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Relations entre IST et VIH/SIDA
Lโapparition du VIH et du SIDA a donnรฉ un regain dโintรฉrรชt ร la lutte contre les IST. Car, il existe une forte corrรฉlation entre la propagation des IST classiques et la transmission du VIH et lโon observe que les IST qui causent ou non des ulcรฉrations augmentent le risque de transmission sexuelle du VIH [37,44].
Lโinfection par le virus de lโherpes simplex de type 2 joue un rรดle important dans la transmission du VIH. Une รฉtude rรฉalisรฉe ร Mwanza en Tanzanie en 2002 a montrรฉ que 74% des infections par le VIH chez les hommes et 22% chez les femmes pourrait รชtre attribuรฉes ร la prรฉsence du virus de lโherpes simplex type 2 dans leur organisme [67]. Une autre รฉtude menรฉe dans la mรชme ville en 1995, qui consistait ร comparer de faรงon prospective lโincidence du VIH dans deux communautรฉs randomisรฉes (lโune bรฉnรฉficiait dโune intervention spรฉcifique sur les IST symptomatiques sous la forme dโune prise en charge standardisรฉe dans les centres de santรฉ et lโautre servant de tรฉmoin) a montrรฉ une rรฉduction de 40% de lโincidence annuelle du VIH (1,2% versus 1,9%) dans la communautรฉ oรน avait eu lieu lโintervention [29].
Cependant, une รฉtude menรฉe en Ouganda (Rakaรฏ) en 1999 sur lโimpact des traitements de masse des IST les plus frรฉquentes sur la transmission du VIH avait montrรฉ une rรฉduction de lโincidence des IST ciblรฉes mais nโavait retrouvรฉ aucun impact sur la transmission du VIH [86].
Cette apparente contradiction peut sโexpliquer notamment par la diffรฉrence de mรฉthodologie utilisรฉe mais รฉgalement par la diffรฉrence de pรฉriode de lโรฉpidรฉmie du VIH lors des diffรฉrentes รฉtudes [44,86].
Les IST sont frรฉquentes chez les patients infectรฉs par le VIH et sont parfois rรฉvรฉlatrices de la sรฉropositivitรฉ [18]. Les IST augmentent aussi bien la contagiositรฉ des patients sรฉropositifs pour le VIH que la rรฉceptivitรฉ au VIH des sujets sรฉronรฉgatifs [44].
Des sรฉquences nuclรฉotidiques du virus du sida ont รฉtรฉ dรฉcouvertes dans les voies gรฉnitales de la femme aussi bien sous forme associรฉes aux cellules que sous forme libres [37].
Le relarguage du virus dans les liquides biologiques est accru par la rรฉponse inflammatoire liรฉe aux IST, ceci rend alors les personnes prรฉsentant une IST et porteurs du VIH plus infectantes [37].
Facteurs de risque de transmission des IST/SIDA
Il existe plusieurs facteurs de risque de transmission des IST/SIDA. Les personnes ร risque sont particuliรจrement exposรฉes ร ces facteurs notamment les professionnels(le)s du sexe, les homosexuels et les jeunes en gรฉnรฉral.
ย Facteurs comportementaux et jeune รขge
Plusieurs รฉtudes rรฉalisรฉes en milieu scolaire et estudiantin, en rรฉpublique Centrafricaine [75], au Togo [74], au Sรฉnรฉgal [22], en Cรดte dโIvoire [81] ont montrรฉ lโexistence de certaines pratiques et attitudes pouvant favoriser la propagation des IST/SIDA ; parmi elles on peut citer :
– la prรฉcocitรฉ des rapports sexuels,
– la pratique du multi partenariat,
– le taux relativement รฉlevรฉ d’รฉlรจves et d’รฉtudiants sexuellement actifs,
– la pratique de rapports sexuels, anaux et oro-gรฉnitaux non protรฉgรฉs.
