Les tréponématoses sont des maladies bactériennes en voie de disparition dans les pays développés [42]. Par contre dans les pays en voie de développement, elles constituent un problème de santé publique . Elles se présentent sous deux formes : la forme vénérienne et la forme endémique.
La forme vénérienne est de loin la plus redoutable de par ses complications. En effet, 40% des grossesses syphilitiques se terminent par un avortement spontané, l’accouchement d’un enfant mort-né ou une mort périnatale .
A long terme, la syphilis vénérienne est responsable de lésions multi viscérales à savoir, les atteintes neuropsychiatriques, cardio-vasculaires et ostéo articulaires. Notre étude étant focalisée sur les aspects de séroprévalence, nous ferons quelques rappels historiques, dire un mot sur l’agent pathogène, sur son épidémiologie et sur les méthodes de son diagnostic biologique. Nous citerons les étapes essentielles de son évolution ou des formes cliniques permettant d’interpréter les examens biologiques. Les infections sexuellement transmissibles (IST) anciennement appelées maladies sexuellement transmissibles (MST) constituent une priorité indiscutable. Si la très grande fréquence des infections sexuellement transmissibles classiques (syphilis, gonococcies, chlamydomonas, chancre mou, trichomonas) ainsi que leurs complications propres, suffisent à en faire un problème de santé publique à part entière, les interactions remarquables de ces infections sexuellement transmissibles avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) leur confèrent de plus aujourd’hui une place de choix dans les stratégies de lutte contre l’expansion du SIDA [45].
Au Mali, les enquêtes jusqu’ici menées ont été des enquêtes épidémiologiques ponctuelles. Ces enquêtes ont concerné quelques groupes sociaux et certaines zones géographiques comme l’illustrent l’enquête menée en 1979 par le Professeur Philipe Ranque, celle menée au service de psychiatrie de l’hôpital du Point G en 1985, celle menée par l’INRSP dans la région du Gourma en 1986, et l’étude menée par le Docteur Mahamadou Idrissa en 1988 et enfin celle menée par Zakaria TRAORE en 1999 .
Ainsi, nous constatons que :
➤ Aucune de ces enquêtes n’a pris en compte la population en général.
➤ Malgré la bonne sensibilité et la grande spécificité des tests actuellement disponibles, la plupart de ces enquêtes n’ont fait appel qu’à un seul test sérologique, celui utilisant l’antigène VDRL ou le RPR.
➤ Seules les enquêtes menées par le Professeur Philippe RANQUE en 1979 [38] et Zakaria TRAORE en 1999 [55] ont fait appel à un antigène tréponemique.
Dans ces cas, le Professeur RANQUE avait envoyé des échantillons à Marseille où le VDRL et le TPHA avaient été utilisées. En ce qui concerne Zakaria TRAORE, il avait fait sa confirmation au Centre National de Transfusion Sanguine.
➤ Cependant, une interprétation isolée de ces tests peut entraîner des erreurs soit par excès soit par défaut dans le diagnostic et la surveillance de cette affection [48].
Aussi, il nous est paru opportun d’entreprendre une enquête sur les femmes enceintes, les enfants, ainsi que toutes les personnes consultant pour, avortement à répétition, désir de grossesse, infections sexuellement transmissibles et la population en général et de chercher les facteurs de risque.
➤ En effet, malgré la demande systématique de la sérologie syphilitique dans le bilan de consultation prénatale aucune évaluation n’a été rapportée dans cette zone.
GENERALITES
Définition
La syphilis est une infection sexuellement transmissible, l’agent causal de la syphilis est un microbe exclusif de l’homme. Il s’agit de Treponema pallidum avec 6 à 12 tours de spires, c’est une bactérie spiralée, mobile à divisions transverses de forme hélicoïdale de 8 à 14 microns de longueur, de 0,15 à 0,20 microns de largeur appartenant à l’ordre des spirochaetales [38]. Les manifestations cliniques au cours de son évolution sont polymorphes.
