Sanctuaires Shintô et Sociétés Locales dans le Japon de l’Epoque d’Edo

Structures sociales de villages groupés autour d’un même sanctuaire 

   Durant le passage entre la fin de l’époque médiévale et le début de l’époque d’Edo (1600 – 1868), l’une des tâches menées par les pouvoirs qui se sont succédé a été d’asseoir le contrôle de la classe dominante formée des guerriers sur les paysans. Séparer les guerriers des paysans, fixer ces derniers à leurs terres et obtenir d’eux un impôt dont le montant est fixé au prorata de leur production, tels sont trois des principaux éléments de cette politique. L’un des moyens pour y parvenir a été l’établissement de cadastres précis enregistrant les propriétaires, une évaluation de la capacité productive des terres et mettant en place une administration locale capable de maintenir l’ordre et de réunir l’impôt. Dans bien des endroits, ces deux développements ont entrainé le découpage de nouvelles entités administratives, partageant les anciennes communautés médiévales (sôson, 惣ᮧ) en villages tels que nous les connaitrons à l’époque d’Edo. Suite à ce processus de « découpage de villages » (muragiri ᮧษ), les nouvelles communautés villageoises ont fondé de nouveaux sanctuaires shintô pour célébrer leurs divinités tutélaires, souvent nouvelles, là où auparavant il n’y avait en général qu’un sanctuaire pour l’ensemble de la commune médiévale. Mais ces derniers sanctuaires n’ont pas cessé d’exister pour autant et font dans bien des cas, l’objet d’un culte de la part de fidèles provenant des villages composant l’ancien sôson médiéval. L’objectif que nous nous sommes fixé est l’étude de l’organisation sociale de groupes de villages dans la province d’Izumi 和泉国 au Sud d’Ôsaka, durant l’époque d’Edo. Les recherches portant sur de tels regroupements sur l’ensemble d’une période passent par la nécessité de trouver ou déterminer un élément commun à chaque village. Par exemple, des montagnes boisées ou des étangs d’irrigations, qui font partie de la vie quotidienne et agricole, peuvent être la propriété de plusieurs villages qui les gèrent communément. Pour autant, en faire l’objet de recherches ne permet bien souvent pas de saisir d’autres aspects de ces villages et peut limiter le travail en matière de temporalité. Dans la province d’Izumi où se situe notre étude, les recherches en matière d’histoire sociale et locale portent en général sur des unités villageoises ou sur des groupes de villages non-voisins dont l’entité seigneuriale constitue l’élément commun. Le fief lui-même peut également être un axe d’étude, mais outre que les villages concernés peuvent être extrêmement dispersés, il n’est pas certain que l’appartenance institutionnelle à un fief soit suffisante pour forger une identité commune distincte et constante de même que la relation à une forêt ou un étang. Pour pouvoir étudier de telles sociétés composites sur deux siècles et demi, il faut qu’elles se soient constituées autour d’un élément commun, capable d’en constituer durablement tout ou partie de l’identité. Fief, montagne, irrigation… alors qu’ils jouent un rôle considérable dans la vie quotidienne des villageois, nous pouvons nous interroger sur la capacité de tels objets à constituer un noyau identitaire commun à un groupe de villages, au delà de quelques cas particuliers. En revanche, les aspects cultuels et culturels du sanctuaire shintô nous ont amené à le considérer comme un biais valable pour l’étude de tels regroupements de villages. Or, comme nous l’avons dit plus haut, depuis la fin de l’époque médiévale et malgré la création de nouvelles entités villageoises avec leur sanctuaire, il arrive que plusieurs villages voisins s’unissent autour du culte d’une divinité et pour en gérer le sanctuaire. Ces établissements religieux sont généralement considérés comme étant autrefois ceux des divinités tutélaires (ujigami 氏⚄) du pays (gô 郷) ou de la commune villageoise (sôson 惣ᮧ), et que si les villageois ont généralement établi des sanctuaires qui leur sont propres après le découpage au début de la période, ils ont néanmoins continué à vénérer leur ancienne divinité