Une รฉtude rรฉalisรฉe en France sur la prรฉvalence de Chlamydia Trachomatis chez les รฉtudiants de lโuniversitรฉ Paris 5 a รฉgalement retrouvรฉ les mรชmes comportements ร risque [33].
Dโaprรจs les donnรฉes de lโenquรชte dรฉmographique et sanitaire au Sรฉnรฉgal en 2005, 9% des jeunes femmes ont eu leur premiรจre expรฉrience sexuelle avant 15 ans contre 12,4 % de garรงons avec un faible taux dโutilisation du prรฉservatif lors de rapports sexuels ร risque chez les jeunes de 15-19 ans [52].
ย Les facteurs psychosociaux
– la pauvretรฉ,
– les difficultรฉs dโaccรจs aux structures de santรฉ,
– la consommation de drogue, dโalcool,
– lโignorance et la dรฉsinformation sur les moyens de transmission et de prรฉvention qui constituent un facteur majeur de vulnรฉrabilitรฉ. Dโaprรจs lโOMS, dans une grande partie de lโAfrique subsaharienne, les connaissances concernant les modes de transmission des IST/SIDA sont encore trรจs insuffisantes [52].
– le dรฉficit de communication sur la sexualitรฉ en milieu familial et dans les systรจmes รฉducatifs,
– lโinsouciance de lโadolescent face aux risques encourus,
– les abus sexuels,
– les conflits ouverts, les catastrophes รฉcologiques ou naturelles, les guerres qui ont contraint des millions dโafricains ร abandonner leurs domiciles et ร se tourner vers des moyens de survie comportant des pratiques sexuelles ร trรจs hauts risques.
ย Les facteurs biologiques
Sur le plan de la transmission du VIH lors des rapports hรฉtรฉrosexuels, les femmes prรฉsentent une vulnรฉrabilitรฉ plus importante que les hommes [24]. En effet, les femmes sont au moins quatre fois plus vulnรฉrables ร l’infection car :
– Il existe davantage de virus dans le sperme que dans les sรฉcrรฉtions vaginales et le sperme peut rester plusieurs jours dans le tractus gรฉnital fรฉminin.
– la zone de muqueuse exposรฉe au virus pendant les relations est plus grande chez les femmes et la fragilitรฉ des parois vaginales offre de multiples voies d’entrรฉe au virus. Cโest le cas des jeunes filles, dont le col de l’utรฉrus immature et la faible production de mucus vaginal ne procurent qu’une mince barriรจre contre les infections [24].
– les facteurs immuns protecteurs prรฉsents dans les sรฉcrรฉtions cervicales ne sont pleinement efficaces que deux ร trois ans aprรจs la mรฉnarche [14].
– Certaines pรฉriodes de la vie gรฉnitale des femmes augmentent cette vulnรฉrabilitรฉ : cโest le cas des rapports sexuels pendant les rรจgles, la grossesse, la pรฉriode du post partum et de la post mรฉnopause.
En effet, aprรจs la mรฉnopause, une diminution de la lubrification vaginale et lโamincissement de la paroi interne du vagin augmentent le risque de contracter le VIH, puisque la relation sexuelle se produit dans un vagin plus sec, oรน la muqueuse est plus susceptible de se dรฉchirer ou de se fissurer [24].
– Chez lโadolescente : lโectropion cervical plus รฉtendu favorise les infections, en particulier ร Chlamydia Trachomatis et ร Neisseria gonorrheae [8].
– Il existe une aggravation du risque de transmission du VIH en cas dโinfection sexuellement transmissible non traitรฉe chez lโun ou lโautre des partenaires. Lโexistence dโune IST multiplierait par 10 le risque de transmission du VIH [24]. Malheureusement, ces IST passent souvent inaperรงues chez la femme ; en effet dans 50 ร 80% des cas, les femmes qui ont contractรฉ une IST lโignorent du fait de lโabsence de signes pathognomoniques et ou alarmants.
