Situation de la culture maraîchère dans le littoral centre Est de Madagascar

Les principales productions agricoles du littoral Est de Madagascar sont les cultures de rente (girofle, café, vanille,…). Celles-ci constituent une source de revenu importante pour les paysans depuis plusieurs décennies. Actuellement, les paysans producteurs font face à divers problèmes notamment le vieillissement des plantations, les effets cumulés des cyclones et la chute des prix. Il est donc indispensable de chercher des alternatives pour aider ces paysans à trouver d’autres sources de revenu plus prometteuses. Et c’est le cas de la commune rurale de Fanandrana de la région Atsinanana où le Programme de la Promotion des Revenus Ruraux ou PPRR  cherche à aider les paysans vulnérables afin d’assurer leurs besoins locaux par le développement des cultures maraîchères.

Comme la quasi-totalité des produits maraîchers de la ville de Toamasina viennent des Hautes Terres, et avec l`augmentation de la demande de la population locale auquel s’ajoute celle des nouvelles entreprises (sheritt,…), l’intégration et le développement de cette culture pourrait être une solution pour palier les problèmes financiers des paysans. Ainsi la problématique suivante se pose : « La commune rurale de Fanandrana pourrait elle devenir un centre producteur de légumes de la région Atsinanana ? ».

Présentation de la zone d’étude 

Situation géographique 

La zone d’étude se situe à 26 km au sud de la ville de Toamasina dans le district de Toamasina II de la région Atsinanana. Elle est traversée par la route nationale numéro 2. Le milieu d’étude est un pôle de développement du programme nommé « pôle Ivondro » et est constitué par dix fokontany de la commune rurale de Fanandrana. Elle est délimitée administrativement :
– Au Nord la commune de Toamasina suburbain,
– Au sud la commune rurale Ampasimadinika,
– A l’Est la commune rurale Amboditandroho,
– Au sud ouest la commune rurale Andranobolaha,
– Au nord ouest la commune rurale Ambodilazana.

Milieu physique

Deux types de reliefs bien distincts constituent le milieu d’étude :
– la zone littorale composée de marais et de plaines alluvionnaires, occupant une superficie d’environ 900 ha.
– La zone intermédiaire composée de collines à faibles pentes.

La commune rurale de Fanandrana est arrosée par deux grandes rivières : l’Ivondro associée au canal de Pangalana au centre et Fanandrana au Sud. Plusieurs cours d’eau irriguent presque tous les fokontany, on peut citer : au Sud, Sandranentana qui se jette dans la rivière Fanandrana ; au Nord, les rivières Sahave, Ankadiranobe et Manjorozoro se jettant dans l’Ivondro et au Nord-Ouest se trouve le cours d’eau Amboasana.

La zone d’étude est caractérisée par un climat de type tropical humide à deux saisons : saison chaude et humide de novembre à avril et saison fraîche et moins humide de mai à octobre. Il pleut presque toute l’année avec une légère diminution durant la saison hivernale. Comme toutes les localités de la littorale Est de Madagascar, le milieu est menacé constamment par le passage annuel des cyclones.

La zone littorale est constituée de sols généralement sablonneux et sur la zone intermédiaire des sols latéritiques jaunes et rouges. La forêt est formée par une végétation de type steppe et « savoka », les arbres sont rares dans la commune. Les produits forestiers font l’objet d’exploitation depuis plusieurs années surtout dans les fokontany d’Antsirakambo, de Zafindramanoro, d’Ambodikily et d’Amboasana. Ainsi, actuellement, les aires forestières protégées n’ existent plus.

Milieu socio-économique

Le pôle Ivondro est peuplé de 17.326 habitants repartis dans 10 fokontany dont 7.971 hommes et 9.356 femmes. Environ 71% de la population totale est repartie dans les fokontany d’Ambodikily, d’Ambodibonara, de Fanandrana et d’Antananambo. Le nombre des ménages s’élève à plus de 2.241 dont la taille moyenne est de 5,5 personnes. La population est dominée par l’ethnie Betsimisaraka suivie par les Antemoro, les Antandroy, les Merina, les Betsileo et un infime pourcentage de Créoles et de Chinois.

La population vit en générale de l’agriculture associée à l’élevage, l’artisanat, l’exploitation forestière, la vente de main-d’œuvre journalière. On peut aussi trouver des salariés mensuels tels que les fonctionnaires, le personnel des entreprises et des ONG, des commerçants, des restaurateurs et des collecteurs, etc. Mais l’essentiel de l’économie repose sur les activités agricoles. Les activités secondaires de la majorité de la population active sont dominées par le salariat agricole « journalier ou à la tâche » (35%) et l’artisanat (33%).

❖ Agriculture :
De part sa vaste étendue favorable à la culture, l’agriculture est dominée par les cultures vivrières, fruitières et d’exportation (rente). Par ailleurs, l’activité agricole est pratiquée de manière traditionnelle avec des matériels agricoles rudimentaires. Le mode de faire valoir le plus courant se fait par héritage et ceux qui n’en possède pas ont recourt au métayage ou au fermage.

