Sensibiliser les élèves à la différence à travers la littérature jeunesse

Selon le dictionnaire Larousse, la différence se définit comme « un caractère ou un ensemble de caractères qui distingue un être d’un autre ». Ainsi, toujours selon le dictionnaire Larousse, la discrimination est l’acte « de traiter différemment quelqu’un ou un groupe par rapport au reste de la collectivité ou par rapport à une autre personne ». La différence dans le milieu scolaire peut se traduire de plusieurs façons et concerner un aspect physique, social, ethnique ou autre (orientation sexuelle, croyances, état de santé, etc.). L’école est un reflet de notre société et toutes ces différences et les discriminations qui peuvent en résulter sont également fortement présentes au sein de notre société. Or, ces discriminations sont contraires aux principes d’égalité et de laïcité qui correspondent aux valeurs de la République qui doivent être enseignées. L’école doit être un lieu où se fait l’apprentissage du « vivre-ensemble » fondé sur la raison, la formation au dialogue et la liberté. Elle a donc pour principale mission de contribuer à la formation de citoyens libres, égaux et fraternels d’après les valeurs républicaines.

A ce titre, la lutte contre toutes formes de discrimination doit faire partie des priorités dans l’enseignement scolaire, d’autant plus lorsque les actes de discriminations relatifs à l’orientation sexuelle ou aux croyances religieuses sont de plus en plus visibles dans notre actualité. En effet, selon une étude du ministère de l’intérieur , le nombre de faits à caractère antisémite, par exemple, a augmenté d’environ 74% en 2018 par rapport aux deux années précédentes. C’est notamment pour ces raisons que notre gouvernement a mis en place durant ces dernières années des plans d’action contre certaines de ces discriminations. Ainsi, nous pouvons citer une partie du Plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (2018-2020) publié en mars 2018, qui prône la création d’une équipe nationale de réaction pilotée par le ministère de l’éducation nationale qui proposera des « interventions dans les établissements, des soutiens aux équipes pédagogiques, la mobilisation de partenariats associatifs ou mémoriels », etc. Ainsi, ces mesures prévoient un renforcement de l’ensemble des personnels de l’éducation à la prévention et à la gestion des faits et propos à caractères raciste et antisémite dans le milieu scolaire. Nous pouvons également citer le Plan de mobilisation contre la haine et les discriminations antiLGBT datant de décembre 2016 qui a fait suite à l’attentat homophobe d’Orlando. Dans ce plan, l’un des axes concerne la prévention et la lutte contre les LGBT phobies à l’école (et enseignement supérieur) : « l’école a pour mission d’offrir un cadre protecteur aux élèves afin qu’ils puissent apprendre en toute sérénité et réussir ». Ainsi, depuis la rentrée scolaire 2015, l’enseignement moral et civique aborde la lutte contre les LGBT phobies. Comme pour le plan de mars 2018 évoqué précédemment, la formation du personnel éducatif à la prévention et la lutte contre les LGBT phobies est mentionnée.

La différence et la littérature jeunesse

La différence à l’école 

La différence peut être caractérisée de différentes façons et être plus ou moins prononcée en fonction du lieu ou encore de l’époque. Pour commencer, nous parlerons de la différence de genre, la différence entre les sexes dans le milieu scolaire au cours des dernières années. En effet, lorsque les écoles primaires, secondaires et supérieures se sont développées au 19ème siècle, au commencement, la scolarité des garçons et celle des filles étaient très disparates. La scolarité des filles et des garçons était assurée par l’Église avant que ce ne soit l’Etat qui soit jugé plus apte à former les citoyens d’une France en perpétuel changement. Il s’agissait à ce moment-là de s’affranchir de l’Ancien Régime en formant les élèves en de futurs citoyens révolutionnaires. Cependant, même lorsque l’Etat s’est investi dans l’enseignement de ses jeunes citoyens, seuls les garçons ont été placés dans des écoles publiques et non plus congréganistes. Il a fallu attendre la loi du 10 avril 1867 de Victor Duruy pour que l’enseignement des filles ne soit plus assuré uniquement par l’Eglise mais aussi géré par l’Etat. Les débats sur la scolarisation des filles dans les écoles publiques ont duré longtemps et ont freiné l’avancée de la scolarisation des filles. Il aura fallu plusieurs décennies avant que les filles ne soient intégrées à l’enseignement public primaire, secondaire puis dans les écoles normales supérieures de filles.