ย Facteurs culturels et รฉconomiques
Dans les pays en dรฉveloppement, il existe un รฉcart considรฉrable entre les hommes et les femmes dans l’รฉducation, le revenu, les possibilitรฉs d’emploi, la santรฉ, l’accรจs au pouvoir et aux prises de dรฉcisions. Les femmes ne sont pas supposรฉes discuter ou prendre des dรฉcisions au sujet de leur sexualitรฉ. Elles ne peuvent demander et encore moins insister sur l’utilisation du prรฉservatif ou d’une autre forme de protection.
Les nombreuses formes de violence ร l’encontre des femmes signifient qu’elles sont souvent contraintes ร l’acte sexuel, ceci constitue un facteur de risque pour l’infection ร VIH ; car, les rapports sexuels sous la contrainte augmentent les risques de microlรฉsion. De nombreuses femmes doivent offrir des rapports sexuels en รฉchange de faveurs matรฉrielles, pour des raisons รฉconomiques [24].
Modes de transmission des IST/SIDA
La transmission des IST se fait essentiellement par contact sexuel quel que soit sa nature (gรฉnito-gรฉnital, ano-gรฉnital ou bucco-gรฉnital).
La transmission du VIH se fait par lโintermรฉdiaire des lymphocytes T infectรฉs contenus dans le sang, dans la lymphe, dans le sperme du porteur de virus. Le virus a รฉgalement รฉtรฉ isolรฉ des sรฉcrรฉtions vaginales et du lait maternel.
Ainsi, cinq modes de transmission des IST/SIDA peuvent รชtre individualisรฉs :
– La transmission par voie sexuelle :
La contamination par les IST/SIDA se fait le plus souvent par contact sexuel. Toutes les pratiques sexuelles associรฉes ร un contact entre le sperme et la muqueuse du vagin, du rectum ou de la bouche peuvent รชtre contaminants.
La pรฉnรฉtration rectale plus traumatisante favorise le contact entre le sperme et le sang ; elle explique le dรฉveloppement rapide de la maladie chez les homosexuels. La transmission du VIH est dโautant plus frรฉquente que le sujet
infectรฉ a une charge virale รฉlevรฉe. Actuellement, il est รฉtabli que chez les hommes la circoncision diminue le risque de transmission du VIH [4, 20].
– La transmission par voie sanguine :
. les injections : lโutilisation commune des seringues pouvant รชtre souillรฉes par le sang dโun porteur de virus, explique la propagation importante du VIH/SIDA parmi les toxicomanes [61].
. les transfusions sanguines : lโexclusion des donneurs ร risque dโinfection par le VIH et le dรฉpistage obligatoire de tous les dons de sang ont permis de rรฉduire considรฉrablement le risque de transmission du VIH, de mรชme que celle des hรฉpatites B et C.
Au Sรฉnรฉgal, la sรฉcuritรฉ transfusionnelle est garantie.
. la contamination par des objets piquants ou tranchants souillรฉs par du sang: les objets tranchants ou mรชme pointus utilisรฉs dans la vie courante par tous peuvent รชtre ร lโorigine dโune contamination, cโest le cas par exemple tels des lames, rasoirs, couteauxโฆ.
. les accidents avec exposition au sang contaminรฉ chez le personnel mรฉdical et paramรฉdical constituent รฉgalement une source de contamination par les virus VIH, HVB et HVC.
– La transmission verticale de la mรจre ร lโenfant :
Les IST/SIDA sont transmis au nouveau-nรฉ par la mรจre, le plus souvent au moment de lโaccouchement, lors du passage de la filiรจre pelvienne.
Le VIH peut passer du sang de la mรจre contaminรฉe au fลtus par voie trans-placentaire et mรชme par allaitement. Le traitement anti-rรฉtroviral de la mรจre infectรฉe peut diminuer le risque de transmission materno-fลtale
du VIH [69,70]. Prรฉvenir et traiter les IST permet de rรฉduire le risque de transmission sexuelle du VIH spรฉcialement chez les personnes ร risque [87].
