Situation géographique et délimitations administratives

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Situation géographique et délimitations administratives

Madagascar se situe dans la partie occidentale de l’Océan Indien, au large de l’Afrique de l’Est, dont il est séparé par le canal du Mozambique de 415 km. Sa capitale est Antananarivo. Elle s’étend sur 1 600 km entre 11° et 25° sud. Madagascar est la quatrième île du monde par la superficie 587 040 km2 après le Groenland, la Nouvelle- Guinée et Bornéo. Les habitants racontent que la ruée vers le saphir dans la région d’Ilakaka a commencé en 1998 ; elle a donné naissance à des agglomérations de dimension moyenne sur la RN7, à savoir Andohanilakaka (25.000 habitants) et Manombobe (3.500 habitants), qui sont des fokontany de la commune rurale de Ranohira. La commune de Ranohira à une superficie totale est de 2356 Km2 soit 235 600 Ha.
La zone de notre étude est le fokontany de Mangarahara dans la commune rurale de Ranohira. Parmi les dix-neuf (19) Fokontany de la Commune Rurale de Ranohira, huit (08) sont concernés directement par l’exploitation du saphir.

Description de l’activité d’exploitation

Nous considérons le phénomène comme important du fait qu’il attire de nombreux étrangers (vazaha), dont des Sri-Lankais, des Thaïlandais et de très nombreux migrants (vahiny) en quête d’un mieux-être. Il a donné naissance à un nouvel environnement social, qui s’est répercuté dans toute la région où furent découverts des filons de saphir avec la création de nouveaux villages miniers, engendrant des transformations sociales et spatiales dans ce que nous appelons la « brousse du saphir ».
La question que nous nous posons est de savoir si l’exploitation du saphir peut effectivement réduire la pauvreté de ces migrants, venus en grand nombre, dont un certain nombre envisage de rester durablement dans cette région. Une question qui se pose d’emblée est de savoir s’il est possible d’envisager un développement durable à partir d’une activité qui affecte directement la nature et l’interaction de ces diverses communautés, résolues à cohabiter. En effet, aussi bien les activités minières que la vie sociale dans ces villages induit des changements de comportements et de culture inhérentes au phénomène de migration. Ces changements commencent par la création d’écoles dans les principales agglomérations nées du saphir. C’est un aspect de la problématique de l’exploitation de saphir soulevée par Gaëtan Feltz, maître de conférences Chargé de cours au sein du Département d’Histoire de l’Université d’Antananarivo et Mirana Razafimandimby, étudiante en DEA Sciences sociales du Développement, Département d’Histoire, Université d’Antananarivo1.

Description du milieu physique

Les paragraphes qui suivent nous permettront de connaître l’environnement physique de notre zone d’étude, en vue d’en comprendre les enjeux environnementaux de notre thème d’étude.

Climat

Cette région est connue pour son climat semi-aride caractéristique des régions sahéliennes. Le calendrier des saisons montre une longue saison sèche de huit mois suivie d’une courte saison des pluies de quatre mois s’étalant de Décembre à Mars.
En saison de pluies, Ranohira reçoit une quantité importanet d’eau par rapport aux autres régions du Sud-Ouest. C’est pour cela que son indice d’aridité est relativement élevé (plus de 25°C) ; et la température moyenne du mois le plus frais reste supérieure à 18°C, avec une évapotranspiration forte, supérieure à 1000mm et qui peut atteindre ou dépasser les 1800mm.L’humidité relative est de 22% ; les pluies sont beaucoup plus abondantes en saison froide et plus fréquentes en forêt qu’en savane. Elles constituent pour la végétation un apport hydrique très important surtout en saison séché. C’est au cours des mois de Juin, Juillet et Aout que les nuits sont fraiches, apportant un maximum de rosées. La durée d’ensoleillement passe par un maximum en aout -septembre et un minimum entre février et avril.
Les vents: les vents dominants vont dans la direction NE -SW. Cette direction est presque perpendiculaire à la plus grande pente du versant. Le vent a un rôle essentiel dans la dissémination des espèces floristiques de savane et aussi le transport des poussières. La présence de « Tsioka Atsimo » caractérise cette région.

Pluviométrie

La station météorologique de Ranohira relève les coordonnées respectives : 23°33’S et 45°24’E, avec l’altitude de 823m.Les données fournies sont les précipitations mensuelles et les nombres correspondants de jours de précipitation pour l’année 1997 et 2016.
Le tableau suivant montre les précipitations en millimètres et le nombre de jours de précipitation à Ranohira.

