Sentiment d’auto-efficacité et décrochage scolaire

Sentiment d’auto-efficacité et décrochage scolaire

Les descripteurs self-efficacy et drop out ne permettent pas de relever des études sur le sujet. Afin d’examiner l’influence du sentiment d’autoefficacité sur le décrochage scolaire, les variables de substitution reliées au domaine de l’éducation pour drop-out (academic fai/ure, academic sucees, intention to leave, school mobilisation, school lai/ure et student retention) permettent de faire ressortir les trois études présentées cidessous.

Sentiment d’autoefficacité, intention de décrocher et réussite scolaire

Alivernini et Lucidi (2011) mènent une recherche qui a pour objectif, entre autres, d’étudier la relation entre le sentiment d’autoefficacité relatif à l’autorégulation de l’apprentissage et l’intention de décrocher de l’école secondaire. La relation entre ce sentiment d’autoefficacité et la réussite scolaire est aussi examinée. L’étude se réalise auprès de 426 adolescents, âgés entre Il et 19 ans. Ceux-ci proviennent de trois écoles secondaires situées en Italie. Les chercheurs utilisent The Perceived Efficacy Scale for Self-Regulated Learning de Bandura (1990) afin de mesurer le sentiment d’autoefficacité. Cet instrument se compose de Il items qui évaluent le concept à partir de trois dimensions, soit la capacité à organiser le travail scolaire, la capacité à se motiver à étudier ainsi que la capacité à orienter son attention sur les études. Quant à l’intention de décrocher, trois questions proposées par Hardre and Reeve (2003) sont posées aux apprenants: «J’envisage parfois abandonner l’école », «J’ai l’intention d’abandonner l’école» et «Je me sens parfois incertain de vouloir poursuivre mes études année après année ». Finalement, la réussite scolaire est évaluée en fonction des résultats des apprenants relatifs aux quatre matières suivantes: italien (langue maternelle), langue seconde, histoire et mathématiques.

Les résultats montrent que le sentiment d’autoefficacité prédit l’intention de décrocher au temps 1 W = -0,14, p < 0,01), mais pas au temps 3 W = 0,11, n.s.). Les résultats montrent également que le sentiment d’autoefficacité prédit la réussite scolaire (temps 1 : B = 0,42, p < 0,01 ; temps 3 : B = 0,15, p < 0,05). Alivernini et Lucidi (2011) n’explicitent pas davantage ces résultats.

Sentiment d’autoefficacité et réussite scolaire

Hseih, Sullivan et Guerra (2007) étudient la relation entre le sentiment d’autoefficacité scolaire et la réussite scolaire. Cette recherche se réalise auprès de 112 étudiants non-gradués (50,5% garçons et 49,5% filles) d’une université du Texas. Deux différents groupes d’étudiants sont sélectionnés, il s’agit de ceux avec une bonne moyenne scolaire (n = 52) et ceux avec une faible moyenne (n = 60). Afin de mesurer le sentiment d’autoefficacité scolaire, les chercheurs utilisent le Patterns of Adaptive Learning Survey (PALS) (Midgley, Maeher & Urdan, 1993) qui comporte six items.

Quant à la réussite scolaire, elle est évaluée en fonction de la moyenne générale des étudiants. Les résultats montrent que le sentiment d’autoefficacité scolaire des apprenants est corrélé positivement et de façon statistiquement significative à la réussite scolaire (r = 0,36, p < .01). Pour expliquer ce résultat, Heish et al. (2007) soutiennent que les élèves qui ont un haut sentiment d’autoefficacité valoriseraient l’effort, persisteraient devant les difficultés et s’engageraient envers l’école, ce qui les mènerait à la réussite scolaire.

Menée par Adeyinka, Adedeji et Sam Olufemi (2011), cette autre étude a pour but d’examiner des variables prédictives de la réussite scolaire des élèves du secondaire.

Une des variables étudiées est le sentiment d’autoefficacité scolaire des élèves. L’échantillon de cette recherche se compose de 500 apprenants (300 garçons et 200 filles) nigériens âgés entre 12 et 15 ans, provenant de 25 écoles secondaires. Afin de mesurer le sentiment d’autoefficacité scolaire, les chercheurs utilisent un instrument de mesure comprenant 30 items, soit le Morgan-Jinks Student ‘s Self-Efficacy Scale (Morgan & Jinks, 1999). La réussite scolaire, quant à elle, s’évalue en fonction des résultats relatifs à trois matières scolaires, il s’agit de l’anglais, des mathématiques et des sciences. Les résultats montrent que le sentiment d’autoefficacité scolaire des élèves contribue à la réussite scolaire (~= 0,187, t = 1,63,p < 0,05). À la lumière des travaux de Bandura (1997), Adeyinka et al. (2011) expliquent les résultats par le fait que les élèves qui ont un haut sentiment d’autoefficacité scolaire auraient tendance à apprendre facilement en milieu scolaire, que ce soit dans un environnement formel ou informel.

