MEMOIRE DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME D’ÉTUDES APPROFONDIES EN INGENIERIE DE PROJETS INDUSTRIELS
Option « Ingénierie de Projet Industriels et Développement Durable »
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Croissance et rendement du mûrier
Le bon moment pour élever les vers à soie est celui où les feuilles du mûrier poussent bien et pour obtenir en abondance des feuilles de bonne qualité.
Le rendement en feuilles et la qualité de la feuille dépendent beaucoup des méthodes suivies dans la culture des mûriers: irrigation, fumure, forçage au bon moment.
La quantité de feuilles à la possession détermine la grande taille de la chambre. Pour calculer cette quantité, partir du rendement des mêmes mûriers des récoltes précédentes est nécessaire, c’est-à-dire aux saisons correspondantes des années précédentes : calculer avec précision ce rendement de la mûrie ; car, au manque de feuilles en cours d’élevage, la récolte de cocons sera compromise, et le travail des éleveurs deviendra assez pénible.
Avec de bonne méthodes agronomiques appliquées à la mûrie, la production s’élève à 20 ou 25 tonnes, sans risque de se tromper, la récolte annuelle que donne un hectare de mûriers.
Là où la situation n’est pas idéale quant à l’irrigation et à la fumure, la productivité du mûrier souffrira, et son rendement sera sensiblement plus faible. En sachant sur combien de feuilles pourront assurer chaque saison d’élevage, tout en décidant du nombre de pontes (ou de la quantité d’oeufs) à élever.
Main-d’oeuvre disponible
La sériciculture étant une industrie ergatique (nécessite relativement beaucoup de main-d’oeuvre), avoir l’effectif de la main-d’oeuvre contre un salaire normal déterminera aussi le volume de la chambrée. Si les frais salariaux sont grands, le prix de revient de la production augmentera forcément(1).
Pour le cas de Japon, quatre personnes produisent environ 10 kg de cocons. Dans des régions tropicales comme l’Inde, on pourrait s’en tenir à peu près à ce nombre en employant des techniques scientifiques améliorées. Mais la méthode traditionnellement suivie en Inde pour l’élevage des vers à soie est plus ergatique. Comme la sériciculture y joue un rôle subsidiaire à l’égard de l’agriculture, c’est à ajuster la demande de main-d’oeuvre aux principaux travaux agricoles qui occupent la main-d’oeuvre rurale. D’autre part, la sériciculture y fait appel aux femmes, pour être actives, puisqu’elles ne participent généralement pas aux travaux agricoles.
Installations
Pour les installations ont à besoin d’une part, une magnanerie qui est un espace ou un bâtiment consacré à l’élevage des vers à soie elle est indispensable, et d’autre part un équipement ou un local d’élevage.
Magnanerie
L’élevage des vers à soie exige certaines conditions de milieu bien déterminées, concernant particulièrement la température et l’humidité(9). Les magnaneries sont conçues et construites de façon à offrir en permanence les conditions qui permettront d’obtenir des cocons de bonne qualité. Pour savoir de combien de bâtiments la magnanerie devra se composer, un des principaux critères à considérer est la grandeur de la mûrie et son rendement en feuilles.
L’élevage peut se faire selon des dispositifs de trois sortes : élevage en rayons, au rameau et élevage en étages. La magnanerie est faite de quatre pièces, dont l’une sert à élever les très jeunes; elle est spécialement chauffée et humidifiée. Les trois autres servent aux plus grandes vers à soie ; elles doivent avoir assez de fenêtres et de portes pour être bien aérées.
En ce qui concerne, la chambre de la magnanerie il n’y a pas de recommandation spécifique pour un élevage de petite taille. Par contre pour un élevage semi industriel la chambre doit comprendre :
– un emplacement des étagères pour le lit d’élevage : ce lit doit être placé 0,50 m du sol et 50 m2 pour 100 portées et fractionner par 20 portées, pour gagner de l’espace le faire en étage est aussi possible mais à une hauteur au moins de 0,40 m du sol .
– une table est nécessaire aussi pour la préparation des feuilles .
– une installation de chauffage est de préférence sans fumer .
– un lieu pour stocker les feuilles .
– Deux portes une pour l’entrée et l’autre pour la sortie .
– Une chambre à l’étage est la plus recommandée, après chaque élevage il s’avère nécessaire de la désinfecter.
Dans les pays tropicaux tels que Madagascar, les grandes façades doivent regarder à l’est ou à l’ouest, pour éviter une lumière solaire trop directe et garder dans les pièces une température relativement fraîche.
Filière séricicole à Madagascar
La soie est une substance à base de fibroïne (un des constituants protéiques de la soie) et de séricine (colle), sécrétée sous forme de fil fin et brillant par divers arthropodes(12).