Histoire religieuse 

  Toutefois, les travaux d’histoire religieuse sur les sanctuaires sont anciens et il est important d’en avoir connaissance. Ino.ue Tomokatsu ஭ୖ智勝 (1967–), se basant sur les mots de Miyaji Naoichi 宮地直一 (1886 – 1949), explique qu’en Histoire, l’étude du Shintô est composée de deux axes : « l’histoire des sanctuaires » et « l’histoire du Shintô », et rappelle que « l’histoire des dieux » était populaire avant et pendant la seconde guerre mondiale. Il définit alors ces deux principaux axes de la manière suivante : « l’histoire des sanctuaires » consiste en des études « historiques ou formelles », tandis que « l’histoire du Shintô » est composée « d’études religieuses ou philosophiques » du Shintô. 5 Il doit être possible de faire remonter l’origine de ces recherches aux savants de l’époque d’Edo qui, tels les « spécialistes des études nationales » (kokugakusha 国学者) ou Hayashi Razan 林羅山 (1583 – 1657), se sont intéressés au Japon et de ses origines. Cependant, sous l’influence du rejet de l’impérialisme et du Shintô d’Etat après-guerre, les historiens ont évité d’aborder tant les sanctuaires que l’empereur dans leurs travaux, et les spécialistes de l’époque d’Edo se sont contentés de reléguer l’empereur et sa cour à un état d’impotence afin de mieux les ignorer. Mais, entrainé par le mouvement de réévaluation de la place de l’empereur et de la cour de Kyôto qui débuta dans les années soixante-dix, et soutenu par les études des années quatre-vingt-dix sur les statuts sociaux et leurs marges, les travaux sur les prêtres et les sanctuaires à l’époque d’Edo ont repris.

Organisations de prêtres et études des marges statutaires 

   Il est problématique, lors de travaux d’histoire religieuse, de sortir la religion et ses institutions du contexte social, et les études sur les organisations de religieux dans la société japonaise forment une sorte de réponse à ce problème. Au début des années quatre-vingt apparaît un nouveau courant historiographique, celui des travaux sur les « marges statutaires » (mibun-teki shûen 身ศ的周縁) visant à étudier au-delà des discours idéologiques la réalité de la société japonaise, en ciblant comme objet d’études des groupes sociaux jusque-là négligés par les travaux marxisants dominant l’historiographie japonaise, et ainsi, « revenir au peuple » proprement dit. Selon l’idéologie officielle du gouvernement de l’époque d’Edo, le shogunat ou bakufu 幕府, la société était divisée en quatre groupes sociaux, quatre statuts, dans l’ordre suivant : samuraï-lettrés, paysans, artisans et commerçants. Cette conception, reprise de la Chine confucéenne, ignore de nombreux autres groupes sociaux, tels les pêcheurs, les prêtres, les lettrés non guerriers, les moines de bas rangs, ainsi que les deux statuts faisant l’objet d’une ségrégation : les « impurs », eta, et les mendiants, hinin (littéralement : les non-humains 非 人 , mot qui a peut-être été adopté par glissement de la langue depuis hinnin 貧 人 : « pauvre »20). Outre les statuts sociaux, l’Etat a fait en sorte que chaque individu soit inscrit dans un groupe social local, permettant l’enregistrement, le contrôle et le paiement d’une corvée ou d’un service dû à l’autorité seigneuriale (yaku 役). Succinctement, il s’agit en campagne du village pour les paysans (mais également pour les pêcheurs, eta, etc.), du quartier pour les habitants des bourgs (et plus particulièrement les propriétaires terriens) et de la maisonnée, ie 家, pour les guerriers ou assimilés (comme les nobles de cour). Pendant longtemps, l’historiographie s’est intéressée aux quatre statuts sociaux, le discours évoluant à la fin des années 1970, début des années 1980 vers un questionnement sur le lien entre le statut social, le lieu social et la charge due aux autorités. Ce questionnement a entrainé un renouvellement des problématiques, et certains chercheurs, comme Yoshida Nobuyuki ྜྷ⏣伸之 (1947–) ou Tsukada Takashi 塚⏣孝 (1954–), se sont intéressés à l’étude de groupes « aux marges des statuts sociaux ». Ces travaux comportent plusieurs volets : l’un par exemple, porte sur les couches sociales les plus fragiles (hinin, eta, quartiers de prostitutions…), un autre sur des modalités de la sociabilité qui sortent des cadres connus, tels que les corps de métiers (nakama 仲間), associations d’acheteurs (nakaga.i 仲買) et autres, organisations reconnues officiellement par les autorités ou visant à l’être, en échange du paiement d’un droit (myôgakin 冥加金), et dont les membres – dont le nombre est fixé par les autorités – comportent certes des gens de même statut, mais qui n’habitent pas forcément dans le même quartier ou village.