Diagnostic des IST
IST avec รฉcoulement
Gonococcie
Le gonocoque ou Neisseria gonorrheae, est un diplocoque encapsulรฉ, Gram nรฉgatif, intra ou extra cellulaire dont la transmission est presque toujours sexuelle.
– Signes cliniques
Elle se caractรฉrise par une pรฉriode dโincubation de 2 ร 5 jours. Chez lโhomme, elle se manifeste par une urรฉtrite aiguรซ avec des brรปlures mictionnelles intenses, une dysurie et un รฉcoulement purulent jaune verdรขtre, souvent abondant en dehors des mictions.
Chez la femme, cโest une cervicite qui est la manifestation la plus frรฉquente, elle se traduit alors par des leucorrhรฉes verdรขtres, jaunes ou blanches, parfois on observe des cystalgies, un syndrome urรฉtral, une dyspareunie, un spotting. Dans 50% ร 90% des cas elle est totalement asymptomatique. Une anorectite purulente et une pharyngite souvent asymptomatique peuvent รชtres retrouvรฉs dans les deux sexes.
Ecoulement urรฉtral
– Signes para cliniques
Le diagnostic se fait par lโexamen cytobactรฉriologique des secrรฉtions gรฉnitales et la culture rรฉalisรฉe sur milieux spรฉcifiques (gรฉlose chocolat ou de Thayer-Martin au sang cuit).
– Traitement
Le traitement se fait par la Ciprofloxacine en prise orale unique de 500 mg. La Ceftriaxone peut รชtre utilisรฉe ร raison de 250 mg en injection unique intramusculaire, la Cefixime en une prise orale unique de 400 mg.
La Spectinomycine en une injection IM de 2g. Il faut y associer systรฉmatiquement un traitement anti-chlamydia dans la prise en charge syndromique des รฉcoulements urรฉtraux.
Au Sรฉnรฉgal lโalgorithme prรฉconisรฉ pour la prise en charge dโun รฉcoulement gรฉnital est le traitement de la Gonococcie, de la Chlamydiose et de la Trichomonose :
. contre Neisseria Gonorrheae, on donne deux comprimรฉs de Ciprofloxacine 250 mg en prise unique et en cas de localisation anale on administre 2 cps deux fois par jour pendant 7 j ;
. contre Chlamydia, on donne la Doxycycline 100 mg, 1cp deux fois par jour pendant 7 jours et pendant 14 jours en cas de localisation anale ;
. contre Trichomonas, on donne le Mรฉtronidazole 250 mg, 8 cps en prise unique [71].
Chlamydioseย
Chlamydia Trachomatis est une bactรฉrie intracellulaire obligatoire dont les sรฉrotypes D ร K sont responsables dโinfections urogรฉnitales sexuellement transmises. Lโinfection ร Chlamydia Trachomatis est devenue 50 ร 80 fois plus frรฉquente que la gonococcie et reprรฉsente la premiรจre maladie bactรฉrienne sexuellement transmissible dans les pays industrialisรฉs.
– Signes cliniques
Aprรจs une incubation longue de 7 ร 10 jours, apparaรฎt chez lโhomme une urรฉtrite subaiguรซ qui associe un รฉcoulement souvent clair et visqueux ou trouble plus que purulent (goutte matinale) ร quelques brรปlures mictionnelles ou urรฉtrales, plus rarement apparaรฎt une urรฉtrite aiguรซ asymptomatique dans 60 ร 80 % des cas.
Le risque en absence de diagnostic et de traitement, est lโextension de lโinfection vers les voies uro-gรฉnitales hautes.
