Savoirs paysans de la fertilité du sol des rizières face aux savoirs scientifiques

La baisse de la fertilité des sols est devenue une préoccupation majeure des décideurs dans le monde entier. Dans les pays d’Afrique subsahariens, elle constitue la raison majeure de la faible production agricole renforçant le problème de l’insécurité alimentaire (Sanchez et al, 1995). Madagascar est l’un des pays en développement atteint par l’insécurité alimentaire. L’augmentation de la production notamment du riz est l’une des solutions pour lutter contre cette insécurité.

Le riz est important pour les malagasy non seulement comme aliment de base mais aussi comme principale ressource génératrice de revenus (Kensuke et al, 2017) pour les régions productrices. Le pays est ainsi l’un des plus grands consommateurs de riz à savoir 120kg de riz/ personne/ an. Alors que le rendement moyen nationale de riz est très faible (3t/ha) (Ministère de l’Agriculture, 2009 ; Rabeharisoa et al, 2011), le pays doit augmenter la production de nourriture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. L’intensification de la culture ou l’extension des terres cultivées sont les solutions efficaces pour augmenter cette production. Mais la dégradation du milieu renforcée par la surexploitation du sol et la faible compensation des exportations des cultures diminuent la production (Ravonjiarison, 2018). Face à ce problème, des études sur la fertilité du sol s’avèrent nécessaire.

Pour connaitre la fertilité du sol de la parcelle, le recours à l’analyse du sol est important. Mais elle est malheureusement très lourde et très coûteuse. Ainsi, les exploitants agricoles n’ont pas les moyens et se confient aux connaissances requises de génération en génération pour la gestion de leur terre.

Depuis longtemps, les concepteurs des stratégies technologiques relatives à la gestion de la fertilité des sols ont sous-estimé les savoirs locaux (M’Biandoun et al, 2007; Akpo et al, 2016, Ravonjiarison, 2018). Mais dans les années 1970-1980, les échecs de nombreux projets de développement (M’Biandoun et Bassala, 2007) ont conduit les chercheurs à s’intéresser aux savoirs et pratiques locaux (Brouwer, 1993 ; Saïdou et al, 2004). En plus, plusieurs études ont démontré l’importance de la perception des exploitants agricoles dans l’appréciation de la qualité de leurs terres, laquelle est fondée sur une connaissance longuement acquise depuis des générations (Brouwer, 1993 ; Donfack et Seignobos, 1996 ; Ishida et al, 2001 ; WinklerPrins, 2003 ; Saïdou et al, 2004 ; Bio-Lafia, 2008).

Zone d’étude

Situation géographique

La zone d’étude est située dans la région Vakinankaratra dans trois districts différents. Cette zone est l’une des zones d’étude du projet FY VARY. Trois fokontany dans ces trois districts ont été choisis comme zone d’intervention:
– Fokontany Antohobe, commune rurale Antohobe (ancienne Soavina), district Betafo, localisé entre 19° 76’ et 77’ latitude Sud ; et 46° 67’et 69’ longitude Est,
– Fokontany Mandriankeniheny, commune rurale Andraimasina, district Antsirabe II, situé entre la latitude 19° 92’ et 93’Sud ; et la longitude 46° et 47° 99’ et 02’ Est,
– et fokontany Ambohikambana, commune rurale Behenjy, District Ambatolampy, localisé entre 19° 17’ et 18’ latitude sud ; et 47° 48’ et 49’longitude Est.

Les sites d’intervention ont été choisis comme étant représentatifs de la région et où constituent des variabilités pédoclimatiques.

Caractéristiques climatiques et pédologiques

● Caractéristiques générales de chaque zone d’étude
Les caractéristiques climatiques et pédologiques des trois sites d’étude sont présentées dans le tableau suivant. Mandriankeniheny et Ambohikambana, ont un climat tropical d’altitude tandis qu’Antohobe est dominé par un climat tropical de moyenne altitude. La température moyenne des trois sites diffère. Les précipitations moyennes annuelles varient selon la zone : Antohobe (1107 mm), Mandriankeniheny (1500mm), Ambohikambana (1326,8mm). En matière de pédologie, les sols dans chaque zone d’étude sont dominés par des sols hydromorphes. Par contre, ils sont tous différents selon la caractéristique de la zone : Antohobe dominés par des sols hydromorphes peu humifères, les sols de Mandriankeniheny sont des sols hydromorphes moyennement organiques et ceux d’Ambohikambana par des sols hydromorphes organiques.

● Caractéristiques de chaque site d’étude
Dans chaque zone d’intervention, la localisation des parcelles a été différente . Des parcelles qui se situent sur une même toposéquence ont constituées les sites.

Méthode

Elaboration du questionnaire 

Les enquêtes auprès des exploitants agricoles ont été facilitées par un guide de terrain pour chaque zone. Le questionnaire a été divisé en trois parties bien distinctes. La première série concernait la connaissance du niveau de fertilité de leur sol de bas fond selon leur perception tout en précisant les indicateurs pertinents de cette fertilité. La deuxième série s’est focalisée sur la gestion du fertilisant portant sur les types, le moment et le lieu d’apport. La troisième s’intéressait à la connaissance des stades phénologiques du plant du riz et l’estimation du rendement en grain. Les questions posées étaient du type semi-ouvert pour faciliter l’obtention des réponses exactes et pour diriger aussi les exploitants au cas où il était difficile pour eux de répondre. Ce type de question permettait aussi de confirmer les choses que l’on connait déjà, mais on laisse ajouter des réponses libres, en dehors de l’éventail proposé .

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Zone d’étude
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Caractéristiques climatiques et pédologiques
2.2. Méthode
2.2.1. Elaboration du questionnaire
2.2.2. Travaux de terrain
2.2.3. Méthodologie d’analyse
2.2.4. Analyse statistique
3. RESULTATS
3.1. Relation entre type du sol reconnu par les paysans et les caractéristiques physicochimiques
3.1.1. Les différents types de sol identifiés par les exploitants agricoles
3.1.2. Relations entre les caractéristiques physico-chimiques de chaque type du sol
3.1.3. Relation entre les teneurs en phosphore et azote des plantes de riz et les types du sol
3.2. Perception paysanne de la fertilité du sol
3.2.1. Evaluation de la fertilité du sol par les paysans
3.2.2. Les différents indicateurs de la fertilité du sol par les paysans
3.2.3. Perception de la fertilité pour chaque type du sol
3.3. Typologie du sol reconnus par les paysans
4. DISCUSSIONS
4.1. Différents types de sol reconnus par les paysans
4.2. Caractéristiques physico-chimiques de chaque type du sol reconnu par les paysans
4.2.1. La granulométrie
4.2.2. Teneur en éléments chimiques
4.2.3. Teneur en azote et phosphore dans les feuilles paniculaires
4.3. Savoirs locaux de la fertilité du sol
4.4. Connaissances locales de la fertilité du sol et les caractéristiques scientifiques: quelques convergences?
5. CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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