La pauvreté et les inégalités sociales croissantes au cours de ces vingt dernières années ont entravé de manière significative l’instauration de la santé pour tous. Cette pauvreté est en relation directe avec la mauvaise situation alimentaire et nutritionnelle d’un pays, avec comme corollaire un état déficitaire de la santé. La malnutrition de l’enfant reste un problème de santé publique majeur dans les pays en développement où un tiers de tous les enfants de moins de cinq ans sont atteints de retard de croissance. Elle contribue à plus de la moitié des décès d’enfants de moins de cinq ans.
Madagascar n’a pas échappé à cette vague déferlante sur le monde. Depuis plusieurs années, il connaît une détérioration du revenu par tête d’habitant, une croissance démographique élevée ainsi qu’une baisse du niveau de scolarisation et d’alphabétisation.
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA NUTRITION
DÉFINITIONS
LA NUTRITION
La nutrition peut se définir sous différents contextes :
◈ Contexte physiologique : c’est la science des nutriments et de leur utilisation par l’homme pour assurer le maintien de la vie, la croissance, le fonctionnement et la structure du corps de manière normale ;
◈ Contexte de santé publique : c’est la branche consacrée aux rapports entre le régime alimentaire, la santé et les maladies, ainsi qu’à l’amélioration de la santé notamment au niveau des collectivités.
En effet, une nutrition adéquate est un besoin fondamental de l’homme et une condition préalable à la santé.
L’ÉTAT NUTRITIONNEL
C’est l’état de santé de l’organisme résultant de l’ingestion, de l’absorption et de l’utilisation des aliments ainsi que des dépenses énergétiques y afférentes. (7) L’état nutritionnel est le meilleur indicateur mondial du bien-être de l’enfant. Le maintien d’un bon état nutritionnel dépend de l’équilibre de la balance énergétique entre les prises alimentaires et les dépenses énergétiques auxquelles il faut ajouter, chez l’enfant et l’adolescent, le coût énergétique de la croissance.
LA MALNUTRITION
D’après l’OMS, la malnutrition est un état pathologique résultant de la carence ou de l’excès, relatif ou absolu d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses anthropométriques, biochimiques, ou physiologiques. Plus précisément, la malnutrition signifie que les apports alimentaires ne sont pas équilibrés, désignant aussi bien une sous-alimentation (par carence), qu’une suralimentation (par excès).
LA CROISSANCE
La croissance est un ensemble de phénomènes, aboutissant à la maturation définitive de l’individu. C’est un bouleversement physiologique fonctionnant sur un rythme très irrégulier. Cette croissance évolue suivant plusieurs étapes :
• La croissance pendant la vie intra-utérine ;
• La période néonatale qui s’étend de la naissance au 28è jour après la naissance ;
• La période de « nourrisson » ou première enfance qui passe du 28è jour après la naissance jusqu’à l’âge de 3 ans ;
• La petite enfance ou deuxième enfance qui va de 3 ans à 6 ans
• La grande enfance ou troisième enfance qui passe de 6 ans à la puberté ;
• L’adolescence va de la fin de la puberté jusqu’à l’âge adulte.
LES BESOINS NUTRITIONNELS DE L’ENFANT
Les besoins nutritionnels concernent la quantité moyenne de nutriments nécessaires quotidiennement à l’homme pour assurer le développement de l’organisme, le renouvellement des tissus, le maintien d’un bon état de santé physique, psychique et social. L’alimentation du nourrisson doit répondre à des règles précises afin de permettre un développement optimal et éviter les erreurs aux conséquences délétères à court et à long terme. Pour le bébé, l’allaitement au sein est le mode d’alimentation physiologique. Sa composition en nutriments, sels minéraux et vitamines est adaptée aux besoins du nouveau-né à terme.
ASPECT QUANTITATIF
L’être vivant trouve l’énergie nécessaire dans les aliments qu’il absorbe, et dans l’oxygène de l’air. La quantité de calories alimentaires est généralement calculée à partir de la teneur en protéines, lipides et glucides dont les valeurs énergétiques sont :
• 4 Kcal/g pour les glucides
• 4 Kcal/g pour les protides
• 9 Kcal/g pour les lipides.
L’apport idéal des nutriments dans la balance énergétique est de :
• 10 à 15% pour les protides
• 35 à 40% pour les graisses
• 50 à 55 % pour les glucides .