Chez la femme, lโinfection ร Chlamydia Trachomatis est souvent asymptomatique ; lโexamen au spรฉculum montre alors une inflammation du col de lโutรฉrus, associรฉe ร des sรฉcrรฉtions mucopurulentes, parfois on observe un ectropion friable et hรฉmorragique.
– Signes para cliniques
Le diagnostic se fait par l’isolement de la bactรฉrie par culture cellulaire qui est la technique la plus spรฉcifique et par lโexamen cytobactรฉriologique des sรฉcrรฉtions gรฉnitales (urine, sperme, sรฉcrรฉtions prostatiques, รฉcoulement urรฉtral, sรฉcrรฉtions cervicalesโฆ).
Des tests de diagnostic direct rapide comme l’immunofluorescence directe (IFD), les techniques immuno-enzymatiques (EIA) et apparentรฉes ont รฉtรฉ dรฉveloppรฉs et appliquรฉs ร la dรฉtection des antigรจnes de la bactรฉrie.
La recherche des anticorps (tรฉmoin plus tardif de l’infection) peut se positiver lorsque les voies gรฉnitales hautes sont infectรฉes.
– Traitement
Le traitement utilise les cyclines comme la Doxycycline 200 mg par jour en deux prises, la Minocycline 100 mg par jour pour une durรฉe de 7 jours dans les formes non compliquรฉes et de 15 jours pour les formes compliquรฉes. LโAzithromycine est utilisรฉe en une prise orale unique de1 g qui est aussi efficace que 7 jours de prise de Doxycycline.
Trichomonas Vaginalis
Cโest un parasite anaรฉrobie mobile, piriforme dont la transmission est sexuelle dans la majoritรฉ des cas, mais une transmission non sexuelle est possible, car le parasite peut rester vivant 24 heures sur le linge, les siรจges de toilettes et dans l’eau du bain. Cela explique leur dรฉcouverte exceptionnelle chez le jeune enfant et les vierges. Selon lโOMS cโest la plus frรฉquente des IST.
– Signes cliniques
Elle rรฉalise une vulvo-vaginite associant : une vulve de couleur rouge vif, des leucorrhรฉes verdรขtres et mousseuses (parfois blanchรขtres ou jaunรขtres), fluides et d’abondance parfois considรฉrable, exceptionnellement une โhydrorrhรฉeโ est retrouvรฉe, obligeant souvent la malade ร se garnir ou ร changer de linge dans la journรฉe. Lโodeur des sรฉcrรฉtions est fรฉtide. On note des brรปlures et un prurit vulvaire intenses, qui peuvent parfois, du fait de leur intensitรฉ et de leur durรฉe entraรฎner une dyspareunie. Des symptรดmes urinaires peuvent รชtre associรฉs, ร type de : dysurie, de pollakiurie, de discrรจtes brรปlures mictionnelles. L’homme peut prรฉsenter une urรฉtrite subaiguรซ. Les formes pauci symptomatiques voire totalement asymptomatiques ne sont pas rares [76].
– Signes para cliniques
Lโexamen direct au microscope ร l’รฉtat frais des prรฉlรจvements pratiquรฉs sur des sรฉcrรฉtions vaginales, cervicales ou urรฉtrales, diluรฉes dans du sรฉrum physiologique. Le parasite peut rester vivant et mobile plusieurs heures sur l’รฉcouvillon humide ร l’abri du froid et de la dessiccation et 24 heures dans les milieux de transport.
Lโexamen du culot des urines centrifugรฉes peut รชtre utile en cas de signes urinaires associรฉs. Une coloration est parfois nรฉcessaire pour les identifier (Crรฉsyl ; Acridine orange ; May-Grunwald-Giemsa ; Papanicolaou).
Le Trichomonas peut รชtre identifiรฉ par la culture sur milieu spรฉcifique de Roiron mais aussi par la technique des anticorps fluorescents avec une sensibilitรฉ supรฉrieure ร 90%.
