Simplification du protocole : comparaison DAcylindres/Dacarotte
LE CYCLE DU CARBONE
Le carbone sur terre se rรฉpartit en quatre grands rรฉservoirs : la lithosphรจre, lโatmosphรจre, lโhydrosphรจre et la biosphรจre (CNRS, 2016) (JACQUES G., 2008). La lithosphรจre reprรฉsente le plus gros rรฉservoir de carbone de la planรจte avec 80 millions de gigatonnes (Gt) de carbone, dans les roches calcaires principalement, sous forme de CaCO3. Vient ensuite lโhydrosphรจre, avec 39 000 Gt de carbone sous forme de HCO3- et CO32- (JACQUES G., 2008). Puis lโatmosphรจre, avec 770 Gt de CO2, ce qui ne reprรฉsente que 0,035% de la masse totale de lโatmosphรจre. Enfin arrive la biosphรจre, dont les composants principaux sont les protides, les lipides et les glucides, tous formรฉs en majoritรฉ de carbone. Ce rรฉservoir est estimรฉ ร 600 Gt. Les sols ainsi que les dรฉtritus issus de lโactivitรฉ des รชtres vivants reprรฉsentent quant ร eux 2 600 Gt de carbone (CNRS, 2016). Il existe des flux de carbone entre ces diffรฉrents rรฉservoirs : des flux biologiques, tels la transformation du carbone minรฉral en carbone organique par les plantes, et des flux physico-chimiques, tels la dissolution du Co2 de lโatmosphรจre dans lโocรฉan qui rรฉagit avec le calcium pour former du CaCo3. Ce dernier prรฉcipite et se dรฉpose au fond des ocรฉans. Depuis le dรฉbut de lโรจre industrielle, la quantitรฉ de carbone atmosphรฉrique ne cesse dโaugmenter. Elle est passรฉe de 280 ppmv en 1750 ร 381 ppmv en 2006 et cette tendance sโaccรฉlรจre, entraรฎnant un rรฉchauffement climatique mondial (JUSSIEU, s.d.).
Si la quantitรฉ de carbone augmente actuellement dans lโatmosphรจre, cโest principalement pour deux raisons. Premiรจrement, la quantitรฉ de carbone dans les autres rรฉservoirs diminue : les composรฉs fossiles libรจrent du carbone par leur combustion, le compartiment biotique ร travers la dรฉforestation et les feux de forรชt, le sol sous lโeffet de la mise en culture et dโautres activitรฉs anthropiques. Deuxiรจmement, il y a une rรฉduction de l’efficacitรฉ des puits naturels du carbone. En effet, entre 2000 et 2006, 45% du CO2 รฉmis par lโhomme restait dans l’atmosphรจre, 30% รฉtait absorbรฉ par la vรฉgรฉtation terrestre et 24% par les ocรฉans. Cependant, ces capacitรฉs d’absorption diminuent : en 2000, pour une tonne de CO2 รฉmise, 600 kg รฉtaient absorbรฉs ; en 2006, pour une tonne de CO2 รฉmise, seulement 550 kg sont absorbรฉs. Et cette quantitรฉ semble encore diminuer (JUSSIEU, s.d.). Il est donc plus que nรฉcessaire de comprendre comment fonctionnent ces puits, afin de pouvoir les utiliser au mieux et contrer les effets du rรฉchauffement climatique. Mieux contrรดler les puits de carbone que sont les sols est notamment lโobjectif de lโinitiative ยซ 4pour1000 ยป, lancรฉe en 2014 par la COP21. Il suffirait de sรฉquestrer 0,4% de carbone par an dans les sols pour contrer lโeffet de serre et le rรฉchauffement climatique (Ministรจre de l’Agriculture, 2014).
LE STOCKAGE DU CARBONE DANS LES SOLS
Le sol est un rรฉservoir de carbone inorganique de 700 ร 750 Gt de CO32- provenant principalement des carbonates lithogรฉniques (SPARKS, 2003). A cela sโajoute le carbone organique de lโordre de 2 4000 Gt, sur 2m de profondeur. Cโest 3 fois la rรฉserve de carbone atmosphรฉrique et plus de 4 fois la rรฉserve biotique. Le sol est donc le plus gros rรฉservoir de carbone organique sur terre (BANWART, Noellemeyer, & Milne, 2015). Les animaux et les vรฉgรฉtaux sont les vecteurs qui permettent le transfert du carbone atmosphรฉrique vers le sol. Mais cโest par la photosynthรจse que le carbone entre dans les รฉcosystรจmes (JACQUES G., 2008). Cette photosynthรจse permet ร la plante de crรฉer de la matiรจre organique ร partir du CO2 atmosphรฉrique. Lorsque les animaux et les vรฉgรฉtaux meurent, cette biomasse fournit de la matiรจre organique au sol. Sous lโaction des dรฉcomposeurs, le carbone organique se minรฉralise et retourne dans lโatmosphรจre sous forme de CO2 et de CH4. Ainsi, le stockage du carbone dans un sol dรฉpend des entrรฉes (les pertes par mortalitรฉ et les dรฉjections animales) et des sorties (respiration des micro-organismes, perte de carbone organique dissout dans lโeau de drainage, perte de carbone particulaire et production de CH4). Si les entrรฉes sont supรฉrieures aux sorties, alors le sol joue le rรดle de puits en stockant du carbone. Dans le cas contraire il sโagit dโune source, cโest-ร -dire que le sol รฉmet du carbone.