Malgré ces avancées, l’enseignement des filles sera très différent de celui des garçons. Les cursus et programmes sont très différents et ne sont pas aussi poussés pour les filles que pour les garçons. Le contenu de l’enseignement secondaire des filles se rapprochait ainsi davantage de ce qui se faisait dans les écoles primaires pour garçons. Il faudra attendre le décret de 1925 pour que l’enseignement féminin soit le même que l’enseignement masculin en école primaire et secondaire. Avant cela, les seules bachelières étaient les femmes qui passaient les épreuves des garçons en candidats libres. La différence entre les sexes à l’école ne s’arrête pas seulement au contenu des programmes ou à l’accès aux écoles publiques mais passe également par la ségrégation des sexes. Pendant longtemps, les établissements étaient réservés pour les filles ou pour les garçons, les sexes n’étaient pas mélangés. Il faudra attendre les années 1960 pour que la mixité se développe dans les écoles primaires, secondaires et normales supérieures notamment grâce à la circulaire du 3 juillet 1957. A noter que celle-ci favorise la mixité scolaire pour des raisons économiques. En effet, cette époque est marquée par l’explosion démographique d’après-guerre et par la forte progression de la scolarisation. Ainsi, il y a un intérêt pour les communes à fusionner les établissements de filles et de garçons pour rationaliser l’utilisation des installations scolaires et des professeurs. De plus, la circulaire du 17 juin 1969 délègue aux recteurs le pouvoir de décision en matière de mixité, nommée alors « germination » et ajoute qu’« il apparaît aujourd’hui, du fait de l’évolution des conceptions sociales, que, dans la plupart des cas, les familles ne s’alarment plus de voir admettre garçons et filles sur les mêmes bancs d’école. Sauf rare exception, la germination ne semble guère rencontrer non plus d’opposition dans les assemblées élues et le personnel enseignant. ». La fusion des établissements semblent alors être acceptée par la population bien que cela ne soit obligatoire.

Enfin, la loi Haby du 11 juillet 1975 et ses décrets d’application du 28 décembre 1976 rendent la mixité obligatoire à tous les niveaux de l’enseignement : « Les classes maternelles et primaires sont mixtes ; les collèges sont ouverts indifféremment aux élèves des deux sexes ; tout enseignement et toute spécialité professionnelle d’un lycée, sous réserve des dispositions du code du travail, sont accessibles aux élèves des deux sexes. ». Il ne faut cependant pas oublier que la mixité scolaire n’a jamais été réfléchie, préméditée. Au 19ème siècle, cette mixité était alors impensable mais elle est aujourd’hui complètement acceptée. Il faudra cependant attendre la loi d’orientation du 10 juillet 1989 pour que la mission de l’école au service de l’égalité entre hommes et femmes soit inscrite dans la loi, et celle du 23 avril 2005 pour que l’égalité soit associée au principe de mixité, promue d’abord par les circulaires et décrets cités plus haut. Le code de l’éducation confie ainsi aux écoles, collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur pour mission de « favoriser la mixité et l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d’orientation ».

La littérature jeunesse dans les programmes 

Dès 2002, les instructions officielles introduisent la littérature dans les programmes avec environ quatre heures de littérature par semaine. Le bulletin officiel de l’éducation nationale n°5 du 12 avril 2007 préconise pour le cycle 1 des parcours de lecture organisés permettant de construire une première culture littéraire. Il précise également que des débats sur l’interprétation des textes peuvent aider à la compréhension, débats que nous serons amenés à mettre en place dans le cadre de cette étude. Pour le cycle 2, il est clairement spécifié que l’élève doit être au contact de la littérature jeunesse pour affiner sa compréhension de textes complexes. On retrouve alors les termes de culture littéraire pour le cycle 1, de littérature de jeunesse pour le cycle 2 et de lecture littéraire pour le cycle 3. Ceci montre bien l’importance de la littérature jeunesse accordée par les programmes. En effet, des listes de références sont élaborées par des commissions composées en partie par des spécialistes de littérature jeunesse . La littérature doit apprendre aux élèves à développer leur imagination, à enrichir leur vocabulaire, à leur faire découvrir des œuvres du patrimoine, et à comprendre le monde qui les entoure. Les élèves doivent ainsi raconter, relier des informations, formuler des attentes de lecture, émettre des hypothèses de lecture, éléments qui vont également être présents lors de cette étude. La littérature n’est pas qu’un simple support pour apprendre à lire, elle a son importance dans la construction de soi, dans la compréhension de l’autre et de la société.

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Table des matières

1. Introduction
2. La différence et la littérature jeunesse
2.1. La différence à l’école
2.2. La littérature jeunesse dans les programmes
2.3. La différence dans la littérature jeunesse
3. Problématique et hypothèses
4. Méthodologie
4.1. Sujets d’étude
4.2. Disposition et protocole
4.3. Choix des albums étudiés
5. Résultats
5.1. Première séance : les représentations initiales
5.2. Deuxième séance : Un petit frère pas comme les autres
5.3. Troisième séance : L’accident de Marika
5.4. Quatrième séance : Les difficultés de Zoé
5.5. Cinquième séance : synthèse
6. Discussion
6.1. Les représentations initiales
6.2. Utilisation des supports
6.3. Impact de la place du PE
7. Conclusion
Bibliographie
Annexes

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