Le choix des prêtres avant les années 1717-1718 

   En 1718, la communauté des fidèles formée des sept villages décide de demander à la maison Yoshida de Kyôto de leur donner un panneau, gaku 㢠, à accrocher au sanctuaire. A cette occasion, le prêtre Yokota Shôbei (n°1), adhère à l’organisation centrée sur la maison Yoshida et reçoit d’elle le permis d’exercer avec vêtements de cour ainsi que le nom « Yokota Iwaminokami ». Mais nous ne savons que peu de choses sur les prêtres qui officiaient avant lui : les sources sont rares. Ce sont essentiellement le document I-994 datant de 1805 et le document I-10 95 datant de 1842 dans lesquels nous pouvons peut-être glaner quelques informations, en plus du document I-7 qui nous a déjà appris qu’en 1671, le prêtre s’appelait Jinsaemon. Lorsque Yokota Jûemon, habitant de Murodô, devient prêtre en 1804, Uemon du même village s’y oppose, affirmant que c’est à lui que doit revenir cette charge. C’est pour plaider sa cause qu’il envoie le 1er jour du 4ème mois de 1805 la lettre suivante à l’intendant du fief de Sekiyado. Bien que datant du début du XIXème siècle, cette lettre évoque avec une certaine précision le mode de succession des prêtres du sanctuaire Kasuga. Cependant, étant donné qu’elle est destinée à servir sa cause dans une dispute portant justement sur le mode de sélection, nous pouvons s’interroger sur le degré de crédibilité à lui accorder.