En fait, c’est une fibre textile naturelle, d’origine animale, produite par divers insectes séricigènes domestiques et sauvages.
A la sortie de la filière du séricigène, la bave ou fil élémentaire, est constituée de deux brins parallèles de fibroïnes accolés et enrobés de grès ou séricine.
La soie brute, à la sortie de la filature, est dénommée soie grège laquelle est constituée par l’assemblage de plusieurs baves.
La composition des 2 types de soie fait la propriété et la qualité des articles en soie de Madagascar différents des autres pays, et qui sont très divers tels que les étoles, les nappes, les couvre-lits, les rideaux, les abat-jour, les écharpes, les foulards, les gilets, les robes, les vestes, les sacs, linceul. Les articles en soie se situent maintenant dans le haut de gamme. La sériciculture est une activité génératrice de revenus surtout pour les paysans. Cependant, dans plusieurs régions de l’île, l’élevage du ver à soie se fait encore dans un simple hangar ou local aménagé avec des étagères simples, ce qui constitue un obstacle pour le développement de la filière.
De toutes nos industries textiles, l’industrie de la soie est assurément celle qui fait le plus d’honneur au travail malgache et qui contribue dans la plus large mesure à maintenir au dehors le renom de nos fabricants et de nos ouvriers(15). Son empire est universel. Ses étoffes, ses dentelles et ses rubans, ses tissus les plus modestes comme les plus riches, ont pour clientèle le monde entier, et aucune de ses rivales africaines ne conteste sa suprématie.
Nos activités sur la soie ne sont point seulement une des gloires de notre Madagascar active, elles font vivre une part considérable de notre population, près de cent mille ouvriers, cultivateurs, fabricants, et artistes. Le mot de soie évoque, pour le grand public, les seuls noms d’Ambositra et Arivonimamo, et ces deux grands centres représentent à eux seuls nos industries de la soie. Notre sériciculture, malgré sa décadence, donne encore du travail pendant un mois et demi de l’année la production de cocon est en deux périodes Mai-juin-juillet en hiver et de décembre-janvier-février en automne, de nos régions Amoron’i mania et de l’Itasy. Dans la même région et dans quelques communes du centre, du nord et de l’est, la filature et le moulinage occupent plus de dix mille ouvriers et ouvrières. Quant aux tissages malgaches qui emploient la soie, ils font vivre une population énorme dont Amoron’i mania et Itasy représentent à peine un tiers.
Filature et moulinage
Le dévidage et l’assemblage des fils du cocon s’accomplissent dans les filatures et donnent pour la soie filée ou soie grège(6). La torsion des soies filées s’opère dans les moulinages et fournit aux tisseurs des fils moins brillants, moins élastiques que la soie grège mais plus forts et plus résistants, les trames, les organsins, le crêpe, la grenadine, le cordonnet.
Le cocon se dépelotonne dans l’eau chaude par la dissolution de l’enduit gommeux qui entoure le fil ou bave du ver. On fait ensuite passer plusieurs baves sur le tour, en les pressant les unes contre les autres de façon à obtenir un faisceau qui constituera le fil de la grège.
A Madagascar, ces diverses opérations sont faites par des femmes en cuisant d’abord la chrysalide du cocon dans des grandes marmites et fermenté pendant une semaine pour avoir de soie en bourre. Les cocons en bourre sont ensuite séchés sur des claies, puis apportés à l’ouvrière fileuse. Il faut en moyenne de 10 à 13 kilogrammes de cocons pour faire un kilogramme de soie grège. Toutes ces opérations sont simples, mais très délicates, parce que le fil de soie passe par des alternatives d’humidité, de chaleur et de sécheresse qui modifient à tout instant son volume et sa résistance. La filature de la soie est d’ailleurs une industrie en transformation. D’autre part, la filature italienne, qui est à l’affût de tous les perfectionnements, paraît avoir trouvé un procédé de dévidage qui permettrait de supprimer le battage à l’eau chaude. Le jour où ces inventions seront entrées dans la pratique et généralisées, la main-d’oeuvre sera réduite, le travail plus sain, et plus rapide.
Traitement artisanal des cocons de ver à soie sauvage
L’élevage de vers à soie sauvage requiert un climat tropical d’altitude caractérisé par une température moyenne de 15°C et une pluviométrie annuelle moyenne supérieure à 1.500 mm; ou un climat tropical sec manifestant une température moyenne de 20°C et une pluviométrie annuelle moyenne inférieure à 1.500 mm(19).
Les collecteurs de cocons sont les intermédiaires entre les ramasseurs de cocons sauvages et/ou éleveurs des régions productrices et les transformateurs et commerçants des régions utilisatrices, ils collectent les cocons et/ou les produits filés ou tissés. Ils peuvent eux-mêmes être filateurs ou tisserands.
