Le handicap
La Classification Internationale des Handicaps (CIH) créée en 1980, définit le handicap en 3 points généraux (citée par Handicap.fr, 2013) :
– La déficience psychologique, physiologique ou anatomique. Elle correspond à l’aspect lésionnel du handicap.
– L’incapacité, qui est une réduction partielle ou totale d’une capacité. Elle correspond à l’aspect fonctionnel du handicap.
– Le désavantage pour l’insertion sociale, scolaire ou professionnelle. Il correspond à l’aspect situationnel du handicap.
La Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) a été adoptée par l’Assemblée générale de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2001. Elle succède à la CIH et intègre le modèle social en plus des modèles biomédical et psychologique. La CIF adopte alors un modèle tridimensionnel. La révision de la CIH est proposée par l’OMS afin de préciser le rôle des facteurs environnementaux dans la situation de handicap, et d’affirmer que l’invalidation est le résultat d’une interaction entre les possibilités d’un individu et son environnement.
En effet, l’OMS (2001) à travers la CIF définit le handicap comme un terme générique désignant les déficiences, les limitations d’activité et les restrictions de participation. Il désigne les aspects négatifs de l’interaction entre un individu (ayant un problème de santé) et les facteurs contextuels face auxquels il évolue (facteurs personnels et environnementaux). Celle-ci se compose de quatre catégories distinctes :
– Les fonctions organiques sont les fonctions physiologiques des systèmes organiques, fonctions psychologiques comprises […] les fonctions mentales (ou psychologiques) sont classées sous les fonctions organiques.
– Les structures anatomiques sont les parties structurelles du corps comme les organes, les membres et leurs composants, classifiés selon les systèmes organiques.
– L’activité et la participation : l’activité est l’exécution d’une tâche ou d’une action par un individu et la participation est l’implication de l’individu dans une situation de la vie réelle. Ces deux termes constituent la perspective sociétale du fonctionnement.
– Les facteurs environnementaux renvoient à tous les aspects du monde extérieur ou extrinsèque qui forment le contexte de la vie d’un individu et à ce titre, ont une incidence sur le fonctionnement de celui-ci. Les facteurs environnementaux incluent le monde physique et ses caractéristiques, le monde bâti par l’homme, les autres individus dans des relations différentes, les rôles, les attitudes et les valeurs, les systèmes et les services sociaux, ainsi que les politiques, les règles et les lois (p.223-224).
Dans l’esprit de la CIF, la santé ne s’arrête pas là où commence le handicap (OMS, 2002). Tout être humain peut avoir une santé défaillante et de ce fait, souffrir d’un handicap. Le handicap est une expérience universelle. En déplaçant la focalisation de la cause à l’impact, elle place tous les états de santé sur un même pied d’égalité (OMS, 2002).
Signes cliniques
Les signes cliniques sont définis comme tels par l’Académie nationale de médecine (2016): Le signe est une manifestation objective d’une maladie, constatée par le médecin au cours de l’examen clinique. Signes et symptômes, dont l’association conduit au diagnostic, sont souvent employés à tort l’un pour l’autre. Le signe est constaté par le médecin (ex. une hépatomégalie) tandis que le symptôme est ressenti par le malade (ex. une céphalée). Le regroupement de signes et de symptômes en un ensemble caractéristique est désigné sous le nom de syndrome. La distinction entre signes physiques découverts lors de l’examen (ex. une splénomégalie) et signes généraux (ex. fièvre, amaigrissement) n’est pas justifiée. En effet, ils sont tous constatables par le médecin et peuvent permettre le diagnostic.
La douleur
La douleur est davantage présente chez les PSPH par rapport au reste de la population, elle est dûe aux multiples pathologies et problématiques de santé en lien avec leur état. Par conséquent, la douleur est un des thèmes importants de ce travail car il est essentiel pour les soignants, plus spécialement pour les infirmiers, de reconnaître ce qu’est la douleur et les manifestations de celle-ci afin de pouvoir plus facilement la détecter chez la PSPH.
Signes cliniques de la douleur et PSPH
Il est important de se pencher sur la façon dont la douleur se manifeste et s’exprime chez les personnes atteintes de polyhandicap. Ce n’est qu’en connaissant correctement les manifestations de la douleur chez cette population très vulnérable que sont les PSPH que l’infirmier pourra signaler et traiter un problème somatique clairement identifié., les personnes atteintes de déficiences intellectuelles, ce qui inclut les PSPH, sont en moyenne 2 à 5 fois davantage exposés aux problèmes de santé par rapport aux personnes sans déficience intellectuelle.
« Il est admis qu’il est particulièrement difficile de reconnaître les signes cliniques de la douleur chez les personnes en situation de polyhandicap, or l’incidence de la douleur est élevée dans cette population » (Lévêque et al., 2008).
Selon Elisabeth Fournier-Charrière (2014-2015), les signes d’alertes (aussi appelé manifestation cliniques) suivants peuvent être émis, en cas de douleur, par la personne polyhandicapée:
– Les pleurs, les grognements
– Les modifications de la mimique, grimace, rictus, bruxisme (grincement des dents)
– Les signes végétatifs : sueur, respiration, couleur
– La protection de la zone douloureuse
– Les réactions de défense, de protection, lors de l’examen
– L’exacerbation du trouble du tonus, hypertonie, opisthotonos (contracture de tous les muscles postérieurs du corps)
– Exacerbation des mouvements anormaux (athétose)
– Augmentation des signes neurologiques, des crises d’épilepsie
– La protestation ou au contraire la résignation au cours de soins habituels (toilette, change)
– La modification de l’intérêt pour l’environnement et de l’appétence à la communication (retrait, repli)
– Les manifestations auto-vulnérantes (automutilations) (morsures)
– L’alternance pleurs/rires paradoxaux
– La recrudescence de manifestations autistiques, stéréotypies, «agressivité», colère .
Concernant la spécificité de l’expression de la douleur chez la personne polyhandicapée, Rondi et al. (2008) indique que de façon générale, le terrain psychologique initial semble jouer un rôle dans l’accroissement ou la diminution du sentiment de la douleur. La personne polyhandicapée échappe aux classifications psychiatriques classiques (comme l’autisme, la psychose, …). Le développement psychologique va être altéré par les lésions cérébrales, avec pour conséquences des difficultés de perception, d’intégration, de compréhension de soi et du monde environnant.
|
Table des matières
Introduction
1.Problématique
1.1. Contexte
2. État des connaissances
2.1. Définitions
2.1.1. Le handicap
2.1.2. Le polyhandicap
2.1.3. Signes cliniques
2.1.4. La douleur
2.1.5. Signes cliniques de la douleur et PSPH
2.2. Concepts clés
3. Modèle théorique
3.1. Modèle théorique retenu
3.1.1. Métaconcepts
3.2. Ancrage disciplinaire
3.3. Question de recherche finale
4. Méthode
4.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
4.2. Critères d’inclusion et critères d’exclusion
4.3. Diagramme de flux
4.3.1. Équations
5. Résultats
5.1. Tableaux comparatifs
5.2. Analyse critique des articles retenus
6. Discussion
7. Conclusion
Télécharger le rapport complet