La polyarthrite rhumatoรฏde (PR) est une maladie auto-immune systรฉmique ร prรฉdominance synoviale, de cause inconnue รฉvoluant par poussรฉes et rรฉmissions. C’est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus frรฉquent. Comme beaucoup de maladies auto-immunes, c’est une affection multifactorielle relevant de facteurs gรฉnรฉtiques et environnementaux. Elle est encore mรฉconnue par le personnel mรฉdical en Afrique subsaharienne, ร l’origine d’un important retard diagnostique et des prescriptions mรฉdicamenteuses inadaptรฉes. Il a รฉtรฉ bien dรฉmontrรฉ que seul un traitement prรฉcoce et efficace freine l’atteinte structurale au cours de la PR. Non diagnostiquรฉe, elle peut รชtre responsable d’importantes dรฉgradations ostรฉo articulaires pouvant entamer sรฉrieusement le pronostic fonctionnel [49, 52]. Le traitement de fond a considรฉrablement รฉvoluรฉ du fait de la dรฉcouverte de nouveaux agents, notamment biologiques, beaucoup plus efficaces, de l’adoption de nouvelles stratรฉgies thรฉrapeutiques, et de la mise en place de meilleurs indices d’รฉvaluation de ces procรฉdรฉs thรฉrapeutiques.
DEFINITION
La polyarthrite rhumatoรฏde est une maladie inflammatoire de lโensemble du tissu conjonctif ร prรฉdominance synoviale. Cโest une pathologie auto-immune, multifactorielle et qui sโaccompagne de manifestations extra-articulaires.
HISTORIQUE
La premiรจre description prรฉcise de la PR est celle du Franรงais Auguste LandrรฉBeauvais en 1800 dans sa thรจse, sous la dรฉnomination de ยซgoutte asthรฉnique primitiveยป quโil diffรฉrencie de la goutte et du rhumatisme articulaire aigu. En 1853, CHARCOT effectue une description clinique dรฉtaillรฉe. En 1858, Sir Alfred GARROD utilise pour la premiรจre fois le terme de rhumatoid arthritis [73]. Et cโest en 1907 que son fils, Archibald GARROD fait la distinction entre ostรฉoarthrites, arthrose, et polyarthrite rhumatoรฏde. En 1931, COSTE, FORESTIER et LACAPERE dรฉcrivent la polyarthrite chronique quโils distinguent des autres rhumatismes et notamment de lโarthrose. Cโest en 1970 que le terme de polyarthrite rhumatoรฏde (PR) est adoptรฉ en France. Pour de nombreux auteurs, la PR serait dโapparition rรฉcente, au moins en Europe. Cependant ROTSHILD et AL ont dรฉcrit des lรฉsions osseuses รฉvocatrices dโune PR dรฉcouvertes aux Etats-Unis sur des squelettes datant de 3 ร 5000 ans [40]. Les critรจres de classification ont variรฉ dans le temps : critรจres de lโAmerican Rheumatism Association (ARA) en 1956, critรจres de Rome en 1961, critรจres de New York 1966, enfin critรจres de lโAmerican College of Rheumatology (ACR) rรฉvisรฉs en 1987 sont assez satisfaisants [5].
EPIDEMIOLOGIE
Le caractรจre ubiquitaire de la PR a รฉtรฉ attestรฉ par de multiples enquรชtes รฉpidรฉmiologiques [77, 79]. Il ya de grandes variations en fonction des pays et des ethnies [75]. Elle est la plus frรฉquente des rhumatismes inflammatoires chroniques en occident oรน sa prรฉvalence est estimรฉe ร 1% de la population adulte [53, 80, 86]. Cette prรฉvalence est rรฉduite dans les populations rurales africaines et va jusquโร 5% dans certaines populations indiennes dโAmรฉrique [86]. Lโรขge moyen de dรฉbut est 50 ans. Elle est quatre fois plus frรฉquente chez la femme ร cet รขge mais cette diffรฉrence de sex-ratio sโattรฉnue progressivement au-delร de 60 ans [86]. La PR est 2 ร 3 fois plus frรฉquente chez les parents de sujets atteints ; sa concordance chez les jumeaux monozygote est de 15 ร 30% et chez les jumeaux dizygote de 5 ร 10% [74]. Elle serait plus frรฉquente en milieu urbain que rural .
ETHIOPATHOGENIE
Facteurs
a. Facteurs gรฉnรฉtiques
Le taux de concordance pour la PR chez les jumeaux homozygotes atteints est en moyenne de 13 %. Lโassociation la plus forte est observรฉe avec les gรจnes codant pour les molรฉcules human leukocyte antigen (HLA) de classe II qui sont surtout exprimรฉes ร la membrane des cellules prรฉsentant lโantigรจne (CPA). Prรจs de 90 % des patients atteints de PR sont porteurs des antigรจnes HLA-DR4 (60 %), ou DR1 (30 %) [37].