DESCRIPTION DE L’EXPLOITATION ARTISANALE DE SAPHIR

Ce type d’exploitation se rencontre très fréquemment à Madagascar, surtout dans les zones connues disposé des riches gisements de ce produit. L’exploitation utilise des méthodes traditionnelles avec, essentiellement, l’emploi d’outils manuels et la force humaine pour l’extraction et le traitement des substances minérales du sol ou du sous-sol ; à cette catégorie, s’ajoute le recours au système de haute intensité de main d’œuvre.
Cette exploitation artisanale utilise différents matériels simples comme la barre à mine, le pic, le tamis, le seau, la « sobika» ou panier, la bêche, la pelle, … Le lavage (séparation du saphir avec les autres matériaux rocheux) est réalisé dans un courant d’eau, en vue d’éliminer les matières légères et les cailloux. Les gemmes et les autres matières lourdes seront enfin triées et recueillies à la main. Ce procédé artisanal ne suit aucun cycle d’opération, mais il se fixe comme objectif principal l’obtention des produits nets comme le saphir.
Le terme « exploitation minière à petite échelle » fait l’objet d’un grand débat au niveau de la région d’Ihorombe. D’une façon générale, les principaux critères communément évoqués dans les tentatives pour définir le contenu précis de ce terme sont :
• la dimension physique du gisement et la continuité ou non des opérations d’exploitation .
• la structure organisationnelle de l’exploitation et son mode de gestion.
• l’importance de l’investissement qu’elle requiert et le chiffre d’affaire qu’elle génère.
• le nombre et le niveau de qualification des travailleurs impliqués dans l’unité de production.
• et enfin le type d’équipements utilisés, le degré de mécanisation et le niveau de technologie mis en œuvre.
Il en résulte que la signification accordée au terme « exploitation minière à petite échelle » sur la base de ces critères est très relative, tant il est vrai que leur importance est fonction de l’environnement économique général, du développement minier du pays, du degré de l’évolution technique et technologique et, enfin de la nature des minéraux exploités. Ceci est particulièrement vrai pour les critères de dimension physique du gisement, de l’importance du chiffre d’affaire, du nombre de travailleurs et du type de gestion.
Pour notre étude, la définition suivante du concept de l’exploitation minière à petite échelle est la suivante :
• L’exploitation artisanale : c’est l’exploitation de substances minérales par des procédés artisanaux sans que cette exploitation ne soit précédée de la mise en évidence d’un gisement .
• La petite mine : c’est une exploitation minière de petite taille, permanente, possédant un minimum d’installations fixes, utilisant dans les règles de l’art, des procédés semi-industriels ou industriels et fondée sur la mise en évidence préalable d’un gisement.

Rôle et importance de l’exploitation artisanale

L’artisanat minier est créateur de richesses et contribue à la survie, voire dans certains cas au développement d’un nombre croissant de communautés et territoires déshérités. S’appuyant sur une main-d’œuvre abondante et peu qualifiée, il constitue un filet de sécurité en fournissant de l’emploi et des revenus à des populations de plus en plus désœuvrées et donc marginalisées. On peut affirmer que les exploitations minières de type artisanal sont pratiquées à Madagascar et en Afrique. Ainsi, même en dehors des matériaux de construction dont l’exploitation a démarré avec les premières constructions de l’habitat humain, les exploitations artisanales d’or, de saphir et de fer ont, fait l’objet d’intenses activités d’exploitation par des procédés artisanaux et traditionnels. Le riche patrimoine historique et culturel de Madagascar retrace de nombreux témoignages sur le rôle que le saphir a joué dans l’épanouissement des grands empires qui se sont succédé dans la région. Il est actuellement impossible d’estimer avec précision la production de saphir durant ces temps historiques.
L’orpaillage et le saphir ont continué sans cesse au fil des années à Madagascar. En témoignent de nombreux anciens ouvrages et les productions achetées par les colons. Les témoignages les plus frappants sont fournis de nos jours par les nombreuses traces d’anciens travaux d’exploitation artisanale de saphir. La petite exploitation minière a donc été pour un long moment reléguée plus ou moins aux oubliettes. Toutefois, peu de temps après l’indépendance des Etats africains intervenue au cours des années 1960, l’exploitation minière artisanale ou informelle est réapparu dans de nombreux pays africains (par exemple: Mali, cote d’Ivoire….). Le phénomène a même pris rapidement de l’ampleur, ne tardant pas à devenir une activité d’intérêt général, telle que nous le connaissons actuellement.
A Madagascar, les activités d’exploitation de saphir ont augmenté de façon considérable à partir des années 90, suite aux effets de la sécheresse qui a entraîné une ruée des populations démunies vers cette activité. Un autre facteur qui a influé sur le développement de l’exploitation minière à petite échelle est la libéralisation et l’augmentation du prix de l’or, la découverte de nouveaux indices facilement exploitables, suite aux campagnes de prospection géologique. A noter ici que les exploitations traditionnelles ne concernaient que les minéralisations alluvionnaires et éluvionnaires ; les gisements filoniens n’ont commencé à être exploités que depuis une quinzaine d’années.

Emploi du temps journalière et saisonnière

Il se fait de façon saisonnière dans le respect des us et coutumes, selon plusieurs modes d’organisation et intervenants:
• Organisation à l’échelon familial: lorsque l’exploitation est faite sous cette forme, les gains qui en résultent sont généralement détenus et gérés par le chef de famille .
• Organisation en groupe: dans ce cas, la mine ou le puits d’extraction appartient à l’ensemble du groupe et la production est immédiatement partagée en fin de journée entre tous les membres, conformément aux règles établies par le groupe. Cette forme d’organisation impose une certaine discipline et un respect des principes traditionnels et exige une honnêteté vis à vis de soi et envers les autres membres du groupe.

