Salmonelloses non typhiques d’origine animale
Effets de la maladie sur la grossesse
La prévalence de la brucellose au cours de la grossesse dans les zones endémiques est de 1.3 à 12 % selon les auteurs et les régions. Chez la femme enceinte, c’est à l’occasion de la phase aiguë septicémique que les bactéries contaminent le placenta. Des cultures positives de ce tissu et de foetus issus d’avortements ont été largement décrites dans la littérature, aussi bien dans l’espèce humaine qu’animale. Quand ce n’est pas le cas, des signes histologiques d’inflammation ont été retrouvés lors de fausses couches spontanées (FCS) ou morts foetales in utero (MFIU) attribuées à la brucellose.
De nombreuses observations de FCS isolées survenues après une brucellose maternelle ont été publiées. Si l’on fait un bilan sur 9 études menées entre 1991 et 2011, portant sur 284 femmes enceintes atteintes de brucellose, 74 FCS (26 %) et 17 MFIU (6 %) ont été observées. Toutefois, les écarts entre les études sont importants et vont de 7 à 51 % pour les FCS et de 0 à 20.6 % pour les MFIU.
Dans une étude datant de 2001, portant sur 41 mères atteintes de brucellose ayant reçu un traitement, 33 (92 %) ont accouché d’un enfant en bonne santé, 3 (8 %) ont accouché prématurément et deux de ces prématurés n’ont pas survécu. Le traitement, à condition d’être précoce et adapté, diminuerait ces taux d’accidents obstétricaux aux alentours de 10%. La rifampicine, à la dose de 900 mg par jour pendant au moins 3 semaines, est le traitement de base chez la femme enceinte. Une étude a montré que l’association ceftriaxone et rifampicine semblait être plus efficace que la rifampicine seule ou associée au triméthoprimesulfamétoxazole.
Effets de la maladie sur la grossesse
Des répercussions sur la grossesse ont été rapportées uniquement pour C. fetus subsp. fetus, C. coli, C. jejuni subsp. jejuni et C. upsaliensis. Chez les animaux, C. coli est un agent abortif bien décrit chez les rongeurs alors que C. fetus et C. jejuni entrainent des avortements chez les bovins et les ovins.
Seulement quelques dizaines de cas sur des femmes enceintes ont été rapportés. Les symptômes au cours de la grossesse sont généralement peu sévères pour la mère mais conduisent souvent à un avortement spontané, un accouchement prématuré ou un sepsis néonatal entrainant la mort du nouveauné. Les complications semblent être plus sérieuses pour le foetus ou le nouveauné si l’infection par des Campylobacter a lieu avant le troisième trimestre de grossesse.
La pathogénicité de C. fetus subsp. fetus au cours de la grossesse est de loin la mieux documentée. Cet agent a une affinité particulière pour l’endothélium vasculaire et une forte affinité pour le tissu placentaire ce qui lui permet d’envahir le placenta et de se multiplier dans le foetus. Sur 13 cas documentés dus à cet agent, on note 5 avortements, 6 naissances prématurées et 2 naissances à terme. Sur les 8 enfants nés, 4 sont morts en raison de la prématurité ou d’anomalies du système nerveux central. Les symptômes présentés par les mères étaient limités à de la fièvre et des frissons, seulement 3 ont présenté de la diarrhée.
Effets de la maladie sur la grossesse
Chez la femme enceinte, l’infection peut entrainer un avortement spontané ou une naissance prématurée avec des risques importants de mortalité périnatale. La contamination se fait par voie respiratoire, et évolue vers une septicémie puis une infection placentaire. En fin de grossesse, l’infection à C.psittaci n’a pas de répercussions sur le foetus si elle est correctement traitée.
Les signes cliniques prédominants sont une atteinte pulmonaire pouvant entrainer une détresse respiratoire, une hyperthermie persistante entre 38°C et 40°C, une toux sèche, des maux de tête et des myalgies. La radiographie pulmonaire montre un élargissement des ombres hilaires et parfois des opacités à contours flous avec un aspect de « pneumopathie virale hilifuge ». L’étude anatomopathologique du placenta met en évidence une intervillite aigüe avec destruction des cellules trophoblastiques. C. psittaci est retrouvée par PCR sur le placenta.
Si l’avortement a déjà eu lieu, l’antibiotique de choix est la doxycycline (100 mg deux fois par jour par voie orale). Pour le traitement lors de la grossesse on choisira plutôt l’azithromycine (500 mg le premier jour puis 250 mg par jour), la clarithromycine (500 mg deux fois par jour par voie orale) ou l’érythromycine (500 mg, 4 fois par jour par voie IV le premier jour, oralement ensuite), le traitement étant à poursuivre pendant 2 à 3 semaines.
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INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : Facteurs de risque zoonotiques, moyens de lutte et de prévention
CHAPITRE 2 : Matériels et méthode
CHAPITRE 3 : Connaissances actualisées des maladies rares zoonotiques chez la femme enceinte
Brucellose
Campylobactériose
Chlamydiose aviaire
Chlamydiose à Chlamydophila abortus
Chorioméningite lymphocytaire
Echinoccocose
Fièvre charbonneuse
Fièvre Q
Hépatite E
Leishmaniose
Listériose
Maladie des griffes
Maladie de Lyme
Salmonelloses non typhiques d’origine animale
Tuberculose
Tularémie
West Nile, infection par le virus
CONCLUSION
ANNEXES
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