Estime de soi, sentiment d’autoefficacité et décrochage scolaire

Afin d’obtenir des études empmques sur la relation entre les trois variables à l’étude, les descripteurs self-esteem, self-efficacy et drop-out sont utilisés simultanément. Par contre, il ne semble pas exister de recherches qui portent sur le sujet. C’est pourquoi, l’emploi de descripteurs, en remplacement de drop-out, se rapportant au domaine de l’éducation tels que academic lai/ure, academic success, intention to leave, procrastination, school lai/ure, school success et student retention sont recherchés.

Estime de soi et sentiment d’autoeffficacité

McKay, Dempster et Byme (2014) tentent de mettre en lumière les facteurs sousjacents au stress des adolescents. Ils se penchent, entre autres, sur l’estime de soi et le sentiment d’ autoefficacité. Sélectionnés au hasard à travers 27 écoles secondaires, 610 élèves, dont 61 % de filles vs 59% de garçons, fonnent l’échantillon à l’étude. Afin de mesurer le niveau de stress des adolescents, les auteurs ont recours au Adolescent Stress Questionnaire (ASQ) (Byrne, Davenport & Mazanov, 2007), un outil qui se compose de 56 items. Ces derniers sont répartis à travers 10 dimensions, il s’agit du stress à la maison, du stress financier, du stress relié à la perfonnance scolaire, du stress relié aux relations amoureuses, du stress relié à la pression par les pairs, du stress relié aux relations avec les enseignants, du stress relié au futur incertain, du stress relié au conflit à l’école, du stress relié aux attentes par rapport à l’école ainsi que du stress relié à l’émergence des responsabilités adultes. Le sentiment d’autoefficacité, pour sa part, s’évalue par les 21 items du Self-Efficacy Questionnaire for Children (Muris, 2001). Ces items sont distribués également selon trois dimensions, soit le sentiment d’autoefficacité scolaire, le sentiment d’autoefficacité social et le sentiment d’autoefficacité émotionnel.

Finalement, ce sont les 10 items du Rosenberg Self-Esteem Scale (Rosenberg, 1989) qui mesurent l’estime de soi des adolescents.

Les résultats suggèrent que l’estime de soi des adolescents est un des plus forts prédicteurs du sentiment d’autoefficacité (f3 =.36; t = 9,68; p < .001). En fait, dans le modèle de régression proposé, l’estime de soi explique Il % de la variance du sentiment d’autoefficacité scolaire (F(16,593) = 19,71,p < .001). En résumé, la perception que les adolescents ont d’eux-mêmes ainsi que le degré de pression qu’ils sentent de la part de leurs pairs auraient un impact sur leur sentiment d’autoefficacité.

Estime de soi, sentiment d’autoefficacité et échec scolaire

Peterson-Graziose, Bryer et Nikolaidou (2013) mènent une étude visant, notamment, à déterminer si l’estime de soi et le sentiment d’autoefficacité sont reliés à l’échec scolaire. L’échantillon comprend 34 étudiants américains (71 % femmes et 29% hommes) en soins infirmiers qui en sont à leur première session. Afin de mesurer l’estime de soi des apprenants, les auteurs utilisent le Rosenberg Self-Esteem Scale (Rosenberg, 1965), un outil qui se compose de 10 items. Le sentiment d’ autoefficacité, quant à lui, est mesuré à l’aide du General Self-Efficacy Scale proposé par Jérusalem et Shwarzer (1979). Cet instrument se compose, lui aussi, de 10 items. Finalement, l’échec scolaire des étudiants est évalué en fonction de la moyenne des points accumulés par ceux-ci à la fin du premier semestre; la moyenne minimum requise afin de continuer ses études étant de 2,5 points.

En ce qui a trait aux résultats, ils montrent que le sentiment d’autoefficacité est positivement relié à l’estime de soi (r = 0,54, p = 0,001). De plus, ils indiquent une corrélation négative entre l’estime de soi des étudiants et l’échec scolaire (r = -0,40, p = 0,05). Peterson-Graziose et al. (2013) soutiennent que les étudiants qui possèdent une estime de soi élevée semblent avoir plus d’aspirations et de persistance devant les difficultés que ceux avec une faible estime de soi. Quant au sentiment d’autoefficacité, il ne serait pas corrélé à l’échec scolaire. Les auteurs ne présentent pas ce résultat et n’explicitent pas davantage.

