ecthyma contagieux, la fièvre charbonneuse, la fièvre catarrhale du mouton, la fièvre aphteuse, la dermatose nodulaire contagieuse, la peste des petits ruminants (endémique) et la fièvre de la Vallée de Rift [4, 9,10]. Au Cameroun, les maladies les plus courantes se trouvent être le piétin, la maladie respiratoire, l’entérotoxémie, la toxémie gravidique, les gastro-entérites parasitaires telles que la strongylose, la monéziose ainsi que le parasitisme externe et la dermatite pustuleuse contagieuse .
BIOLOGIE DES OVINS
Classification taxonomique des ovins
Descendant du mouflon (ovin sauvage, Ovis musimon), l’ovin ou le mouton (ovin domestique) est un herbivore appartenant à la classe des mammifères, de l’ordre des artiodactyles, du sous-ordre des ruminants, de la famille des bovidae, du genre ovis et de l’espèce Ovis aries . Dans cette espèce, il existe plusieurs sousespèces dont Ovis aries dolichura, race de toutes les espèces locales de Madagascar .
Description morphologique et caractéristique des ovins
L’ovin ou le mouton est un petit ruminant, ayant des formes plus arrondies que le caprin et un corps trapu recouvert d’une toison enduite d’une matière grasse appelée le suint. Il possède des pattes courtes et une queue tronquée. Certaines races de moutons domestiques sont dotées de cornes chez les deux sexes, ou chez les mâles uniquement, tandis que d’autres ne disposent d’aucune corne. Le chanfrein est busqué. Contrairement au caprin, l’ovin n’a pas de barbe au menton. Le mâle ovin est le Bélier, la femelle : la Brebis, les jeunes : les Agneaux. Jusqu’à l’âge de 10 mois, les jeunes femelles ovines sont appelées des agnelles. Son espérance de vie est de quinze à vingt ans [18, 19].
Races exploitées dans les pays tropicaux et distribution mondiale des ovins
Il est possible de trouver différentes races de moutons à travers le monde. La présence des moutons est toutefois plus rare dans les déserts chauds et déserts froids ainsi que dans les régions assez humides. Les races tropicales peuvent être classées d’après leur répartition, leur pelage, leur format (dont surtout la longueur des membres), et le type de leur queue. Ainsi, au nord-est, à l’est, au sud de l’Afrique, en Asie et au Proche Orient, les moutons ont souvent la queue ou la coupe grasse. A Madagascar, une race locale est très répandue dans toutes les Régions (Annexe 1). Les moutons à laine dominent autour du littoral de la mer méditerranéenne et en Inde. Les moutons couverts de poils et à longues pattes prédominent dans les zones arides désertiques du nord-sahélienne. Les moutons couverts de poils et pattes courts à queue semi-grasse prédominent en Europe méditerranéenne [18].
ZONES D’ÉLEVAGE DE MOUTONS A MADAGASCAR
Les conditions climatiques et le milieu naturel de la plus grande partie du pays permettent de développer la filière ovine, hormis sur la côte Est et au Sambirano. Les régions Sud-Ouest et Sud de l’île comme dans l’Androy ou bien à Toliara sont des zones à forte concentration d’ovins car elles présentent un climat de type tropical sec, avec une température supérieure ou égale à 20°C, idéal pour l’élevage d’ovins .
INTÉRÊTS DE L’ÉLEVAGE OVIN
Les moutons sont des animaux faciles à élever, et ils sont surtout trouvés dans les milieux ruraux. Ils peuvent brouter tous types d’herbes à condition que celles-ci soient riches en fibres. A Madagascar, le mouton est surtout élevé pour sa viande destinée à la consommation, la laine pour la production de textiles et parfois le lait pour la fabrication du fromage .
CONDUITE D’ÉLEVAGE
Système d’élevage
Deux types d’élevages sont pratiqués selon la conduite d’élevage et la technique de production .
Système d’élevage traditionnel ou extensif
Ce système est caractérisé par un très faible niveau d’investissements et d’utilisation d’intrants alimentaires, logements et vétérinaires. Les moutons sont élevés parfois avec les caprins et les bovins en extensif. Ils constituent une épargne, et sont utilisés pour des cérémonies religieuses ou lors de certains évènements familiaux. En effet, dans ce système d’élevage extensif, l’exploitation est surtout de type subsistance. L’alimentation dépend exclusivement des ressources naturelles (pâturage naturel). Les moutons sont lâchés en liberté aux pâturages pour leur permettre de se nourrir et ils sont rassemblés dans un enclos ou pas, la nuit. Les suppléments alimentaires sont rarement donnés. Ce type d’élevage ne demande pas de contrôle sanitaire spécifique. Le mode de reproduction utilisé est la monte libre avec les propres boucs et béliers issus du cheptel familial. En général, la nuit, les animaux sont rentrés dans des parcs entourés de murs de pisé ou en troncs d’arbre ou de cactus. Ces parcs ayant ont pour but d’empêcher les vols et de donner une production de fumier, ne sont jamais nettoyés et sont de véritables bourbiers [14, 15, 21].
Système d’élevage amélioré ou semi-intensif
Ce système est caractérisé par un niveau d’investissements souvent assez faibles en bâtiments et équipement d’élevage et par un recours plus important mais limités à des intrants alimentaires et vétérinaires que dans le cas des systèmes extensifs. Pour l’alimentation, les moutons sont aussi emmenés aux pâturages pour leur permettre de se nourrir et ils sont rassemblés dans leur bergerie, la nuit. A cette alimentation sontajoutés des aliments concentrés ou provendes pour les besoins vitaux et de production des animaux. La bergerie est fabriquée en brique ou en béton. Le sol est damé et recouvert de litière de paille qui n’est renouvelée et enlevée qu’une à deux fois par an pour servir de fumier. Ce type d’élevage est surtout pratiqué dans les petites exploitations commerciales qui engraissent les animaux en vue d’une vente en boucherie [14, 15, 21].
Logement
Les ovins s’accommodent très mal du confinement, du manque de liberté, du froid et de l’humidité. La bergerie sera construit ou aménagée et équipé en fonction des objectifs de production (lait, viande…), des conditions d’environnement (températures, régime des pluies, vents dominants) et du système d’exploitation (extensif, intensif). Il faudra privilégier l’utilisation des matériaux locaux, plus économiques, mais aussi bien adaptés aux conditions du milieu. L’emplacement de la bergerie est un endroit sec et bien ensoleillé (surtout le matin) par soucis de salubrité. La bergerie peut être construite en matériaux locaux : toit en chaumes, murs en briques en terre cuite, en argile, ou en bois, sol en terre battue. En bref, une bergerie présente au minimum : une logette pour chaque catégorie d’animaux. Les dimensions varient suivant l’âge et le sexe mais en général avec une surface de 3 m2 par animal ; une porte d’accès de 2, 50 m de largeur. Le sol dur ou damé est recouvert des litières ; ces dernières sont souvent renouvelées, et enlevées au moins tous les 1 à 2 ans pour la production de fumier ; et des matériels destinés à l’alimentation et à l’abreuvement : mangeoires et abreuvoirs .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. BIOLOGIE DES OVINS
II. ZONES D’ÉLEVAGE DE MOUTONS A MADAGASCAR
III. INTÉRÊTS DE L’ÉLEVAGE OVIN
IV. CONDUITE D’ÉLEVAGE
V. PRINCIPALES PATHOLOGIES DES OVINS A MADAGASCAR ET DANS LES PAYS TROPICAUX
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODE ET RÉSULTATS
I. MÉTHODE
II. RÉSULTATS
TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES