La relaxation
Le retour ร lโรฉtat dโรฉquilibre des atomes dโhydrogรจne aprรจs la rรฉsonance, appelรฉ aussi relaxation, oรน M0 et B0 sont de nouveau alignรฉs requiรจre un laps de temps qui peut รชtre divisรฉ en deux composantes T1 et T2(une composante longitudinale et une composante transversale) relatives aux composantes du champ magnรฉtique induit par lโexcitation. Les valeurs T1 et T2 dรฉpendent ainsi du tissu rencontrรฉ.
Formation de lโIRM
Lors de son passage dans lโappareil IRM, le patient est soumis ร un champ magnรฉtique initial B 0,puis ร une onde รฉlectromagnรฉtique dโexcitation B1. Les atomes dโhydrogรจne entrent alors en rรฉsonance avec lโonde de cette derniรจre. Au terme de la phase dโexcitation, les atomes dโhydrogรจne commencent leur relaxation. Lors de ce retour ร lโรฉquilibre ils continuent ร รฉmettre un champ appelรฉ ยซ dรฉcroissance dโinduction libre ยป.
Ce signal est rรฉceptionnรฉ par les capteurs de la machine et transformรฉ en signal รฉlectrique qui sera analysรฉ et codรฉ pour constituer une image numรฉrique. La difficultรฉ de constitution de lโimage est donc la capacitรฉ de distinction des signaux relatifs aux zones examinรฉes. Cette constitution est rรฉalisรฉe en couplant trois gradients :
๏ท le gradient de coupe sรฉlective sรฉlectionne le plan de coupe, celui-ci pouvant รชtre quelconque dans lโespace.
๏ท le gradient de codage de phase sรฉlectionne les lignes dans le plan de coupe sรฉlectionnรฉ.
๏ท le gradient de frรฉquence sรฉlectionne les colonnes dans le plan de coupe sรฉlectionnรฉ.
Lโimage rรฉsultante sera donc composรฉe dโun certain nombre de coupes dont lโorientation sera en fonction de la pathologie recherchรฉe, les principales orientations รฉtant lโorientation axiale, lโorientation coronaire et lโorientation sagittale (Figure I.6) [10].
Sรฉquences des images IRM
Les paramรจtres de sรฉquence sont les paramรจtres que le manipulateur fixe sur la console pour dรฉfinir la sรฉquence IRM. Ils permettent de contrรดler lโinfluence des diffรฉrents paramรจtres tissulaires T1, T2 et densitรฉ de proton dans le signal ยซย pondรฉrationย ยป et de moduler ainsi le contraste dans lโimage.
Temps dโรฉcho
Le signal de prรฉcession libre ne peut รชtre enregistrรฉ directement aprรจs lโexcitation (dรฉphasage parasite induit par les gradients). Cโest pourquoi il est acquis sous la forme d’un รฉcho de spin ou de gradient. Par dรฉfinition, le dรฉlai entre le milieu de l’impulsion dโexcitation et le sommet de l’รฉcho est appelรฉ temps dโรฉcho, il est notรฉ TE. Dans la mรฉthode dโรฉcho de spin, les hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉs de B0 et les diffรฉrences dโaimantation des tissus sont compensรฉes, alors quโelles ne le sont pas en รฉcho de gradient. La courbe de dรฉcroissance est donc diffรฉrente pour ces deux techniques.
Temps de rรฉpรฉtition
L’image est constituรฉe ร partir de la rรฉpรฉtition de la mรชme sรฉquence avec un gradient de phase Gp d’amplitude diffรฉrente. Le temps qui sรฉpare deux rรฉpรฉtitions est appelรฉ temps de rรฉpรฉtition et est notรฉ TR. Le TR, comme le TE, est un facteur de contraste. S’il est suffisamment long, lโaimantation repousse tout le signal qui ne dรฉpend pas de la vitesse dโaimantation (donc de T1), mais essentiellement de la densitรฉ protonique. S’il est court, le systรจme atteint aprรจs quelques rรฉpรฉtitions un rรฉgime stationnaire et l’aimantation tend vers une valeur d’รฉquilibre dรฉpendant de la vitesse dโaimantation des tissus, et donc de leur T1. Lโimage rรฉvรจle ainsi les diffรฉrences de T1 entre les tissus.
