Situation de la femmes dans la société kabyle contemporaine

Le fonctionnement de la société Kabyle

  Dans la culture et la pensée Kabyle, l’individu n’existe pas en tant que personne autonome. Il ne peut se définir que par rapport à son groupe social (famille, village,tribus, …etc.). Le groupe social n’existe qu’aux travers des règles qui en dirigent la vie, c’est-à-dire les coutumes et les traditions qui engendrent une différenciation entre les deux sexes, cette dernière met en valeurs l’homme en lui assignant le statut de dominant, et la femme la place du dominée. La société Kabyle est une société patriarcale où l’homme domine la femme. Celui-ci, pour ne pas être marginalisé, doit agir selon les règles établies par la société dès sa petite enfance.L’un des effets de ce système patriarcal est la création d’une identité masculine fondée sur la virilité et la domination. Cela aura pour conséquence le rejet de tout comportement physique où moral qualifié de faible et d’hésitant… souvent associé à la féminité. Etant exclue de l’univers des choses sérieuses (prise des décisions), des affaires politiques et économiques, la femme dans la société kabyle est restée longtemps cantonnée dans l’univers domestique et dans les activités associées à la reproduction biologique et sociale de la lignée. En effet, « être féminin c’est essentiellement éviter toutes les priorités et les pratiques qui peuvent fonctionner comme des signes de virilité ».La femme, au sein de la famille, est un élément déterminant dans la construction de l’identité future de ses enfants, garçon comme fille. Par l’éducation qu’elle va transmettre à ses enfants, elle reproduit le modèle de vie traditionnelle, à savoir, celui qu’elle a reçu. Les enfants, filles et garçons, vont être éduqués dans le principe du respect et de l’obéissance totale et aveugle au père. La jeune fille participe aux différentes activités quotidiennes réservées aux femmes, c’est-à-dire, aider sa mère dans tous les travaux ménagers, comme le note MOUZAIA Laura: « Très tôt, la petite fille est amenée à seconder sa mère dans tous les travaux domestiques ». La maison est donc,principalement le lieu où se forment le comportement et la pensée de la jeune fille. Contrairement au garçon qui sera plus en plus rattaché et influencé par la sphère publique.

La division du travail

   Il est important de signaler que la division des tâches entre les hommes et les femmes kabyles est faite selon un ordre spatial : « les rôles féminins et masculins sont ainsi répartis dans l’espace : tandis qu’elle commandait à l’intérieur de la maison, lui prenait les décisions au dehors ». Dans le système patriarcal, les fonctions de chacun des deux sexes sont clairement définies. Le rôle de l’homme, est de satisfaire les besoins de sa famille par son travail en dehors où il exerce des métiers destinés socialement au sexe masculin. La femme, quant à elle, s’occupe des tâches ménagères : « de sorte que mari et femme, chacun inclut séparément au sein de leurs groupe de sexe respectif, sont occupés dans des activités et des espaces différents ». Cette division du travail ne peut être considérée comme égale, que ce soit du côté des hommes où des femmes, étant donné que, les tâches féminines et masculines varient d’une société à une autre, de ce fait, la division sexuelle du travail se manifeste par cette séparation des emplois féminins et masculins en valorisant les tâches masculines. En outre, « la division sexuelle est inscrite, d’une part, dans la division des activités productives auxquelles nous associons l’idée du travail, ainsi que, plus largement dans la division du travail d’entretien du capital social et du capital symbolique qui assigne aux hommes le monopole de toutes les activités officielles, publiques, de représentation, et en particulier de tous les échanges d’honneur, échange de paroles (dans les rencontres quotidiennes et surtout à l’assemblée), échange de dons, échange des femmes, échange de défi et de meurtres (dans la limite est la guerre) ». On constate, donc, que: « la division du travail entre les sexes accorde à l’homme la position dominante, celle du protecteur, qui embrasse, entoure, enveloppe, surveille, regarde de haut ». Etant donné que, les femmes se situent du côté de l’intérieur, elles se voient attribuer tous les travaux domestiques. Pour cela, il est illogique de vouloir aborder le partage des tâches. Aussi, le travail domestique n’est pas considéré comme productif parce qu’il est qualifié comme une activité uniquement féminine: « le travail domestique reste pour l’essentiel inaperçu ou mal vu ».

L’honneur féminin (lḥurma)

  La femme Kabyle comme l’homme est soumise à ce système moral qui est l’honneur. L’honneur féminin où bien lḥerma structure sa vie dans la famille comme dans l’espace public. Cet honneur se manifeste par la peur de ressentir de la honte et un devoir de se conformer aux règles coutumières imposées par la société patriarcale, c’està-dire, la femme doit évité de faire tout ce qui risquerait de porter atteinte à sa réputation et à celle des siens. . L’honneur ou bien la ḥurma des femmes Kabyles est symbolisée par la pureté et la pudeur. Elles sont censée garder une bonne image d’elles-mêmes, « l’honneur leurs commande alors à ne pas endosser un rôle qui ne leurs est pas dévolu dans la structure des positions. La domination masculine fonctionne ici comme la gage d’une reproduction sociale basée sur le nnif ». Notons cependant, que dans la société kabyle, que l’on soit homme où femme on doit avoir du nnif (masculin) et de la ḥurma (féminin), puisqu’il est le moteur de tout les comportements sociaux qui permet à celui qui l’exerce d’éviter le déshonneur.On constate, que le monde des hommes et celui des femmes dans la société kabyle se caractérise par une division d’espace, de tâches et même d’honneur. Ce qui laisse à croire que l’univers Kabyle est entièrement structuré par ce rapport d’opposition entre les sexes.

