SECURITE ALIMENTAIRE DANS LE SEL 

SECURITE ALIMENTAIRE DANS LE SEL 

Base de données 2010 

Méthodologie de terrain

La méthode de terrain choisie cette année est comparable à celle utilisée en 2009. Afin de collecter les informations nécessaires, une série d’enquêtes a été effectuée dans 5 villages. Le protocole initial prévoyait de rencontrer les ménages bénéficiaires concernés après chaque épisode de distribution de viande. Les abattages ayant été repoussés jusqu’en automne (décision unilatérale de la SVC), il a été décidé de rencontrer des ménages vivant dans le premier quadrant de distribution, le seul à avoir reçu de la viande en 2010 (figure6). Afin de se rendre compte des conséquences de ces reports sur les communautés une série de questionnaire a été menée dans un quadrant où la distribution de viande 2010 a d’abord été organisée puis annulée deux fois de suite.
Ainsi, les quatre premiers villages, Jekeje, Mapako, Nyangambe et Chizvirizvi, sont situés dans le district de Chiredzi, respectivement dans les wards 1, 25, 23 et 22. Le dernier village échantillonné se situe quant à lui dans le district de Chipinge, dans le ward 16 (figure 7). Pour chaque village, une quinzaine de ménages a été rencontrée sur un laps de temps allant de 3 à 5 jours, à l’exception de Chizvirizvi où seulement 4 ménages ont été rencontrés13. La première grande différence avec l’enquête de 2009 est que cette fois-ci l’attention s’est concentrée uniquement sur les ménages bénéficiaires en 2010. Pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas se rendre dans les communautés vivant au sein de la réserve. En effet, ces villages sont des zones à fort enjeux politiques et la présence d’un enquêteur blanc aurait, de l’avis de l’équipe de coordination du projet
PARSEL, pu être perçu par les communautés comme une tentative d’ « espionnage politique » de la part de la SVC. Cette décision unilatérale de notre part ne repose que sur une perception de notre part et ne reflète pas nécessairement la réalité de ce qu’aurai pu être la réalité du terrain dans ces communautés.
Le questionnaire 2010 : Pour notre enquête, il a été décidé d’opérer de manière similaire à l’année précédente. Les données ont donc été récoltées à l’aide d’un questionnaire (Voir Annexe 1 et 2) élaboré sur la base de celui utilisé en 2009. Toutefois, l’analyse de la base de données 2009 (analysée avant la construction du protocole 2010) ayant mis en évidence certains problèmes structurels et améliorations possibles, un certain nombre de modifications ont été apportées au questionnaire de 2009. Cette version actualisée se décompose en deux grandes parties, la première visant à étudier la situation alimentaire des ménages et la deuxième visant à apprécier la perception du projet par les communautés bénéficiaires.

13 Cette mission a été suspendue en raison de problèmes techniques, puis annulée. Les données concernant les 4 ménages ont cependant été conservées.  Concernant la sécurité alimentaire