b. Facteurs hormonaux
La PR est ร nette prรฉdominance fรฉminine et survient souvent en pรฉriode pรฉri mรฉnopausique. Une rรฉmission est frรฉquente pendant la grossesse et, une poussรฉe presque constante au dรฉcours de l’accouchement [8]. Les contraceptifs oestroprogestatifs diminuent sa sรฉvรฉritรฉ sans en rรฉduire vรฉritablement l’incidence [19]. Il n’y a pas d’anomalie du mรฉtabolisme des ลstrogรจnes ou de la progestรฉrone chez ces femmes. En revanche, la PR masculine peut รชtre associรฉe ร une hypo androgรฉnie. Il existe au cours de la PR une dysrรฉgulation hypothalamo-hypophysosurrรฉnalienne.
c. Facteurs infectieux
Il existe plusieurs agents incriminรฉs: Bactรฉries: Streptocoque, Mycobacterium tuberculosis, Escherichia coli, Chlamydia Virus: Epstein Barr virus, Virus d’immunodรฉficience humaine acquise, Virus de l’Hรฉpatite B, Virus de l’Hรฉpatite C. Ces virus pourraient initier la maladie par un mรฉcanisme de similitude molรฉculaire.
Immunopathologie
Le processus de la maladie se dรฉroule en plusieurs phases, or, cette description est artificielle du fait qu’il est possible que plusieurs phases se passent en mรชme temps sur des sites diffรฉrents de l’articulation.
โ Initiation: l’auto antigรจne serait reconnu par les lymphocytes T CD4 en prรฉsence des macrophages et du systรจme HLA de classe 2. Cette reconnaissance va entraรฎner la sรฉcrรฉtion d’interfรฉron et d’interleukine par les lymphocytes T CD4.
โ Recrutement: les lymphocytes TCD4 du sang circulant passent entre les cellules endothรฉliales sous l’action de certaines molรฉcules d’adhรฉsion. La nรฉovascularisation de la synoviale est nรฉcessaire ร ce recrutement. Les lymphocytes B prรฉsents dans la synoviale se diffรฉrencient en plasmocytes et sรฉcrรจtent des immunoglobulines, facteur rhumatoรฏde et autres anticorps.
Les interleukines IL1, IL6, TNF alpha jouent un rรดle important dans l’Immunopathologie de la PR. Ces interleukines vont libรฉrer des mรฉtalloprotรฉases (collagรฉnases, stromรฉlysine) et des prostaglandines (PGE2) par les cellules activรฉes, ce qui va entraรฎner une destruction du tissu cartilagineux, la rรฉsorption osseuse et la prolifรฉration chronique des synoviocytes.
โค Prolifรฉration synoviale et lรฉsions articulaires: la prolifรฉration synoviale est initialement due aux IL1, IL6, TNF alpha, elle est indรฉpendante des lymphocytes T. Les lรฉsions sont dues ร la formation de pannus par accrochage des fibroblastes synoviaux et lymphocytes au cartilage [63].
โค Rรฉparation: ce sont des facteurs de croissance comme TGF bรชta qui induisent la synthรจse du collagรจne et de protรฉglycane par les chondrocytes; l’IL10 inhibe la libรฉration des mรฉtalloprotรฉases par les cellules synoviales. Ces mรฉcanismes n’arrivent gรฉnรฉralement pas ร compenser le processus de destruction.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMIOLOGIE
IV. ETHIOPATHOGENIE
1. Facteurs
2. Immunopathologie
3. Anatomie pathologie
V.SIGNES DE LA POLYARTHRITE RHUMATOIDE
1. Phase de dรฉbut
2. Phase d’รฉtat
VI. DIAGNOSTIC POSITIF
VII. DIAGNOSTIC DIFFรRENTIEL
1. Fiรจvre
2. Polyarthrite avec anomalies cardiologiques
3. Polyarthrite avec signe cutanรฉs
4. Polyarthrite avec signes digestifs
5. Polyarthrite avec anomalies ophtalmologiques
6. Polyarthrite avec anomalies neurologiques
7. Polyarthrite avec anomalies ORL
8. Polyarthrite avec anomalies uronรฉphrologiques
VIII. รVOLUTION-PRONOSTIC
1. รvolution
2. Pronostic
IX. EVALUATION DE LA PR
1. Evaluation de lโactivitรฉ de la maladie
2. Evaluation de la capacitรฉ fonctionnelle et de la qualitรฉ de vie
3. Evaluation des dรฉgรขts structuraux
XII. TRAITEMENT
1. Buts
2. Moyens
3. Stratรฉgies thรฉrapeutiques
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
A.MรTHODOLOGIE
I. CADRE D’รTUDE
II. TYPE D’รTUDE
III. POPULATION D’รTUDE
1. Critรจres d’inclusion
2. Critรจres de non inclusion
3. Recueil des donnรฉes
IV. DEFINITION DES SEUILS DES PARAMETRES
1. Numรฉration formule sanguine
2. Syndrome inflammatoire
3. Donnรฉes immunologiques
V. ANALYSE DES DONNEES
VI. PRESENTATION DES RESULTATS
B. RESULTATS
I. Donnรฉes dรฉmographiques
II. Antรฉcรฉdents et terrain
III. Donnรฉes cliniques
IV. Donnรฉes paracliniques
V. Sรฉvรฉritรฉ
DISCUSSION
I. DONNEES EPIDEMIOLGIQUES
II. DONNEES CLINIQUES
III. DONNEES BIOLOGIQUES
IV. DONNEES IMMUNOLOGIQUES
CONCLUSION
Recommandations
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES