Soutenance mémoire
Situation des ressources forestières dans le monde
Etat de la forêt mondiale
La situation de la ressource forestière mondiale ne cesse d’évoluer au fil des temps. Les données les plus récentes de FAO ont montré que la superficie forestière mondiale en 2005 est estimée à 3 952 millions d’hectares ou 30,3% de la superficie totale des terres émergées (FAO, 2009). Ce chiffre correspond à une moyenne de 599 hectares de forêt pour 1000 personnes. Le taux de changement annuel de la surface forestière entre les années 1990 et 2000 est de -0,22% correspondant à une perte de couverture forestière de 8 868 000 ha. Ce taux annuel a nettement diminué à -0,18% entre les années 2000 et 2005 même si la perte en ressource se fait toujours sentir car environ 7 317 000 ha de forêts ont disparu chaque année pendant cette période.
La superficie forestière est répartie de façon inégale dans le monde. Les 10 pays les plus riches en forêts représentent 66% de la superficie forestière totale, et les 34% restants se répartissent entre 212 pays et zones. Il est à remarquer que 7 pays ou territoires sont entièrement dépourvus de forêts et 57 autres n’ont de forêts que sur moins de 10% de la superficie totale de leurs terres. (FRA, 2005). Parmi les différents types de forêt dans le monde, la forêt tropicale nous intéresse davantage par le fait que les ressources forestières malgaches en fassent partie. Les forêts tropicales sont des formations qui sont localisée dans les pays tropicaux. Elles sont composées de forêts sempervirentes (sous climats humides et perhumides) et de forêts décidues (sous climat sec).
La forêt tropicale représente, selon RODA (2000), près de 47% des ressources forestières mondiales, soit une superficie estimée à 2 167 millions. Elles se localisent essentiellement en Amérique du Sud en Amazonie (47%), en Afrique (36%) et puis en Asie (14%). En ce qui concerne le taux de changement de la couverture forestière tropicale, L’Amérique du Sud a subi la perte nette de forêts la plus importante entre 2000 et 2005 (environ 4,3 millions d’ha/an) ; suivie de l’Afrique qui a perdu 4,0 millions d’ha/an. (FAO, 2007). Il est à remarquer que ces taux de perte sont également le record mondial, et que la forêt tropicale est le type de forêt qui subit la plus grande menace de destruction, alors que sa conservation est cruciale car d’une part, elle renferme encore d’importantes diversités biologiques où se base la survie et l’évolution même de l’humanité ; et d’autre part, cette forêt, qualifiée de « poumon de la terre », joue un rôle écologique d’importance mondiale surtout dans la fourniture de services environnementaux dont la régulation climatique et le contrôle de la pollution.
Evolution de la couverture forestière dans le monde
En prenant comme référence la période entre 1990 et 2005, la surface forestière dans le monde ne cesse d’évoluer. En général, au niveau des échelles régionale ou sous-régionale, certaines régions ont leurs couvertures forestières se réduisant d’année en année à des rythmes plus ou moins alarmants. Ces régions englobent en général les pays du Sud sous-développés et les pays en voie de développement. Cependant, d’autres régions situées en général dans la partie nord, et regroupant les pays développés et les pays nouvellement riches, ont leur surface forestière en progression.
Pour le cas spécifique de la région africaine qui inclut le cas de Madagascar, même si l’Afrique ne représente que 16% de la superficie forestière mondiale, le continent a perdu environ 4 millions d’hectares de forêt par an de 2000 à 2005, ce qui représente près d’un tiers de la superficie déboisée dans le monde. La majeure partie des pertes de forêts concerne les pays où la superficie forestière est relativement importante. À ce jour, la conversion de zones forestières en zones d’agriculture permanente à petite échelle est le principal facteur des pertes de forêts africaines, mais les investissements vers l’agriculture à grande échelle pourraient devenir l’un des principaux facteurs de déforestation à l’avenir.
Perspectives régionales sur les ressources forestières
En considérant la situation des forêts du monde à l’échelle régionale, l’appréciation des incidences possibles de changements démographiques, économiques, institutionnels et technologiques sur les forêts s’avère une approche pertinente. Compte tenu de la mondialisation et de l’amélioration des communications, les scénarii régionaux seront de plus en plus interconnectés. Certains pays et certaines régions sont cependant plus à même de relever les défis et de saisir les nouvelles opportunités qui se présenteront tandis que d’autres n’ont pas encore pris les dispositions institutionnelles, juridiques et économiques nécessaires pour gérer les ressources forestières de manière durable. (FAO, 2009) .
Pour le cas de la région Afrique, la situation forestière présente d’immenses défis, car les contraintes liées à la faiblesse des revenus, au manque de vigueur des politiques et à l’insuffisance du développement institutionnel y sont plus fortes qu’ailleurs. L’essor démographique et l’augmentation des prix des produits alimentaires et des coûts de l’énergie aggraveront la situation, notamment à mesure que l’augmentation des investissements dans les infrastructures ouvre de nouveaux territoires. On s’attend à ce que les progrès vers une gestion durable des forêts soient lents car il est probable que la déforestation se poursuivra au rythme actuel. Les perspectives du secteur forestier seront fortement tributaires des évolutions politiques et institutionnelles : amélioration de l’efficience et de la redevabilité du secteur public; renforcement de l’inclusivité, de la compétitivité et de la transparence des institutions du marché; et capacité du secteur informel à offrir aux plus pauvres des possibilités d’améliorer leurs moyens d’existence. Le développement de produits et services indispensables à l’échelle locale et internationale ainsi que la consolidation des institutions locales sont des moyens importants pour mettre un frein à l’épuisement des ressources forestières. Les efforts allant dans ce sens doivent se fonder sur les connaissances et l’expérience locale en matière de gestion communautaire durable des ressources intégrant l’agriculture, la foresterie et l’élevage (FAO, 2009).