Historique
L’histoire de la syphilis a fait l’objet d’un ouvrage récent[41].Cette maladie a été décrite pour la première fois fin 1494 début 1495 en Espagne oủ elle aurait été introduite par Christophe Colomb en 1493 ou par Antonio de Torres en 1494 au retour du Nouveau Monde. En 1494, les troupes de Charles VIII, roi de France, vont rejoindre l’Italie pour lutter contre le roi de Naples soutenu par l’armée espagnole avec aussi son cortège de mercenaires et de prostituées. L’épidémie de syphilis fait son apparition en 1495, après la prise de Naples par l’armée française puis va se disséminer rapidement dans toute l’Europe au gré de la dispersion des mercenaires des armées françaises et espagnoles. Ainsi, la syphilis était dénommée mal de Naples par les Français, et mal français (morbus gallicus) par les Italiens. A la fin du XVè siècle, la syphilis est une maladie sévère dont la forme clinique la plus fréquente évoque la syphilis maligne actuelle .Au cours des siècles, l’expression sémiologique de la syphilis et son évolution naturelle se sont modifiées pour aboutir à un état d’équilibre entre hôte et la bactérie. Aux XVIè et XVIIè siècles, la syphilis est dénommée grande vérole (great pox) par opposition avec la variole ou petite vérole (small pox). La dénomination de syphilis s’imposera à la fin du XVIIIè par analogie au berger Syphilus, protagoniste d’un poème de Jérôme Fracastor, médecin et philosophe italien (Syphilus sine Morbus gallicus, 1530). Jusqu’au début du XXè siècle, la syphilis a dominé la pathologie et les préoccupations médicales et sociales de l’époque avec son cortège moralisateur et culpabilisant [21]. L’année 1905, marque le début de l’étude étiologique de la maladie et le 5 mars de cette année fut découvert l’agent causal de la syphilis vénérienne par Fritz SCHAUDIN et Eric HOFFMAN.
En 1905, Auguste WASSERMAN, Albert NEISSER et Carl BRUCK appliquaient au sérodiagnostic de la syphilis, la réaction de fixation du complément, mise au point par BORDET. C’est pourquoi ce test diagnostic a été appelé réaction de BORDET et WASSERMAN ou B.W.
La même année 1905, Paul ERLICH introduisit la thérapeutique arsenicale contre la syphilis. En 1921, Le VADETTE découvre les propriétés treponemicides du Bismuth.
En 1943, John MAHONEY entreprit une étude expérimentale de traitement de la syphilis par la pénicilline et obtint 90 à 97 % de taux de guérison et ce fut le début d’une nouvelle ère de la thérapeutique contre la syphilis.
CONCEPTION ACTUELLE
La syphilis a suscité d’innombrables études cliniques et expérimentales qui ont permis de dégager une conception d’ensemble de l’affection : Maladie infectieuse transmise par contagion. La syphilis laissée à elle même, détermine l’apparition d’immunité avec production d’anticorps. L’immunité après un traitement stérilisant tend à s’atténuer ce qui peut permettre une éventuelle réinfection. A ces phénomènes d’immunité s’intrique l’allergie syphilitique. Il existe des syphilis à transmission non vénérienne. Le PIAN, le BEJEL, la PINTA.
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Table des matières
Dédicace
Remerciements
Hommages aux membres du jury
Liste des abréviations
I. Introduction
A. Préambule
B. Intérêt
C. Généralités
• Définition
• Historique
• Conception actuelle
• Etiologie
• Epidémiologie
• Etude clinique
• Anatomopathologie
• Méthodes de diagnostic biologique
II. Objectifs
1.Objectif général
2.Objectifs spécifiques
III. Patients et Méthodes
IV. Résultats
V. Discussion et commentaires
VI. Conclusion et recommandations
1.Conclusion
2.Recommandations
Références Bibliographiques
Résumé
Annexes
Serment d’Hippocrate
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