Sensibilité du streptocoque aux macrolides-lincosamides-streptogramines

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Habitat

Les SGB sont des commensaux du tractus gastro-intestinal de l’homme. Chez les femmes, le germe peut atteindre le vagin, la vessie et l’anus. Cette colonisation liée à l’hygiène est dynamique : elle peut être transitoire, intermittente ou continue. Elle est aussi liée au nombre de rapport sexuel de la femme enceinte [28].
La présence de la protéine R semble être corrélée aux souches d’origine humaine alors que la protéine X est plutôt associée aux souches isolées chez les bovins.
Le sérotype de type III est responsable de plus de la moitié des infections néonatales à streptocoques du groupe B [29].
La colonisation est en général asymptomatique et ne provoque pas de réaction inflammatoire [30].
Seuls des examens bactériologiques peuvent reconnaitre les porteurs du SGB [31].

Mode de transmission

La colonisation vaginale est à l’ origine de la contamination du nouveau-né (le même sérotype est retrouvé chez le nouveau-né) [32, 33, 34, 35, 36] réalisant une transmission verticale.
Elle se fait pendant le passage par la filière génitale lors de l’accouchement [16, 19, 20, 32, 38], ou par le liquide amniotique en cas de rupture prématurée des membranes (voie ascendante) et qui représente une circonstance très favorisante de la survenue de la colonisation et de l’infection néonatale [15, 17, 19, 18, 23, 37, 39, 40].
Le SGB peut aussi pénétrer les membranes intactes, proliférer dans le
Liquide amniotique et provoquer une chorio-amniotite [19, 37]. Cette situation est à l’origine de l’infection néonatale précoce.
Le nouveau-né peut aussi être contaminé après la naissance par contact avec une personne colonisée ou transitoirement contaminée (mains du personnel hospitalier) [15, 17, 19, 23, 39, 41, 34] : c’est la transmission Horizontale.
Cette situation est à l’ origine de l’infection néonatale tardive.

pouvoir pathogéne chez le nouveau- né :

Physiopathologie

La contamination se fait généralement selon quatre modes (figure 4) :
 La voie hématogène placentaire : est rare, l’envahissement infectieux peut se faire par la veine ombilicale.
 La voie ascendante : est beaucoup plus fréquente, elle est due à l’ensemencement du liquide amniotique par des germes provenant du tractus génital, et peut survenir au cours de la rupture des membranes mais aussi en cas de membranes intactes. Lorsque les membranes sont intactes, leur altération par l’infection entraine leur rupture secondaire. Quand le foetus est atteint par voie amniotique, les bactéries peuvent être inhalées et/ou dégluties. La colonisation des voies respiratoires et/ou digestives peut être à 1’origine d’une infection généralisée (septicémie) ou locale.
 Une colonisation par inhalation ou ingestion de sécrétions vaginales peut être à 1’origine d’une infection. Une fois cette colonisation faite, ce sont les capacités de défense du foetus et/ou du nouveau-né, la charge et la virulence bactérienne, qui vont déterminer le développement ou non d’une infection [42].
 La transmission survient après la naissance, principalement à partir de la mère, mais aussi du personnel soignant ou des autres nouveau-nés par l’intermédiaire du portage pharyngé ou cutané ou du lait maternel. Ces contaminations concernent 25% des nouveau-nés colonisés.

Infections néonatales

Streptococcus agalactiae représente la première cause d’infections néonatales aux Etats-Unis. A elle seule, cette bactérie était en 2000 responsable de 30 à 50% des infections bactériennes graves du nouveau-né contre 20 à 30% attribuables à Escherichia coli [43]. Deux entités cliniques différentes caractérisent les infections invasives du nouveau-né à S. agalactiae.

Infections précoces

Une forme précoce ou early-onset-disease (EOD) se manifeste dans la première semaine de vie de l’enfant, principalement au cours des 24 ou 48 premières heures. Cette forme est caractérisée le plus souvent par une septicémie (83%), et plus rarement une pneumonie (9%) ou une méningite (7%). Le taux de mortalité de cette forme était de 7% malgré l’utilisation d’antibiotique en 2008 [44]. L’apparition d’une infection précoce à SGB à un taux de létalité de 5-20% chez les nouveau-nés de faible poids. Un système de surveillance active dans plusieurs états aux Etats-Unis a démontré que 6% de l’apparition précoce des infections à SGB entraîné la mort [45]. I1 est plus souvent le résultat de la transmission verticale de la mère à l’enfant chez les femmes enceintes colonisées par le SGB [45].