Paramètres démographiques et économiques 

Paramètres généraux 

Il a tout d’abord été demandé des renseignements très généraux sur le ménage, comme le nom du district, du ward et du village de résidence, le nom du chef de village et du chef traditionnel local (une chefferie couvre plusieurs districts). Il a également été demandé le nom de la personne interrogée, sa relation au chef de ménage, le sexe du chef de ménage et son statut marital.On s’est ensuite attardé sur la structure démographique du ménage en demandant les âges de l’ensemble des membres adultes (chefs de ménage et leurs épouses), ainsi que la répartition de l’ensemble des personnes dans 4 classes d’âge : 0 à 10 ans, 11 à 30 ans, 31 à 60 ans et plus de 60 ans. On pense avoir divisé les ménage en classes pertinentes pour notre étude : les enfants (consomment mais ne produisent pas), les adolescents et jeunes adultes (participant à la production agricole), les adultes « âgés » (participant à la production agricole et aux prises de décisions stratégiques du ménage) et enfin les personnes âgées (participant moins à la production agricole sensu stricto mais représentant un potentiel social en ce sens qu’ils font partie de réseaux sociaux rentrant en jeux dans les mécanismes de « partage de risque » (Dekker, 2004). Pour le chef de ménage et sa ou ses épouse(s), il a été demandé le niveau d’éducation scolaire, simplifié à la classification générale, enseignement primaire, secondaire ou tertiaire. Parmi les paramètres « sociaux », les totems et ethnies de membres adultes des ménages ont été demandés, ainsi que la position de ceux-ci dans la communauté (simple fermier, représentant politique, religieux …)
A propos des relocalisations (resettlement) : Une partie des villages échantillonnés étant des villages dits « de relocalisation », une partie du questionnaire est vouée à comprendre d’où viennent les personnes interrogées, quand sontelles arrivées « ici » et pourquoi sont-elles parties de leur lieu de résidence originel pour venir s’installer effectivement dans le village actuel. La réflexion cachée derrière ces questions est la suivante : les « non originels » sont-ils acceptés lorsqu’ils arrivent dans un nouveau village (que ce soit dans un village de relocalisation ou dans un village « traditionnel ») et sont-ils intégrés dans les réseaux sociaux locaux nécessaires aux systèmes d’entre aide (Dekker, 2004). Dans le même esprit, il a été demandé à la personne interrogée qui étaient les personnages référents en cas de conflit, avec la faune sauvage (destruction de champ par les éléphants…) ou avec d’autres villageois (problèmes de frontières de champs…). Le but est ici de comprendre si, pour les ménages échantillonnés, la tendance est à l’implication dans le réseau total ou au contraire si des liens persistent avec les responsables traditionnels de la zone originelle.
Techniquement cette information peut être utile pour le projet car distribuer de la viande à des ménages si ce n’est « illégitimes », du moins peu impliqués dans les réseaux sociaux locaux pourraient impliquer des conséquences négatives, tant pour PARSEL que pour les ménages bénéficiaires. Comme l’explique Mupamhadzi dans un rapport publié par le projet PARSEL  en 2009, « La cause de nombreux échecs de projets impliquant les communautés est la non connaissance de l’histoire et du contexte de la zone d’action ». Paramètres socio-économiques du ménage : Comprendre la situation alimentaire d’un ménage passe nécessairement par la prise en compte des paramètres économiques. Par paramètres économiques, on a entendu pour cette enquête tout un éventail de variables reflétant aussi bien le capital du ménage que les activités économiques au sens propre. La première variable mesurée dans ce sens a été la (ou les) source(s) de revenu(s) du ménage, vente de productions agricoles ou artisanales, salaire lié à un emploi (régulier ou occasionnel) ou encore argent envoyé par des membres de la famille par exemple. Cette information a été complétée par les montants associés quand cela était possible.
Les occupations ont également été renseignées, c’est-à-dire qu’il a été demandé à la personne interviewée si elle était agriculteur(-trice), employé(e) agricole, fonctionnaire ou encore exploitant(e) d’un petit commerce). Précisons ici que deux occupations ont été demandées ici (hiérarchisées selon l’avis de la personne interviewée), et qu’il est possible d’avoir deux fois la même occupation (un agriculteur ne faisant que travailler ses terres aura la valeur « agriculture » pour l’occupation 1 et l’occupation2). Concernant le capital du ménage nous nous sommes intéressé au nombre d’animaux domestiques et au mode d’acquisition de ceux-ci (acheté, obtenu par cadeau, capturé/apprivoisé ou encore confiés). Ces animaux peuvent fournir à la fois de la nourriture directe (viande, intestin…), de l’argent s’ils sont revendus ou loués, ou enfin de la force de travail pour les bovins. Toujours concernant les animaux il a été rajouté cette année une question portant sur l’espèce et le nombre d’animaux vendus en 2009, ainsi que la raison initiale de la vente et l’utilisation réelle de l’argent obtenu. Le but est ici d’avoir un aperçu de la place de la vente d’animaux dans l’économie des ménages ainsi que des raisons de déstockage. Demander la raison initiale de déstockage permet de voir les besoins courant des ménages échantillonnés, alors que demander l’utilisation effective permet de voir les besoins auxiliaires mais également la flexibilité des ménages. Dit autrement, il est tenté ici de voir la « marge de manœuvre » économique des ménages. Parmi l’ensemble des biens et possessions des ménages, nous nous sommes aussi penchés sur les surfaces agricoles. La base de données 2009 fournit des renseignements en distinguant les surfaces irrigables, arables, utilisées pour le jardin ou encore pour construire la maison et habiter. On trouve à nouveau ici une modification du questionnaire car l’enquête réalisée cette année abandonne cette classification pour préférer distinguer les surfaces agricoles en fonction de chaque type de culture. Le statut de ces surfaces a également été demandé (privé et possédé par le ménage ou utilisé mais communautaire).
Les villages échantillonnés offrent plusieurs types de statut de la terre (Dekker 2004 ; Lindsey 2009 ; Mupamhadzi et al 2009). Afin de comprendre le « rapport à la terre » dans ces zones rurales où on est tantôt sur des terres communales tantôt sur des terres privées, il a été demandé aux ménages à quel type de ressources ils avaient accès, à la fois dans les terres communales vouées au pâturage et dans les terrains laissés en jachère.