Recherche bibliographique, webographique, découverte de secteur et enquêtes
Une approche préliminaire de la filière de soie a été nécessaire. Elle s’est basée sur une étude sur terrain. Des entretiens non directifs ont ensuite été organisés avec des experts de la filière. L’objectif était de s’introduire dans le secteur afin de mieux comprendre la mécanique et trouver des artisans à interroger. Cette phase permettait également de confirmer la problématique : les artisans ne pratiquent pas suffisamment l’exportation, or cette discipline est indispensable non seulement pour croître mais pour survivre dans un marché devenu hyperconcurrentiel. Les artisans n’attachent pas avec beaucoup d’importance à comprendre les attentes des clients et à analyser la vente dans laquelle ils se placent. Les expérimentés ont confirmé que l’exportation était une opportunité pour le secteur.
Une fois la problématique posée, quelques artisans en activité ont été rencontrés. Pour apprécier l’exportation de leurs articles, il a été nécessaire de comprendre le fonctionnement de ce centre de transformation, leurs préoccupations et leurs objectifs, tout en considérant leurs produits. Plusieurs méthodologies ont été employées : de savoir en priorité les besoins des clients qu’ils soient des clients externes ou internes, en termes de qualité de service et de produit. Les problèmes sont fondés et à jour mais pas posés sur des suppositions. L’observation se fait par des entretiens semi-directifs et des entretiens directifs. L’observation consistait à la réalisation d’un audit de leur chaine de production et de transformation. L’objectif de cette phase était d’identifier le positionnement perçu de détecter les détails aidant la vente et ceux qui au contraire peuvent la restreindre. Ensuite, des entretiens semi-directifs ont été conduits avec les artisans pour comprendre leur niveau de situation voulue pour apporter des précisions à l’exportation et apprécier la perception de leur SWOT. Ces entretiens ont également servi à comprendre leur état d’esprit et les objectifs qu’ils voulaient donner au centre de transformation. Des entretiens directifs ont été soumis à quelques clients de l’unité, soit une moyenne de trois (3) par artisan. L’objectif était de savoir comment était perçu le centre de transformation avec les motivations d’achats et les critiques. Enfin, un dernier entretien semi-directif a été soumis au sériciculteur pour comprendre leur perception de l’action de la chambre de commerce et de l’artisanat.
La méthode des cinq pourquoi
C’est un outil de questionnement systématique destiné à remonter aux causes premières d’un phénomène observé. La démarche consiste à se poser plusieurs fois de suite la question « pourquoi » pour être sûr de remonter aux causes premières. Il suffit ensuite de visualiser les différents niveaux sous forme d’arborescence.
Dans bien des cas, la plupart des problèmes sont entièrement décelés en moins de cinq questions.
La méthode d’analyse FFOM
La dénomination FFOM est l’acronyme de Forces Faiblesses (lié à l’organisation) Opportunités et Menaces (de la production et du marché). Dans le premier cas, il s’agit de comprendre les points positifs à mettre en avant et les points négatifs à améliorer. Dans le deuxième, l’observateur analyse l’état et la tendance du marché.
Cette méthode consiste à déterminer si la combinaison de la force et faiblesses de l’organisation est à même de faire face aux évolutions du marché où s’il est possible d’identifier ou de créer d’éventuelles opportunités qui permettraient de mieux tirer profit.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MATÉRIELS ET MÉTHODES
I.1 MATÉRIELS
I.1.1 La plantation des mûriers
I.1.2 Elevage de vers à soie
I.1.3 Filière séricicole à Madagascar
I.1.4 Démarche séquentielle de traitement des cocons
I.2 MÉTHODES
I.2.1. Méthodes et outils de recherche
I.2.2 Méthodes et outils d’analyse
RÉSULTATS
II.1 Résultats bibliographiques
II.1.1 Sériciculture par rapport à l’artisanat dans le monde
II.1.2 Sériciculture par rapport à l’artisanat à Madagascar
II.2 Résultats de recherche
II.2.1 Cause des produits non suffisants
II. 2.2 Cause du non détermination du marché
II.2.3 Méthode FFOM ou SWOT
II.2.4 Cadre logique
II.2.5 Méthode 3L
II.2.6 Exportations et importations
III. DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1 DISCUSSIONS
III.1.1 Solutions proposées
III.1.2 Qualité et quantité des matières premières
III.1.3 Climat favorisant la production
III.1.4 Commercialisation et exportation
III.2 RECOMMANDATIONS
III.2.1 Qualité et quantité des matières premières
III.2.2 Transformation et production
III.2.3 Commercialisation et exportation
CONCLUSION
RÉFÉRENCES
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