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ETIOPATHOGENIE
Etiologie
Virologie
Découvert en 1989 grâce aux techniques de génie génétique, le virus de l’hépatite C appartient à la famille des Flaviviridae, genre Hepacivirus. C’est un virus à ARN monocaténaire d’environ 10 000 nucléotides. Le virion a environ 60 nm de diamètre et est non cultivable in vitro.[18] Le génome viral est contenu dans une capside protéique à symétrie icosaédrique qui, elle-même, est entourée d’une enveloppe lipidique. Au cours de la réplication virale, ce génome viral se comporte directement comme un ARN messager. Cet ARN est traduit en une polyprotéine unique qui est ensuite clivée par des protéases (virales ou cellulaires) pour donner naissance aux différentes protéines virales structurales ou non structurales. Les protéines structurales sont constituées par la protéine de capside C et les deux glycoprotéines d’enveloppe E1 et E2. Les protéines non structurales sont des protéines enzymatiques intervenant dans le cycle de réplication: protéases, hélicase, ARN polymérase (figure 5). Le VHC présente une très importante variabilité génétique. En fonction des séquences nucléotidiques, le VHC a été subdivisé en génotypes eux-mêmes subdivisés en sous-types.
Figure 5: Structure du génome du VHC et protéines synthétisées
Source : Secondy M. Diagnostic et suivi biologique des hépatites virales. Module de Base 3 Microbiologie. Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes. Nov 2005 ; 17p. [18]
Modes de transmission
La transmission du VHC est essentiellement parentérale. La transmission par transfusion sanguine est devenue extrêmement rare en raison des contrôles effectués chez les donneurs de sang. Il n’y a pas (ou exceptionnellement) de transmission par voie sexuelle et la transmission de la mère au nouveau-né est faible (<5%). Une transmission par voie percutanée (soins dentaires, endoscopies, acupuncture, échange de rasoirs, de brosses à dents) peut être suspectée.[18]
Physiopathologie
Les interactions entre le virus de l’hépatite C et son hôte jouent un rôle de premier plan dans la persistance de l’infection virale, qui résulte de l’échec de l’élimination du virus par la réponse immunitaire, mais aussi dans l’apparition et l’évolution ultérieure des lésions hépatiques, en rapport avec la réponse immunitaire dirigée contre les hépatocytes infectés exprimant des antigènes viraux.[25]
DIAGNOSTIC
Clinique
Terrain :
les populations exposées à un risque accru d’infection par le VHC incluent les consommateurs de drogues par injection et par voie nasale, les personnes ayant reçu des produits sanguins ou ayant fait l’objet d’examens invasifs, des personnes dont les partenaires sexuels sont infectés par le VHC, des personnes atteintes de l’infection à VIH, des personnes qui sont tatouées ou portent des piercings.[24]
Circonstance de découverte :
l’hépatite C peut être découverte fortuitement, par la présence des anticorps anti-VHC lors du don de sang ou lors de la recherche de la cause d’une élévation des transaminases. Elle peut aussi être diagnostiquée par les signes digestifs tel l’ictère, ou enfin, au stade de cirrhose, lors d’une complication.
Examen physique
Hépatite C aigüe
Incubation : l’incubation moyenne est de 7 à 8 semaines. La phase prodromique est rare.
Phase d’état : l’hépatite aiguë C n’est ictérique que dans une minorité de cas (20%) et est sans symptômes dans la plupart des cas (80%). Les symptômes ne sont pas spécifiques entre 2 à 12 semaines : fatigue, nausées, douleurs de l’hypochondre droit, suivies par l’apparition d’urines foncées et d’un ictère.[26]
Formes cliniques
• Forme anictérique: il n’y a pas d’ictère mais le reste du tableau clinique et biologique est identique à la forme commune.
• Forme cholestatique : la cholestase est au premier plan du tableau biologique et s’accompagne d’un ictère et d’un prurit intense.[27]
• Forme avec manifestations extra-hépatiques : l’hépatite C peut s’accompagner de manifestations extra-hépatiques telles la cryoglobulinémie mixte essentielle, la porphyrie cutanée tardive, la dysthyroïdie, le lichen plan, le syndrome sec, les néphropathies glomérulaires et les manifestations ostéo-articulaires. [28]
• Forme fulminante : cette forme est rare et ne semble survenir que s’il existe un cofacteur comme la polychimiothérapie pour maladie de Hodgkin par exemple associée à l’infection virale C. [29]
Evolution : la guérison spontanée de l’hépatite C aiguë n’est observée que dans 20% des cas environ. Chez la plupart des patients (80%), l’infection devient chronique.
