Un secteur moderne dominant caractérise l’économie de l’emploi et de la main d’œuvre de la plupart des pays développés. Par contre, dans les pays sous développés, un secteur dit informel participe activement au dynamisme de l’économie urbaine de l’emploi et de la main d’œuvre. Particulièrement, il semble être un remède palliatif à la pauvreté qui frappe la majorité de la population. Elle est constituée par la grande partie des femmes et des paysans habitants loin de village. Il n’est pas pour autant une solution pour l’éradication de cette pauvreté et risque même de s’aggraver si aucune mesure n’est prise.
Madagascar, pays à forte potentialité économique et sociale, appartient encore au groupe des pays à faible revenu et à faible développement humaine où les fortes tendances de la pauvreté généralisée n’ont pas significativement changé depuis quelque décennie une pauvreté monétaire, une malnutrition chronique, un taux d’achèvement du cycle primaire très bas, etc …, sont autant d’illustration de cette pauvreté. Notre pays a essayé de vivre sous l’ère de la libéralisation par le biais du PAS. Mais malheureusement, cette situation ainsi que l’augmentation flagrante des pauvres a conduit à l’explosion du secteur informel, si toutefois quelques petites entreprises ont vus le jour.
Généralités sur le secteur informel
Secteur informel en général
Origine du secteur informel
K Hart est le premier à prononcer le terme secteur informel en 1971 avant que celui-ci ne soit vulgarisé par le rapport du BIT sur le Kenya en 1972. Après, l’organisation internationale du travail a utilisé le terme « secteur informel » pour la première fois au début des années 1972 pour désignés des activités économiques informelles. En langage courant, ce terme est utilisé de deux manières. La première, pour désigner des activités illicites ou illégales d’un individu qui agissent dans un but d’évasion fiscale ou de contournement de la législation. La seconde réfère tout simplement aux petites entreprises qui ont recours à des modes de production et de gestion peu sophistiqués et fonctionne sans statut légal.
Ensuite, la notion du secteur informel a été citée par K. Hart en 1971 à la conférence sur le chômage urbaine en Afrique. Après, le BIT reprend le terme secteur informel en 1972 dans son rapport. La notion servait de décrire les activités des travailleurs pauvres qui exerçaient un travail très pénible mais les activités n’étaient ni reconnus ni enregistrés, ni protégés ni réglementés par le pouvoir public.
Parfois, on utilise le terme secteur non structuré pour désigner le secteur informel. Entre 1991 et 1992, le BIT a utilisé l’expression « secteur non structuré »pour traduire « informel sector » qui a figuré dans des titres de programmes et réunions ainsi que dans les citations (rapport de la 90ème session du BIT, Genève 19991.
Certains livres ou débats, certains auteurs utilisent les termes également économie non officielle (E. Archambault et produit Greffe), économie souterraine (prix Nobel Lewis 1979/Becker 1992/Sen 1998) ou encore économie parallèle ou secteur de subsistance quoique leur terminologie ne soit nécessairement équivalente.
Définitions
Secteur informel ou économie informelle
K.Hart en 1973 définit l’économie informelle comme les actes ou ensemble des actes économiques marchands qui échappent à la norme légale en matière fiscale, sociale, juridique ou d’enregistrement statistique.
L’économie informelle se définit par rapport à l’économie officielle et moderne qui assure aujourd’hui, dans les pays économiquement développés, l’essentiel de la production des biens et des services. L’expression « secteur informel » (ou « secteur non structuré ») vient du Bureau international du travail. Pour BIT, le secteur informel désigne l’ensemble des petites entreprises individuelles non capitalistes où se développent les activités créatrices de revenu et cette définition repose sur les critères suivants :
▶ Facilité d’accès ;
▶ Utilisations par les entreprises des ressources locales ;
▶ Technologies à forte intensité de main d’œuvre ;
▶ Propriété familiale des entreprises ;
▶ Petites échelle des opérations ;
▶ Marchés de concurrence non réglementés ;
▶ Qualification acquise hors du système scolaire officiel.
Selon Larousse «secteur informel » c’est ce qui n’obéit pas à des règles déterminées qui n’ont pas un caractère officiel.
La définition du secteur informel adopté à Madagascar est l’ensemble des unités de production non constitués en société, qui ne possède pas de numéro statistique et ou ne tiennent pas de comptabilité écrite formelle, c’est-à-dire comptabilité ayant une valeur administrative au sens de la contribution directe.
