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SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DE L’AVITAMINOSE A DANS LE MONDE ET À MADAGASCAR.
Dans le monde
Cette forme de malnutrition concerne plusieurs millions d’individus vivant dans les pays en développement. Dans les pays industrialisés, le déficit déclaré en vitamine A est exceptionnel (13). Le développement socio-économique, l’amélioration de l’accès aux soins médicaux et la diversification de l’alimentation ont permis de faire disparaître cette carence vers le début du XXème Siècle (2) ou tout au moins d’en réduire la prévalence
En 1996, l’OMS a recensé 76 pays où l’avitaminose A posait un important problème de santé publique (23). Globalement, ce déficit en vitamine A est plus répandu et plus sévère en Asie du Sud et en Amérique Latine (2). On estime que plus de la moitié des enfants d’âge préscolaire des pays en développement en sont affectés. (2).
Les enfants présentant une avitaminose A infraclinique sont peut-être 10 fois plus nombreux que ceux qui sont atteints de xérophtalmie dont le nombre est estimé à environ 14 millions (24). Dans plus de 37 pays, la xérophtalmie constitue un sérieux problème de santé publique: Asie Méridionale, Afghanistan, Philippines, Afrique Sahélienne et Afrique orientale, Amérique centrale et Nord-Est du Brésil (13). La cécité nutritionnelle est endémique dans la majeure partie de l’Afrique et de l’Asie Méridionale et Orientale , avec des foyers disséminés en Amérique Centrale et du Sud, dans la Méditerranée orientale et dans le Pacifique occidental.
A l’échelle mondiale, 250.000 personnes contractent chaque année la kératomalacie (25).
A Madagascar
En 1994, une enquête sur l’héméralopie, menée au niveau national (26) a permis d’identifier 31 districts, comme zones à risque de carence.
CADRE DE L’ÉTUDE: LA COMMUNE URBAINE DE FIANARANTSOA I (27)
Situation, relief et climat
La commune urbaine de Fianarantsoa I se trouve dans la province de Fianarantsoa. Elle est entourée par la sous-préfecture de Fianarantsoa II. Sa superficie est de 109 Km2. Elle comporte 7 arrondissements et 50 Fokontany. ( 27)
L’altitude est de 1200 à 1352m. Le relief est accidenté. Il est surtout marqué par la vallée de Tsiandanitra à l’est, les chaînons de Tanambao et Tsaramandroso et Kianjasoa au centre, la plaine de Mahazengy au sud, et par la vallée de Mandranofotsy à l’ouest. La sous-préfecture est traversée par deux petits cours d’eau: le Tsiandanitra à l’est, et le Mandranofotsy au sud et à l’Ouest.
Le climat, de type tropical, alterne deux saisons bien distinctes:
• la saison chaude et pluvieuse va de novembre à avril. La température maximale peut atteindre 30C.
• La saison fraîche et humide pendant laquelle la température peut diminuer jusqu’à 6C s’étend de Mai à Octobre.
Infrastructure économique
Les 2/3 de la population résident dans le milieu urbain. Les occupations des habitants se répartissent comme suit:
• 20% travaillent dans l’administration,
• 28% dans le secteur privé,
• 32% sont ouvriers ou manœuvres,
• 5% font du commerce,
• et 15 % s’occupent de l’agro-pastoral,
Les gens qui travaillent dans le secteur agricole utilisent la technique traditionnelle. Leurs principales productions sont : le riz, le manioc, la patate douce, le haricot, le maïs et les produis maraîchers. L’éxiguité de la sous-préfecture a fait qu’il n’y
a eu de possibilité d’extension que sur les pentes qui deviennent de plus en plus arides à cause de l’érosion.
L’élevage ne se fait que dans les périphéries. Il s’agit surtout de bovins, porcins et volailles.
Sur le plan de l’artisanat, on trouve dans le milieu rural la fabrication de pots en argile.
Infrastructure routière
La sous-préfecture de Fianarantsoa I est traversée par deux routes nationales: la RN 7 reliant Antananarivo et Tuléar et la RN 4 allant de Fianarantsoa à Ikalamavony .
Les routes de la sous-préfecture sont praticables pendant toute l’année.
Données démographiques.