Hépatite C chronique
Le passage à la chronicité est défini par une charge virale VHC restant positive plus de 6 mois. L’hépatite chronique persistante est une maladie bénigne qui ne nécessite aucun traitement. Les transaminases sont légèrement augmentées, les Ac anti-VHC sont présents. L’hépatite chronique active risque d’évoluer vers une cirrhose et en un CHC avec un risque beaucoup plus grand que pour l’hépatite B.[30] L’atteinte hépatique variable est évaluée sur les biopsies selon la classification METAVIR qui associe un score de fibrose (F0 à F4) à un score d’activité nécrotico-inflammatoire (A0 à A3). L’examen clinique, au stade d’hépatite chronique, est le plus souvent normal. Nous pouvons retrouver des signes d’hypertension portale et/ou d’insuffisance hépatocellulaire au stade de cirrhose. Au cours de l’hépatite chronique C, nous pouvons observer des signes extra-hépatiques tels un purpura, un syndrome de Raynaud, des arthralgies, une glomérulopathie en rapport avec une cryoglobulinémie. [18, 24]
Examens paracliniques
L’infection par le virus de l’hépatite C est diagnostiquée en 2 étapes:
Anticorps anti-VHC
L’Ac anti-VHC peut être détecté par la technique ELISA. La confirmation d’un test positif doit être faite sur un second prélèvement à l’aide d’un réactif différent du premier utilisé; ce test de contrôle peut être un test ELISA ou un test de type immunoblot. En cas de discordance ou de test indéterminé, il faut réaliser la recherche de l’ARN viral dans le sérum.
ARN viral dans le sérum
Il a un intérêt pour le diagnostic de l’infection active (réplication virale). La détection d’ARN viral dans le sérum se fait par PCR ou TMA (Transcription Mediated Amplification). Le seuil de détection de ces techniques qualitatives est de l’ordre de 50 UI/ml (100 copies de génome/ml). La détection qualitative d’ARN VHC permet aussi de vérifier la réponse virologique au traitement (ARN indétectable à la fin du traitement) et la non-rechute (ARN indétectable 6 mois après l’arrêt du traitement).
Charge virale
L’ARN viral peut être quantifié (charge virale) par PCR quantitative ou ADN branché. La détermination de la charge virale fait partie du bilan pré-thérapeutique. Elle permet de vérifier à 12 semaines de traitement l’efficacité de celui-ci chez les patients infectés par un virus de génotype 1.
Typage du VHC
Le génotype du virus peut être déterminé à l’aide de sondes nucléiques spécifiques des génotypes et des sous-types. La détermination du génotype fait également partie du bilan pré-thérapeutique et peut conditionner le type et la durée du traitement. Le type viral peut également être déterminé par sérotypage qui repose sur la détermination de la spécificité des anticorps anti-VHC [18]
Evolution
L’HVC évolue dans 80% des cas vers la chronicité, 10 à 20% des hépatites chroniques évoluent vers une cirrhose et 20% des cirrhoses dégénèrent en CHC, avec 3 à 7% de nouveaux cancers chaque année. [15] (voir annexe 3)
TRAITEMENT
L’hépatite C ne nécessite pas toujours un traitement puisque chez certaines personnes, la réponse immunitaire éliminera l’infection et certaines personnes porteuses d’une infection chronique ne développent pas de lésion hépatique. Lorsque le traitement est nécessaire, l’objectif est d’obtenir une inhibition de la réplication virale afin de réduire l’activité de l’hépatite chronique et de prévenir l’évolution vers une cirrhose et un CHC.
Deux stratégies pangénotypiques équivalentes sont recommandées, quel que soit le génotype du VHC, basées sur des antiviraux directs :
• Sofosbuvir + Velpatasvir (Epclusa®) pendant 12 semaines
• Glecaprevir + Pibrentasvir (Maviret®) pendant 8 semaines pour le parcours simplifié, et jusqu’à 16 semaines pour le parcours spécialisé.