Angle de basculement
Si B1 est orthogonal ร B0, ce qui est gรฉnรฉralement le cas, le phรฉnomรจne de rรฉsonance magnรฉtique bascule lโaimantation M est selon un axe perpendiculaire au champ principal B0. Si M bascule ร 90ยฐ (excitation par une impulsion ฯ/2), toute lโaimantation est dans le plan transversal et ML est nul. En cas de basculement dโun angle infรฉrieur ร 90ยฐ, seule une partie de lโaimantation est convertie en signal (MT) et il persiste une aimantation ML pouvant รชtre utilisรฉe pour une autre excitation. Lโangle de basculement correspond donc ร une รฉnergie dรฉlivrรฉe par le champ B1. Le signal S sera dโautant plus faible que cet angle sera petit.
En rรฉgime stationnaire, lโangle de bascule ฮฑ intervient dans le contraste de lโimage et gouverne la rรฉserve en aimantation. Pour des angles petits (ฮฑ<20ยฐ), la densitรฉ protonique est prรฉpondรฉrante ; Plus ฮฑ est grand, plus T1gouverne le contraste (Figure I.7).
Les pondรฉrations des images IRM
Les paramรจtres tissulaires ฯ (densitรฉ des noyaux dโhydrogรจne), T1 (temps de relaxation longitudinale) et T2 (temps de relaxation transversale), pour chaque petit volume(ou voxel) du tissu biologique รฉtudiรฉ, sont ร la base de lโIRM. Le contraste entre deux tissus dรฉpend en effet des variations de la valeur de ces paramรจtres entre les deux tissus (figure I.8).
Image pondรฉrรฉe en densitรฉ de protons (ฯ)
La sรฉquence en densitรฉ de proton (ฯ) obtenue avec TR long, TE court fournit de belles images mais nโest pas discriminative de lโensemble des structures. Les tissus sont ordonnรฉs par niveaux de gris croissants en matiรจre blanche (MB), matiรจre grise (MG) et liquide cรฉphalorachidien (LCR).
Image pondรฉrรฉe en T2
La sรฉquence en T2 obtenue avec TR et TE longs est moins ยซ agrรฉable ร lโ oeil ยป, mais trรจs informative sur la composition des tissus (teneur hydrique principalement) ; elle aide ร la caractรฉrisation tissulaire. Les tissus sont ordonnรฉs par niveaux de gris croissants MB, MG, LCR.
Image pondรฉrรฉe en T1
Une sรฉquence en T1 correspondant ร la sรฉquence ร TR court. Les images sont ร fort contraste mais peu discriminatives entre les tissus. Les tissus sont ordonnรฉs par niveaux de gris croissants LCR, MG, MB.
Dรฉfauts des images IRM (artefacts)
Outre les trois paramรจtres principaux qui entrent en jeu dans la formation dโune image de rรฉsonance magnรฉtique, un certain nombre dโautres facteurs viennent affecter la qualitรฉ des images. Les erreurs (artefacts) dโacquisition en IRM sont de natures diffรฉrentes de celles observรฉes dans dโautres domaines du traitement dโimages. On distingue essentiellement quatre effets: le bruit, le mouvement, les variations de champ et les effets de volume partiel.
Le Bruit
Le bruit a des origines multiples liรฉes en partie au bruit de lโappareillage. Dans les images par rรฉsonance magnรฉtique, lโobjectif est dโaugmenter le contraste entre les tissus tout en conservant une bonne rรฉsolution et un rapport signal/bruit รฉlevรฉ. Ces caractรฉristiques sont cependant contradictoires et il est nรฉcessaire de trouver un bon compromis entre rรฉsolution et bruit. Ainsi, on peut doubler la taille des pixels pour multiplier le rapport signal/bruit dโun facteur p, mais la rรฉsolution est divisรฉe par deux. Le choix dโacquisition est donc un facteur dรฉterminant[15].