Les mutations qu’a connues la société kabyle contemporaine

   La société a subi de multiples transformations après l’indépendance, surtout que les anciennes structures coloniales socio-économiques et politiques étaient en recul d’après l’apparition des nouvelles structures étatiques (A.P.C, justice, sécurité, etc.) : « les anciennes structures n’existent plus, mais les représentations culturelles auxquelles s’articulaient n’ont pas totalement disparues ». « Dans les toutes premières décennies de l’indépendance de l’Algérie, la grande majorité de la population (estimée environ 10 millions d’habitants) vivait dans les campagnes et principalement de l’agriculture…». L’apparition du travail salarié a engendré le transfert de la population depuis les campagnes vers les villes. Un tel déplacement de population a donné naissance à une société nouvelle, « ce qui a provoqué des changements dans les rapports entre les groupes et dans les attitudes vis-àvis de nouveaux voisins et des membres de la parentèle demeurée au village ». La société Kabyle a subi de nombreux changements, malgré cela, la culture patriarcale est toujours présente : « dans les attitudes des individus, dans les nouveaux rôles qu’ils ont investis et les statuts qu’ils sont arrogés. Malgré les mutations d’après l’indépendance, la culture patriarcale est encore là, plus symbolique que jamais dans ses références aux lignages, à l’honneur (nnif), à la pudeur (l’ḥurma), et dans la valorisation de l’espace domestique perçus comme le modèle idéal de la socialité »

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : le cadre méthodologique
Introduction
1. Problématique
2. Hypothèses du travail
3. Présentation du thème
4. Les motifs du choix du thème
4.1. Les raisons subjectives
4.2. Les raisons objectives
5. choix du terrain d’enquête
5.1 Présentation du terrain d’étude
5.2 Caractéristiques démographique et géographiques
5.3 Habitation
5.4 Relief et climat
5.5 La socialisation
5.6 Industrie et urbanisme
5.7. Secteur de santé
6. Le choix des enquêtés(e)
7. Définition des concepts clés
7.1 Domination
7.2 La domination symbolique
7.3 La violence symbolique
7.4 Dominant
7.5 Dominé
7.6 L’honneur
7.7 Nnif
7.8 Lhurma
7.9 La division du travail
7.10 Valeur
8. Le dispositif d’enquête
8.1 La pré-enquête
8.2 L’observation directe auprès de nos enquêtés (e)
8.3 L’entretient semi-directif
8.4 La lecture des ouvrages
9. Compte rendu de l’enquête
10. Le déroulement des entretiens
10.1La transcription des entretiens
11. Le matériel utilisé dans la collecte des données
12. Les difficultés rencontrés
Chapitre II : la société kabyle traditionnelle entre le maintien et le changement
Introduction
1. L’organisation sociale kabyle
1.1. La famille élargie
1.2. Lignage (Adrum, pl, iderma )
1.3. Le village ( taddart, pl, tuddar )
1.4. La tribu ( lɛarc, pl, laɛruc )
1.5. La confédération ( taqbilt, pl, tiqbilin )
2. Le fonctionnement de la société kabyle
3. La division du travail et de l’espace entre homme et femme
3. 1 La division du travail
3. 2 La division de l’espace
3. 3 l’espace privé
3. 4 l’espace public
4. Le système de valeur kabyle
4.1 L’honneur masculin
4.2 L’honneur féminin
5. Les mutation cas connue la société kabyle contemporaine
5.1 L’émergence de la femme dans l’espace masculin
Conclusion
Chapitre III. Travail salarial féminin et rapport entre les sexes
Introduction
1. Le statut moderne de la femme kabyle (la femme salariée) 
2. Situation de la femmes dans la société kabyle contemporaine
2.1Femmes instruites salariées
2.2Femmes non instruites salariées
2.3Femmes non instruites et non salariées
3. Le travail salarial de la femme
3.1 L’intérêts du travail professionnel de la femme
3.2 L’impact du travail professionnel sur la femme
4. L’évolution de la condition féminine dans la société actuelle 
5. Les conséquences du travail féminin rémunéré sur la logique des rapports hommes et femmes
Conclusion
Chapitre IV : La domination masculine vue par les dominants et les dominés
Introduction
1. Les rapports entre hommes et femmes dans la société contemporaine
2. Les formes de la domination masculine
2.1. La domination symbolique
2.2. La domination/ violence physique
3. Les types de la domination
3.1. Rapport de domination entre hommes et femmes
3.2. Rapport de domination entre homme et homme
3.3. Rapport de domination entre femme et femme
3.4. La domination de l’homme par la femme
4. Les formes du pouvoir au sein du couple
4.1 concernant le sexe masculin
4.2 concernant le sexe féminin
5. Inégalité entre hommes et femmes dans la société actuelle
6. La domination entre la permanence et le changement 
Conclusion
Conclusion générale
Résumé
Bibliographie
Annexes
Annexe1 : Tableau des informateurs
Annexe 2 : Guides d’entretiens
Annexe 3 : La liste des tableaux
Annexe 4 : Présentation de l’entretien mené auprès de notre informatrice
Annexe 5 : Présentation de l’entretien mené auprès de notre informateur

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