– Traitement
Le traitement de la Trichomonose se fait par le Mรฉtronidazole 2 g en prise unique de 4 cps de 500 mg. Les dรฉrivรฉs imidazolรฉs sont รฉgalement utilisรฉs en prise unique : le Nimorazole 2 g en prise unique de 2 cps de 1g, lโOrnidazole 1,5 g soit : 3 cps de 500 mg en une prise, le Secnidazole 2 g soit : 4 cps de 500mg au dรฉbut d’un repas.
Ces traitements sont ร renouveler 10 ร 20 jours aprรจs. Si l’examen de contrรดle est positif on conseille alors d’augmenter les doses et la durรฉe du traitement (1.5 ร 2 g par jour pendant 15 ร 20 jours) et รฉventuellement d’adjoindre un traitement ร base de Mรฉtronidazole par voie locale [76].
Chancre scabieuxย
Il s’agit d’une ectoparasitose due ร la colonisation cutanรฉe par un acarien Sarcoptes scabiei, variรฉtรฉ hominis.
– Signes cliniques
Elle se caractรฉrise par un prurit entraรฎnant des lรฉsions de grattage non spรฉcifiques, un sillon scabieux qui est une petite lรฉsion sinueuse, de quelques millimรจtres de long, correspondant au trajet de l’acarien femelle dans la couche cornรฉe de l’รฉpiderme. Un รฉrythรจme papulo-vรฉsiculeux peut apparaรฎtre sous les aisselles, sur les coudes, de l’abdomen, sur les cuisses, la rรฉgion vulvo-pรฉrinรฉale et les plis inguinaux. Un chancre scabieux qui peut siรฉger au niveau des organes gรฉnitaux.
– Signes para cliniques
Le diagnostic est essentiellement clinique mais la confirmation est apportรฉe par la mise en รฉvidence au microscope du Sarcoptes Scabiei, de ses ลufs ou des fรจces.
– Traitement
Le traitement se fait par lโapplication de Benzoate de benzyle sur la totalitรฉ de la surface corporelle en insistant particuliรจrement sur les plis, les mains et les organes gรฉnitaux, en รฉvitant seulement le visage et le cuir chevelu.
plusieurs protocoles sont en vigueur. Dans un essai randomisรฉ effectuรฉ au service de dermatologie de IHS sur lโefficacitรฉ supรฉrieure de 2 applications successives dโune durรฉe de 24 heures de benzoate de benzyle, la supรฉrioritรฉ de deux applications successives de benzoate de benzyle dโune durรฉe de 24 heures chacune รฉtait retrouvรฉe comparativement ร une application de 24H de benzoate de benzyle. Lโivermectine demeure une alternative intรฉressante dans les formes mineures de gale ร la dose de 100 ร 150 ยตg/ Kg en prise unique [45].
LโEsdepallรฉthrine (Spregal*) en aรฉrosol est pulvรฉrisรฉ sur tout le corps le soir aprรจs une douche et un sรฉchage, comme indiquรฉ ci-dessus, suivie par une douche le lendemain matin.
Le Lindane (Scabecid*) est appliquรฉ sur une peau froide et sรจche, le rinรงage se fait 12 heures aprรจs. En cas d’รฉchec le traitement est ร rรฉpรฉter huit jours plus tard. Les membres de la famille seront traitรฉs systรฉmatiquement, le linge et la literie seront dรฉcontaminรฉs.
Condylomatose ou Vรฉgรฉtations vรฉnรฉriennesย
Elles sont dues aux virus des papillomes humains (HPV) : les types 6, 11 et 16 sont les plus frรฉquents dans ce type dโinfection.
Leur incidence a รฉtรฉ multipliรฉe par cinq au cours des 20 derniรจres annรฉes [34]. Le principal risque รฉvolutif est la transformation maligne des cellules infectรฉes par le biais dโune oncogenรจse virale liรฉe surtout aux sรฉrotypes 16, 18 et 45 [42,50].