Infections tardives

Une forme tardive touche le nouveau-né âgé de 7 jours à 3 mois. Les nourrissons présentent habituellement un tableau de méningite avec bactériémie, et de manière moins fréquente une atteinte ostéo-articulaire, de la peau et plus rarement une pneumonie. Le taux de mortalité de cette forme était de 5% malgré l’utilisation d’antibiotique en 2008 [44].
Une étude prospective, de cohorte a été menée pour recueillir des données sur1’incidence infections tardives à SGB et évaluer les infections a SGB sur une période de 8 ans (2003-2010) aux Etats-Unis. Le taux de Late-Onset-Disease (LOD) d’incidence était de 0,32 pour 1000 naissances vivantes. Les cas enregistrés de LOD à SGB ont été classés comme la septicémie 57%, la méningite 36%, ou 1’infection locale 7% [46].
Aux Etats-Unis de 1990 à 2008 l’incidence des infections précoces à SGB a considérablement baissé alors celle infections tardives à SGB reste stable [47]. Cette figure illustre cette évolution au cours des années.

Laboratoire de Bactériologie -Virologie

Organisation

Le Laboratoire de Bactériologie Virologie de Fann est, comme son nom l’indique, dans l’enceinte du Centre Hospitalier National Universitaire de Fann et fait partie des services composants le Centre de Diagnostic et d’Imagerie Médicale (CDIM) avec le Laboratoire de Parasitologie, le Laboratoire de Biochimie, l’Imagerie à Résonance Magnétique(IRM) et le Radiologie Générale.
Le laboratoire de Bactériologie Virologie se situe au premier étage du dit centre et est composé de:
 Un secrétariat qui sert au même temps de salle d’attente
 Un bureau pour le Professeur
 Deux bureaux pour les Assistants
 Un bureau pour le Surveillant de service (Major)
 Un espace de travail (salle d’étude)
 Deux vestiaires combinés à des toilettes pour hommes et femmes
 Une salle de manipulation pour les produis pathologiques mono microbiens avec des paillasses pour ECBU, pour LCR et hémoculture en plus de celle pour l’antibiogramme.
 Une salle de manipulation pour les produits poly microbiens avec des paillasses pour coproculture, pour PUS et divers PV et PU
 Une salle commune à tous les laboratoires, de stérilisation et préparation des milieux de cultures; en plus de celle de sérologie.
NB: il existe une unité de prélèvement commune aux laboratoires qui se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment (CDIM).

Milieux de culture de qualité analytique

Les milieux pour la réalisation de notre étude sont:
 Gélose au sang cuit+VCN
 Bouillon Thioglycolate (BT)
 Sabouraud Chloramphenicol (SC)
 Gélose Mueller Hinton(MH)
 Gélose Eosine Methylen Blu (EMB)
 Gélose au sang plus de l’acide nalidixique (GSN)
 Gélose au sang ordinaire (GSO)
 Api NH

Caractéristiques épidémio-cliniques de la population étudiée:

La recherche systématique chez la femme enceinte du portage du Streptocoque du groupe B est une forte recommandation au plan international [47]. Cependant, cette recommandation n’est pas toujours mise en oeuvre dans les pays en voie de développement comme le Sénégal. Dans ce travail, nous avons obtenu un taux de portage de SGB chez 685 femmes enceintes qui est de 3,22%.
Ferjani A. et coll, dans leur étude [52], ont isolé le streptocoque du groupe B chez 13% des femmes enceintes. C’est l’une des principales bactéries responsables d’infections néonatales graves. L’agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) recommande un dépistage à la fin de la grossesse entre la 34 et la 38 ème semaine d’aménorrhée [51].
Ce taux est supérieur à celui enregistré par Matesson en 2008 chez 233 femmes enceintes [53], à celui trouvé par Chan (7,7%) en Chine en 2013 chez 454 femmes enceintes sans différence significative (p=0,110) [54] et largement inférieur à ceux retrouvés dans d’autres travaux tels que :
– Une méta-analyse en Afrique sub-saharienne qui a retrouvé l7, 8% de portage chez 3801 femmes enceintes en 1998 à partir de prélèvement vaginal [55].
– Des travaux plus récents réalisés par Lee au Taiwan [56] et Najmi [57] au Pakistan à partir de prélèvements vaginaux donnent des taux respectifs de 2l, 8% et 17%.
Dans notre étude, l’âge moyen de la population est de 28,68 ans avec des extrêmes de 18 et 38 ans. Les patientes appartiennent pour la plupart à la tranche d’âge 20-30 ans (59,09%).
Nos résultats se rapprochent de ceux d’Anane et coll [58] en Tunisie, de Benchellal et coll [59] au Maroc et celui de Kwatra [60] en 2013 aux USA qui ont retrouvé respectivement un âge moyen de 32,47 ans, 31,82 ans et 26 ans.
Concernant la tranche d’âge la plus représentée (20-29 ans), Kwatra G et coll [60] ont trouvé des résultats similaires aux nôtres.
La colonisation par le SGB peut varier avec la parité [23]. Elle est plus fréquente chez les femmes paucipares [13, 14, 42, 62, 63] et surtout les nullipares [64].
Dans l’étude menée au Pérou par Collins et coll [65], le portage était plus fréquent chez les femmes ayant eu moins de 3 grossesses mais sans différence significative (OR = 1,75).
Le résultat de l’étude menée en Inde [34] est controversé; en effet, Orrett a conclu à une association statistiquement significative entre le portage et la parité la colonisation est supérieure chez les femmes multipares.
Dans une étude faite à Versailles, Jaureguy et coll [66] n’ont pas montre une association significative entre le portage du SGB et la parité. De même pour Terry et coll [67] et Orrett et coll [68].
Dans l’étude réalisée au Texas par Yow et coll [26]; le risque de portage du SGB augmentait significativement chez les nullipares par rapport aux multipares (OR = 4,18 ; p < 0,05).
Le résultat de notre étude s’accorde avec cette dernière: la parité représente un facteur de risque de portage du SGB (55% de nullipares).