Demande mondiale de produits ligneux
Les changements démographiques, la croissance économique, les mutations économiques régionales et les politiques relatives à l’environnement et à l’énergie seront déterminants pour ce qui est de la demande mondiale de produits ligneux sur le long terme. (FAO, 2009) La production et la consommation des principaux produits ligneux et de la dendroénergie devraient augmenter jusqu’en 2030. La transformation la plus spectaculaire concernera l’accroissement rapide de l’utilisation du bois comme source d’énergie, plus particulièrement en Europe, sous l’impulsion des politiques favorisant l’utilisation des énergies renouvelables. Les taux de croissance les plus élevés continueront d’être enregistrés en Asie, qui sera le premier producteur et consommateur de panneaux à base de bois et de papier/carton. Le potentiel de production à grande échelle de biocarburant à partir de cellulose aura des conséquences sans précédent sur le secteur forestier. La hausse des coûts de transport se répercutera également sur la demande de produits ligneux. Ces facteurs ainsi que d’autres, dont les changements de taux de change, auront une incidence sur la compétitivité du secteur forestier et agiront sur la production et la consommation de presque tous les produits forestiers. En ce qui concerne spécifiquement le cas des bois tropicaux, pour la plupart des pays tropicaux, 80% de la consommation est constitué par le bois d’énergie. Ils fournissent les 70% du bois d’énergie mondial et moins de 20% de bois d’œuvre et d’industrie. Même si les bois tropicaux présentent des propriétés technologiques intéressantes, ils sont pour la plupart des cas autoconsommés par la population locale comme bois d’énergie. De ce fait, les bois tropicaux sont fortement recherchés aux marchés internationaux, mais sa part dans le commerce reste minime. RODA en 2002 a estimé que le commerce international de bois tropicaux ne concerne qu’environ 56 millions de mètre cube par an, soit seulement 3 à 4% de la consommation mondiale de ces produits .
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie 1 : ETAT DES CONNAISSANCES SUR LA SITUATION DES RESSOURCES FORESTIERES DANS LE MONDE ET A MADAGASCAR
1-1 Situation des ressources forestières dans le monde : dualité entre progression dans les pays du Nord et dégradation dans les pays tropicaux du Sud
1-1-1 Etat de la forêt mondiale
1-1-2 Evolution de la couverture forestière dans le monde
3-1-3 Perspectives régionales sur les ressources forestières
1-1-4 Demande mondiale de produits ligneux
1-1-5 Perspective de développement du secteur forestier au niveau mondial
1-2 Situation de la ressource forestière à Madagascar : Dégradation chronique et problèmes locaux non résolus
1-3 Conclusion partielle
Partie 2 : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
2-1 Contexte et problématique
2-2 Hypothèses de recherches
2-3 Cadre théorique de recherches
2-3-1 Concept d’évaluation des politiques publiques
2-3-2 Approche méthodologique pour effectuer une évaluation des politiques publiques
2-3-3 Acteurs intervenant dans l’administration des ressources forestières
2-4 Cadre opératoire de recherches
2-4-1 Détermination des variables et des indicateurs
2-4-2 Outil de collecte de données
2-4-3 Méthode de vérification de l’hypothèse
Partie 3 : RESULTATS
Chapitre 1 : ELABORATION ET DEMARCHES DE MISE EN APPLICATION D’UNE POLITIQUE
1-1 Elaboration d’une politique
1-1-1 Mise sur agenda
1-1-2 Prise de décision / Formulation de la politique
1-1-3 Mise en œuvre
1-1-4 Evaluation
1-3 Démarche de mise en application d’une Politique
1-4 Conclusion partielle
Chapitre 2 : ADMINISTRATION DES RESSOURCES FORESTIERES MALGACHES : CARACTERISEE PAR UNE VOLONTE DE CONSERVATION ET UNE FORTE INFLUENCE EXTERIEURE
2-1 Historique de l’administration des ressources forestières malgaches
2-2 Politiques en matière de foresterie à Madagascar
2-2-1 Mise en application du Plan National d’Action Environnementale
2-2-2 Renouvellement de la politique forestière
2-2-3 Réforme de la structure et de l’organigramme du Ministère de l’Environnement et des Eaux et forêts
2-2-4 Intégration du secteur environnemental et forestier dans le plan Directeur de développement
2-2-5 Engagement d’augmenter la surface des aires protégées
2-2-6 Ratification de diverses conventions internationales relatives à la foresterie
2-2-7 Coopérations internationales bilatérale et multilatérale
2-2-8 Appropriation de diverses sources de financement pour la conservation
2-3 Conclusion partielle
Chapitre 3 : ANALYSES DE LA MISE EN APPLICATION DES POLITIQUES FORESTIERES ET PROPOSITION DE METHODE D’EVALUATION
3-1 Analyses de la mise en application des politiques forestières
3-1-1 Analyse par rapport à l’identification des problèmes politiques
3-1-2 Analyses par rapport à la formulation de politique
3-1-3 Analyse par rapport à la prise de décision politique
3-1-4 Analyse par rapport à la mise en œuvre des politiques
3-1-5 Analyse par rapport à l’étape d’évaluation politique
3-2 Discussions par rapport à la mise en œuvre des politiques en matière de foresterie à Madagascar
3-3 Proposition de méthode d’évaluation des politiques
3-3-1 Approche méthodologique d’évaluation adaptée à la situation politique de Madagascar
3-3-2 Proposition de grandes lignes à considérer dans l’analyse institutionnelle
3-3-3 Proposition de méthodes pour analyser les jeux d’acteurs
3-4 Conclusion partielle
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