Revenus de la lignée de Yokota Shôbei 

   Après avoir vu la composition de la famille Yokota, penchons-nous sur ses ressources. Notons tout d’abord qu’aucun document ne nous apprend quoi que ce soit des revenus que cette famille tire du sanctuaire Kasuga. Toutefois rappelons-nous que :
– les rizières du sanctuaire sont petites et dédiées aux divinités. De plus, lorsque le village de Mibayashi essaie de vendre des arbres de l’enceinte, il justifie la coupe de deux d’entre eux par le fait qu’ils font de l’ombre aux paysans qui s’occupent de la rizière, ce qui nous permet de supposer que le travail de la terre est confié à des paysans de Mibayashi. Le prêtre, lui, ne travaille donc pas ces rizières et n’en tire aucun revenu.
– Il ne tire pas plus de revenu des bois du sanctuaire car ils appartiennent à l’ensemble de l’ujiko dont le règlement n’admet aucune exception, même pour le prêtre.
– Il reste la question des offrandes et des dons, mais il est probable que ceux-ci sont destinés à remplir les caisses de l’ujiko afin de financer les réparations des bâtiments. A l’inverse, la documentation abonde en ce qui concerne les revenus qu’ils tirent de leurs champs, rizières ou bois, ou de leurs activités financières. Nous pouvons voir avec intérêt qu’à partir de 1782, Shôbei (n°3) et ses descendants se voient confier « éternellement » des rizières et forêts par les toshiyori de l’assemblée, za ᗙ, de Murodô192, pour un revenu total estimé à près de 1,34 koku. En échange de quoi, en plus du paiement de l’impôt annuel, le nengu, et celui des diverses charges et corvées, ils devront chaque année, le 10ème jour du 11ème mois, verser au za de Murodô un total de 1,12 koku en riz, dont 1 to (0,1 koku) servira à payer les bûches du temple.Le « registre des champs et rizières » de la famille Yokota daté de 1833, indique qu’il n’y a qu’une « rizière de la divinité tutélaire», shinden ⚄⏣, qui pourrait correspondre aux terrains cédés par le za de Murodô. Celle-ci a un revenu estimé à 0,17 koku, ce qui signifierait qu’il a fortement diminué entre temps. Par ailleurs, ce même registre indique que la famille Yokota s’est également vue confier des terres appartenant au za du temple Gokuraku-ji, d’une production estimée à un peu plus de 1,11 koku, ainsi que des terrains appartenant à l’Ise-kô 伊勢講195 du village. Ce document ne précise pas ce que doivent les Yokota en échange de l’usage de la shinden et des rizières du za du Gokuraku-ji. Cependant, le cas des terrains de l’Ise-kô est parfaitement décrit : ils mesurent un total de 1 tan 6 se 2 bu196 (soit environ 1590 m²), pour une production en équivalent riz estimée à un peu plus de 0,96 koku. Sur cette production, les Yokota doivent s’acquitter du nengu et des autres impôts, pour un total d’environ 0,38 koku. Ils doivent également verser une redevance annuelle à l’Ise-kô, à hauteur de 0,33 koku, un tiers de cette somme devant être versée en monnaie, à hauteur de 60 monme d’argent. Enfin, ils doivent également payer un yokosaku197 ᶓ作 de 0,22 koku. On remarque que si ces terres ont été confiées aux Yokota, ce qui reste après déduction du montant du fermage et celui des impôts est bien faible. De plus, le montant du fermage est fixe, alors que la production est variable. Autrement dit, en confiant ces terres à l’une des familles les plus aisées du village, ces organisations s’assurent d’un revenu régulier leur permettant de pratiquer leurs rites ou de financer leurs voyages, tandis que pour cette famille, l’apport réel est négligeable. Mais il est probable que le chef de la famille Yokota était membre de ces organisations. Ainsi, nous pouvons penser qu’en tant que membre, il était de son intérêt de s’assurer du bon placement de ces terres, et qu’en tant que villageois aisé et autorité traditionnelle de la vallée, il était de son devoir de mettre ses moyens au service du bon financement de ces organisations à visées religieuses. Par ailleurs, un billet collé à la fin du document indique que la branche principale de la famille a un revenu estimé à 20, 27 koku, et la branche latérale d’Heiji à 10,94 koku, soit un peu plus de 31,21 koku au total. En 1833, dans le registre du village que nous verrons par la suite, le revenu de Yokota Higo sera enregistré à 17 koku environ ; nous supposons qu’il s’agit de son revenu sans celui de la branche latérale. Quant à la production agricole elle-même, elle est relativement inconnue, mais divers documents montrent qu’en dehors du riz et de diverses céréales, les Yokota produisent également du colza pour le vendre à des fabricants d’huile d’éclairage. Par ailleurs, ils doivent exploiter les forêts qu’ils possèdent, non seulement pour vendre du bois de construction ou de chauffage, mais aussi pour usage dans la vie quotidienne : baies, fruits et champignons pour l’alimentation, herbes pour la médecine ou le fourrage des bêtes (s’ils en avaient), herbes et feuillages pour amender les champs et rizières …