Résultats bactériologiques

Le portage du SGB peut varier selon le site de prélèvements. Dans notre étude le prélèvement vaginal a été effectué sous speculum. Alouf et Horaud [69] avaient montré que la colonisation recto-vaginale bactérienne excède la colonisation vaginale de plus de 50%. De même Jauregy et coll [70], sur une population de 370 femmes enceintes avaient trouvé que l’utilisation de prélèvement recto-vaginal augmentait de 40% le taux de détection du SGB.
La majorité des femmes avaient une flore déséquilibrée de type III ou IV (54,6%), témoignant d’une infection génitale. Notre résultat va dans le même sens que Ngaba GP et coll [61] qui constate une modification de la flore dans 75,49% des cas. Cette modification pourrait être due à une infection génitale, mais également à l’usage d’antibiotiques et de contraceptifs pris par certaines patientes [61].
Le nombre des leucocytes visibles par champ est faible dans la majorité des cas. La présence des hématies dans les prélèvements étudiés représente 14,3% des cas.
Les levures ont été retrouvées dans 36,4 % des cas. Parmi celles-ci, 100% sont filamentées, pouvant faire penser d’abord à une infection à Candida albicans, même si une culture su milieu Sabouraud Chloramphénicol Actidione et le test de blastèse sont nécessaires pour confirmer l’identification.
Nos résultats sont comparables à ceux obtenus par Ngaba GP et coll [61] dans une étude sur le profil des germes impliqués dans les infections cervico-vaginales chez la femme en âge de procréer. Ils ont trouvé que Candida albicans représentait 32,35% des isolats et constituait l’essentiel des germes isolés.
Les données de la littérature [71, 72, 73, 74] révèlent que la candidose vulvo-vaginale est la deuxième cause de vaginite chez les femmes en âge de procréer et dans 80% des cas, il s’agit de C. albicans.
Cependant le taux observé dans notre étude est inférieur à ceux obtenus par Neggers Y H et coll [75] en Suisse, et Ilkit en Turquie [76] qui sont respectivement de 42% et 40%. Ainsi donc la prévalence varie suivant les pays, les régions, les populations et les méthodes d’étude [77].
La vaginose bactérienne à Garnerella vaginalis a été retrouvée dans 23,8% des femmes porteuses de SGB, ce résultat va dans le même sens que Ngaba GP et coll [61] qui est de 30,39% représentant la seconde cause d’infection cervico-vaginale.
Mais notre prévalence est supérieure à celle trouvée chez les femmes en âge de procréer dans une communauté rurale en chine 6%, ainsi que dans une communauté pauvre du nord du Brésil ou elles étaient de 20% [79, 80].
Ureaplasma Urealyticum Il ressort de notre étude que la candidose vulvo-vaginale représente la première cause d’infection génitale basse chez les femmes. Elle est suivie de la vaginose bactérienne due à G. vaginalis avec une association fréquente des deux germes. Vient ensuite les mycoplasmes surtout. Les facteurs de risques retrouvés sont la grossesse, la prise d’antibiotiques à large spectre par voie orale, le port fréquent de pantalons serrés et de sous vêtement synthétiques [78].

