Situation de la malnutrition scolaire à Madagascar

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Les causes de la malnutrition

Dans les pays en développement, la malnutrition touche la plupart du temps les personnes défavorisées qui n’ont pas accès à une nourriture suffisante et qui vivent dans des conditions de santé précaire, dû au fait que les services sociaux de base sont quasi inexistants. Par ailleurs, ils n’ont pas accès à l’éducation et à l’information.
Si les conditions d’avoir une bonne nutrition reposent sur les facteurs énumérés précédemment (voir schéma 1 : à savoir la sécurité alimentaire des ménages, les soins destinés aux femmes et aux enfants et le service de santé et d’environnement sain), les causes directes de la malnutrition seraient alors le non accomplissement de ces conditions se traduisant par des soins inadéquats et des habitudes alimentaires inappropriées, alors que « les régimes alimentaires traditionnels de la plupart des sociétés des pays en développement sont de bons régimes. Généralement, seuls de petits ajustements sont nécessaires pour que ces régimes répondent aux besoins nutritionnels de tous les membres de la famille. »5
Madagascar est une île possédant une grande potentialité en matière de ressources alimentaires provenant de l’agriculture ; de l’élevage et de la pêche. Pourtant la ration alimentaire reste « déséquilibrée, monotone et peu diversifiée ».6
En effet, le riz est l’aliment de base pour les Malgaches, il ne va pas évidemment seul, il est souvent accompagné par d’autres mets tels que : les légumes, la viande, le poisson, les œufs et autres selon les possibilités du ménage ; mais souvent en quantité insuffisante pour satisfaire le besoin de l’organisme. Ce qui implique une ration alimentaire trop riche en glucides, déficitaire en protéines et pauvre en lipides, avec carence en vitamines et minéraux. Malheureusement, ce ne sont pas tous les Malgaches qui ont la chance de manger du riz ; dans le Sud malgache, la plupart du temps les habitants mangent des aliments comme le manioc et le maïs et durant la période des catastrophes naturelles (invasion de criquets, sécheresse), ils n’ont que le cactus pour nourriture. Ce qui aggrave l’état de la malnutrition.
Concernant les soins, ils touchent particulièrement les enfants moins de 3 ans. « Les pratiques de l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants ne répondent ni aux normes de la politique nationale ni aux recommandations de l’OMS. Même si la grande majorité des mères allaitent leurs enfants (évaluée à plus de 95%), sa pratique sous-optimale en hypothèque les bénéfices. Les aliments de complément au lait maternel sont non seulement introduits trop tôt, mais plus des deux tiers des enfants de moins de 3 ans reçoivent une alimentation de complément insuffisante en quantité et en qualité.
La mauvaise pratique de l’allaitement maternel et l’inadéquation de l’alimentation de complément expliquent l’augmentation progressive des niveaux de malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans. De plus les tabous et interdits, touchant particulièrement les groupes nutritionnellement vulnérables (enfants, femmes enceintes et femmes allaitantes), aggravent les carences alimentaires ».7
Après les soins inadéquats et les habitudes alimentaires inappropriées, il y a aussi -l’accès inadéquat aux services de santé et l’environnement insalubre :
Différentes maladies infectieuses, en particulier les maladies diarrhéiques et respiratoires, la rougeole, le paludisme, les parasites intestinaux et le VIH/SIDA ont une très grande incidence sur l’état nutritionnel. La prévalence de ces maladies reste encore élevée. Le tableau suivant illustre le taux de prévalence8 des maladies liées à la malnutrition :
Tableau 1 : Taux de prévalence des maladies liées à la malnutrition
« Une mauvaise hygiène multiplie grandement le risque de maladie. En général, une personne qui souffre de maladie infectieuse a peu d’appétit et a tendance à ne guère manger. Il s’agit là d’une menace sérieuse pour les personnes déjà mal nourries, car leur organisme n’a pas de réserves pour compenser. En même temps, les maladies infectieuses augmentent le besoin de nombreux nutriments, en particulier de protéines, qui constituent un élément essentiel du système immunitaire de l’organisme.
En cas de diarrhée, les nutriments ne sont pas absorbés exactement quand ils sont les plus nécessaires. Jusqu’à la moitié de la nourriture consommée peut être perdue. C’est ce qu’on appelle le cercle vicieux de la malnutrition-infection : les infections aggravent la malnutrition, et une mauvaise nutrition aggrave l’infection. Ainsi, affronter la malnutrition peut aussi signifier affronter les maladies endémiques majeures. Et faire face à ces dernières peut signifier faire face au manque d’hygiène et à la précarité des installations d’assainissement, qui sont des facteurs très importants dans la propagation des infections ».9
A Madagascar l’état du milieu notamment l’accès à l’eau potable reste encore le privilège d’une minorité de la population. 75% des Malgaches n’ont pas accès à l’eau potable avec des disparités importantes :
-90% des ruraux contre
-43% des habitants des centres urbains secondaires et -12% de ceux des grands centres urbains.10
La dernière cause directe de la malnutrition est l’insécurité alimentaire des ménages :
Il est évident que la disponibilité alimentaire suffisante est la condition sine qua non du bien être nutritionnel, « mais les aliments doivent aussi être de bonne qualité (nutritifs), sains et acceptables sur le plan culturel ».11
La sécurité alimentaire des ménages se définit comme : « l’accès à tous et en tout temps aux aliments nécessaires pour avoir une vie saine et active.12 »
Le tableau ci-dessous montre la proportion des ménages victimes de l’insécurité alimentaire à Madagascar.