Les trois stratégies des Yokota 

Vis à vis de Murodô : A partir des éléments vus précédemment, nous pouvons dire qu’une famille étendue de paysans, les Yokota, a accaparé trois rôles importants au sein de ce village. Il s’agit de la charge de shôya – puis principal toshiyori, de celle de prêtre du sanctuaire Kasuga,  et enfin de celle de moine du Seon-ji – pour cette dernière cependant, nous n’avons pu vérifier de continuité. Mais, lors de la dispute des années 1815, l’un des toshiyori de Murodô dit que l’affaire aurait dû être réglée pacifiquement entre le Seon-ji et Higo du fait de leurs liens étroits. Nous pouvons ainsi penser que depuis le début du XVIIIème siècle, des liens entre ce temple et la famille Yokota subsistent. Par ailleurs, la famille du prêtre se voit confier la culture des terres des fraternités Isekô et za du temple Gokuraku, ou encore celles du sanctuaire du village. Nous voyons ainsi qu’il est fait confiance à la famille Yokota qui cumule à la fois une fonction religieuse importante pour toute la vallée et une aisance financière certaine. Cette aisance financière leur permet également de prendre un serviteur chaque année, de prêter de l’argent en échange de rizières mises en gage, d’acheter des terres ou résidences, jouant ainsi le rôle de petite banque locale. On peut ainsi considérer que le cumul des responsabilités administratives et religieuses et de ce rôle financier, donne au « clan Yokota » une place prépondérante dans le village ; et dans ce « clan », la branche des Shôbei ne subira, semble-t-il, aucune éclipse, se rendant indispensable durant toute la période.
Envers les sept villages : Nous avons évoqué l’aspect indispensable de la famille Yokota au sein de son village et cette position est le résultat de son travail. À l’opposé, nous pouvons dire que sa position au sein des sept villages ne vient pas d’elle, du moins pas entièrement : les évolutions du mode de désignation des prêtres impliquant un choix des officiers villageois et une adhésion à l’organisation des Yoshida, rendent les Yokota relativement passifs, même si le chef de famille ne reste pas inactif lors des disputes. Au final, ce sont quand même les officiers des sept villages, avec la reconnaissance de leurs administrés et l’accord des Yoshida et des seigneurs des fiefs concernés, qui décident que la famille de Shôbei est prêtre de manière héréditaire.
Un paysan aisé : Du point économique, la branche de Yokota Shôbei n’est pas la plus riche de Murodô. Cependant il s’agit sans aucun doute de paysans aisés et il leur faut protéger cette position. Ainsi, nous pouvons voir que Zensaburô/Iwami se remarie avec la fille de Kurokawa Buemon, shôya de Kurotori, descendant d’une ancienne famille, autrefois aisée mais qui à ce moment-là subit des revers financiers. Ce dernier point et le fait que nous n’avons pu trouver de mention de mariages avec d’autres familles importantes d’autres villages nous empêche de pour suivre plus avant sur ce point, cependant, il semble que cette alliance matrimoniale n’ait pas été sans lien avec des transactions financières entre les deux familles, mais nous n’avons pas disposé d’un temps suffisant pour creuser plus loin dans cette direction. Enfin, concernant les méthodes qui leur permettent de se maintenir sur le plan financier, il faut à nouveau signaler le rôle de petite banque que joue cette famille et le fait qu’elle acquiert ainsi de nombreuses terres et résidences au cours de la période. Ces terrains et biens immobiliers peuvent être ensuite revendus, loués ou mis en fermage, généralement aux anciens propriétaires ; et lorsqu’il s’agit de biens mis en gage qui sont devenus propriétés des Yokota après le non-remboursement de la dette, ils peuvent être rendus à l’ancien propriétaire si celui-ci rembourse hors des délais : il s’agit d’une close fréquente de ce genre de prêts sur gage qui garantit une sorte de primauté de l’ancien propriétaire s’il redevient capable de rembourser la dette, intérêts compris.