Mouvement
De maniรจre gรฉnรฉrale, tout mouvement pendant lโacquisition des signaux provoque lโapparition dโimage ยซ fantรดmes ยป dans la direction du codage de phase et un aspect de flou dans la direction du mouvement.Lโimmobilitรฉ imparfaite du patient,les mouvements respiratoires,les battements cardiaques et les flux sont les causes les plus frรฉquentes de dรฉgradation des images et peuvent gรชner lโinterprรฉtation,en crรฉant de fausses images pathologiques.
La synchronisation cardiaque, la synchronisation respiratoire ou les techniques de compensation de flux, permettent dโamรฉliorer considรฉrablement la qualitรฉ des images[4].
Variations du champ magnรฉtique (inhomogรฉnรฉitรฉ RF)
Les variations de champ ont pour consรฉquence une variation des intensitรฉs dโun mรชme tissu dans une direction quelconque de lโimage. Ce phรฉnomรจne est dรป au fait que le champ magnรฉtique nโest pas parfaitement homogรจne spatialement et temporellement pendant une acquisition (Figure I.9). Il existe de plus des non-linรฉaritรฉs de gradient de champ magnรฉtique.
Des approches ont รฉtรฉ proposรฉes pour corriger les inhomogรฉnรฉitรฉs du champ magnรฉtique dans le cadre de prรฉtraitements. Les distorsions de champ sont รฉgalement analysรฉes en dรฉtail et corrigรฉes dans.
Effets de volume partiel
La notion de volume partiel nโest pas propre ร lโIRM. Elle concerne toutes les techniques dโimagerie. Ces artefacts sont liรฉs ร la rรฉsolution des images. Ainsi, au niveau dโune interface entre deux tissus dans la direction de la sรฉlection de coupe, lโutilisation de coupe fine permet de bien sรฉparer les tissus. En revanche, une coupe plus รฉpaisse contient ร la fois les deux tissus. Le signal rรฉsultant sera alors une moyenne du signal des tissus, dโoรน une perte dโinformation en termes de contraste. Il en rรฉsulte รฉgalement une perte de la rรฉsolution spatiale, puisque le signal des petites structures va รชtre moyennรฉ avec celui des structures adjacentes, ce qui peut les rendre invisibles ou peu distinctes (Scherrer, 2008).
Conclusion
Nous avons prรฉsentรฉ dans ce chapitre les notions essentielles liรฉes ร lโanatomie du cerveau et les principales rรฉgions cรฉrรฉbrales qui ont une importance dans l’examen et le diagnostic cliniques. Nous avons prรฉsentรฉ รฉgalement les principes dโacquisition des images mรฉdicales et les diffรฉrentes modalitรฉs dโacquisitions avec leurs technologies spรฉcifiques.
Le traitement et la segmentation des images mรฉdicales issues de ces diffรฉrentes modalitรฉs apportent une aide consistante en termes de diagnostic prรฉcoce et de caractรฉrisation des tissus cรฉrรฉbraux. Nous avons remarquรฉ que lโimagerie ร Rรฉsonance Magnรฉtique est une technique dโimagerie mรฉdicale trรจs utile pour lโobservation du cerveau. Car cโest la mรฉthode dโimagerie qui, dans la plupart des cas, donne les informations les plus riches (la rรฉsolution spatiale habituelle est de lโordre du millimรจtre).
La segmentation des structures cรฉrรฉbrales permet non seulement de mieux caractรฉriser leur rรดle mais aussi dโisoler des marqueurs de certaines pathologies pour aider le mรฉdecin dans son diagnostic.