Les problèmes nutritionnels des enfants de 6 – 14 ans

Les enfants de 6 à 14 ans, autrement dit les enfants scolarisables rencontrent des problèmes nutritionnels qui affectent leur fréquentation et leur résultat scolaire.
Ces problèmes nutritionnels sont en rapport direct avec l’hygiène et l’alimentation de ces enfants.

Parasitose

C’est la présence anormale de certains vers intestinaux dans l’organisme, due à une mauvaise hygiène. Ils peuvent provoquer des hémorragies intestinales et une perte en fer considérable. Quelques exemples de vers parasites qui peuvent infecter l’organisme :
-Les ténias ce sont des vers plats, segmentés en anneaux. Ils parasitent l’homme à l’état adulte ou à l’état larvaire. Les vers adultes vivent dans l’intestin grêle de l’homme où ils se fixent par leur tête. La contamination se fait par la consommation de viande mal cuite contenant des kystes. Lorsque l’homme les hébergent, il découvre des anneaux dans ses selles et des troubles bénins sont observés : augmentation ou perte d’appétit, douleurs abdominales, quelques fois nausées et vomissements.14
-Les ankylostomes vivent dans la partie antérieure de l’intestin grêle, fixés sur la muqueuse intestinale qu’ils broutent.
Les larves d’ankylostome, mobiles, vivent dans le sol humide et pénètrent par voie transcutanée. L’homme contaminé présente des troubles digestifs parfois peu apparents, toutefois des douleurs abdominales localisées sous l’estomac peuvent apparaître. Elles sont accompagnées de nausées et de vomissements. Le malade perd l’appétit et est sujet à la diarrhée. L’anémie est toutefois le symptôme le plus grave, surtout chez les jeunes enfants car elle provoque un ralentissement de la croissance et des troubles psychomoteurs. Chez la femme enceinte également, l’anémie est responsable d’avortement ou d’accouchement prématuré.15

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
Chapitre I : Le concept de nutrition
I-Les déterminants de l’état nutritionnel
1)Le régime alimentaire
2)La santé
II-Les causes de la malnutrition
III-Les problèmes nutritionnels des enfants de 6-14 ans
1)Parasitose
2)Carence en micro nutriments
3)Faim à court terme
IV-L’éducation nutritionnelle en Afrique
V-L’éducation nutritionnelle à Madagascar
Chapitre II : Le Programme de Nutrition Scolaire
VI-L’approche du PNS
VII-L’éducation nutritionnelle en milieu scolaire
1)Objectifs
2)Activité
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL SUR LE TERRAIN ET RESULTATS
Chapitre III : Monographie de Isahafa
I-Historique du nom Isahafa
II-Répartition de la population par âge et par sexe
III-Répartition de la population selon les activités
Chapitre IV : Collecte de données de l’EPP Isahafa
I-Historique et évolution de l’école
1)L’école avant le PNS
2)L’école après le PNS
II-Les différents partenaires de l’école
III-Résultats actuels
IV-Perspectives
Chapitre V : Interprétation des données collectées
I-Situation de la malnutrition scolaire à Madagascar
II-Point de vue de la directrice
III-Point de vue des enseignants
IV-Point de vue des élèves
V-Point de vue des parents
TROISIEME PARTIE : ANALYSE, SYNTHESE ET PROPOSITIONS
Chapitre VI : Analyse des données collectées
Les indicateurs de changements
1)Les impacts au niveau de l’école
2)Les impacts au niveau des parents
Chapitre VII : Synthèse
I-De l’étude
II-Opérationnalisation des hypothèses
III-Difficultés et apports du stage pour l’impétrant
Chapitre VIII : Propositions
CONCLUSION
Bibliographie
Table des matières
Liste des photos
Liste des tableaux
Liste des figures
Acronymes
Questionnaire
Annexe I
Annexe II
CV et résumé

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