Aspects généraux de la sensibilité aux antibiotiques :

Comme pour tous les streptocoques beta-hémolytiques, le SGB demeure de manière générale une  bactérie sensible avec la seule différence de présenter souvent une sensibilité limite à la pénicilline G [50].

Les béta-lactamines :

Les streptocoques du groupe B ont montré une résistance à la pénicilline G dans 71,4% des cas, l’oxaciline dans 35,7% des cas, amoxicilline dans 28,6% des cas, le ceftriaxone dans 57,1% des cas et l’imipenème dans 14,3% des cas.
Dans la litérature, comme tous les streptocoques béta-hemolytiques, le SGB demeure une bactérie sensible aux β-lactamines [81, 82, 83]. Cependant, quelques souches de sensibilité intermédiaire à la pénicilline G [84, 85] ont été décrites=, ainsi que quelques souches tolérantes à ces deux antibiotiques, avec un taux de résistance plus élevés à la pénicilline G [84, 86, 87].

Les macrolides :

Dans le cadre de la prévention de l’infection néonatale à SGB, le CDC recommande des macrolides pour les patientes allergiques aux béta- lactamines [66].
Les macrolides présentent un intérêt thérapeutique essentiellement dans les infections non généralisées à SGB; leur très large usage en milieu communautaire a été à l’origine du développement de résistance parmi plusieurs bactéries et notamment le SGB. Cette résistance est plus marquée pour le SGB par rapport aux autres streptocoques pyogènes (A, C et G) [90].
Pour l’érythromycine, 46,7 % de nos souches étaient résistantes. Cette résistance a été croisée aux lincosamides pour 40% de ces souches alors qu’un seul cas de résistance (6,7%) a été noté pour les synergistines (pristinamycine). Dans la littérature internationale les taux de résistance à l’érythromycine varie de 4,5% à 22% nettement inférieur au taux de notre étude, et pour les synergistines aucune résistance n’est signalée [91, 92, 93]. Cette résistance est liée à un mécanisme d’efflux actif ATP dépendant entraînant une résistance isolée aux macrolides à 14 et 15 atomes de carbone. A côté des mécanismes de résistance par modification de la cible ou par efflux, une résistance aux lincosamides par inactivation enzymatique a été décrite chez une souche de SGB sensible à l’érythromycine mais résistante à la clindamycine [56, 88, 91].
Le phénotype MLSb inductible est le phénotype de résistance prédominant pour le SGB, aussi bien dans notre étude (40%) que dans la littérature (40%) [92]. Ce phénotype de résistance est lié à la méthylation de l’ARNr 23S (cible des macrolides) conférant aux streptocoques une résistance croisée aux macrolides à 14, 15 et 16 atomes de carbone, lincosamides [94, 95,96].

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Table des matières

PREMIERE PARTIE RAPPELS
I. Classification
II- Caractères bactériologiques
1. Caractères Morphologiques
2. Caractères culturaux
3. Caractères biochimiques
4. Caractères antigéniques
5. Facteurs de virulence
III. Epidémiologie
1. Habitat
2. Mode de transmission
IV- pouvoir pathogéne chez le nouveau- ne
1. Physiopathologie
VII- Sensibilité aux antibiotiques
1. Sensibilité naturelle de la souche
2. Principales résistance acquises
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I CADRE DE L’ETUDE
1. Présentation de l’hôpital de Fann
2. Laboratoire de Bactériologie –Virologie
MATERIELS ET METHODES
1. Type et période d’étude
2. Population d’étude
3. Matériels et réactifs
4. Méthodes
RESULTATS
I- Caractéristiques épidémio-cliniques
1. Fréquence
2. Répartition des souches de streptocoque du groupe B selon l’année
3. Répartition par tranche d’âge
4. Répartition selon le statut
5. Antécédents
5 .1. Gestité
5 .2. Parité
II- Résultats bactériologiques
1. Résultats de l’examen macroscopique
2. Résultats de l’examen microscopique
3. Autres germes isolés
III- Sensibilité du streptocoque aux antibiotiques
1. Sensibilité du streptocoque aux béta-lactamines
2. Sensibilité du streptocoque aux aminosides
3. Sensibilité du streptocoque aux macrolides-lincosamides-streptogramines
4. Sensibilité du streptocoque aux quinolones et aux autres antibiotiques
DISCUSSION
I/Caractéristiques épidémio-cliniques de la population étudiée
II- Résultats bactériologiques
III- Sensibilités aux antibiotiques
1. Aspects généraux de la sensibilité aux antibiotiques
2. Les béta-lactamines
3. Les macrolides
4. Autres antibiotiques
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCe

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