Impacts au niveau de la population

L’exploitation apporte des effets notables sur le milieu socio-économique de la région. Notons, toutefois que même si l’exploitation artisanale du saphir constitue une source de revenus pour les gens, on ne constate aucune amélioration sur leurs conditions de vie. Ce sont les acheteurs-spéculateurs de leurs produits qui en tirent le plus de profit.
Mais, du point de vue ressources humaines, le secteur artisanal minier n’a pas créé d’emplois durables, il a au contraire créé un réservoir des chômeurs déguisés3, des drogueurs, des voleurs, des inciviques, etc. ceci est dû au fait que, suite aux bruits qui courent concernant l’argent qui circule autour de cette activité, beaucoup de travailleurs ont abandonné leurs activités habituelles comme l’agriculture ou l’élevage, Il a par ailleurs alimenté le chômage en milieu urbain pour avoir contribué au départ massif des entreprises agricoles qui dominaient les activités économiques du district faute d’une production agricole suffisante. En outre, il n’y a pas de sécurité sociale pour ces creuseurs alors que le travail à au fond des puits présente beaucoup de dangers. Ce qui réduit leur espérance de vie.
Il y a en effet de grands risques d’accidents encourus pour les petits mineurs travaillant au fond des trous trop étroits et sans escalier (descente par corde) pour une profondeur allant jusqu’à 15 à 20m. A ce propos, plusieurs accidents mortels ont été relevés dans les sites d’exploitation, suite aux écroulements des parois du « vovo » ou à l’effondrement des galeries.
Les rejets de terres meubles et de blocs de pierre dans la nature entrainent la contamination des cours d’eau et la dégradation des sols, avec des risques de répercussions de ces dégâts sur la chaine alimentaire, pouvant entrainer ainsi des problèmes de sécurité alimentaire.

Impacts sur le milieu environnant et du paysage

Lors de nos descentes sur les lieux, nous avons observé des modifications importantes du milieu naturel et du paysage. Cela est reporté dansle tableau qui suit avec les codifications suivantes : 1 : Milieu 2 : Paysage 3 : Temporaire 4 : Permanente.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : CADRAGE ET CONSTRUCTION THEORIQUE DE L’ETUDE
1-1 CADRAGE DE LA RECHERCHE
1-2 CONTEXTE DE L’ETUDE
1-2-1 Présentation de l’étude
1-2-2 Caractéristique de l’étude d’impacts sur l’environnement
1-3 PROBLEMES A TRAITER DANS L’ETUDE
1-4 OBJECTIF DE LA RECHERCHE
1-5 PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE
1-6 HYPOTHESES DE TRAVAIL
1-7 METHODOLOGIE
DEUXIEME PARTIE : DESCRIPTION DE L’EXPLOITATION DE SAPHIR
2-1 PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2-1-1 Historique
2-1-2 Situation géographique et délimitations administratives
2-1-3 Description de l’activité d’exploitation
2-1-4 Description du milieu physique
2-1-3 Milieu biologique
2-1-4 Le Milieu humain et environnement socio-économique.
2-2 DESCRIPTION DE L’EXPLOITATION ARTISANALE DE SAPHIR
2-2-1 Concepts d’exploitation
2-2-2 L’environnement et les sites d’exploitation minière
2-2-3 Rôle et importance de l’exploitation artisanale
2-3 DESCRIPTION DE LA VIE DES EXPLOITANTS
2-3-1 Le Mode de vie des exploitants
2-3-2 Emploi du temps journalière et saisonnière
2-3-3 Mode de commercialisation des produits
2-3-4 Revenu moyen obtenu
TROISIEME PARTIE : IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS DE L’EXPLOITATION .
3-1 REVUE DES IMPACTS APPREHENDES
3-2 ANALYSE DES IMPACTS
3-2-1 Impacts au niveau de la population
3-2-2 Impacts sur le milieu environnant et du paysage
3-2-3 Effets des poussières et des bruits
3-2-4- Impacts sur la faune et la flore
3-2-5 Impacts sur la vie sociale
3-3 METHODE D’EVALUATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
3-4 PERCEPTION DES IMPACTS PAR LE PUBLIC
3-5 SYNTHESE DES RESULTATS
PARTIE IV : LE PLAN D’INTEGRATION ENVIRONNEMENTALE DES EXPLOITATIONS ARTISANALES DE SAPHIR
4-1 LES MESURES D’ATTENUATION DES IMPACTS
4-1-1 Les mesures générales
4-1-2 Mesures spécifiques
4-2 SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE
4-3 BUDGETISATION DU PLAN D’INTEGRATION ENVIRONNEMENTALE DE L’EXPLOITATION ARTISANALE DU SAPHIR
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE 

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