TRAITEMENT DES DONNEES SPECTRALES
Afin dโanalyser les spectres, trois tables Excel ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes. Une premiรจre contenant les spectres MIR ATR TERRAIN/ LABO, une deuxiรจme prรฉsentant les spectres MIR DRIFT Terrain/Labo de 2016/2017 et pour finir, une table PIR Terrain/Labo de 2016 et 2017. A ces tables ont รฉtรฉ ajoutรฉes des variables quantitatives (teneur en carbone, teneur en eau, SCO et DA) et des variables qualitatives (types de sols, mรฉthode IR, annรฉe dโacquisition, type de culture). Avant tout traitement, les spectres aberrants, souvent dus ร une mauvaise mesure de lโappareil, ont รฉtรฉ retirรฉs des tables et les 5 rรฉpรฉtitions de spectre dโun รฉchantillon ont รฉtรฉ moyennรฉes, afin quโร un รฉchantillon ne corresponde quโun spectre. Les parties du spectre perturbรฉes par lโappareil de mesure et nโapportant pas dโinformation ont รฉtรฉ supprimรฉes.
Cela concerne les longueurs dโondes infรฉrieures ร 1020 nm pour le PIR et les nombres dโondes supรฉrieures ร 715 cm-1 pour le MIR DRIFT. Le MIR ATR nโa pas eu besoin dโรชtre modifiรฉ. La derniรจre รฉtape est le traitement des spectres grรขce au logiciel The Unscrambler, lโobjectif รฉtant de trouver la ou les combinaison(s) de traitements optimisant au mieux les modรจles de prรฉdictions. En effet, il est nรฉcessaire de supprimer les dรฉformations des spectres apparues lors de lโacquisition en appliquant des prรฉtraitements. Ces dรฉformations peuvent รชtre de type multiplicatif (plus lโintensitรฉ dโabsorption est grande, plus la dispersion des spectres est grande), additif (lโeffet ne dรฉpend pas de lโintensitรฉ dโabsorption, il est aussi fort dans les zones faibles que fortes) ou une combinaison des deux (BOULET J.C., 2016). En MIR DRIFT et en PIR, les effets sont surtout additifs (Fig.16 et Fig.18) et les prรฉtraitements possibles sont le lissage (diminution du bruit), la baseline (diminution de la ligne de base), le SNV (centrรฉ-normรฉ) et la 2รจme dรฉrivรฉe. En ATR, les dรฉformations sont de type multiplicatif (Fig. 17). Les traitements ร tester sont principalement la SNV, avec du lissage (mise en รฉvidence de
CHOIX DES GROUPES DโECHANTILLONS A TRAITER
Lโun des objectifs du projet est de dรฉterminer quelle est la mรฉthode la plus fiable, que ce soit pour le PIR ou le MIR. Cโest pourquoi les รฉchantillons Terrain et Laboratoire ont รฉtรฉ traitรฉs sรฉparรฉment. De plus, lโAnalyse en Composante Principale (ACP) des spectres sรฉpare clairement ces deux groupes dans les diffรฉrents cas (Annexe 3). Cependant, les spectres MIR DRIFT Terrain รฉtant trรจs peu nombreux (9), les modรจles ont รฉtรฉ rรฉalisรฉs uniquement sur les spectres MIR DRIFT Laboratoire. Concernant le MIR ATR, cette fois ce sont les spectres Laboratoire, trop peu nombreux (une quinzaine) du fait dโun problรจme technique, qui nโont pas รฉtรฉ traitรฉs. Sur les spectres MIR DRIFT Laboratoire, lโACP (Fig.20) met en รฉvidence lโhomogรฉnรฉitรฉ entre les mesures de 2016 et celles de 2017, ce qui a permis de les traiter ensemble et dโavoir un รฉchantillonnage plus important. A propos du MIR ATR, aucune mesure nโa รฉtรฉ rรฉalisรฉe en 2016.
