Madagascar est connu dans le monde entier pour ses pierres précieuses et semi-précieuses : saphir, rubis, aigue-marine, tourmaline, topaze, améthyste, émeraude… A la fin des années 1990, dans notre pays, les ruées sur le saphir et le rubis, symbolisées par l’apparition subite de nouvelles citées minières à Ilakaka et Sakaraha, ont fait du pays l’un des plus grands producteurs au monde de ces gemmes de couleur. Leur exploitation, en grande partie informelle, est assurée par des milliers d’artisans mineurs répartis dans l’ensemble du pays. Au plus fort de la production, ce secteur représentait jusqu’à 500 000 personnes en comptant les orpailleurs, soit l’un des plus grands pourvoyeurs d’emploi, loin derrière l’agriculture, mais 5 fois plus que le secteur du textile et de la confection. L’orpaillage, l’extraction artisanale, constitue une activité traditionnelle depuis des siècles dans de nombreuses régions de la Grande Ile. Plusieurs tonnes de pierres précieuses seraient encore produites annuellement par les artisans, parfois regroupés en coopératives partiellement mécanisées.
Le choix de développer le secteur minier par les petites mines est justifié, d’une part par la taille des gisements connus qui ne peuvent être exploités à d’autres échelles, et d’autre part par la capacité technique et financière actuelle des opérateurs malgaches. Ce développement se fera par étape, en commençant par l’acquisition des techniques simples mais qui constituent déjà une nette évolution par rapport aux méthodes rudimentaires utilisées aujourd’hui, le but final étant la professionnalisation du secteur.
Sur le plan technique, des études plus approfondies menées à partir de données réelles sont nécessaires pour mieux définir les méthodes et techniques applicables aux petits gisements de saphir à Madagascar. A priori, aucune méthode ne doit être écartée compte tenu de la grande variété des types de gisements de saphir, rubis et autres minéraux présentant approximativement de même densité de notre pays. Tel est l’un des objectifs de ce mémoire qui repose sur un essai d’optimisation et/ou d’amélioration des rendements de traitement par jigs.
SITUATION DU SAPHIR DANS LE MONDE
GENERALITES SUR LE SAPHIR
Le vrai saphir, connu dans l’antiquité grecque sous le nom de hyakinthos, était un talisman pour le voyageur. Le nom saphir (du grec bleu) désignait lui, jusqu’au Moyen Age, plusieurs pierres bleues, comme par exemple le lapis lazuli. Vers 1800, on découvrit que saphir et rubis étaient toutes deux des pierres de la famille du corindon, et seule la variété bleue reçut le nom de saphir. Plus répandu que sa jumelle le rubis, le saphir doit sa couleur bleue au fer et au titane. Aujourd’hui cette appellation s’est élargie à tous les corindons (à l’exception du rouge), la couleur étant précisée par l’adjectif qui suit le mot saphir : saphir vert, saphir jaune, saphir rose… Le mot saphir sans qualificatif est toujours réservé au corindon bleu, et la couleur la plus recherchée est le bleu bleuet pur. De nos jours, les gisements d’importance industrielle se trouvent en Australie, en Birmanie, au Sri Lanka et en Thaïlande.
Le rubis est considéré comme la plus précieuse des gemmes de couleurs. C’est un corindon tout comme le saphir mais l’oxyde qui donne sa couleur à la pierre, au lieu d’être de l’aluminium, est du chrome. Il est plus dur que les autres pierres précieuses mais moins que le diamant. La couleur s’échelonne du rose clair au rouge foncé. Les plus belles pierres, désignées par « sang de pigeon », ont une teinte qui oscille entre le vermeil et le carmin. Au niveau de la pureté, rares sont les rubis parfaits. Il faut donc s’attacher, d’abord à la coloration et bien vérifier que les particularités de cristallisation n’interfèrent pas avec la beauté de la gemme .
CARACTERISTIQUES DU SAPHIR
PROPRIETES PHYSIQUES
➤ LE SAPHIR
Groupe: Corindon
Couleur: Toutes les couleurs
Dureté: 9
Densité: 3,98 à 4
Dispersion: 0,018
Pléochroïsme: bleuté, bleu à gris – bleu,
jaune, violet à rougeâtre
Indice de réfraction: 1,76 – 1,77
Biréfringence: 0,008 – 0,009
Système cristallin: Rhomboédrique
Composition chimique : Al2O3
Transparence : Transparent à opaque
➤ LE RUBIS
Groupe : Corindon
Couleur : Rouge
Dureté : 9
Densité : 3,97 à 4,05
Dispersion : 0,018
Pléochroïsme : fort, dichroïque, rouge –
jaune à rouge carmin
Indice de réfraction : 1,76 – 1,77
Biréfringence : 0,008 –0,009
Système cristallin : Rhomboédrique
Composition chimique : Al2O3
Transparence : Transparent à opaque .
PROPRIETES CHMIQUES
Le saphir est de l’alumine de formule Al2O3 composé de 52,91% d’aluminium et de 47,09% d’oxygène. Par voie sèche, il est infusible, inattaquable aux acides mais devient attaquable par fusion avec SO4HK ou CaSO4. Il s’altère en minéraux alumineux, notamment en margarite et damourite (variété de mica dur) ; plus rarement en diaspore, gibbsite (variété de bauxite) ; également en sillimanite, disthène, andalousite, chloritoÏde.
INCLUSIONS DU SAPHIR
Nous avons vu que le saphir a des couleurs variables qui s’expliquent par l’existence d’inclusions autre que l’Aluminium et l’Oxygène dans le réseau. En effet, une partie d’Al3+ peut se substituer avec d’autres éléments pouvant entrainer la modification de la couleur du saphir. Les saphirs ont des inclusions assez similaires : Des zones d’accroissement colorées, aiguilles de rutile, reliquats d’ex-solutions, givres. Toutefois, l’aspect de ces inclusions est différent selon la provenance des pierres.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
Chapitre I : Situation du saphir dans le monde
Chapitre II : Le saphir à MADAGASCAR
DEUXIEME PARTIE : IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DES ACTIVITES MINIERES A PETITES ECHELLES DANS LA REGION D’ILAKAKA
Chapitre III : Situation actuelle des activités dans ces régions
Chapitre IV : Impacts socio-économiques des activités minières à petites échelles
Chapitre V : Impacts Environnementaux
TROISIEME PARTIE : CONTRIBUTION A L’OPTIMISATION DE LA CHAINE DE TRAITEMENT JIG –APPLICATION AU SAPHIR D’ILAKAKA ET DE SAKARAHA
Chapitre VI : JIG par accélération différentielle
Chapitre VII : Proposition d’optimisation du traitement de saphir par le JIG type DOVE
CONCLUSION
Bibliographie
Webographie
Annexes