❖ Elevage :
C’est une activité connexe à l’agriculture. Les zébus jouent le rôle de capital productif lors du piétinage des rizières de bas-fond et aussi dans les événements culturels (décès ou festivités). L’élevage bovins, porcins et de volailles sont les plus pratiqués de manière traditionnelle par la population rurale .

❖ Pêche :
La pêche est une activité traditionnelle des riverains. Elle se fait tous les jours pour ceux qui ne pratiquent pas les activités agricoles (sauf pendant la période cyclonique) sur les rivières d’Ivondro et de Fanandrana. Les ressources halieutiques se font rare et la quasitotalité des productions est réservée à l’autoconsommation familiale. Ainsi, la production de pêche dans le pôle est négligeable.

❖ L’artisanat
Il existe cinq activités artisanales dans la zone : la vannerie, la charpenterie, la menuiserie, la forgerie et le tissage. Ce dernier est une activité très connue par la quasi-totalité des Betsimisaraka ruraux. Le tressage des nattes, les chapeaux de paille, les paniers, les sousplats, les différents articles de décoration et la fabrication des meubles sont les plus pratiqués.

Méthodologie de recherche

Etude documentaire

Le début de la recherche bibliographique consistait à répertorier et à consulter les documents les plus spécifiques et les plus spécialisés sur le sujet de la recherche (AKTOUF, 1990). Pour se faire, des centres de documentation ont été visitées telles que : la bibliothèque de l’ESSA, le CITE d’Ambatonakanga et de Toamasina, le DRDR de la région Atsinanana. Notons que cette étude était toujours réalisée tout au long du travail car les documents ont servi à recouper les informations recueillies sur terrains. Les données météorologiques ont été recueillies au sein du centre météorologique secondaire de Toamasina ASECNA.

Visites sur les lieux de l’étude

C’est une activité essentielle dans la réalisation de la recherche, puisque c’est à travers les visites que la collecte des informations auprès des personnes ressources et des paysans fût réalisée. Ainsi, plusieurs visites ont été effectuées :
– les visites préliminaires : des visites de courtoisie ont été accomplies au niveau des fokontany afin de prévenir la population rurale que plusieurs enquêtes seront faites dans leur zone, et aussi de distinguer les ménages concernées dans l’étude afin d’avoir plus d’affinité et afin de minimiser les erreurs. Des parcours de paysages ont été effectués pour déterminer les zones exploitées en cultures maraîchères,
– les visites pour la réalisation des enquêtes.

Etablissement de la typologie 

Après avoir découvert le système de production de la zone à travers les enquêtes et les observations, une typologie a été établie selon les critères suivant : principales cultures sources de revenus, espèces cultivées en CUMA, pratique de fertilisation, statut social de l’exploitant.

Enquêtes

Pour pouvoir obtenir des informations plus approfondies sur le thème de l’étude, des enquêtes ont été effectuées auprès des personnes ressources et les paysans de la zone étudiés. Celles-ci ont été réalisées prenant en compte la disponibilité des personnes à enquêter afin de ne pas les perturber dans leurs activités. Pour l’étude économique, un échantillonnage a été réalisé pour faciliter le travail. L’échantillonnage a été basé sur le nombre de paysans concernés et disponibles dans le milieu. Après avoir établi la typologie des exploitants, des interviews auprès des ménages ont été réalisés. Le type d’enquête par questionnaire a été choisi dans cette étude (cf ANNEXE 2, fiche d’enquête). Cela consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d’une population, une série de questions (QUIVI et al, 1995). Pour plus de fiabilité des données, de différentes questions correspondant à la même réponse ont été posés pour recouper les informations.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
I.1. Présentation de la zone d’étude
I.1.1. Situation géographique
I.1.2. Milieu physique
I.1.3. Milieu socio-économique
I.2. Méthodologie de recherche
I.2.1. Etude documentaire
I.2.2. Visites sur les lieux de l’étude
I.2.3. Etablissement de la typologie
I.2.4. Enquêtes
I.2.5. Traitement des données
I.3. Limites du travail
II. RESULTATS
II.1. Cultures maraîchères au niveau technique
II.1.1. Les différents terroirs et leur utilisation dans la zone
II.1.2. Cultures maraîchères pratiquées à Fanandrana
a) Les différentes espèces cultivées dans la zone
b) Exigences écologiques des espèces
II.1.3. Itinéraires techniques en CUMA adoptés par les paysans
a) Travail du sol
b) Confection des planches
c) Plantation
d) Entretien
e) Période culturale
II.2. Cultures maraîchères au niveau économique
II.2.1. Marché de légume dans la ville de Toamasina
a) Origines des produits maraîchers
b) Circuits de distribution des légumes dans la zone
c) Prix des légumes
II.2.2. Place du CUMA dans l’économie des paysans
a) Typologie
b) Calcul du revenu en CUMA des exploitants
II.3. Actions du programme dans le développement de la CUMA
II.3.1. Vulgarisation des techniques
II.3.2. Dotation d’intrants et matériels
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATION
III.1. Discussions
III.1.1. Sur le plan technique
III.1.2. Sur le plan économique
III.1.3. Au niveau de la vulgarisation technique
III.2. Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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