En 1999, la commune comptait 118.954 habitants ( 27). On y rencontre les 18 ethnies de Madagascar ainsi que des étrangers tels que les Français, Chinois, Comoriens etc…
La densité démographique est de 3.716 habitants /km2. La taille du ménage est de 6,3 (27 )
Données socio-culturelles
Dans la commune urbaine de Fianarantsoa I, il existe :
• 58 EPP dont 26 publiques et 32 privées
• 18 CEG dont 04 publiques et 14 privés
• 02 Lycées d’enseignement général, 03 lycée d’enseignement technique
• 01 Université.
Infrastructure sanitaire
Outre le centre hospitalier régional (CHR), la commune urbaine de Fianarantsoa I dispose de 27 centres de santé de base (CSB) 1dont 17 formations sanitaires publiques et 10 privées. 77,8% des CSB sont tenus par des médecins.
OBJECTIFS
Les objectifs de cette étude sont de:
• Evaluer l’ampleur de la carence en vitamine A des enfants d’âge préscolaire (12 à 71 mois ) dans la commune urbaine de Fianarantsoa 1, en 1998.
• En déterminer les principaux facteurs de risque
• Proposer des mesures de lutte contre la carence en vitamine A dans la commune urbaine de Fianarantsoa I.
MÉTHODOLOGIE
Echantillonnage
Taille de l’échantillon
La taille minimum de l’échantillon a été calculée en utilisant la formule suivante (29):
n= ¾¾N Z²p(1-p) ¾¾¾¾ ´ DE
d² (N-1) + Z²p(1-p)
Avec N: population d’enfants de 0-5 ans dans la commune urbaine de Fianarantsoa I = 21.411
Z: Niveau de confiance = 99,9% d: Précision = 5%
P: Prévalence estimée = 3,08% ( 26)
DE :effet de grappe = 1,5
Ainsi la taille minimum de l’échantillon calculée à l’aide du logiciel Epi-Info Version 6 a été de : n = 193
Critères d’exclusion et d’inclusion
Ont été inclus dans l’étude, les enfants de 12 à 71 mois rencontrés lors de l’enquête et dont les mères ont accepté le prélèvement de sang et de se soumettre à l’interview.
Ont été exclus de l’étude, les enfants malades ou n’étant que de passage dans la commune au moment de l’enquête.
Variables utilisées
Héméralopie :
On a demandé à la mère si au crépuscule, l’enfant se heurte contre les obstacles, ou joue moins que les autres. Les critères que nous avons utilisés pour identifier un problème de santé publique au niveau de la communauté sont ceux proposés par l’OMS ( 23):
Le dosage du rétinol sérique été effectué au Laboratoire de Nutrition du CHU Ampefiloha en utilisant la méthode fluorométrique (Cf protocole d’analyse en annexe)
Les normes d’interprétation des résultats du dosage du rétinol sérique que nous avons utilisées sont celles recommandées par l’OMS (30):
Tableau 5.- critères d’Interprétations du dosage du rétinol sérique
Du point de vue santé publique, l’importance du problème au niveau de la collectivité, a été appréciée selon les critères proposés par l’OMS:(23)
Tableau 6 : Critères de classifications de la carence en vitamine A en tant que problème de santé publique selon l’indicateur rétinol sérique
Le test IOT a été réalisé selon la méthode simplifiée décrite par AMEDEE-MENESME (9). Pour l’interprétation, on a classé les résultats selon les aspects des cellules épithéliales et des cellules à mucus prélevées(31). Les lames présentant à la fois des cellules épithéliales nombreuses, disposées en amas, et des cellules à mucus ont été considérées comme normales. Par contre, celles où l’on notait une raréfaction des cellules épithéliales et l’absence de cellules à mucus sont considérées comme déficitaires.
Quant à l’appréciation de la situation au niveau de la communauté, les critères utilisés sont (23): Tableau 7 : Critères de classifications de la carence en vitamine A en tant que problème de santé publique selon l’indicateur IOT
Analyse des données
La saisie et le traitement des données ont été effectués sur ordinateur en utilisant le logiciel Epi-info version 6.0
RESULTATS
Notre travail se rapporte à l’étude de la situation nutritionnelle relative à la carence en vitamine A dans la commune urbaine de Fianarantsoa 1 en 998.