La communauté des fidèles du sanctuaire Shinoda 

   Ce sanctuaire est situé à l’extrémité de la chaine de montagnes basses formant le côté Nord de la vallée Ikeda, et est entouré sur son côté Nord-Ouest d’un ensemble de villages qui constituent sa communauté de fidèles : Ueda.i, Ue, Ono.i, Ôji, Ta.i, Naka et Tomiaki (cf. carte 5). Excepté Ueda.i, les six autres se trouvent en plaine, et au Sud et Sud-est de leur position s’élève le « mont Shinoda » (Shinoda-yama 信ኴ山) sur lequel se trouvent le sanctuaire et son territoire. Ces villages sont tous de petite taille, avec une production imposable allant d’un peu moins de 200 koku à environ 425 koku en 1832, et une population allant de 100 à 250 habitants environ la même année (cf. Tableau 5). Jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, ces villages ont changé plusieurs fois de mains, mais d’une manière générale, nous pouvons dire qu’ils dépendent du territoire shogunale et d’un intendant. Puis, à partir de 1747, ils sont intégrés au territoire de la maison Hitotsubashi, qui a partagé les cinquante-quatre villages d’Izumi dépendant de son fief en cinq « groupes » (kumi, 組), dont l’un correspond au pays de Shinoda (Shinoda-gô, 信ኴ郷) : Shinoda-gumi. Ils assument ensemble la gestion du sanctuaire, généralement représentés par leurs shôya. Tous les ans lors de la fête du 15 du 8ème mois, ces villages transportent un palanquin sacré mikoshi 御輿. Outre ces sept villages, deux autres localités apparaissent durant la période d’Edo : Ma.i et Minami-ôji. Ma.i est, comme son nom l’indique, un village de danseurs : « Ma.idayu : paysan Tokubei Matsu Sudayu : a reçu son autorisation des mains de Kô Wakahachirô de la province d’Echizen, et depuis longtemps, exécute une danse devant le dieu lors de la fête de la divinité lumineuse Shinoda. ». Ainsi, il s’agit d’un village de danseurs qui se sont installés là et qui offre une (des) danse(s) lors de la fête du sanctuaire.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
AVERTISSEMENT
SOMMAIRE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Cartes
Figures et schémas
Tableaux
INDEX DES DOCUMENTS TRANSCRITS
Partie I 
Partie III 
Partie IV 
INTRODUCTION
Structures sociales de villages groupés autour d’un même sanctuaire
Etudes préliminaires et courants historiographiques
– Histoire religieuse
– Les travaux sur les assemblées de sanctuaires (miyaza)
– Organisations de prêtres et études des marges statutaires
– « Sociétés de temples », « sociétés de sanctuaires » et travaux sur les sociétés locales
– Province d’Izumi et histoire des sociétés locales ou villageoises
Situation, principes et objectifs
– Description de la province d’Izumi
– Principes et objectifs de recherches
PREMIERE PARTIE : LE SANCTUAIRE KASUGA ET SA COMMUNAUTE DE SEPT VILLAGES
Chapitre 1 : La communauté des fidèles et le sanctuaire Kasuga 
A) Une communauté de sept villages
1) Les sept villages de la communauté des fidèles de la Grande Divinité Lumineuse Kasuga
2) La communauté des fidèles et ses représentants
3) Des fêtes religieuses
B) Présentation du sanctuaire
1) L’enceinte et les terres exemptées d’impôt (cf. carte 4)
2) Règlements sur l’utilisation des terrains de l’enceinte du sanctuaire
Chapitre 2 : La prêtrise du sanctuaire Kasuga 
A) Prêtre du sanctuaire Kasuga : étude du processus de sélection