En général, On appelle “secteur informel” toute la partie de l’économie qui n’est pas (ou peu) réglementée par des normes légales ou contractuelles. Les travailleurs du secteur informel ne sont souvent pas des salariés dans le sens habituel du terme: ce sont formellement des indépendants, en réalité souvent dans des relations de dépendance vis-à-vis de ceux qui les paient encore bien plus violentes que les travailleurs salariés.
Précisément, il s’agit de travailleurs à domicile (habillement, alimentation et tabacs, artisanat, saisie et traitement de données informatiques, etc.), vendeurs ambulants ou dans des marchés non réglementés et micro prestataires de services (nettoyage, transports, etc.), employés de maison, paysans sans terre ou obligés de travailler ailleurs que sur leur terre pour survivre.
On oppose au “secteur informel” le “secteur formel”, donc réglementé, couvert par la législation du travail et les conventions collectives. En réalité, la séparation entre les deux secteurs n’est pas nette: il y a beaucoup d’interpénétration et de va-et-vient entre les secteurs “formel” et “informel”, au gré de la conjoncture économique.
Les limites conceptuelles sont elles-mêmes floues: les jeunes femmes qui travaillent dans les usines d’assemblage des zones franches d’exportation, ou les enfants qui polissent des diamants dans les ateliers de Surat, en Inde, sont ils dans le secteur informel? C’est du travail en usine, mais complètement déréglementé. Faut-il alors parler simplement du secteur déréglementé?
De toute façon, la notion de “classe ouvrière” doit englober en fait les deux secteurs, et pas seulement celui où le travail est salarié.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I. Généralités sur le secteur informel
chap 1 Secteur informel en général
1 Origine du secteur informel
2 Définitions
2-1 Secteur informel ou économie informelle
2-2 Economie souterraine
2-3 Petits métiers urbains
3 Les acteurs du secteur informel
4 Caractéristiques du secteur informel
4-1 Caractéristiques générales
4-2 Caractéristiques particulières
5 Localisation secteur informel
6 Comparaisons des entreprises des secteurs structurés et informels
7 Les sources de financement pour le Secteur informel
Chap 2 Théorisation de l’informel
1. Modèle de Lewis (1954)
2. Modèle de Todaro (1969 à 1988)
3. Le secteur informel pour Mazumdar (1975 à 1976)
4. Pour Claude de Miras
5. Pour les économistes libéraux
6. Du côté des marxistes
Partie II. Le secteur informel dans l’agglomération d’Antananarivo
Chap 1 L’évolution du secteur informel à Madagascar et dans l’agglomération d’Antananarivo
1. Secteur informel: secteur économique d’une vitalité certaine dans l’économie urbaine en crise au début des années 80
2. Le secteur informel entre 1993 et 2001
3. Situation actuelle de la capitale
4. Source de financement
Chap 2 Les causes du secteur informel
1. Au niveau économique
a. Politique macroéconomique de l’Etat
b. La mondialisation
c. La succession des enfants et moyen d’essai
d. La baisse du revenu
e. Fuite aux procédures et paiement d’impôt
2. Au niveau sociale
a. Migration et question de survie
b. Pauvreté
c. Renforcement du lien familial (Les attaches avec le cercle familial)
Chap 3 Conséquences du secteur informel
1. Ses apports au niveau économique et social
a. L’apport au niveau de l’économie
b. L’apport au niveau social
2. Les problèmes engendrés par le secteur informel
a. Au plan fiscal
b. Au plan social
Partie III. Contraintes et perspectives
Chap 1 Contraintes non-financières
1-1 Contraintes non-financières
a. La faiblesse des débouchés
b. Les problèmes liés au marketing
c. Les problèmes d’ordre technique ou organisationnel
d. L’absence d’une différenciation des produits
e. Les problèmes de main-d’oeuvre
f. Les problèmes avec l’Etat
g. Les problèmes sur l’infrastructure
1-2 Contraintes Financières
Chap 2 Les aides souhaitées
Chap 3 Perspectives
4-1. Utilisation d’un prêt
4-2. Réaction en cas de réduction de la demande
4-3. Une tendance à l’optimisme malgré tout
4-4. Suggestion
a. L’Etat et les micro-entreprises
b. Entre secteur informel
CONCLUSION
Annexes
Bibliographie