– Signes cliniques
Elles se manifestent par des dรฉmangeaisons, puis lโapparition de vรฉgรฉtations caractรฉristiques (type verrues), isolรฉes, groupรฉes voire en chou fleur parfois douloureuses ร l’entrรฉe de la vulve et autour de l’anus chez la femme. Il existe plusieurs formes cliniques : les condylomes plans, les condylomes vรฉgรฉtants. L’atteinte du col de l’utรฉrus et des parois vaginales est possible. Chez l’homme, le mรชme type de vรฉgรฉtation est retrouvรฉ au niveau de l’anus, de la verge et du gland.
Signes para cliniques
– Lโexamen anatomo-pathologique met en รฉvidence la prรฉsence de koรฏlocytes qui sont des cellules รฉpithรฉliales en ballonnets et vacuolisรฉes par l’atteinte virale et des dysplasies cervicales associรฉes chez la femme. – Le test ร lโacide acรฉtique : le badigeonnage des zones suspectes ร l’acide acรฉtique ร 5% montre aprรจs 5 minutes les lรฉsions virales sous la forme de papules blanchรขtres. Cela permet le diagnostic des lรฉsions infra cliniques (condylomes plans) mais surtout les lรฉsions dysplasiques [1].
– La biopsie avec des techniques d’identification du type de PVH par hybridation molรฉculaire ou PCR (polymerase chain reaction).
– La Colposcopie et le frottis cervico-vaginal (FCV) sont systรฉmatiques chez la femme pour le diagnostic et le dรฉpistage prรฉcoce des dysplasies et lรฉsions prรฉcancรฉreuses.
– Lโurรฉtroscopie est indiquรฉe sโil existe des lรฉsions urรฉtrales.
– Lโanuscopie est indiquรฉe sโil existe des lรฉsions anales.
– Traitement
Chimique : Les applications locales de Podophylline ร 10% ou de Podophyllotoxine ร 0,5% une fois par semaine pendant six semaines (durรฉe 2 heures) ou 5 Fluoro-Uracile crรจme une fois par semaine pendant 4 semaines.
Physique : Le traitement se fait par la Cryothรฉrapie ou le laser.
La vaccination contre le virus du papillome humain contribue ร diminuer le risque du cancer du col de l’utรฉrus. Il existe 2 combinaisons : le vaccin quadrivalent (Gardasil), qui protรจge contre les infections ร papillomavirus de gรฉnotypes 6, 11, 16 et 18 et l’autre, bivalent (Cervarix), protรจge uniquement contre les gรฉnotypes 16 et 18. La cible logique est l’adolescente ou la jeune femme (au plus tard dans l’annรฉe suivant le dรฉbut de la vie sexuelle).
Lโinfection ร VIH/SIDAย
– Signes cliniques
On distingue 4 phases รฉvolutives lors d’une infection par le virus de lโimmunodรฉficience humaine :
– la primo-infection : correspond ร la phase dโinvasion du virus dans lโorganisme, peu aprรจs la contamination. Elle se manifeste par :
. un syndrome pseudo grippal,
. des adรฉnopathies,
. un rash cutanรฉ (lโรฉruption cutanรฉe est composรฉe de lรฉsions maculo-papulaires non prurigineuses de moins de 1cm de diamรจtre, localisรฉes prรฉfรฉrentiellement sur le tronc et le visage) ;
โข une dysphagie douloureuse avec des manifestations digestives (diarrhรฉes, douleurs abdominales)
. des ulcรฉrations buccales ou gรฉnitales,
. des manifestations neurologiques aiguรซs (mรฉningite, encรฉphalite, paralysie faciale, myรฉlopathie, neuropathie pรฉriphรฉrique symptรดmes survenant entre une et huit semaines aprรจs la contamination et disparaissant en quelques semaines.