Trois volets vont être abordés: la description de l’échantillon, la prévalence de la carence en vitamine A et les facteurs de risques .
44.4% des mères enquêtées ont fréquenté l’école primaire. Presque la moitié ont fait une étude secondaire. Néanmoins, la plupart d’entre elles n’ont pas dépassé la classe de troisième. Par contre, 3,1% des mères seulement ont pu atteindre le niveau universitaire.
La parité
La parité des femmes de notre échantillon va de 0 à 12 enfants avec une moyenne de 2,9 1,9 enfants .
• 3,6% des mères sont des grandes multipares (plus de 6 enfants).
• 18,9% des mères sont nullipares au moment de l’enquête.
La profession du chef de famille
Il nous a été difficile d’estimer le revenu des ménages. C’est ainsi que nous avons essayé d’apprécier le niveau socio-économique du ménage par le biais de la profession du chef de famille. Outre les cultivateurs et les chômeurs, nous avons classé les professions en 2 catégories selon leur modalité de rémunération:
• Les salariés, aussi bien du secteur public que privé,
• Les chefs de famille exerçant une profession libérale
• Nous avons classé dans «autres», les veuves, les divorcées et les mères célibataires.
D’après les résultats de notre étude:
• 2 ménages seulement (1%) ont déclaré avoir un mari en chômage. Néanmoins, parmi ceux qui se sont déclarés cultivateurs ou exerçant une profession libérale, il y en a qui sont en état de chômage déguisé.
• La plupart des chefs de famille (39,8%) exercent une profession libérale, essentiellement de petits métiers.
• 5,8% sont des salariés: ouvriers, manœuvres..
Prévalence de la carence en vitamine A
Chez les mères
D’après nos résultats:
• 11,2% des femmes sont atteintes d’héméralopie,
• 1,9% (2 femmes) n’ont pas pu répondre correctement à la question posée.
Chez les enfants
Pour les enfants, nous avons utilisé les trois indicateurs de la carence en vitamine A, à savoir l’héméralopie, le rétinol sérique et le test d’impression oculaire.
La prévalence de l’héméralopie chez les enfants de 12 à 71 mois est de 1,3%
La prévalence de la carence en vitamine A, selon les résultats de l’IOT est de 14,7%
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
I.1. RAPPELS SUR LA VITAMINE A
I.1.1.Définition
I.1.2. Propriétés physico-chimiques
I.1.3. Métabolisme de la Vitamine A.
I.1.4. Vitamine A et Mécanisme de la Vision
I.1.5. Autres rôles de la Vitamine A
I.1.6. Principales sources de vitamine A et de b -carotène
I.1.7.Besoins quotidiens et apports recommandés
I.2. SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DE L’AVITAMINOSE A DANS LE MONDE ET À MADAGASCAR
I.2.1. Dans le monde
I.2.2. A Madagascar
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE L’AVITAMINOSE A DANS LA COMMUNE DE FIANARANTSOA I
II.1.CADRE DE L’ÉTUDE: LA COMMUNE URBAINE DE FIANARANTSOA I
II.1.1. Situation, relief et climat
II.1.2. Infrastructure économique
II.1.3. Infrastructure routière
II.1.4. Données démographiques
II.1.5. Données socio-culturelles
II.1.6 Infrastructure sanitaire
II. 2. OBJECTIFS
II. 3. MÉTHODOLOGIE
II. 3.1 Echantillonnage
II.3.2. Variables utilisées
II.3.2. Analyse des données
II.4. RESULTATS
II. 4.1. Caractéristiques de l’échantillon
II.4.2. Prévalence de la carence en vitamine A
II.4.3. Les facteurs de risque de carence en vitamine
II.4.4. Habitudes alimentaires
TROISIEME PARTIE: COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
III.1 COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
III.1.1 Evaluation de la prévalence de la carence en vitamine A
III.1.2 Les facteurs de risque de carence en vitamine
III.2. SUGGESTIONS
III.2.1. Supplémentation en vitamine A pour les groupes vulnérables
III.2.2. Promotion de la pratique optimale d’ l’allaitement maternel
III.2.3. Promotion de la disponibilité et de la consommation d’aliments riches en vitamines A
III.2.4. Amélioration du pouvoir d’achat des ménages vulnérables
CONCLUSION
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