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Table des matiรจres
Chapitre I : Contexte mรฉdical
I.1. Introduction
I.2. Description macroscopique et microscopique du cerveau
I.2.1. Description macroscopique
I.2.2. Description microscopique
I.3. Anatomie cรฉrรฉbrale
I.3.1. Lโencรฉphale
I.3.2. Les tissus du cerveau
I.3.2.a. La matiรจre grise
I.3.2.b. La matiรจre blanche
I.3.2.c. Les mรฉninges
I.3.2.d. Le liquide cรฉphalo-rachidien
I.4. Lรฉsions cรฉrรฉbrales
I.5. Tumeur cรฉrรฉbrale
I.5.1. Dรฉfinition
I.5.2. Les tumeurs cรฉrรฉbrales bรฉnignes
I.5.3. Les tumeurs cรฉrรฉbrales malignes
I.5.4. Dรฉveloppement
I.5.5. Symptรดmes des tumeurs cรฉrรฉbrales
I.5.6. Les facteurs de risques
I.5.7. Types de tumeurs cรฉrรฉbrales
I.5.8. Le diagnostic des tumeurs cรฉrรฉbrales
I.5.8.a. Examen clinique
I.5.8.b. Imagerie mรฉdicale
I.5.8.c. La biopsie cรฉrรฉbrale
I.5.8.d. Examens complรฉmentaires
I.6. Imagerie par rรฉsonance magnรฉtique
I.6.1. Introduction
I.6.2. Imageur IRM
I.6.3. Principe de lโIRM
I.6.3.a. La rรฉsonance
I.6.3.b. La relaxation
I.6.3.c. Formation de lโIRM
I.6.3.d. Pondรฉration et sรฉquences des images IRM
I.6.3.e. Dรฉfauts des images IRM (artefacts)
I.7. Conclusion
Chapitre II : Segmentation des images IRM
II.1. Introduction
II.2. Les principales mรฉthodes de segmentation
II.2.1. Dรฉfinition
II.2.2. Les diffรฉrentes approches de segmentation
II.2.2.a. Segmentation orientรฉe contours
II.2.2.a.1. Les mรฉthodes ยซ bas niveau ยป
II.2.2.a.2. Les mรฉthodes par morphologie mathรฉmatique
II.2.2.a.3. Les mรฉthodes par modรจles dรฉformables
II.2.2.b.Segmentation orientรฉe rรฉgions
II.2.2.b.1. Seuillage et morphologie mathรฉmatique
II.2.2.b.2. Les mรฉthodes par croissance de rรฉgion
II.2.2.b.3. Algorithme non-paramรฉtrique de type mean-shift
II.2.2.b.4. Les mรฉthodes par classification
1. Approches supervisรฉes
2. Approches non supervisรฉes
2. a. Classification par K-Means
2. b. La classification floue
2. b.1. La logique floue
2. b.2. La thรฉorie des sous -ensembles flous
2. b.3 Lโ algorithme Fuzzy C-means (FCM)
2. b.4. Solution du problรจme dโoptimisation
2. b.5. Dรฉffuzification
2. b.6. Travaux utilisant la segmentation par FCM
II.3. Mรฉthodes dโoptimisation mรฉta-heuristiques
II.3.1. Optimisation par essaim particulaire
II.4. mรฉthode hybride, floue optimisation par essaim de particules (FPSO)
II.5. Conclusion
Chapitre III : Application
III.1. Introduction
III.2.1. Mรฉthodologie
III.2.2. Justification scientifique de notre sujet
III.2.3. Environnement du travail
III.3. Format DICOM
III.4. Base de Donnรฉes
III.4.1. Interprรฉtation par lโexpert
III.5. Prรฉtraitement
III.5.1. Filtre mรฉdian
III.5.2. Diffusion anisotropie
III.5.3. Tests des filtres de prรฉtraitement
III.6. Prรฉ-segmentation
III.7. Segmentation
III.7.1. Application de la mรฉthode K- moyennes
III.7.2. Application de la mรฉthode FCM
III.7.3. Application de la mรฉthode FPSO
III.8. Comparaison des trois mรฉthodes et lโรฉvaluation des performances
III.9. Dรฉtection de la tumeur et les matiรจres grise et blanche
III.10. Reconstruction3D
III.11.Reconstruction 3D de la tumeur
III.12. Conclusion
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