Estime de soi, sentiment d’autoefficacité et procrastination scolaire

Kandemir, Iihan, Ozpolat et Palanci (2014) mènent une recherche qui vise, entre autres, à déterminer la relation entre le sentiment d’ autoefficacité scolaire et la procrastination scolaire, ainsi que la relation entre l’estime de soi et la procrastination scolaire. Ces auteurs ne proposent pas d’hypothèse quant à l’influence d’une de ces variables sur une autre. L’échantillon de cette étude se compose de 374 étudiants (99 hommes et 265 femmes) universitaires en Turquie. Ceux-ci se spécialisent dans le domaine de l’éducation. Afin de mesurer le sentiment d’ autoefficacité scolaire, les chercheurs utilisent le Academic Self-Efficacy Scale (Kandemir & Ozbay, 2012).

L’estime de soi globale, quant à elle, s’évalue par les 10 items du Rosenberg Self-Esteem Scale (Rosenberg, 1965). Finalement, la procrastination scolaire se mesure par le Aitken Academic Procrastination Scale (Aitken, 1982), un outil qui se compose de 16 items.

Les résultats montrent que l’estime de soi des étudiants a un lien négatif avec la procrastination scolaire (r = -0,15, P < 0,01). Tout comme l’estime de soi, le sentiment d’autoefficacité scolaire est relié négativement à la procrastination scolaire (r = -0,15, p < 0,01). Kandemir et al. (2014) expliquent le lien entre l’estime de soi et la procrastination scolaire par le fait que lorsque les étudiants font des devoirs ou se préparent à un examen, ils pourraient éprouver de la difficulté et cela affecterait leur estime de soi. Afin de protéger leur estime de soi, ils auraient donc tendance à procrastiner. Finalement, le lien entre le sentiment d’ auto efficacité scolaire et la procrastination scolaire s’expliquerait par le fait que lorsque les étudiants croient qu’ils peuvent contrer les problèmes de nature scolaire, ils auraient moins tendance à procrastiner.

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Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 
PROBLÉMATIQUE 
1.1 Contexte
1.2 Décrochage scolaire au collégial
1.3 Effets du décrochage scolaire
1.4 Causes du décrochage scolaire
1.5 Problème et questions de recherche
CHAPITRE II 
CADRE DE RÉFÉRENCE 
2.1 Estime de soi
2.1.1 Historique
2.1.2 Théorie de l’estime de soi de Harter
2.1.2.1 Définition
2.1.2.2 Domaines de l’estime de soi selon les périodes de la vie
2.1.3 Estime de soi reliée au domaine scolaire
2.2 Sentiment d’autoefficacité
2.2.1 Historique
2.2.2 Théorie du sentiment d’autoefficacité de Bandura
2.2.2.1 Définition
2.2.2.2 Sources du sentiment d’autoefficacité
2.2.2.3 Effets du sentiment d’autoefficacité
2.2.2.4 Sentiment d’autoefficacité scolaire
2.3 Décrochage scolaire
2.3.1 Historique
2.3.2 Concept du décrochage scolaire
2.3.2.1 DéfInition
2.3.2.2 Antécédents du décrochage
2.4 Recension des écrits
2.4.1 Estime de soi et décrochage scolaire
2.4.1.1 Estime de soi et intention de quitter
2.4.1.2 Estime de soi et mobilisation scolaire
2.4.2 Sentiment d’autoeffIcacité et décrochage scolaire
2.4.2.1 Sentiment d’autoeffIcacité, intention de décrocher et réussite scolaire
2.4.2.2 Sentiment d’ autoeffIcacité et réussite scolaire
2.4.3 Estime de soi, sentiment d’autoeffIcacité et décrochage scolaire
2.4.3.1 Estime de soi et sentiment d’autoefffIcacité
2.4.3.2 Estime de soi, sentiment d’autoeffIcacité et échec scolaire
2.4.3.3 Estime de soi, sentiment d’autoeffIcacité et procrastination scolaire
2.4.3.4 Estime de soi, sentiment d’autoeffIcacité général et sentiment d’autoeffIcacité
2.5 Hypothèses de recherche
CHAPITRE III
MÉTHODE 
3.1 Type de recherche
3.2 Population et participants
3.3 Instruments de mesure
3.3 .1 Estime de soi
3.3.2 Sentiment d’autoeffIcacité scolaire
3.3.3 Intention de décrocher
3.3.4 Renseignements généraux
3.4 Déroulement de la collecte des données
3.5 Plan d’analyse des données
3.5.1 Réduction des données
3.5.2 Analyses statistiques
3.6 Éthique de -la recherche
CHAPITRE IV 
RÉSULTATS 
4.1 Résultats reliées aux analyses descriptives
4.2 Résultats reliés aux analyses confmnatoires
CHAPITRE V 
DISCUSSION
5.1 Discussion des résultats liés aux analyses descriptives
5.2 Discussion des résultats liés aux analyses confirrnatoires
5.2.1 Discussion des résultats liés à la première hypothèse
5.2.2 Discussion des résultats liés à la deuxième hypothèse
CONCLUSION
RÉFÉRENCES 
ANNEXE

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