1) Le choix des prêtres avant les années 1717-1718
2) Choix du prêtre après 1716 : évolution vers une décision des sept villages
B) La prêtrise du sanctuaire Kasuga et l’organisation de prêtres de la maison Yoshida
1) Adhésion et renouvellements
2) Le rôle de la maison Yoshida
Chapitre 3 : La lignée de Yokota Shôbei et le village de Murodô 
A) Famille de paysans – famille de prêtre
1) Description du « clan Yokota »
2) Revenus de la lignée de Yokota Shôbei
3) Les trois stratégies des Yokota
4) Une question de statut social
B) Le village de Murodô
1) Murodô avant le milieu du XVIIIème siècle
2) 1712 – 1868 : une période de changements économiques et sociaux
3) Les officiers villageois de Murodô
Conclusion
DEUXIEME PARTIE : LE SANCTUAIRE SHINODA ET LES SEPT  VILLAGES DU PAYS DE SHINODA
Chapitre 1 : Le sanctuaire Shinoda et sa communauté de fidèles 
A) La communauté des fidèles du sanctuaire Shinoda
B) Le sanctuaire Shinoda
C) Les desservants du sanctuaire
Chapitre 2 : 1755 – 1762 : évolutions de l’organisation sociale du sanctuaire
A) Affiliation du prêtre à la maison Shirakawa (1755 – 1758) : processus et réactions
1) L’affiliation du prêtre et la « loi du pays » de Shinoda en 1755
2) 1757 : le Manshô-in, moine shasô, s’affilie à l’Omuro-Gosho (le Ninna-ji)
B) Les deux jugements d’Edo
1) Le jugement de 1759 rendu par le préfet des temples et des sanctuaires
2) Le jugement de la Cour Suprême de 1762
C) Les années 1755 – 1762 : considérations sur le sanctuaire et le pays de Shinoda
Chapitre 3 : Le sanctuaire et le pays de Shinoda au prisme de l’affaire de 1828
A) L’incident du « lieu de prière de l’Omuro-Gosho à la Divinité Lumineuse Shinoda »
1) Les prémisses de l’affaire
2) Dispute autour de la fête des lutteurs de sumo du 7ème mois
3) Enquête des fonctionnaires de l’intendance du Kawaguchi
B) Les hommes et les villages durant l’affaire
1) La demande d’élévation du rang du sanctuaire en « lieu de prière »
2) Les gens du pays et leurs positions respectives
C) Gestion et utilisation du sanctuaire et administration du pays de Shinoda
1) La gestion du sanctuaire Shinoda
2) L’usage des monts de Shinoda
3) La maison Hitotsubashi et le pays de Shinoda
Pour conclure
TROISIEME PARTIE : LES SANCTUAIRES KAMINOMIYA ET SHIMONOMIYA ET LES VILLAGES DE LA VALLEE YOKOYAMA AU DEBUT DE L’EPOQUE D’EDO
Chapitre 1 : La vallée Yokoyama au début de l’époque d’Edo 
A) Fixation des territoires villageois du début du XVIIème siècle
1) La vallée durant l’époque médiévale
2) Les premiers cadastres
B) L’ouest de la vallée à partir du milieu du XVIIème siècle
1) Shôya des quatre villages
2) La charge tournante de shôya et l’organisation interne de Butsunami
3) La famille Ikebe et la charge de shôya
4) La partition entre Tsubo.i et Butsunami
Chapitre 2 : Le sanctuaire Kaminomiya et l’Ouest de la vallée 
A) Le sanctuaire Kaminomiya et sa prêtrise
1) Description physique du sanctuaire
2) La prêtrise et famille du prêtre
B) Fonctionnement de l’assemblée du sanctuaire au XVIIIème siècle
1) Les membres de l’assemblée du sanctuaire
2) La répartition des places et organisation interne
C) Le Dainenbutsu et le Kaminogô
1) Le dôjô du Dainenbutsu vers 1728
2) La maison Ikebe et le Dainenbutsu
3) Le Dainenbutsu et la maison Sawa
4) L’assemblée du sanctuaire Kaminomiya et le Dainenbutsu à partir de la deuxième moitié du XVIIIème siècle