ASPECT QUALITATIF
La ration énergétique recommandée doit couvrir les dépenses liées au métabolisme de base, à l’activité physique particulièrement importantes chez les nourrissons, ainsi que celles liées à la croissance. L’apport protéique est particulièrement important pour la croissance. La ration protéique doit apporter en quantité suffisante les acides aminés essentiels. Les protéines de haute valeur biologique (c’est-à-dire, dont la teneur en acides aminés essentiels est idéale) sont toutes d’origine animale (lait, œuf, viande, poisson). Celles-ci doivent représenter au moins la moitié de l’apport protéique total. L’apport lipidique du lait de femme est souvent considéré comme référence : 98% des graisses sont des triglycérides, 1/3 des acides gras sont insaturés (acide oléique C 18 :1), les acides gras essentiels représentent 3 à 6% (acide linoléique C 18 :2) et environ 1% (acide linolénique C 18 :3) de l’apport énergétique total. Les besoins en calcium sont très dépendants de l’absorption, elle-même liée à l’apport en vitamine D. Le calcium alimentaire provient surtout des produits laitiers. Des besoins nutritionnels recommandés sont définis pour chaque vitamine, et sont habituellement couverts par une alimentation quotidienne équilibrée.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA NUTRITION
1. Définitions
1.1 La nutrition
1.2 L’état nutritionnel
1.3 La malnutrition
2La croissance
3Les besoins nutritionnels de L’ENFANT
3.1 Aspect quantitatif
3.2 Aspect qualitatif
LEXICOLOGIE
4Les facteurs influençant la croissance
4.1 Les facteurs nutritionnels
4.2 Les facteurs pathologiques
4.3 Les facteurs socio- économiques
4.4 Les facteurs affectifs et psychologiques
4.5 Les autres facteurs :facteurs climatiques et environnementaux
5Les principaux troubles nutritionnels
5.1 La malnutrition protéino-énergétique
5.1.1 Le kwashiorkor ou état de malnutrition protéique
5.1.2 Le marasme ou état de dénutrition globale
5.2 Les carences en micronutriments
6 Les différents indices et leur signification
6.1 Indice Poids /Age (P/A)
6.2 Indice Taille/Age (T/A)
6.3 Indice Poids/Taille (P/T)
7 Les classifications nutritionnelles
7.1 La classification de GOMEZ
7.2 La classification de WELLCOME
7.3 La classification de JELLIFFE
7.4 La classification de WATERLOW
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
32 Cadre d’ étude
32.1 Situation géographique et démographique
32.2 situation socio-économique
32.3 Infrastructures sanitaires
33 hodologie
33.1 Echantillonnage
33.2 Variables étudiées
33.3 Détermination de l’état nutritionnel
33.4 Traitement des données
34 Résultats
34.1 Caractéristiques de l’échantillon
34.1.1 L’âge des enfants
34.1.2 Le genre
34.1.3 Le poids à la naissance
34.1.4 Mode d’allaitement
34.1.5 Age de l’ablactation
34.1.6 Age de sevrage
34.1.7 Etat vaccinal
34.1.8 Motifs de consultation
34.1.9 Taille de la fratrie
34.1.10 Age de la mère
34.1.11 Occupation de la mère
34.1.12 Situation matrimoniale de la mère
34.1.13 Niveau d’instruction des parents
34.1.14 Revenu mensuel familial
34.1.15 Eau de consommation
34.1.16 Evacuation des excréta
34.1.17 Lieu de résidence
34.2 Prévalence de la malnutrition selon les trois indices classiques (P/T, T/A, P/A) dans le CSBII de Mahamasina
34.2.1 Prévalence de la malnutrition selon la tranche d’âge
34.3 Les différents facteurs pouvant influencer l’état nutritionnel des enfants selon l’indice Poids/Age
34.3.1 Etat nutritionnel par tranche d’âge selon l’indice P/A
34.3.2 Etat nutritionnel par genre selon l’indice Poids/ Age
34.3.3 Etat nutritionnel selon leur poids de naissance
34.3.4 Etat nutritionnel selon leur mode d’allaitement
34.3.5 Etat nutritionnel selon l’âge de l’ablactation
34.3.6 Etat nutritionnel selon l’âge de sevrage
34.3.7 Etat nutritionnel selon l’état vaccinal
34.3.8 Etat nutritionnel selon les motifs de consultation
34.3.9 Etat nutritionnel selon la taille de la fratrie
34.3.10 Etat nutritionnel selon l’âge de la mère
34.3.11 Etat nutritionnel selon l’occupation de la mère
34.3.12 Etat nutritionnel selon la situation matrimoniale de la mère
34.3.13 Etat nutritionnel selon le niveau d’instruction de la mère
34.3.14 Etat nutritionnel selon le revenu familial mensuel
34.3.15 Etat nutritionnel selon l’hygiène et assainissement de la famille
34.3.16 Etat nutritionnel selon leur lieu de résidence
TROISIEME PARTIE : Commentaires- DISCUSSIONS et suggestions
CONCLUSION