Le diagnostic ร ce stade prรฉcoce dโinfection, repose sur les tests ELISA ยซ duo ยป qui permettent de dรฉtecter dans le mรชme temps les anticorps anti-VIH et lโantigรจne p24. En lโabsence de test duo, si la sรฉrologie est nรฉgative, la recherche dโune antigรฉnรฉmie p24 reste dโactualitรฉ, si la mesure de lโARN VIH nโest pas rapidement rรฉalisable.
– Phase asymptomatique : Cette phase est caractรฉrisรฉe par une ยซ lymphadรฉnopathie gรฉnรฉralisรฉe persistante ยป, avec des adรฉnopathies en gรฉnรฉral symรฉtriques, situรฉes le plus frรฉquemment dans les rรฉgions cervicales, axillaires, sous-maxillaires ou occipitales. Des anticorps anti-VIH sont dรฉtectรฉs dans le sang du sujet deux semaines ร quelques mois aprรจs la contamination des lymphocytes T cytotoxiques apparaissent dans le sang du sujet contaminรฉ. Ils sont dirigรฉs contre les cellules infectรฉes par le VIH.
– Phase symptomatique mineure : Sur le plan clinique, lโinfection se traduit ร ce stade gรฉnรฉralement par la survenue de symptรดmes dโallure banale comme des maladies bรฉnignes de la peau ou des muqueuses, ou des lรฉsions plus spรฉcifiques de lโinfection ร VIH, accompagnรฉs de symptรดmes gรฉnรฉraux
tels que : la dermite sรฉborrhรฉique, la candidose buccale, la leucoplasie orale chevelue, les manifestations gynรฉcologiques et hรฉmatologiquesโฆ
– Le stade sida : Le sida ou syndrome dโimmunodรฉficience acquise est le stade dโรฉvolution de lโinfection ร VIH dรฉfini par une dรฉplรฉtion profonde de lโimmunitรฉ cellulaire (lymphocytes CD4 infรฉrieurs ร 200 par mm3) dont la consรฉquence est la survenue dโinfections opportunistes telles que la pneumocystose pulmonaire, la toxoplasmose cรฉrรฉbrale, lโisosporos.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I – PREMIERE PARTIE : MISE AU POINT SUR LES IST
1. Nosologie
1.1 Dรฉfinitions
1.2 Classification des IST
2. Rappels anatomiques et physiologiques
2.1 Rappels anatomiques
2.2 Physiologie des organes gรฉnitaux
3. Epidรฉmiologie
3.1 Situation des IST/SIDA dans le monde
3.2 Situation des IST/SIDA au Sรฉnรฉgal
3.3 IST/SIDA chez les jeunes
3.4 Relations entre IST et VIH/SIDA
3.5 Facteurs de risque de transmission des IST/SIDA
3.6 Modes de transmission des IST/SIDA
4. Diagnostic des IST/SIDA
4.1 IST avec รฉcoulement
4.2 IST avec ulcรฉrations
4.3 Condylomes ou vรฉgรฉtations vรฉnรฉriennes
4.4 VIH/SIDA
5. Prise en charge des IST/SIDA
II. DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1.But de lโรฉtude
2. Objectifs de lโรฉtude
3. Cadre dโรฉtude
3.1 Infrastructures et รฉquipements
3.2 Ressources humaines
4. Patients-Mรฉthodes
4.1 Patients
4.1.1 Critรจres dโinclusion
4.1.2 Critรจres de non inclusion
4.1.3 Stratรฉgie de prise en charge
4.1.4 Population dโรฉtude
4.2 Mรฉthodes
4.2.1 Type et durรฉe dโรฉtude
4.2.2 Recueil des donnรฉes
4.2.3 Mรฉthode au laboratoir
4.2.4 Analyse statistique
5. Rรฉsultats
5.1 Analyse uni variรฉe
5.2 Analyse bi variรฉe 6. Discussion
III. CONCLUSION- RECOMMANDATIONS
IV. REFERENCES
V. ANNEXES
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