L’ouest de la vallée Yokoyama et les maisons Sawa et Ikebe
Chapitre 3 : Le miyaza du sanctuaire Shimonomiya et l’Est de la vallée Yokoyama
A) Le sanctuaire, son ujiko et son prêtre
1) Le sanctuaire Shimonomiya : emplacements et composition
a) Le sanctuaire Gozutennô à l’époque d’Edo
b) L’enceinte et son utilisation
2) Ujiko et prêtrise du Shimonomiya
a) Les villages de l’ujiko et l’organisation du miyaza
b) La maison Katsuragi et la prêtrise du sanctuaire Shimonomiya
c) Organisation du miyaza et fonctions au sein du za
B) Les rites du miyaza et les problèmes liés aux cérémonies bouddhiques
1) Les rites du miyaza
a) La fête du sanctuaire Shimonomiya et les danses du lion des « pays du haut et du bas »
b) Les trois cérémonies bouddhiques
2) Règlement du za et activisme des kyûri : dispute sur le choix des temples
a) Un conflit entre temples
b) Et une fracture au sein du pays
c) La position du prêtre
d) Fin de la querelle et processus de réconciliation
Conclusion
QUATRIEME PARTIE : UN EXEMPLE DE SITUATION DANS LE SUD DE LA PROVINCE : LE SANCTUAIRE ÔISEKI ET LES « SIX VILLAGES »
Chapitre 1 : Le sanctuaire Ôiseki et son territoire 
A) Origines légendaires, évolutions et situation au début de l’époque d’Edo
B) Le sanctuaire et son territoire, d’après le registre de Genroku 4 (1691)
Chapitre 2 : Le sanctuaire Ôiseki à partir du milieu de l’époque d’Edo
A) moines et shasô
B) Prêtrise et prêtre du sanctuaire Ôiseki
1) La lignée du prêtre
2) Le prêtre et la maison Yoshida
C) Entre sanctuaire et villages : la famille Furuya Rokuemon
1) Origines et particularités de la famille Furuya
2) Furuya Rokuemon, le prêtre Ihara Izumo et la maison Yoshida : le renouvellement de l’affiliation aux Yoshida d’Ansei 3 (1856)
Chapitre 3 : Fidèles et territoire du sanctuaire Ôiseki 
A) Ujiko et territoire du sanctuaire
1) L’ujiko du sanctuaire Ôiseki
2) Structure du miyaza du sanctuaire Ôiseki
B) Ôiseki-jinja : conflits et conséquences
1) Querelles autour du sanctuaire Ôiseki et retombées
a) La dispute entre le shasô Jigen-in et le prêtre (1791 – 1804)
b) Querelles autour du mont Funaoka
c) Les dettes de l’ujiko
2) Utilisation et maîtrise de l’enceinte
a) Les rizières du sanctuaire Ôiseki
b) L’usage de l’enceinte en question : la querelle de l’année Ansei 5 (1858)
Pour conclure
CONCLUSION GENERALE
Typologie des sanctuaires
De la diversité des situations des moines
Les professionnels du Shintô durant l’époque d’Edo : des prêtres aux statuts divers mais en cours de spécialisation
L’organisation des fidèles
Potentats sociaux et figures locales
Ouverture et perspectives de recherches
Marges statutaires et études sur les sociétés locales
Histoire sociale et histoire religieuse
Couple sanctuaire-villages en Izumi et société de l’époque d’Edo
Perspectives de recherche locale
Au-delà de l’époque d’Edo, au-delà du Japon
LEXIQUE
Institution et administration
Religion
Mesures
BIBLIOGRAPHIE
Abréviations utilisées
Sources non-publiées
Dictionnaires et ouvrages généraux
Ouvrages spécialisés sur la province d’Izumi : revues, ouvrages individuels et articles
Ouvrages sur l’Histoire sociale ou religieuse de l’époque d’Edo
Ouvrages collectifs
Ouvrages individuels
Articles
Références historiographiques occidentale
Sur la micro-histoire et la microstoria
Institutions paroissiales dans la France moderne

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