Paramètres de situation alimentaire 

Les récoltes 

Pour la base de données 2010 il a été décidé de reprendre le modèle utilisé en 2009, c’est-àdire de demander année par année la quantité de récoltes pour chaque type de culture, en utilisant comme unité le sac de 50kg. Deux différences toutefois entre les deux enquêtes. Si en 2009 seules les années 2008 et 2009 ont été renseignées, nous avons étendu la période d’intérêt jusqu’en 2005, espérant observer des tendances générales ainsi que la capacité des ménages à soutenir ou non un niveau de récolte stable (dans la mesure du possible). La deuxième différence est que cette année on a concentré notre attention sur les cultures dominantes (au vu de l’analyse de la base de donnée 2009), c’est-à-dire le maïs, le sorgho, le millet et les arachides. Concernant les cultures de rente, 5 années ont été renseignées à propos des quantités récoltées sur la même période ainsi que les revenus en découlant pour l’année 2009. Les récoltes 2010 n’ont pas été prises en compte car le temps nécessaire pour interviewer l’ensemble des ménages étant assez long (5 semaines) et à cheval sur la période de récolte, les premiers ménages auraient ainsi été interviewés au début des récoltes et les derniers après, influençant du fait la situation alimentaire. Mesure de la consommation de protéines : Un des objectifs de l’étude étant d’évaluer l’impact de cette vente de viande d’éléphant sur la situation alimentaire des ménages bénéficiaires, il convient de mesurer au préalable la consommation de protéines animales et l’investissement économique correspondant de ces mêmes ménages, tant pour les protéines « classiques » (viande rouge, viandes blanches, lait…) que pour la viande de brousse. On a donc cherché à évaluer sur un pas de temps d’une semaine la quantité de protéines « classiques » consommées, le cout économique représenté et les sources préférentielles de ces protéines. Autrement dit pour chaque source possible de protéines animales on a demandé le nombre de repas contenant telle ou telle protéine, l’origine de ces produits (autre fermier, boucher, autoproduction…), le mode d’acquisition (payé cash, troqué, ou encore par cadeau) et enfin l’investissement représenté. Concernant la viande de brousse, on a cherché à en connaître la consommation hebdomadaire, mais également pendant les 6 derniers mois précédant l’entretien. Une fois encore la question de l’origine de la viande et de l’investissement monétaire pour l’acquérir a été posée.
Evaluation de la situation alimentaire du ménage : Concernant la situation alimentaire deux approches complémentaires ont été adoptées. Comme pour l’enquête de 2009 il a d’abord été demandé à la personne interrogée de répondre si oui ou non le ménage avait eu assez de nourriture, mois par mois de septembre 2009 à mai 2010. En complément il a été demandé si le ménage avait reçu sur la même période de l’aide alimentaire et si oui durant quels mois, quoi et en quelle quantité.
Nous sommes conscients du fait que cette définition d’une situation alimentaire, reposant sur une variable issue d’une unique question faisant appel à une perception (la notion de « assezpas assez » de nourriture étant subjective) pouvait être remise en cause. Il a donc été décidé d’ajouter lors de l’enquête de cette année une deuxième approche. Le choix s’est porté sur la méthode FANTA14, utilisée par la FAO (Food and Agriculture Organisation). Celle-ci consiste en une série de 9 questions hiérarchisées portant sur la situation alimentaire du ménage dans les 4 semaines précédant l’entretien. On demandera par exemple à la personne interrogée si elle s’est inquiétée qu’il n’y ait pas assez de nourriture, si un ou des membres du ménage ont du réduire la taille des repas ou si il est arrivé, toujours dans les 4 semaines précédent l’entretien, qu’un des membres du ménage passe 24 heures sans rien manger. Chaque réponse positive est complétée par l’occurrence (voir annexe 1). Chaque ménage se verra donc attribué une situation alimentaire en fonction de la combinaison de réponse qu’il aura donnée.
Concernant l’évaluation de la perception du projet PARSEL par les ménages : Les informations nécessaires à l’évaluation des impacts sociaux potentiels de cette distribution de viande de brousse ont été récoltées simultanément à celles portant sur la sécurité alimentaire des ménages. Le protocole de terrain est donc le même (cf. Matériel et méthode). Cette deuxième partie du questionnaire porte donc sur l’impact du projet et s’attache à la fois à l’appréciation du projet PARSEL par les communautés bénéficiaires et aux relations entre la SVC et ces mêmes communautés. Encore une fois le questionnaire utilisé cette année s’appuie sur celui utilisé en 2009 et comporte avec celui-ci un certain nombre de différences. La principale est la suppression de l’ensemble des questions portant sur les conséquences du projet sur le braconnage au sein de la SVC. Ces questions, qui plus est fermées donc pas nécessairement adaptées à ce sujet délicat car puni par la loi, auraient pu fausser le rapport questionneur-questionné en créant l’impression de « surveillance » ou d’« espionnage » de la part de la SVC et donc mener à des réponses complaisantes. La question de la chasse traditionnelle, terme plus consensuel que « braconnage » a été abordée lors des discussions informelles. Evaluation de la satisfaction quant à la viande vendue Une première série de question a d’abord porté sur la satisfaction des communautés par rapport à la viande fournie. On s’est alors intéressé à l’avis des ménages bénéficiaires sur le prix, la qualité, la quantité accessible et l’hygiène de la viande fournie, ainsi que sur l’espèce concernée (l’éléphant), la distance aux points de distribution et la fréquence annuelle de distribution. Pour chaque point, l’interlocuteur avait le choix entre « non satisfait », « satisfait » ou « très satisfait ».