En ce qui concerne le PIR, lโACP met en รฉvidence une nette diffรฉrence entre 2016 et 2017 (Fig.21 et 22). Cependant, cette diffรฉrenciation nโest pas due ร un changement dโacquisition des spectres entre les deux annรฉes, mais plutรดt ร une diffรฉrence de type dโoccupation des sols (Fig.22). Les sites dโรฉtude de 2016 se concentraient sur les sols sous canne ร sucre et sous prairies (ROSIES B., 2016), alors que les sites de 2017 couvraient le maraรฎchage et la culture dโananas. Le but รฉtait de comparer le stockage du carbone en fonction de lโoccupation du sol, en partant de lโhypothรจse que la canne ร sucre et les prairies stockent plus de carbone que le maraรฎchage et la culture dโananas (RAMOS M., 2017). Ici, lโACP met en รฉvidence la diffรฉrence de comportement des sols sous prairies et canne ร sucre par rapport ร ceux sous maraรฎchage et ananas. De ce fait, les spectres 2016 et 2017 ont quand mรชme รฉtรฉ traitรฉs conjointement.
|
Table des matiรจres
Remerciements
Table des figures
Table des tableaux
Introduction
I.Etat de lโart
I.1 Contexte pรฉdoclimatique
I.1.1 Le volcanisme : dรฉterminant de la gรฉologie et de la topographie
I.1.2 Un climat trรจs contrastรฉ
I.1.3 La pรฉdologie, reflet du climat et de la gรฉologie
I.1.4 Bilan : Climatosรฉquence des sols de la Rรฉunion
I.2 Dynamique du stockage du carbone dans les sols
I.2.1 Le cycle du carbone
I.2.2 Le stockage du carbone dans les sols
I.2.3 Variations du stockage du carbone dans les sols agricoles tropicaux
I.2.3.1 Facteur abiotiques
I.2.3.2 Facteur anthropique
II.Matรฉriels et Mรฉthodes
II.1 La spectroscopie IR, une mรฉthode innovante dโanalyse des composรฉs des sols
II.1.1 Dรฉcouverte de la spectroscopie IR
II.1.2 Principe de la specroscopie ir
II.1.3 La spectroscopie MIR, une nouvelle mรฉthode plus prรฉcise que le PIR ?
II.2 Mise en place du protocole experminental
II.2.1 Dรฉmarche de calcul des stocks de carbone
II.2.2 Choix des sites de prรฉlรจvements
II.2.3 Protocole
II.2.3.1 Dรฉtermination de la DA
II.2.3.1.1 Mรฉthode conventionnelle, les cylindres
II.2.3.1.2 nouvelle methode, la carotte
II.2.3.2 Acquisition des spectres
II.2.3.3 Analyse chimique : teneur en carbone, azote et matiรจre sรจche
II.2.3.4 Bilan : trois protocoles en un, afin de tester lโefficacitรฉ de la mรฉthode MIR in situ
II.2.4 Traitement des donnรฉes spectrales
III. Analyse des rรฉsultats
III.1 Simplification du protocole : comparaison DAcylindres/Dacarotte
III.2 Rรฉsultats prรฉliminaires
III.2.1 Choix des groupes dโรฉchantillons ร traiter
III.2.2 Mise en รฉvidence de lโimportance des prรฉtraitements pour lโanalyse des spectres et la construction des modรจles
III.2.3 Paramรจtres de fiabilitรฉ dโun modรจle
III.3 Comparaison de la fiabilitรฉ des modรจles MIR et PIR
III.3.1 La nouvelle methode MIR
III.3.1.1 Le laboratoire (spectres DRIFT)
III.3.1.2 Le terrain (spectres ATR)
III.3.2 Le PIR
III.3.2.1 Le laboratoire
III.3.2.2 Le terrain
III.3.3 comparaison PIR/mir, LABO/TERRAIN
III.3.4 Comparaison des prรฉdictions des stocks en carbone organique
IV.Prรฉcisions que les rรฉsultats Discussion
IV.1 Rรฉsultats prรฉliminaires
IV.1.1 Le MIR
IV.1.2 Le PIR
IV.2 La Teneur en eau
IV.3 La densitรฉ apparente
IV.4 Prรฉdiction de la Teneur en carbone organique
IV.5 La prรฉdiction des stocks en carbone organique
IV.5.1 En PIR
IV.5.2 En MIR
IV.6 Est-il prรฉfรฉrable de prรฉdire les SCO ou de prรฉdire les paramรจtres servant au calcul des SCO ?
Conclusion
Rรฉfรฉrences
Annexes
Annexe 1 : Dรฉroulement du protocole expรฉrimental jour aprรจs jour
Annexe 2 : calcul de la DA et des SCO
Annexe 3 : ACP TERRAIN/LABO MIR et PIR
Tรฉlรฉcharger le rapport complet