En cas de suspicion de maladie hépatique sévère, un parcours spécialisé est nécessaire. Le diagnostic de maladie hépatique sévère est écarté si les valeurs sont inférieures aux seuils suivants:
• FibroScan® < 10 kPa
• Ou Fibrotest® ≤ 0,58
• Ou Fibromètre® ≤ 0,786
Une charge virale du VHC doit être réalisée 12 semaines après l’arrêt du traitement.[11,24,31]
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I-RAPPELS SUR LA DREPANOCYTOSE
I-1 GENERALITES
I-1-1 Définition
I-1-2 Historique
I-2 EPIDEMIOLOGIE
I-3 PHYSIOPATHOLOGIE
I-3-1 Mécanisme génétique
I-3-2 Hémoglobine normale
I-3-3 Hémoglobine S
I-3-4 Conséquences
I-4 DIAGNOSTIC
I-4-1 Clinique
I-4-2 Examens paracliniques
I-5 TRAITEMENT
I-5-1 Le traitement des crises vaso-occlusives
I-5-2 Traitement de fond : traitement préventif des crises
I-5-3 Traitement curatif
II-RAPPELS SUR L’HEPATITE B
II-1 GENERALITES
II-1-2 Définition
II-2 EPIDEMIOLOGIE
II-3 ETIOPATHOGENIE
II-3-1 Etiologie
II-3-2 Physiopathologie
II-4 DIAGNOSTIC
II-4-1 Clinique
II-4-2 Examens paracliniques
II-4-3 Evolution
II-5 TRAITEMENT
III- RAPPELS SUR L’HEPATITE C
III-1 GENERALITES
III-1-1 Définition
III-2 EPIDEMIOLOGIE
III-3 ETIOPATHOGENIE
III-3-1 Etiologie
III-3-2 Physiopathologie
III-4 DIAGNOSTIC
III-4-1 Clinique
III-4-2 Examens paracliniques
III-4-3 Evolution
III-5 TRAITEMENT
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I-OBJECTIFS
I-1 Objectif général
I-2 Objectifs spécifiques
II-METHODES
II-1 Cadre de l’étude
II-2 Type d’étude
II-3 Durée de l’étude
II-4 Population d’étude
II-5 Critère d’inclusion
II-6 Critère de non inclusion
II-7 Critère d’exclusion
II-7 Technique d’échantillonnage et taille de l’échantillon
II-8 Déroulement de l’étude
II-9 Variables étudiées
II-10 Limites de l’étude
III- MATERIEL
III-1 Matériel de prélèvement sanguin
III-2 Type d’échantillon
III-3 Techniques utilisées
IV- ANALYSE DE DONNEES
V- CONSIDERATION ETHIQUE
VI-RESULTATS
VI-1- PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE DES PATIENTS INCLUS DANS L’ETUDE
VI-2- SEROPREVALENCE DE L’INFECTION PAR VHB CHEZ LES DREPANOCYTAIRES SUIVIS A L’HJRA
VI-3- SEROPREVALENCE DE L’INFECTION PAR LE VHC CHEZ LES DREPANOCYTAIRES SUIVIS A L’HJRA
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I-PREVALENCE GLOBALE DE LA DREPANOCYTOSE
II- FACTEURS DE RISQUE DE L’HEPATITE B ET L’HEPATITE C
II-1 Transfusion sanguine
II-1-1 Dépistage systématique
II-1-2 Risque transfusionnel pour le VHB et le VHC
II-2 Autres transmissions parentérales
II-3 Transmission sexuelle
II-4 Hospitalisation
II-5 Ictère
III- PREVALENCE DE L’HEPATITE VIRALE B CHEZ LES DREPANOCYTAIRES
III-1 Epidémiologie de l’hépatite B
III-2 Prévalence de l’hépatite B chez les drépanocytaires
III-3 Vaccination
III-4 Dépistage au cours de la grossesse
IV- PREVALENCE DE L’HEPATITE VIRALE C CHEZ LES DREPANOCYTAIRES
IV-1 Epidémiologie de l’hépatite C
IV-2 Prévalence de l’hépatite C chez les drépanocytaires
SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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