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Table des matières

SOMMAIRE
RESUME
ABSTRACT
SOMMAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
AVANT PROPOS
CONTEXTE GENERAL
A) HISTORIQUE DU ZIMBABWE ET CONTEXTE AGRICOLE NATIONAL ACTUEL 
I.LE ZIMBAWE : DE LA RHODESIE A L’INDEPENDANCE- 11 –
II.LA GESTION DES TERRES AU CŒUR DE LA POLITIQUE NATIONALE
I.1. La première phase de la réforme agraire (1980-1997)
II.2. Une réforme inachevée
II.3. Relance de la réforme agraire (1997 à nos jours): la Fast Track Land Reform  –
TERRAIN ET DEMARCHE DE L’ETUDE
I. LA ZONE D’ETUDE : LE SUD EST LOWVELD ET LE PROJET PARSEL
I.1 Le Sud Est Lowveld, un terroir agricole difficile
I.2 La Réserve de la Vallée de Save, conflits « Homme-faune » ou conflits « Homme -Homme » ?
I.3 LE PROJET PARSEL : PARTENARIAT PUBLIC- PRIVE COMMUNAUTAIRE POUR LA
SECURISATION ALIMENTAIRE DANS LE SUD-EST LOWVELD
II. Objectifs de l’étude et démarche adoptée
II.1 Objectifs
II.2 Matériel et Méthode : Généralités
Les Bases de Données
Base de données 2009 :
Base de données 2010 :
PARTIE 2 : TRAITEMENTS SPECIFIQUES ET ANALYSE DES RESULTATS
CHAPITRE PREMIER : SECURITE ALIMENTAIRE DANS LE SEL 
A .Introduction : Etude de la sécurité alimentaire dans le Sud-Est Lowveld et impact potentiel du projet
PARSEL
B Exploration des données :
C. Résultats
Paramètres socioéconomiques et situation alimentaire
FANTA Vs 2009 : deux méthodes pour deux distributions
Concernant la consommation de protéines animales chez les ménages échantillonnés (valeurs issues de la basede donnée 2010)
Motivations d’achat et apports supplémentaires par le projet PARSEL
D. Discussion
Des relations statistiques limitées :
Méthode 2009 Vs Méthode FANTA : un choix nécéssaire
La viande de brousse PARSEL et la sécurité alimentaire : une réponse juste mais des effets négligeables – 52 –
E. Conclusion : 
CHAPITRE SECOND : EVALUATION DE LA PERCEPTION LOCALE DU PROJET PARSEL ET DE SON IMPACT SUR LES INTERACTIONS SVC-COMMUNAUTES 
A Introduction 
B. Exploration des données
C. Résultat de l’enquête de terrain et des discussions et observations informelles
1/ La SVC vue par les communautés
2/ Connaissance et perception du projet PARSEL par les communautés
3/Améliorations attendues par les communautés
D. Discussion
Conclusion
CONCLUSION GENERAL ET PERSPECTIVES FUTURES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE 2 :QUESTIONNAIRE 2009
ANNEXE 3 : Résultats graphiques des AFCM barycentriques

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